Parution : 23/10/2006
ISBN : 9782915378313
336 pages (21 x 14,8 cm)

21.00 €

Rock, pop

Un itinéraire bis en 140 albums essentiels

Un panorama érudit et toujours passionnant qui, au lieu d’aligner les mêmes sempiternels “indispensables”, fait l’effort de fouiller dans les marges…
Christophe Conte – Les Inrockuptibles

Préface de Gilles Tordjman. Ouvrage publié avec la collaboration du GRIM (Groupe de recherche et d’improvisation musicales)
L’histoire officielle du rock a toujours préféré les postures à la sincérité. C’est ainsi que sont célébrés les musiciens à fort potentiel commercial au détriment des découvreurs de sons, aventuriers fragiles et amateurs d’embardées telluriques. La mise en perspective qu’autorise le recul du temps nous permet de relativiser cette évidence. La marge est aussi essentielle que le centre. Les 140 albums présents dans cette anthologie en donnent la preuve éclatante. Ils sont à considérer comme autant de manifestes à l’essence du rock et de la pop : « Il vaut mieux brûler que rouiller », comme l’affirme si bien Neil Young. L’approche alphabétique crée d’intéressantes rencontres pour aboutir à une histoire de l’underground Rock / Pop, loin des autoroutes mainstream trop souvent empruntées. Il ne faut pas oublier que cette musique s’est aussi construite en dehors des parts de marché de l’industrie du disque.

Revue de presse

- La vraie discothèque idéale? Christophe Conte Les Inrockuptibles décembre 2006
- Rock, pop Nas/im Ventilo octobre 2009
- Rock, pop Sophie Chambon Sefronia 19/11/2008
- Rock, pop Philippe Levreaud Revue des bibliothèques
- Rock, pop Jean-Marc Grosdemouge M la music
- Rock, pop Raymond Sérini Nouvelle vague
TGV Magazine
- Rock, pop Julien Welter Magic
- Rock, pop Maxence Grugier Musiques & Cultures Digitales janvier/février 2007
- Rock, pop Vincent Brunner B Rolling Stone 15/12/2006
- Rock, pop Éric Serva France Musique // Tapage Nocturne 15/12/2006
- Rock, pop Julie Henoch Vibrations décembre 2006
- Rock, pop PLX Ventilo décembre 2006
- Rock, pop Supplément Hottes d'Or 2006 28 nov.-4 déc. 2006
- Du rock dont on fait des légendes Gilles Rof Marseille L’Hebdo 25/10/2006
- Au bonheur des damnés François Gorin Télérama octobre 2006
Sonhors.free.fr octobre 2006
- Rock, pop Éric Deshayes Néosphères.free.fr octobre 2006

- La vraie discothèque idéale?

Il y avait le Robert usuel, celui des noms propres, il faut désormais compter avec le (Philippe) Robert du rock, un itinéraire bis en 140 albums essentiels.
Un panorama érudit et toujours passionnant qui, au lieu d’aligner les mêmes sempiternels “indispensables”, fait l’effort de fouiller dans les marges, les contre-allées, ou simplement de remettre en lumière quelques évidences (Sparks, Nits, John Martyn),trop souvent négligées dans ce genre d’exercice.

La vraie discothèque idéale ?

Christophe Conte
Les Inrockuptibles décembre 2006

- Rock, pop

Journaliste et critique de renom pour diverses revues spécialisées, Philippe Robert est, pour l’heure, le seul à avoir sorti trois ouvrages dans la collection Formes. Son approche de la musique s’y révèle transversale, érigeant des passerelles inédites entre des œuvres méconnues mais essentielles, qu’elles soient « blanches » ou « noires », « populaires » ou « savantes ». Cet homme a du goût et les idées larges, il sait les partager, bref, il a tout compris.

ventilo

Nas/im
Ventilo octobre 2009

- Rock, pop

La maison d’édition marseillaise Le Mot et le Reste a donné sa confiance à Philippe Robert (Les Inrockuptibles, Mouvement, Vibrations, Jazz Magazine) pour servir de guide dans un parcours atypique du rock et de la pop. Sélectionner 140 titres est une mission délibérément impossible, mais l’angle d’attaque choisi permet de dresser une carte en empruntant des itinéraires bis, des chemins de traverse, des voies plus marginales, plus “underground”. On l’aura compris, pas de Rolling Stones ici, ni de Pink Floyd pas plus que de Beatles, mais une autre histoire, moins glorieuse et surtout moins récupérée par l’industrie discographique, dont les choix, classés par ordre alphabétique, couvrent une période de quarante ans, de 1965 à 2005.

