Parution : 16/06/2016
ISBN : 9782360542116
352 pages (14,8 x 21 cm)

23.00 €

It’s a Teenager Dream

Itinéraire d’un ingénieur du son

Retracer la carrière d’ingénieur du son de Dominique Blanc-Francard c’est retracer cinquante ans d’évolution technologique et artistique. Un parcours ludique qui permettra également au lecteur de découvrir l’album It’s a Teenager Dream épilogue de l’ouvrage.

Le célèbre ingénieur du son Dominique Blanc-Francard a retourné sa bibliothèque de souvenirs et ressorti tous les moments vécus entre les quatre murs insonorisés des studios d’enregistrement dans lesquels il a travaillé depuis plus de cinquante ans pour co-écrire ce livre avec Olivier Schmitt . Il y retrace, entre autres, les trois années passées aux mythiques Studios d’Hérouville où il a côtoyé les Pink Floyd, T.Rex, Cat Stevens ou le Grateful Dead, mais aussi son travail pour des artistes aussi divers que Serge Gainsbourg, Jane Birkin, Alain Bashung, Françoise Hardy, Julien Clerc, Jean-Louis Aubert ou encore Benjamin Biolay, Camille et Raphaël. Certains de ces souvenirs sont assortis de photographies, de documents, et d’autres ne sont que des images fixées dans son cerveau, mais tous sont authentiques et incroyables. Au-delà des rencontres, cet ouvrage revient sur cinquante années de l’aventure technologique qu’il a eu l’opportunité de vivre, l’histoire des studios d’enregistrements, microphones, magnétophones et consoles, de l’informatique musicale et de la révolution digitale. Chaque décennie a charrié son lot d’innovations techniques et d’évolutions sociales qui ont toutes eu une incidence sur la manière dont on a produit la musique et sur la façon dont les gens l’ont écoutée hier et l’écoutent aujourd’hui.

It’s a Teenager Dream n’est pas seulement un livre, c’est aussi un projet musical qui verra le jour le 10/06/2016 sur le label Parlophone. Dominique Blanc-Francard réalise son rêve de gosse : enregistrer les chansons qui lui ont donné l’envie de consacrer sa vie à la musique. 15 chansons, 15 interprètes comme vous ne les avez jamais entendus. Françoise Hardy, Benjamin Biolay, Carla Bruni, Salvatore Adamo, Stephan Eicher, et d’autres belles surprises. Un hommage à nos 15 ans.

Le site de l’album
La page Facebook du projet

Lire un extrait

Revue de presse

- Dominique Blanc-Francard : la culture rock à l'état pur Jean-Christophe Mary Bsc News 18 janvier 2017
- It's a teenager dream Jean-Christophe Mary Toute la culture 18 janvier 2017
- It's a teenager dream Sono mag janvier - février 2017
- It's a teenager dream Jean-Christophe Mary France Net Infos 17 janvier 2017
- C'est son histoire Serge Hartmann Les Dernières Nouvelles d'Alsace 9 octobre 2016
- Ingénieux du son Jean-Pierre Simard Rolling Stone Juillet 2016
- De l'autre côté du studio Olivier Pernot Trax Juillet 2016
- Interview de Dominique Blanc-Francard Alexis Bernier Libération // Next 17 juin 2016
- Interview DBF Frédéric Taddeï Europe 1 // Social Club 29 juin 2016
- It's a Teenager Dream Cédric Bru Les Obsédés Textuels 18 juillet 2016
- Dominique Blanc-Francard, un studio pour quinze Jean-Claude Demari rfI Musique 27 juin 2016
- Les Nocturnes de Dominique Blanc-Francard Georges Lang RTL // Les Nocturnes 23 juin 2016
- L'histoire de la musique, vue de l'intérieur Yann Bertrand France Info // Info Culture 23 juin 2016
- It's a Teenager Dream Olivier Valerio Radio P.FM // Easy Rider 20 juin 2016
- It's a Teenager Dream Frédéric Jambon Le Télégramme 12 juin 2016

