Parution : 18/09/2014
ISBN : 9782360541423
144 pages (148 x 210)

16.00 €

The LP Collection

Les trésors cachés de la musique underground

Bien plus qu’un énorme canular, cette entreprise pose de bonnes questions sur notre rapport à la musique, à la mémoire, à la transmission.
Thibaut Allemand – Magic

Laurent Schlittler et Patrick Claudet, grands amateurs de musique underground, puisent dans leur collection de quelque six mille vinyles pour nous faire découvrir de nouveaux territoires musicaux. De Caracas à Beyrouth en passant par Wichita, ils ont parcouru le monde à la recherche de disques de Mouna Box, La Jezira ou Johnny Staco, autant d’artistes confidentiels qui étoffent une obscure collection. Le choix exclusif du vinyle comme support et une diffusion quasi-inexistante rendent ces pépites introuvables, voir intraçables, puisqu’ils n’apparaissent pas sur le Net. Cette sélection d’albums, qui est aussi un exercice de style littéraire sur les codes musicaux actuels, offre une galerie de portraits dignes de se trouver dans l’ouvrage de Jorge Luis Borges, Pierre Ménard, auteur du Quichotte.

Revue de presse

- Rock fiction à la Nuit des Images Boris Senff 24 heures 26 juin 2015
- Trois bouquins pour les fêtes Marie Fouquet Trax Décembre / Janvier 2015
- La Fabrique de l'histoire Thibaut Allemand Magic Novembre/Décembre 2014
- La Voie des Indés Éric Darsan Libfly // La Voie des Indés 1 octobre 2014
- Le mot et le reste : cinq ouvrages d'une rentrée musicale Adrien Sourdoreille 21 octobre 2014
- Livre de la semaine Olivier Valerio Radio P.FM // Easy Rider 28 Septembre 2014
- The LP Collection François Girodineau Le Bazar Musikal 2 octobre 2014

- Rock fiction à la Nuit des Images

Musée de l’Elysée The LP Company invente groupes et albums qui finissent par prendre corps dans la réalité. Rencontre

Il y a deux ans, un curieux ouvrage recensait 50 « trésors cachés de la musique underground ». Pochettes et chroniques dévoilaient des albums inconnus, même du plus averti des chroniqueurs. Et pour cause : ils n’existaient que dans l’imaginaire des auteurs du livre, les Lausannois Laurent Schlittler, 48 ans, et Patrick Claudet, 42 ans, cachés sous le pseudo de The LP Company. «LP» pour «long play», le fameux format du 33-tours vinyle, et pour la première lettre de leurs prénoms.

« Nous travaillions dans le même bureau et la musique nous a révélés l’un à l’autre », confessent Laurent et Patrick, par ailleurs écrivain et scénariste qui ne devaient pas toujours s’amuser pendant leurs heures de travail. Depuis, leur projet fictionnel – certains parleraient de canular – a pris de l’ampleur. Preuve en est, ce samedi à la Nuit des Images du Musée de l’Elysée, leur présentation d’un nouveau groupe, The Project, et de son chant du cygne, l’album Elysium de 1999, dont des groupes réunis par le label Two Gentlemen donnent leur version.

Entre-temps, un éditeur français, Le mot et le reste, a publié une version augmentée de cette sélection de disques improbables, et des musiciens, comme le chanteur Albin de la Simone, lui-même amateur de musiques de films qui n’existent pas, ont commencé à réaliser des reprises de morceaux pourtant parfaitement fictifs. Un festival de Livourne a commandé l’an dernier à des groupes de la région la « repris e» intégrale de l’album Fiumicino de Scotty Pone et a sorti l’album hommage. « Pour nous qui pratiquons l’exercice très solitaire de l’écriture, c’est aussi une occasion en or de faire des rencontres de toutes sortes », se réjouissent ces spécialistes en addenda à l’histoire du rock. « Un rêve enfoui de rock stars? »

Pas experts

Mais les complices ne se voient pas en purs fanatiques. « Nous sommes évidemment des amateurs de musique, mais nous ne sommes pas non plus des experts qui pourraient parler pendant des heures de la drone music ou des Dead Kennedys », minimisent-ils tout en concédant avoir lu qui le défunt magazine Best, qui Les Inrockuptibles. « En fait, le matériau d’un album – la photo de la pochette, la liste des titres – est un moyen de parler du monde avec une part personnelle très forte. Il y a une part poétique. Ce projet nous permet en fait de dire des choses sur notre bureau, sur notre famille, le Musée de l’Elysée ou sur Arles. » Le duo présente en effet son travail dès juillet aux Rencontres de la photographie.