Avec des mises en perspective sur une page d’un disque (c’est l’âge d’or du LP) et d’un groupe, c’est l’un des plaisirs de ce livre que de revenir sur l’histoire et la sociologie de ces décennies brillantes et contrastées. La réalité et les préoccupations de l’époque envahissent le décor, mais la musique est au centre d’une aventure intense, souvent personnelle et surtout rebelle. Sans que cela ne devienne un alibi. Une fois admis le postulat de départ, on se laisse conduire, même si le non “mélomane rock” sera loin de connaître tous les musiciens cités : Jan Dukes de Grey, Bert Jansch, John Martyn, Towns van Zandt, Ash Ra Tempel, Vashti Bunyan, James White and the Blacks… Au demeurant, il n’y a pas que des inconnus dans cette anthologie : très vite se détachent des bizarres, des déjantés qui firent aussi parler d’eux depuis les lisières où ils s’étaient réfugiés : le très surestimé David Axelrod, Steely Dan, Todd Rundgren, Van der Graaf Generator, Can…
En feuilletant cette bible, on retrouve quand même des noms familiers (Creedence Clearwater Revival…) et des univers inoubliables avec des albums emblématiques : “Starless and bible black” de King Crimson, “On the beach” de Neil Young (on aurait préféré le formidablement désespéré “Tonight the night” mais Philippe Robert le cite par ailleurs), l’incontournable “Rock bottom” de Robert Wyatt, le “Kobaïa” de Magma, “Naked city” du saxophoniste militant John Zorn, un must de tous les amateurs – et ils sont légion – de l’insolent saxophoniste juif new yorkais. On a même le plaisir (très personnel) de voir ressurgir le nom de certaines musiciennes, des femmes qui ont contribué aussi à la richesse de ces années là : Joni Mitchell, Annette Peacock, Julie Driscoll-Tippetts, Linda Perhacs, Laura Nyro, Buffy Ste Marie (dont on avait aimé, ado, la BO de “Strawberry statement”).

On aura compris que cette sélection s’adresse à ceux qui aiment vraiment, les authentiques fans, les allumés de la première heure, et surtout pas à ceux qui se laissent porter par le courant et acceptent encore de se laisser parquer dans des stades, à des tarifs exorbitants, pour singer les contorsions navrantes de vieilles idoles décrépites.

Cet ouvrage est plus que nécessaire pour comprendre autrement l’un des plus formidables mouvements musicaux du vingtième siècle, et finalement reconstituer certains liens, faire que les marges rejoignent aussi leur centre. Relier en fait les électrons libres aux groupes non cités volontairement, les stars souvent récupérées mais qui n’ont pas hésité à se brûler les ailes, les Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Keith Moon, Brian Jon…

Préface sensible de Gilles Tordjmann, belle bibliographie. Bref une anthologie recommendable en tous points.

Sefronia

Sophie Chambon
Sefronia 19/11/2008

- Rock, pop

La force et l’intérêt du présent livre est bien de proposer un vrai « regard », subjectif, éclectique, subtilement motivé, et de sacrifier le jugement biaisé d’une histoire intéressée au jugement de goût. Sur le modèle unique d’une notice à l’écriture soignée en page paire accompagnée de la reproduction des couvertures en vis-à-vis et de quelques lignes de fuite discographiques, ce sont 140 variations aux angles d’attaque judicieusement choisis qui proposent d’exercer son écoute sur 40 années de production (1965–2005).
(….) Cette entreprise, à la bien considérer, est autre chose qu’une simple anthologie bis. Elle vaut comme outil d’évaluation dont pourraient bien s’inspirer les soi-disant critiques de jazz, de musique classique… et les responsables de nos secteurs disques en médiathèques.