- Dominique Blanc-Francard : la culture rock à l'état pur

Depuis son premier groupe les Pinguins dans les années 60 à aujourd’hui, DBF s’est toujours trouvé là où il fallait être dans la sphère musicale. De Pink Floyd et Gainsbourg à Stéphan Eicher et Françoise Hardy, en passant par Camille, Benjamin Biolay ou L’Affaire Louis Trio, que Dominique Blanc Francard passe au prisme de son kaléidoscope ses heures passées derrière les consoles de studio. Tout y est raconté, livré avec des détails croustillants qui jalonnent cette longue carrière. Après une enfance privilégie dans le 16eme arrondissement, il découvre à la fin des années 50 l’ambiance des studios grâce à son père technicien à la Radiodiffusion Française rue Cognacq-Jay et à Europe 1. Le début des 60’s marque l’arrivée des Yéyés, du rock’n’roll et des ses premiers pas en tant que bassiste au sein du groupe Yéyé les Pingouins. De 1963 à 1971 il débute en tant qu’ingénieur du son au Studio ETA-Gaffinel. Début des 70’s, il participe à l’extraordinaire aventure du château d’Hérouville au côté de Michel Magne. Ce site exceptionnel situé à quelques kms d’Auvers Sur Oise dans le Val d’Oise fut le cœur battant de la musique rock et pop entre 1969 et 1985. Dominique Blnac Francard enregistrera et produira bon nombre de stars telles que T. Rex, Pink Floyd, The Grateful Dead, Cat Stevens ou Elton John. Là, il aura appris son métier à côté d’un autre grand nom de la production le légendaire Tony Visconti. Ce livre est très intéressant parce qu’il restitue les événements dans le contexte de leur époque, détaille les grandes étapes de l’enregistrement sonore professionnel . Autant dire que nous avons à faire ici non seulement à un pro du son, mais également à un fan, un passionné de musique. Plus de 300 documents illustrent cette biographie : flyers, posters,pochettes de vinyles, photos de studio dans lequel il a travaillé: ETA- Gaffinel, Hérouville, Aquarium, Continental Studio, le sudio du Palais des Congrès et bien sûr le studio Labomatic. On y trouve des clichés de Marc Bolan, pendant l’enregistrement de « The Slider » (1972) mais aussi des photos rares de Pink Floyd, David Bowie et du Grateful Dead. Une lecture passionnante pour ceux qui s’intéressent au dernier demi-siècle de la culture rock produite en France.

Lire la chronique sur TLC.com

Jean-Christophe Mary
Bsc News 18 janvier 2017

- It's a teenager dream

Depuis son premier groupe les Pinguins dans les années 60 à aujourd’hui, DBF s’est toujours trouvé là où il fallait être dans la sphère musicale. De Pink Floyd et Gainsbourg à Stéphan Eicher et Françoise Hardy, en passant par Camille, Benjamin Biolay ou L’Affaire Louis Trio, que Dominique Blanc Francard passe au prisme de son kaléidoscope ses heures passées derrière les consoles de studio. Tout y est raconté, livré avec des détails croustillants qui jalonnent cette longue carrière. Après une enfance privilégie dans le 16eme arrondissement, il découvre à la fin des années 50 l’ambiance des studios grâce à son père technicien à la Radiodiffusion Française rue Cognacq-Jay et à Europe 1. Le début des 60’s marque l’arrivée des Yéyés, du rock’n’roll et des ses premiers pas en tant que bassiste au sein du groupe Yéyé les Pingouins. De 1963 à 1971 il débute en tant qu’ingénieur du son au Studio ETA-Gaffinel. Début des 70’s, il participe à l’extraordinaire aventure du château d’Hérouville au côté de Michel Magne. Ce site exceptionnel situé à quelques kms d’Auvers Sur Oise dans le Val d’Oise fut le cœur battant de la musique rock et pop entre 1969 et 1985. Dominique Blnac Francard enregistrera et produira bon nombre de stars telles que T. Rex, Pink Floyd, The Grateful Dead, Cat Stevens ou Elton John. Là, il aura appris son métier à côté d’un autre grand nom de la production le légendaire Tony Visconti. Ce livre est très intéressant parce qu’il restitue les événements dans le contexte de leur époque, détaille les grandes étapes de l’enregistrement sonore professionnel . Autant dire que nous avons à faire ici non seulement à un pro du son, mais également à un fan, un passionné de musique. Plus de 300 documents illustrent cette biographie : flyers, posters,pochettes de vinyles, photos de studio dans lequel il a travaillé: ETA- Gaffinel, Hérouville, Aquarium, Continental Studio, le sudio du Palais des Congrès et bien sûr le studio Labomatic. On y trouve des clichés de Marc Bolan, pendant l’enregistrement de « The Slider » (1972) mais aussi des photos rares de Pink Floyd, David Bowie et du Grateful Dead. Une lecture passionnante pour ceux qui s’intéressent au dernier demi-siècle de la culture rock produite en France.