Pour la Nuit des Images, The LP Company a soigné l’aspect visuel des pochettes de la discographie complète de The Project en puisant au hasard dans la collection du musée. Des photos de Warhol, d’Ella Maillart et de Nicolas Bouvier rythment les œuvres du groupe, de 1985 (date de création du musée) à 1999, année de son ultime enregistrement, le bien nommé Elysium. Les clins d’œil à l’institution se retrouvent même dans les titres des chansons. « “Two Meter Square of Smoke“ fait référence à l’époque où il était encore permis d’y fumer.»

Lire l’article sur le site de 24 heures

Boris Senff
24 heures 26 juin 2015

- Trois bouquins pour les fêtes
La dématérialisation de la musique a transformé le rapport du mélomane au support enregistré. Avec ce livre, Laurent Schlittler et Patrick Claudet rappellent l’époque bénie d’avant Internet où une collection de disques vinyles se constituait avec minutie. Ces deux passionnés proposent un parcours dans l’underground avec une cinquantaine d’albums plus obscurs et rares les uns que les autres. Ils dévoilent des groupes indie-rock, folk, métal, mais aussi IDM (PHO), électroclash (Kalatov) ou house minimaliste (Collerette). Autant de noms totalement inconnus, et pour une bonne raison : ils les ont inventés. Un vrai monde parallèle.
Marie Fouquet
Trax Décembre / Janvier 2015

- La Fabrique de l'histoire

Magic consacre quatre pages à The LP Collection et donne la parole aux deux auteurs. Quatre pages pour comprendre leur projet.

CONSULTER L’ARTICLE

Page 1/4

Page 2/4

Page 3/4

Page 4/4

Thibaut Allemand
Magic Novembre/Décembre 2014

- La Voie des Indés

Après ma rentrée littéraire au lance-pierres, j’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui le premier ouvrage que j’ai eu le plaisir de recevoir dans le cadre de la troisième édition de la Voix des Indés, rentrée alternative organisée par Libfly qui met en avant l’édition indépendante et s’ouvre cette année aux bibliothécaires et libraires.

Parce que le terme Indé fait souvent référence à la musique, c’est très à propos et avec beaucoup de plaisir que je débute cette opération avec le The LP Collection publié par les éditions Le mot et le reste.

Cette excellente maison édite notamment l’unique traduction digne de ce nom des écrits de Thoreau ou encore le Contre-cultures de Jezo-Vannier que j’avais eu l’occasion de promouvoir en tant que libraire, ainsi qu’un catalogue impressionnant d’ouvrages musicaux parmi lesquels la toute récente et première biographie consacrée à Moondog découverte au dernier salon du livre avec de nombreux autres ouvrages dont nous avons eu alors l’occasion de parler.

The LP Collection, sous titré Les trésors cachés de la musique underground et sorti le 18 septembre, propose une sélection de cinquante titres « représentative des styles et origines » issus d’une collection originelle de six mille vinyles réunie par Laurent et Patrick avec pour fil rouge l’absence totale d’écho médiatique et le format LP (ndrl : Long Play, ou album, par opposition au Short Play et à l’Extended Play qui sont des enregistrements contenant moins de pistes, donc plus courts). Un long préambule esquisse l’identité du duo à la manière d’un groupe, à travers leurs parcours, leurs goûts et leurs influences réciproques. L’on découvre ainsi les deux journalistes, également scénariste et écrivain, traquant les disques et leur histoire afin d’appréhender ce « courant esthétique qui s’ignore », tout en posant les raisons idéologiques et pratiques du silence qui entoure les groupes, celle de la fin et des moyens, celle du référencement