Philippe Levreaud
Revue des bibliothèques

- Rock, pop
Pour ceux qui n’écrivent pas mais aiment aller fouiller la musique dans ce qu’elle a de meilleur (donc de pas forcément très accessible), à chaque fois que vos pas vous ramèneront malgré vous sur l’autoroute du formatage, vous irez ouvrir une page de ce livre au hasard, vous pointerez l’index sur un nom, un titre et vous irez chercher ce précieux disque qui vous ouvrira de nouveaux horizons. Bonne ballade sur les routes de la découverte, dépaysement garanti.
Jean-Marc Grosdemouge
M la music

- Rock, pop

Vous trouverez dans cet ouvrage des noms connus (Joni Mitchell, Randy Newman, King Crimson etc.), mais aussi de multiples découvertes (Richard Harris ou No Neck Blues Band pour n’en citer que deux).
Philippe Robert analyse le contexte historique de chaque album, son créateur et la genèse de la création avec une grande précision et un sens du récit probant. Rock Pop vous confirmera qu’il existe des chemins de traverse et de magnifiques auteurs compositeurs qui ont aussi marqué l’histoire de la musique de ces cinquante dernières années, bien loin des habituels chanteurs consensuels cités habituellement dans ce type d’ouvrage. De nombreux créateurs méritent que vous tendiez une oreille attentive à leurs meilleurs albums que Philippe Robert a choisis avec passion et enthousiasme, afin de vous les faire partager.
Ce recueil se révèle passionnant de la première à la dernière page et vous incitera certainement à partir à la recherche de ces oeuvres parfois méconnues qui recèlent une très grande richesse.

Raymond Sérini
Nouvelle vague

La démarche et l’écriture, d’une rare justesse, sont remarquables. Ultra recommandé!
TGV Magazine

- Rock, pop
[…] Le geste enthousiasmé et tout à la fois lucide de l’auteur réserve une lecture de pris au néophyte comme au spécialiste autoproclamé.
Julien Welter
Magic

- Rock, pop
Dans la mythologie anglo-saxone, les _badlands_ sont ces terres isolées et abandonnées car réputées arides et improductives. Un territoire désolé, refuge des laissés pour comptes et des parias. Et pourtant, c’est sur ces domaines sauvages que tout devient possible. Les rêves les plus fous sont enfin accessibles à ceux qui savent se débarrasser des œillères imposées par la société et ses normes. Une terre d’accueil pour les mavericks en somme, ceux qui s’éloignent du troupeau pour s’épanouir en solitaire. De ceux-là, il est question tout au long de _Pop, Rock : un itinéraire bis en 140 albums essentiels_, premier livre du journaliste Philippe Robert.

Les musiques électroniques ne sont donc pas, à proprement parler le sujet de cet ouvrage. Nous y croisons plutôt des précurseurs, des pionniers, des découvreurs (parfois malgré eux), bref, de ces artistes qui n’hésitèrent pas à outrepasser les dogmes et les clichés pour donner naissance à de nouvelles formes (« des monstres », aurait dit le Captain Beefheart, qui figure en bonne place dans ce panorama). Mais de musiques électroniques il en est malgré aussi question, puisque ce sont celles-ci qui avec leur cortèges d’innovations, permirent l’éclatement du blues, du folk, du jazz, du rock et de la pop.

Qui a retenu les leçons des albums proto-électros de White Noise ou de Silver Apples, des collages supersoniques de Faust, d’Amon Düül ou des Residents, des premières expériences électro-pop d’Eno, de Laurie Anderson et de Young Marble Giant, des enregistrements audio de l’écrivain William Burroughs, du space-rock de Guru Guru ou du bruitisme frontal de Naked City, Merzbow ou Keiji Haino ? Philippe Robert, journaliste aux _Inrockuptibles, Mouvement, Vibration_ et _Jazz Magazine_, lui s’en souvient.

Mieux, il les écoute régulièrement et cela se sent. Car comment parler, en effet, de musique – et a fortiori de musique « pop », dans le sens générique de « populaire », comme faisant partie du paysage musical global d’une époque – si ce n’est en se montrant attentif à ses échos les plus lointains, ses moindres remous, ses trésors cachés, ses déviances et ses mutations les plus improbables ? Personnage curieux (au propre comme au figuré), Philippe Robert s’est toujours passionné pour les rejetons abâtardis du rock et de la pop, ceux dont personne ne voulait, que personne n’écoutait. C’est sur cette base de connaissance, ces textes « apocryphes » de la pop music », que l’auteur bâtit pour nous sa discothèque idéale en 140 albums.