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Jean-Christophe Mary
Toute la culture 18 janvier 2017

- It's a teenager dream
Pour fêter ses 50 ans de carrière, Dominique Blanc-Francard. dit DBF remonte le temps pour nous faire revivre la grande aventure des studios français, assister à la naissance de suivre les évolutions du matériel en résumant les grandes étapes de l’enregistrement sonore. Dans cet ouvrage, DBF, 72 ans en 2016, y raconte l’accomplissement de ses rêves d’adolescent, d’où le titre. De l’aventure du château d’Hérouville, qui fut un des hauts lieux de la pop music pendant plus de seize ans jusqu’à la création de Labomatic, son outil actuel, qu’il exploite avec sa compagne et ingé-son Bénédicte Schmitt, il a côtoyé les plus grands noms de la production musicale. française et internationale. Son récit constitue un témoignage indispensable à qui s’intéresse au son et à la production. Le livre est publié par Le mot et le reste, maison d’édition fondée par Yves Jolivet en 1996, et dont la musique concerne plus de 60 % de son catalogue. Enfin, pour aller jusqu’au bout de ce rêve de teenager. DBF a également réalisé un album éponyme. constitué de reprises de tubes internationaux des années 1960 par des grands noms de la chanson française toutes générations confondues, disponible en CD. vinyle et téléchargement.
Sono mag janvier - février 2017

- It's a teenager dream

Après 50 ans à œuvrer dans la production musicale, Dominique Blanc-Francard sort « It’s a Teenager Dream » un livre souvenirs dans lequel il y raconte sa vie, l’accomplissement de ses rêves d’adolescent.
Depuis son premier groupe les Pingouins dans les années 60 à aujourd’hui, DBF s’est toujours trouvé là où il fallait être dans la sphère musicale. De Pink Floyd et Gainsbourg à Stéphan Eicher et Françoise Hardy, en passant par Camille, Benjamin Biolay ou L’Affaire Louis Trio, que Dominique Blanc Francard passe au prisme de son kaléidoscope ses heures passées derrière les consoles de studio.

Tout y est raconté, livré avec des détails croustillants qui jalonnent cette longue carrière. Après une enfance privilégiée dans le 16e arrondissement, il découvre à la fin des années 50 l’ambiance des studios grâce à son père technicien à la Radiodiffusion Française rue Cognacq-Jay et à Europe 1. Le début des 60’s marque l’arrivée des Yéyés, du rock’n’roll et des ses premiers pas en tant que bassiste au sein du groupe Yéyé les Pingouins. De 1963 à 1971 il débute en tant qu’ingénieur du son au Studio ETA-Gaffinel. Début des 70’s, il participe à l’extraordinaire aventure du château d’Hérouville au côté de Michel Magne. Ce site exceptionnel situé à quelques kms d’Auvers Sur Oise dans le Val d’Oise fut le cœur battant de la musique rock et pop entre 1969 et 1985. Dominique Blanc-Francard enregistrera et produira bon nombre de stars telles que T. Rex, Pink Floyd, The Grateful Dead, Cat Stevens ou Elton John. Là, il aura appris son métier à côté d’un autre grand nom de la production le légendaire Tony Visconti. Ce livre est très intéressant parce qu’il restitue les événements dans le contexte de leur époque, détaille les grandes étapes de l’enregistrement sonore professionnel. Autant dire que nous avons à faire ici non seulement à un pro du son, mais également à un fan, un passionné de musique. Plus de 300 documents illustrent cette biographie : flyers, posters,pochettes de vinyles, photos de studio dans lequel il a travaillé: ETA- Gaffinel, Hérouville, Aquarium, Continental Studio, le sudio du Palais des Congrès et bien sûr le studio Labomatic. On y trouve des clichés de Marc Bolan, pendant l’enregistrement de « The Slider » (1972) mais aussi des photos rares de Pink Floyd, David Bowie et du Grateful Dead. Une lecture passionnante pour ceux qui s’intéressent au dernier demi-siècle de la culture rock produite en France.