Les chroniques qui en résultent, format propre aux revues et fanzine, sont un modèle du genre, abondent en anecdotes, analogies et jeux de mots, et s’enchaînent au gré de transitions fluides et soignées. Les groupes présentés se composent et se décomposent au gré de leurs membres (de un à cent intervenants, de tous âges, de toutes origines, de toutes professions, magasinier, expert en environnement, moine bouddhiste défroqué), de leurs formations (auteur, compositeur, interprète, guitariste, batteur, chanteur, j’en passe et des meilleures), et des genres explorés (folk, blues, ethno-rock, grunge, cold ou no-wave, électro-psyché, idm, krautrock, lo-fi, shoegaze, grime). Parmi les influences citées figurent enfin, pêle-mêle, Aaron Tobin, Aphex Twin et Harold Budd, Malher, la Monte Young, My Bloody Valentine, Mudhoney, Sonic Youth, M.I.A. et Sébastien Tellier mais aussi les Femen et les Black Panthers, les hipsters, les hippies, l’utopie ou encore Houellebecq, Perec, Proust, Bret-Easton Ellis, Dostoïevsky et Chomsky, tous réunis à la fin de l’ouvrage aux côtés de Tarentino, Cantona ou encore Clara Morgane dans un étrange index comportant plus de 350 artistes toutes catégories confondues.

Souvent poètes, souvent déclassés, leurs critiques sociales, lucides et acérées, empreintes de mauvaise foi et de second degré, sont souvent liées à un chemin particulier, alter, qui éclaire leur approche toute personnelle d’une musique politique, complexe et lettrée ou encore grotesque, absurde et vulgaire. A ce point que certains titres « mériteraient de finir à la décharge » si leurs auteurs n’avaient pas eu de bonnes raisons de les commettre avant de disparaître par suicide, crise cardiaque, guerre, censure, attentat et autres splits. Reste que, le plus souvent, la complexité a du bon dans la mesure où elle demeure l’apanage de la virtuosité. L’on découvre ainsi tout un arsenal technique au service de la musique, tout un monde fait de guitares, de violes de gambe, mais aussi et surtout d’ondes Martenot, de séquenceurs, de boîtes à rythme, de tables de mixage, de synthés organisés en couches, de noise gate, de rythme ternaire et même d’infrasons rassemblés pour créer ces « mille-feuilles synthétiques et échantillons organiques » savoureux et uniques.

Chose rare encore, à l’époque où le moindre guitariste en chambre dispose de son compte Facebook, You Tube, Soundcloud ou encore Myspace, aucun des groupes présentés – de Djo Djo Lapin à Ours, en passant par Prince Arthur, Scotty Pone, Katchaturian, Wimbledread ou Gollung – n’est référencé dans les médias ou sur internet. Pour pallier à ce manque et au désir aussi unanime qu’étonnant de demeurer anonyme, The LP Company ne propose qu’une série de reprises de ces artistes pas très Net par des groupes internationalement reconnus. De la frustration à l’envie de composer soi-même la musique évoquée il n’y a qu’un pas que j’ai moi-même allègrement franchi en envisageant de reprendre à mon tour certains morceaux sous le couvert de Milky Koala & The Chocolate Flowers, groupe imaginaire créé avec ma femme il y a un an. Un pas supplémentaire et nous voici remettant en cause l’existence même de ces groupes chroniqué par L&P « comme s’ils les avaient écoutés ». Et si cet ouvrage éminemment conceptuel qui s’appuie amplement sur l’imaginaire l’était totalement ?