Curieusement, parmi ces œuvres aliens qui sont parvenus jusqu’à nous, certaines sont même devenus cultes. C’est le cas du _Loveless_ de My Bloody Valentine, du Faith de The Cure ou des déconstructions à la fois savantes et désinvoltes de Captain Beefheart & his Magic Band (_Trout Mask Replica_) ou de Père Ubu (_The Modern Dance_). D’autres encore, par le biais d’internet et des nouvelles technologies de communication, ressurgissent régulièrement et bénéficient même des feux de la hype. C’est le cas du post-punk (A Certain Ratio, The Slits), du Krautrock (Can ; Neu !, Faust) ou du folk et son cortège de filles-fleurs et de bardes barbus (CocoRosie, Denvendra Banhart et avant eux, Nick Drake, Tim Hardin ou Vashiti Bunyan).

C’est dans cet aspect cyclique des phénomènes de modes musicaux, accompagné de l’essor de l’échange sur les réseaux P2P – sans oublier l’aide non négligeable des labels qui rééditent ces œuvres en CD – qui rend le livre de Philippe Robert indispensable. En effet, aujourd’hui, tous ces albums (on aimerait dire, tous ses trésors) sont de nouveau disponible. Et l’on souhaite que s’ajoute également pour de nombreuses générations de lecteurs, l’écoute de ces albums mutants, bien souvent à l’origine d’avancées esthétiques toujours pérennes.

Il manquait un ouvrage regroupant de façon simple et claire, ces albums essentiels – mais souvent négligés, ou ignorés – qui changèrent la face du rock et lui donnèrent la chance de devenir « autre ». Aujourd’hui, on ne peut que féliciter Philippe Robert d’avoir enfin comblé cette lacune.
Maxence Grugier
Musiques & Cultures Digitales janvier/février 2007

- Rock, pop
La discothèque des sentiers non battus. L’envie est noble : sortir des discothèques idéales pour aborder les outsiders, ceux qui ont défriché et influencé les plus connus. Parmis les 140 albums retenus, Sendinistra de The Clash (et non pas London Calling), Sonic Youth plus que Nirvana, Captain Beefheart et non pas les Stories. On regrettera une écriture un peu classique et trop d’étalage érudit qui ne servent pas toujours ces originaux. Malgré ça, un guide précieux.
Vincent Brunner B
Rolling Stone 15/12/2006

- Rock, pop

Pour les fêtes, je tiens également à signaler la parution d’un excellent guide musical signé Philippe Robert et intitulé Rock Pop un itinéraire bis en 140 albums essentiels. Philippe Robert est un journaliste de la presse écrite, c’est un éminent spécialiste des musiques expérimentales, l’un des rares à avoir dans la presse musicale une lisibilité sur des artistes et des genres réputés difficiles. Évidement sa vision emprunte à 90% des chemins de traverse, délaisse la plupart des gros vendeurs de disques (ceux qui feront trop exclusivement la future histoire de la musique populaire). Ce livre est une formidable opportunité de découvrir ou redécouvrir des artistes connus mais pas assez reconnus, ceux qui ont influencé les barons de la pop et qui ont été des éléments essentiels de l’évolution du genre.
La New Wave américaine de Pere Ubu, l’étrange et drôle obscurantisme des Residents, le monde inventif et délirant de Kevin Ayers, le funk martial de A Certain Ratio, les collages dadaïstes de The Faust, l’avant garde improvisée d’Henri Cow, les mélodies couleurs jazz de John Martin, Merzbow, My Blody Valentine, The Slits, l’Enfant Assassin des Mouches de Jean Claude Vannier, Colossal Youth des Young Marble Giants…
Chacun de ces 140 albums est présenté sur une page avec sa date de parution, sa pochette et les disques du même artiste ou de la même famille musicale vers lesquels il serait bon d’aller si vous adhérez au premier. En quelques mots Philippe Robert va brillamment à l’essentiel et nous donne les clés indispensables à la compréhension de l’œuvre et a son rôle dans ces 50 ans d’histoire musicale. Bref ce livre édité par “Le Mot et Le Reste” est une ouverture vers des heures, des jours et des mois de bonheur. Pour finir j’ajouterai que, loin de tout snobisme, l’auteur n’a référencé que des albums disponibles en CD ce qui vous permettra de compléter votre discothèque sans peine. Et pour les habitants de Marseille et de sa région j’aimerai signaler qu’une conférence / écoute est prévue dans le cadre du festival Nuit d’hiver programmé par le GRIM / scène musicale de Montévidéo le jeudi 21 décembre à partir de 22h30 et pour toute la nuit si besoin, les croissants et le café sont prévus.