Retrouvez l’article sur le site de France Net Infos

Jean-Christophe Mary
France Net Infos 17 janvier 2017

- C'est son histoire

Rock ou chanson française : derrière sa table de mixage, Dominique Blanc-Francard a accompagné un demi-siècle d’histoire de la musique. Il livre son Itinéraire d’un ingénieur du son.
Il est issu d’un temps où la stéréophonie fut vécue comme un indépassable miracle technologique. En 1956, l’industrie discographique moderne en est à ses balbutiements. Cinq ans plus tard, Dominique Blanc-Francard, qui se débrouille à la guitare et à la basse, surfe sur la vague yé-yé avec son groupe Les Pingouins. Quelques petits succès mais le groupe ne survit pas à l’appel sous les drapeaux de son chanteur. Blanc-Francard est le seul à vouloir faire carrière dans la musique. Ce sera de l’autre côté de la vitre des studios d’enregistrement, derrière une console, suivant les traces de son père technicien du son pour la télévision et la radio. Lorsqu’il fait ses premiers pas au studio Gaffinel en 1963, les ingénieurs du son portent une blouse blanche et ont peu de contact avec les musiciens, cantonnés dans le studio. Derrière la console ne sont généralement tolérés que les producteurs ou directeurs artistiques. Blanc-Francard est un autodidacte du son. Pas de problème puisque le studio Gaffinel se limite à la réalisation de maquettes et non de produits finis. Il fait ses gammes. Et résume sa mission d’une formule : « Il ne suffit pas de prendre le son, il faut pouvoir le rendre ». Avec Gong, T. Rex, Bowie, Pink Floyd, Elton John… La nouveauté sera l’enregistrement de son premier disque commercial, le premier du groupe Gong, en 1969. Il poursuivra avec celui de Catharsis, sous-Pink Floyd français qui aura sa petite heure de gloire. Repéré pour sa sensibilité rock, Blanc-Francard se trouve mobilisé dans la mythique aventure du château d’Hérouville (Val d’Oise), lancée par le compositeur de musiques de films, très argenté, Michel Magne. Il s’agit du premier studio résidentiel “in the world” : les musiciens enregistrent, mangent, dorment, se détendent (piscine, tennis…) sur un même site. Durant quelques années, le jeune ingénieur du son va voir défiler Elton John, T. Rex, Pink Floyd, David Bowie. Certains souvenirs sont savoureux. Comme le passage des MC5, potentiomètres de guitares à fond, provoquant le refus les cadreurs d’une équipe de télé d’entrer dans le studio, le volume sonore étant dantesque. Le métier évolue vite, la concurrence est rude. Blanc-Francard ne perd pas pied, suit les évolutions technologiques et conserve l’estime des plus grands – Gainsbourg, Françoise Hardy, Benjamin Biolay, les Rita Mitsouko, Jacques Higelin…

Un forfait qui ne paye pas.

C’est un récit à deux voix qui se fait entendre : Olivier Schmitt introduit les étapes de la vie de Blanc-Francard, ce dernier évoque son métier, trace des miniportraits. Les anecdotes se bousculent, les enthousiasmes aussi. S’il a une oreille, Blanc-Francard a pu se tromper . Lorsqu’il mixa l’un des tubes des années 80, Chacun fait (c’qui lui plaît), le producteur financièrement aux abois lui proposa de le payer soit par un forfait ridiculement bas, soit d’un pourcentage sur les ventes. Dans le besoin, l’ingénieur préféra le forfait. Le disque dépassera les trois millions de ventes…

Serge Hartmann
Les Dernières Nouvelles d'Alsace 9 octobre 2016

- Ingénieux du son
En lisant la bio de l’ingénieur du son le plus réputé de France, vous découvrirez une foule d’anecdotes revissant cinquante ans de souvenirs de sessions, ainsi que l’évolution des techniques d’enregistrement. DBF, comme on le surnomme, raconte notamment ses trois ans passés au château d’Hérouville où il côtoie Bowie, T.Rex, Pink Floyd, le Dead, mais aussi Bahsung, Birkin ou Hardy.
Jean-Pierre Simard
Rolling Stone Juillet 2016

- De l'autre côté du studio
La vie de Dominique Blanc-Francard a épousé les années insouciantes du rock yéyé (il était bassiste des Pingouins). Puis il a façonné la musique moderne au château d’Hérouville en travaillant sur des albums de Pink Floyd, Elton John ou du Grateful Dead. Derrière la console de nombreux studio parisiens, DBF, qui est le père de Boombass (Cassius) et de Sinclair, a aussi été l’ingénieur du son de la chanson française, de Nougaro à Gainsbourg en passant par Bashung ou Daho. Son récit, bourré d’anecdotes et de souvenirs, est palpitant.
Olivier Pernot
Trax Juillet 2016

- Interview de Dominique Blanc-Francard

La liste des artistes dont il a enregistré ou réalisé les albums est interminable (quelques noms tout de même : Rita Mitsouko, Stephan Eicher, Gainsbourg, Camille, Biolay, Raphaël…). Dominique Blanc-Francard est l’ingénieur du son français le plus réputé. A 72 ans et alors qu’il produit encore activement, il publie un passionnant livre de souvenirs et d’anecdotes, It’s A Teenager Dream, retraçant cinquante ans de studio. L’occasion d’évoquer ce métier essentiel mais pas toujours bien connu de la musique, dont Dominique Blanc-Francard a été témoin des nombreuses mutations.

Avant de devenir ingénieur du son, jeune guitariste yé-yé, vous faites un récit catastrophe de l’enregistrement de votre premier 45-tours au début des années 60.