C’est alors que tout s’éclaire, de l’épigraphe de Borges à l’idée de « braquer les projecteurs » ailleurs que sur le livre et de leurs auteurs. Car, tandis que les médias demeurent muet sur les groupes de la LP, ils ne tarissent pas sur le concept à l’origine de ces chroniques : la photo d’un radiateur prise dans un bureau («J’ai lancé que, si un jour je devais faire un album, la pochette serait cette image», Laurent Schlitter, Le Matin, 13 juillet 2013). Un désir, une photo, un nom de groupe, un titre, puis une chronique proposée à la manière d’un synopsis : tel est ce fameux « matériau à l’usage des musiciens » élaboré par L&P. Depuis le mythe est devenu réalité puisque plusieurs artistes ayant répondu à l’appel (et repris, c’est à dire créé, certains morceaux), The LP Collection a déjà donné naissance à plusieurs EP. Quand à ses auteurs, devenus acteurs à part entière de la scène musicale, ils envisagent déjà de passer des photos d’objets aux portraits de famille, tandis que Milky Koala, né de la découverte d’accessoires géants dans les rues de Paris, d’une capture du cri de l’animal et d’une traduction Google inénarrable envisage déjà, après le visionnage d’un reportage, de se renommer Ornithorynque…

Je tiens à remercier Le mot et le reste, éditeur de qualité dont j’espère pouvoir vous reparler à l’occasion, ainsi que Lucie, âme de Libfly qui participe à sa dernière opération en tant que community manager avant de rejoindre l’équipe éditoriale du Tripode. Un grand merci à elle pour toutes ces années d’échanges et de collaborations et encore toutes mes félicitations ! Quant à moi je vous retrouve très prochainement avec un second titre de cette voie des Indés.

RENDEZ-VOUS SUR LE BLOG D’ÉRIC DARSAN

Éric Darsan
Libfly // La Voie des Indés 1 octobre 2014

- Le mot et le reste : cinq ouvrages d'une rentrée musicale

Indiana Jones des musiques underground, les deux auteurs suisses (Laurent Schittler pour le L ; Patrick Claudet pour le P du « Long Play ») ont répertorié les quelques six-mille vinyles de groupes complètement inconnus à travers le monde composant leur incroyable musicothèque. S’ils décrivent avec précision et style ces reliques oubliées, c’est qu’elles n’ont jamais existé… L’arnaque est parfaite tant les photos d’album paraissent vraies, la précision et les envolées lyriques des titres, et la légende qui englobe chaque groupe recoupé avec l’importance de la localité et des références aux évènements politique et culturel. L’exercice littéraire est fascinant tout comme la musique décrite que l’on aimerait avoir écouté, même conscient de la supercherie. Un ouvrage excellent pour un premier avril, et une lecture géniale pour tous apprentis rédacteurs.

LA TOTALITÉ DE L’ARTICLE EST À RETROUVER SUR LE SITE DE LA SOURDOREILLE

Adrien
Sourdoreille 21 octobre 2014

- Livre de la semaine

The LP Collection est le livre de la semaine chez nos amis d’Easy Rider.

POUR RÉÉCOUTER L’ÉMISSION C’EST PAR ICI

Olivier Valerio
Radio P.FM // Easy Rider 28 Septembre 2014

- The LP Collection

D’abord, on tremble comme une feuille devant un tel livre. On tremble d’excitation car, bien que certains prévoient déjà sa crise, le vinyle est revenu en force ces dernières années. On ne voit plus, dans les vides greniers, que des acharnés du plastique rond, comme nous, à la recherche de la perle rare. Celle qui illuminera notre collection devant des amis jaloux de nos trouvailles à prix modiques. « Cet Alan Vega, mec, celui qui a été pressé par le label Celluloid, là, pffffffff, même pas 5€ dimanche dernier… » Trop fiers de notre coup de génie. On tremble, donc, en se disant que ce livre-ci, cet obscure petit grimoire de l’indé, devrait nous permettre de dénicher de nouvelles pièces, dont la valeur aura été rehaussée par l’intérêt et la prose impeccable de ces deux Suisses.

Dans un deuxième temps, on se dit quand même que, mince, il va falloir se fader la lecture de cinquante chroniques de disques complètement inconnus. Cinquante albums annoncés comme introuvables sur le net, donc impossibles à apprécier par l’oreille avant de courir les brocantes pour faire le tri dans les bacs à 3€, le sourire en coin en pensant à la naïveté ou à l’ignorance du pauvre vendeur. Mais les auteurs nous préviennent dans leur introduction qu’ils considèrent la chronique musicale comme un exercice littéraire, un l’art de la retranscription du son en verbe et du verbe en mots : « Viendrait le temps où écouter le dernier album de Dinosaur Jr. serait lire la chronique du dernier album de Dinosaur Jr. ».