Éric Serva
France Musique // Tapage Nocturne 15/12/2006

- Rock, pop
Une heureuse réunion et un étonnant brassage de quelques bijoux qui ont fait le rock, la pop.
Ce n’est pas le premier livre qui se lance le défi — ô combien laborieux — de repenser l’histoire du rock à travers une sélection d’albums. Rarement brillants, ces essais brandissent clichés, nombres d’albums vendus, et une obligatoire subjectivité pour justifier leur propos. Si subjectivité il y a forcément aussi dans Rock, Pop, notons que l’ouvrage a le mérite de nous avoir fait ressortir quelques trucs mal écoutés du fond de notre tiroir, et lever plus d’une fois un sourcil étonné et curieux dès le premier feuilletage. Pêle-mêle, les artistes et leurs albums plus ou moins oubliés se succèdent, vieux jeunes, pop, rock, ou folk, accompagnés d’une mini discographie « à écouter également », ainsi qu’un réseau de groupe qui peuvent leur être apparentés. Destinés à une lectorat passionné et pointilleux sans trop tomber dans le « fanzine », ce (beau) bouquin n’usurpe pas le terme de « itinéraire bis » de son sous-titre.
Julie Henoch
Vibrations décembre 2006

- Rock, pop
Idée cadeau pour les mélomanes rock : offrir autre chose que la fort mal nommée Discothèque idéale de Philippe Manœuvre, démago, rétrograde, prétentieuse et sortie l’an dernier à la même époque (donc à l’image de son auteur : bien passée). Initié par le Grim, porté par une maison d’édition marseillaise, le présent ouvrage est l’œuvre d’un autre journaliste de renom, Philippe Robert. Depuis le sud de la France, d’où il écrit pour diverses revues spécialisées, il vient de pondre un itinéraire bis qu’il semble étonnamment avoir lui-même emprunté : c’est là la première leçon de cet outil remarquable, dont les choix aussi essentiels que discutables font écho à cette volonté farouche de sortir des sentiers battus (de la presse, du bon goût, de l’Histoire — cochez la bonne case). Avec le recul qu’il est aujourd’hui légitime de prendre après cinquante ans d’aventures électriques (et ici bien souvent acoustiques), on sait que les musiciens les plus influents ne furent pas les plus exposés en leur temps. Philippe Robert leur rend ici hommage en toute humilité, dans uns style fluide et avec un vrai sens de la mise en perspective, son classement par ordre alphabétique autorisant les collisions les plus improbables. Un must.
PLX
Ventilo décembre 2006

- Rock, pop
Il y avait le Robert usuel, celui des noms propres, il faut désormais compter avec le (Philippe) Robert du rock, un itinéraire bis en 140 albums essentiels. Un panorama érudit et toujours passionnant qui, au lieu d’aligner les mêmes sempiternels indispensables fait l’effort de fouiller dans les marges, les contre-allées, ou simplement de remettre en lumière quelques évidences (Sparks, Nus, John Martyn) trop souvent négligées dans ce genre d’exercice. La vraie discothèque idéale?
Supplément Hottes d'Or 2006 28 nov.-4 déc. 2006

- Du rock dont on fait des légendes
C’est le genre de livres dans lequel on plonge avec délectation. Ce dictionnaire subjectif du rock et de la pop comble plusieurs envies, mais sûrement pas celle de faire dans l’exhaustif encyclopédique. Son itinéraire bis en 140 albums essentiels, Philippe Robert, collaborateur des Inrocks, de Vibrations ou de Jazz Magazine, proche de Sonic Youth, l’a bâti d’abord comme son plaisir personnel. Un hommage à « l’autre histoire » du pop-rock, celle des losers géniaux, des oubliés magiques. Pas d’Elvis, ni de Stones, donc, dans ce recueil de 140 courtes chroniques traversées, à chaque fois, par une évidente sympathie, voire, dans certains cas, une passion débordante. Ici, même si l’on croise Paul McCartney ou Yoko Ono, on rend hommage à d’autre monuments. Certains à l’aura encore vivace (Captain Beefheart, les Clash, Richard Hell…) d’autres quasi-oubliés ou réservés à des cultes obscurs (Bert Jansch, Alexender Spence, les merveilleux Young Marble Giants). Des productions piochées entre 1965 et 2005 et classés par ordre alphabétique se dessinent en un parcours de traverse fascinant, des analogies musicales que la plume de Philippe Robert rend subitement évidentes. Avec, à chaque nouvelle découverte ou redécouverte, une envie récurrente : celle d’aller écouter la bande son de cet itinéraire…
Gilles Rof
Marseille L’Hebdo 25/10/2006