A cette époque, les sessions d’enregistrement étaient rigides, le musicien était là pour jouer et se taire. Il se devait d’arriver en costume. Jusqu’à la dernière convention collective, au milieu des années 2000, l’enregistrement sonore était rattaché à la métallurgie, probablement parce qu’avant d’enregistrer le son sur des bandes magnétiques on le faisait sur des matrices en tôle, et le disque était fabriqué par galvanoplastie [électrolyse, ndlr]. Les ingénieurs du son portaient une blouse comme dans un laboratoire. C’était un travail technique bien plus qu’artistique. Les studios ressemblaient aux centrales atomiques de l’ère soviétique avec des types sinistres regardant des compteurs. Le passage du technicien en blouse blanche au chevelu qui a des idées date de 1971–72, quand a débuté une véritable expérimentation de la créativité sonore à travers la technologie qui évoluait, éliminant au fur et à mesure les techniciens qui n’arrivaient pas à s’adapter.

Dans le fond, cela sert à quoi un ingénieur du son ?

Au départ, les premiers enregistrements n’étaient même pas électriques, et l’ingénieur devait placer les musiciens devant un pavillon qui gravait directement sur cire. Puis les microphones sont apparus, et l’ingénieur du son est devenu responsable de la qualité de l’enregistrement. La technologie est ensuite passée à l’enregistrement multipiste, c’est-à-dire fractionné et non plus d’un seul trait. On enregistre d’abord la batterie, les cordes, pour finir par les voix. Dit comme ça, cela n’a pas l’air compliqué mais, de 1958 – moment où les Américains ont commencé à explorer le multipiste – à 1974, l’ingénieur du son est passé d’un équipement enregistrant sur une piste, le fameux mono, à 48. Et, depuis le passage au numérique, les pistes sont devenues infinies. Une révolution d’une complexité comparable au passage du cinéma muet au parlant. Pourtant, il ne faut jamais oublier que tout ce qu’on a entendu d’inouï dans l’histoire de l’enregistrement est la plupart du temps lié à des accidents. C’est la magie du studio, une science inexacte. Un micro oublié, quelqu’un qui marche sur un câble, et soudain on obtient quelque chose d’imprévu et génial. Mais il faut savoir énormément de choses pour analyser cet accident et l’utiliser au mieux dans un enregistrement.

Combien de studios y avait-il à Paris dans les années 60 ?

Très peu. Les studios des grosses maisons de disques comme Barclay, Pathé Marconi ou Philips et deux indépendants, le studio Davout, qui existe encore, et le studio Europa Sonor qui avait une esthétique incroyable. De 1962 à 1964, dans ce studio, ils n’ont jamais éteint le matériel, ils travaillaient 24 heures sur 24, cela rapportait énormément d’argent, d’autant que les séances de nuit étaient payées en liquide et rarement déclarées… Les propriétaires de Davout et Europa Sonor avaient été associés avant de se brouiller, et avaient été les premiers à utiliser les équipements de compression développés en Amérique. Cela a été le début de la course à l’armement technique dans les studios, même si à l’époque les secrets étaient jalousement gardés. Chaque studio trouvant un nouveau son le protégeait, car c’était une garantie de clientèle. Il existait aussi quelques petits studios qui réalisaient uniquement des maquettes, c’est dans un de ceux-là que j’ai fait mon apprentissage.

En mars 1971, vous arrivez au château d’Hérouville (Val-d’Oise), studio devenu mythique dans l’histoire de la musique.

Au départ, je n’étais pas très impressionné par l’équipement de ce studio imaginé par Michel Magne [compositeur d’innombrables musiques de films, ndlr]. Michel était très excentrique, et je me demandais ce qu’il allait pouvoir faire de ce lieu. Mais, si rien de technique ne justifiait le succès, les conditions de travail étaient en revanche mille fois supérieures à celles de Paris. C’était une belle et grande maison avec parc et piscine. J’ai vite réalisé qu’aucun grand disque ne s’est uniquement fait grâce à la technique, l’environnement est tout aussi important pour la créativité. La force de ce studio était d’être en phase avec son époque. Il offrait la liberté, pouvoir fumer, jouer de la guitare n’importe où, se baigner dans la piscine, dormir sur place… Ce n’était peut-être pas le tout premier «studio résidentiel», mais c’est le premier à avoir validé cette idée, et des clients, il en venait du monde entier.

Parmi les innombrables artistes que vous avez croisés ou enregistrés là-bas, de Pink Floyd au Grateful Dead en passant par Elton John, quels sont ceux qui vous ont le plus marqué ?