Dans un troisième temps, on se dit wow, les mecs sont futés. Ils parviennent à dégager quelques tendances sociologiques lourdes d’un épiphénomène quasi invisible quand, à l’heure d’internet, tout peut se voir et s’entendre, dès lors qu’un fan se pique de frimer sur Facebook ou Youtube après avoir numérisé des musiques improbables. On se délecte donc de leur théorie du musicien ne jurant que par le vinyle pour des raisons avant tout idéologiques, puisque undergound signifie, la plupart du temps, refus du « chaudron nauséabond » qu’est le net, cet objet de « dictature des clics qui élèvent les vidéos de chatons, les scènes de décapitation ou Gangnam Style au rang de phénomène viral ». Mais cette posture radicale découle parfois aussi, selon eux, du manque de moyens promotionnels lié à cette zone grise de la création artistique dans laquelle ils évoluent, et où « cohabitent les écrivains qui font des piges, les plasticiens qui enseignent ou les comédiens qui sont serveurs », faute d’avoir été signés.

Et puis, et puis, on se met à avoir des doutes… Attendez une minute, un type comme Jean-Louis Costes, le « pape » (il n’aimerait pas ce terme) de l’underground français, il a bien un compte Facebook, lui ! Alors si ce gars est présent sur le net, d’où sortent-ils, ces puristes du vinyle ? Du Moyen-Âge ? Du pré-post-punk ?… Et puis, ces noms de groupes étrangement familiers ressemblent quand même à une blague (Suzy Spacks, The Nitwists, Prince Arthur, Gang Zero, Johnny Staco, et le meilleur, Scotty Pone). Ou encore ces pochettes, presque toutes semblables et au style abstrait, n’arborant aucun visage humain à une ou deux exceptions près (et encore), qu’est-ce que cela signifie ? Sans compter la galéjade ultime : pour quelle raison les noms des auteurs ne sont-ils pas reproduits sur la couverture dans l’ordre alphabétique que commande habituellement la rigueur d’un éditeur ? Laurent Schlittler et Patrick Claudet, le premier romancier et le second réalisateur. Laurent & Patrick, comme ils se nomment adroitement dans l’introduction. L & P. LP. LP Collection, donc. C’est à dire la somme de vinyles (6 000 !) qu’ils se vantent d’avoir acquis en quelques mois au creux de quartiers méconnus d’Amérique, du Moyen-Orient ou d’Asie…

Oui, cher hipster, cher bobo, cher érudit, tu t’es fait piéger comme moi, ton frère d’arme. Laurent & Patrick sont les Gilbert & George de la critique musicale, les Houdini du rock. Les auteurs se fendent avec un certain humour d’une critique du snobisme culturel contemporain, poussant l’ironie jusqu’à avoir monté un site internet, sur lequel de véritables groupes « reprennent » les musiques d’artistes qu’ils nous présentaient comme impossibles à trouver, et pour cause (site internet). Critique sociale, mais pas que. Si cette collection n’est que pur fantasme, si elle n’est que le fruit de leur imagination taquine, les histoires qu’ils nous racontent collent parfaitement aux propos d’un Philippe Manœuvre qui, dans une conférence, avait un jour lâché que la presse rock était avant tout là pour créer du mythe. Et c’est en cela qu’on ne peut pas leur en vouloir d’avoir si bien créé l’illusion en mélangeant le vrai et le faux : le rock-critic qui crée du mythe alimente par la même occasion l’imaginaire des fans et des mélomanes, et sa fonction socioculturelle, voire politique, est encore justifiée à une époque où l’individu est réputé consommer sans réfléchir des œuvres téléchargées sur le net, au gré des mots-clé et des suggestions dirigées par ordinateurs et autres réseaux sociaux intrusifs ou libéraux.

Un livre déstabilisant et brillant, donc.

LIRE L’ARTICLE SUR LE BAZAR

François Girodineau
Le Bazar Musikal 2 octobre 2014
Réalisation : William Dodé - www.flibuste.net - Mentions légales