Contrairement à ce que trop de journalistes écrivent, je n’ai pas travaillé avec Bowie, je le croisais tous les jours, mais il enregistrait avec son guitariste Mick Ronson. Marc Bolan de T. Rex m’a fasciné pour son incroyable niveau de technique vocale. Je n’ai jamais vu quelqu’un doubler sa voix avec autant de précision. Mais l’artiste qui m’a le plus impressionné à l’époque reste probablement Cat Stevens. Il était déjà très croyant, et son rythme de travail était à l’opposé du nôtre, ce qui ne l’empêchait pas d’être d’une gentillesse incroyable. Les séances de l’album Catch Bull at Four ont été réalisées dans une harmonie totale. Avant le mixage en Angleterre, le producteur m’a demandé de lui sélectionner les meilleures prises, mais il en restait plein d’autres, probablement aussi formidables, d’autant qu’à l’époque on laissait les bandes enregistrer sans arrêt. Ça coûtait un argent fou, mais c’était la norme. Et, comme les Anglo-Saxons ne travaillaient jamais deux fois sur la même bande, je me suis retrouvé avec deux caisses de chutes qui vaudraient une fortune aujourd’hui si elles n’avaient pas été malheureusement perdues.

Pourquoi Hérouville a-t-il fermé ?

Michel Magne était un visionnaire mais un piètre gestionnaire qui avait la «dépensite» aiguë et confondait son compte avec celui de la société, ce qui était fréquent à l’époque. Il a fini par prendre un gérant, Yves Chamberland, patron des studios Davout, qui était lui prodigieusement radin. Un personnage à la fois détestable et attachant. Cela a rapidement coïncidé avec la fin de mon histoire avec Hérouville, après trois années où j’y ai travaillé pratiquement 24 heures sur 24. Malheureusement, un studio de ce type est impensable avec les budgets d’enregistrement actuels.

En parlant d’Yves Chamberland, vous dites : «Les patrons de studio de cette époque avaient souvent un Colt 45 dans le tiroir de leur bureau.»

Dans les années 70, la concurrence est devenue sévère, plein de petits studios ont compris qu’il y avait de l’argent à faire dans cet univers. Tout était bon pour se piquer des clients, même les méthodes illégales. Un jour, Chamberland m’a ainsi proposé de cacher une petite boîte qui brouillait les enregistrements sous la console de ses concurrents. C’était encore pire chez les propriétaires de salle de concerts, qui n’hésitaient pas à sortir les pistolets pour ne pas payer les cachets.

Vous faites un récit très amusant de l’enregistrement catastrophe du Loir-et-Cher de Michel Delpech. Des chanteurs bloqués, vous en avez croisé souvent ?

A ce point, c’est la seule fois. Il avait une incroyable aura quand il chantait, mais quand il n’y arrivait pas, il devenait fou. De ces sessions, il n’est resté que le Loir-et-Cher, qu’il est revenu chanter divinement après une longue cure de repos. A l’époque, les maisons de disques suivaient. Aujourd’hui, deux jours de studio avec un artiste bloqué, on lui rend son contrat et il dégage.

Vous racontez vous être fait arnaquer en donnant une direction radicalement différente au morceau Pop Muzic qui deviendra un tube mondial en 1979 sans que vous soyez crédité. C’était fréquent ?

Aujourd’hui, avant la moindre note, il faut quarante avocats pour définir le rôle de chacun. A l’époque, on se tapait dans la main. On ne formalisait rien. Et des cas comme Pop Muzic étaient courants. Mais je crois que je préfère quand même cette époque, car il y avait plus de passion et moins de business. Quand tout est contractualisé à l’avance, il ne se passe plus rien.

En 1979, le premier enregistreur portable 4-pistes grand public arrive sur le marché, Bruce Springsteen enregistre Nebraska avec, c’est le début de la révolution du home studio. A quoi cela sert encore d’enregistrer en studio ?

Dans le fond, aujourd’hui, ce qui intéresse les artistes dans le studio, ce n’est plus la technique, que chacun peut avoir chez soi, mais la «pièce» elle-même. Elle permet d’enregistrer en groupe dans un lieu avec une excellente acoustique. C’est ce qui sauve les studios qui ont dû s’adapter pour traverser la crise. Il reste quelques gros studios comme celui de la Seine ou du Palais des congrès dont le matériel est antique mais très bien entretenu et amorti depuis longtemps. Mais la plupart des grosses structures ont disparu dans les années 2000, car elles n’étaient plus adaptées à notre époque où les budgets et le nombre de projets ont diminué de 50 %. La majorité des productions actuelles sont réalisées dans de petits studios appartenant à des musiciens qui jouent souvent la plupart des instruments eux-mêmes et mixent au même endroit. Cette réalité mondiale, associée à l’augmentation permanente des loyers, entraîne la fermeture de la plupart des structures d’enregistrement. Pourtant, un studio bien ficelé offre encore des tas de possibilités. La bonne musique est une accumulation d’ingrédients apportés par des individus plus ou moins en phase sur la même idée. Faire un disque seul, ce n’est pas très rigolo. On perd un temps fou. Rien que cela justifie l’alliance avec quelqu’un qui débarrasse le musicien de l’aspect technique.

Dans les années 80, vous avez la réputation d’être le faiseur de tube de la variété française. Est-ce qu’il y a une recette ?

A cette époque, il m’est arrivé d’avoir enregistré et mixé huit des douze premiers titres du Top 50, mais je ne suis pas le premier à avoir réussi ça. La recette est uniquement d’avoir compris le son de la radio. Je savais analyser et corriger un mix pour le rendre plus radiophonique. On m’appelait souvent pour faire le ménage dans une session et simplifier le son. Ce n’est pas de la chance, ce n’est pas du talent, c’est simplement de la clairvoyance.

Parallèlement à votre livre, vous publiez un bel album composé de reprises de classiques réenregistrées dans votre studio Labomatic avec le son d’aujourd’hui.

La première fois que je suis entré dans un studio, il y avait un écart incroyable entre ce qu’on entendait dans la pièce avec les musiciens et l’enregistrement. Entre 1960 et 2016, cet écart s’est considérablement réduit. Je voulais retrouver le naturel et la simplicité des enregistrements d’époque mais avec la qualité du son d’aujourd’hui. Mais finalement ce qu’on retient des chansons de cette période, ce n’est pas le son, c’est l’attitude. Aujourd’hui, il n’y a plus assez d’attitude. Cela manque cruellement.

Lisez l’interview de DBF sur le site de Libération

Alexis Bernier
Libération // Next 17 juin 2016

- Interview DBF

Frédéric Taddeï reçoit Dominique Blanc-Francard dans son émission pour parler de son nouvel ouvrage. Un rendez-vous à ne pas manquer.

Réécouter l’émission de Frédéric Taddeï sur le site d’Europe 1http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-social-club/europe-1-social-club-290616–2786575

Frédéric Taddeï
Europe 1 // Social Club 29 juin 2016

- It's a Teenager Dream

Au tournant des années 60, le nom de Blanc-Francard était inévitablement associé à ce lunettes énigmatique qui lançait d’improbables endroits son devenu célèbre “Salut, c’est Pop 2”. Patrice Blanc-Francard réunissait en effet devant le petit écran le samedi après-midi les fans de rock sevrés d’images auxquels il proposait les retransmissions de concerts captés au Bataclan à 5 francs l’entrée !! Son jeune frère Dominique qui publie ici avec Olivier Schmitt cet Itinéraire d’un Ingénieur du Son commença de figurer dans les tablettes de 1971 à 1973 à la lecture des “crédits” des albums enregistrés au Château d’Hérouville, sorte de studios Abbey Road ou de Record Plant français. Puis, d’années en années, ce nom revint jusqu’en faire une référence. It’s a Teenager Dream retrace non seulement la carrière d’un grand professionnel mais l’histoire du son électrique en France des années 60 à aujourd’hui. Comme beaucoup, il commença comme musicien dans un groupe yé-yé Les Pingouins mais c’est très vite le son dont l’évolution des techniques était permanente qui le fascina. Il rejoignit le studio Gaffinel où il fit ses armes lui permettant de rejoindre ce vaisseau amiral que fut le Château d’Hérouville. Là, trois ans durant, il enregistra et mixa parmi les plus grands du rock de l’époque (Elton John, Pink Floyd, Cat Stevens…) Hérouville ferma prématurément en 1973 mais la réputation de DBF était faite. Au point qu’il lança l’idée d’ingénieur du son free-lance. Dès lors, il hanta tout ce que Paris et ailleurs comptait de studios renommés. Demandé par les meilleurs (Nougaro, Hardy, Gainsbourg, Eicher…), il finit par créer son propre studio le Labomatic où il enregistra entre autres les premiers disques de Sinclair, son fils cadet. Olivier Schmitt assure la narration de ce livre incontournable émaillée des nombreux souvenirs et anecdotes de DBF. Une phrase de Pascal Colomb, ami et confrère, résume parfaitement le personnage : “C’est une entité humaine et technicienne à la fois”.

Lire la chronique sur le site des Obsédés Textuels

Cédric Bru
Les Obsédés Textuels 18 juillet 2016

- Dominique Blanc-Francard, un studio pour quinze

Cinquante ans de musique, ça s’arrose ! C’est depuis 1963 que Dominique Blanc-Francard met sa patte dans le son des artistes. Ce jubilé se célèbre par un ouvrage, Itinéraire d’un ingénieur du son, et une palpitante aventure discographique, It’s A Teenager Dream : quinze titres emblématiques des années 1960, interprétés par quinze artistes, dont Françoise Hardy ou Benjamin Biolay. À l’ancienne, mais avec le son d’aujourd’hui.

Il est une légende. Une légende du rock. Une légende de la pop. Une légende de la chanson. Dominique Blanc-Francard est ou a été derrière les manettes pour Pink Floyd, T. Rex, Nougaro, Ferrer, Daho, Robert Palmer, Stephan Eicher, Aubert, Biolay, Raphaël, et cetera. Beaucoup de cetera. Il faut dire que son aventure avec le son commence dès 1963, quand il entre au studio ETA Gaffinel.

[…]

Lire le portrait de DBF sur le site de rfI

Jean-Claude Demari
rfI Musique 27 juin 2016

- Les Nocturnes de Dominique Blanc-Francard

Georges Lang accueille Dominique Blanc-Francard pour deux heures d’émission intenses. À réécouter pour tout découvrir du projet It’s a Teenager Dream.

Réécouter l’émission sur le site de RTLhttp://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/les-nocturnes-de-dominique-blanc-francard-7783801034

Georges Lang
RTL // Les Nocturnes 23 juin 2016

- L'histoire de la musique, vue de l'intérieur

Dans un disque et un livre, le plus célèbre des ingénieurs du son français, Dominique Blanc-Francard, raconte 50 ans de souvenirs, en textes et en musique, de Gainsbourg à Benjamin Biolay, en passant par les années passées au mythique studio du château d’Hérouville. Une histoire émouvante et passionnante.

Elton John, Pink Floyd, Cat Stevens, Serge Gainsbourg, Alain Bashung, Stephan Eicher… Ils sont tous passés devant la console de Dominique Blanc-Francard, 50 ans de carrière au service du son et l’envie aujourd’hui de ré-enregistrer ces vieux tubes qui ont égayé son adolescence.

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Écoutez la chronique de Yann Bertrand sur le site de France Info inter patrice blanc-francard

Yann Bertrand
France Info // Info Culture 23 juin 2016

- It's a Teenager Dream

L’équipe de passionnés de l’émission Easy Rider vous parle de Laurel Canyon et de It’s a Teenager Dream. Pour les plus pressés, rendez-vous vers la quarantième minute.

Réécouter l’émission sur le site de Radio P.FM

Olivier Valerio
Radio P.FM // Easy Rider 20 juin 2016

- It's a Teenager Dream

En 50 ans de carrière, l’ingénieur du son et producteur Dominique Blanc-Francard a collaboré avec les plus grands artistes internationaux (Pink Floyd, T.Rex, Grateful Dead…) et français, tout en traversant des révolutions technologiques successives qui ont bouleversé l’art d’enregistrer. Il raconte ce demi-siècle d’aventures dans It’s a Teenager Dream – Itinéraire d’un ingénieur du son (Le mot et le reste) un livre co-écrit avec Olivier Schmitt, à paraître vendredi.
It’s a Teenager Dream est également le titre de l’album sorti avant-hier : quinze morceaux, dont deux instrumentaux, qui furent d’énormes tubes dans la période 1955–1965. Dominique Blanc-Francard y rend « un hommage à nos 15 ans, à nos rêves, à toutes les émotions que l’on a pu ressentir en écoutant les premiers 45 tours ». Pour interpréter ces succès qui ont déclenché sa vocation, « DBF » a fait appel à des chanteuses et chanteurs avec lesquels il a déjà collaboré, s’amusant à les détourner de leur registre habituel.

Lennon par Adamo

Côté son, le challenge aura été de reprendre les arrangements et instruments des chansons originelles, en les enregistrant avec les outils d’aujourd’hui. « Nous avons essayé de revenir à l’essentiel, en s’obligeant à ne jamais faire plus de trois prises, en privilégiant l’envie de faire et de se faire plaisir », rapporte l’ingé-son.
La jubilation de chanter est évidente tout au long du disque. Élodie Frégé ouvre le bal avec le réjouissant « I only want to be with you » de Dusty Springfield. Benjamin Biolay reprend avec bonheur « That’s all right » d’Elvis Presley, un octave en-dessous. On retrouve avec émotion la voix de crooner d’Hubert Mounier, récemment disparu, dans « You’re sixteen » de Johnny Burnette. Françoise Hardy est la seule femme à interpréter une chanson d’homme : « True love ways » de Buddy Holly. Stephan Eicher offre une touchante version jazz de « My funny Valentine » de Chet Baker.
Adamo est aussi de la fête. Sa reprise de « Stand by me » de John Lennon (la chanson la plus récente, de 1975) est un régal en matière de contre-emploi.

Lire l’article sur le site du Télégramme

Frédéric Jambon
Le Télégramme 12 juin 2016
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