- Au bonheur des damnés
140 albums se tiennent chaud dans ce livre signé Philippe Robert (Les Inrockuptibles, Vibrations). Pourquoi pas 99 ou 250 ? Amoureusement consigné, le catalogue va des obscurs devenus classiques (Astral Weeks, Ram) à des disques tellement marginaux qu’ils échappent au grand livre du rock. Mais cette recension érudite et sensible, à laquelle on confronte inévitablement sa propre discothèque, finit par nous persuader qu’en la matière, il n’y a que des itinéraires bis. S’en dégage quelque chose comme la mélancolie du bon goût.
François Gorin
Télérama octobre 2006

Comme l’indique le titre de cet ouvrage, Philippe Robert nous propose un itinéraire bis de l’histoire de l’underground Rock / Pop Music au travers de 140 albums incontournables, tous disponibles au format CD. Passés au crible d’une écriture passionnée, l’auteur ne cherche pas à nous faire part du bien fondé de sa sélection, mais semble plutôt assouvir un besoin : celui de coucher sur papier son bonheur de l’écoute et de nous présenter une alternative à “la grande histoire”. L’anthologie de Philippe Robert rassemble une myriade d’artistes connus ou moins connus, qui, au travers d’un disque, d’une carrière, l’ont profondément marqué, mais qui n’ont pas (pour la plupart) connu la reconnaissance à l’époque de la publication de leurs créations. A posteriori, ces musiciens s’avèrent occuper une place primordiale dans ce que le Rock et la musique Pop ont pu produire de mieux ! Le livre présente au fil de 308 pages, 140 “vignettes et mises en perspectives autorisées par le recul historique” (et non pas chroniques musicales, comme le précise l’auteur dans l’avant-propos), classées par ordre alphabétique, sans célébration, ni hiérarchie aucune. Un itinéraire bis, juste et convaincant et qui se démarque clairement des trop consensuels “dictionnaires du rock” qui n’ont qu’un seul don, celui d’irriter par leur redondance narative ! Une précision et non des moindres : l’auteur a volontairement fait l’impasse sur “les musiques noires” (soul music, funk, gospel reggae, rap…) ainsi que sur la chanson française. La période est quant à elle limitée dans le temps : de 1965 (âge d’or du format LP) à 2005.

Mais qui sont donc ces découvreurs, ces défricheurs, ces passeurs d’influences ou simplement musiciens convaincus ? Si certaines références semblent évidentes et incontournables pour qui affectionne les musiques de traverses, en dehors des circuits obligés de l’ordre marchand (Laurie Anderson “Big Science”, Can “Ege Bamyasi”, Nick Drake “Five Leaves Left”, Faust “the Faust Tapes”, My Bloody Valentine “Loveless”, Silver Apples “Silver Apples”, Talk Talk “Laughing Stock”, Throbbing Gristle “20 Jazz Funk Greats”, Robert Wyatt “Rock Bottom”...), la lecture de l’ouvrage comporte également quelques trouvailles, redécouvertes ou ré-évaluations, qui ça et là stimulent irrésistiblement le besoin d’écoute par le simple de fait de lire les lignes de l’auteur : A certain Ratio, Kevin Coyne, Egg, John Fahey, Dashiell Hedayat, Young Marble Giants, Scott Walker, Ruins, Joni Mitchell, Laura Nyro, The Penguin Cafe Orchestra, Annette Peacock, No Neck Blues Band, Yoko Ono “fille de l’océan”...

Né en 1958 à Paris, Philippe Robert vit dans le sud de la France d’où il écrit, notamment pour Les Inrockuptibles, Mouvement, Vibrations, Octopus et Jazz Magazine. Cet ouvrage est publié avec la collaboration du Grim (Groupe de Recherche et d’Improvisation Musicales de Marseille). Un autre serait d’ailleurs en préparation sur les musiques improvisées et expérimentales !

Cette lecture vous conduira immanquablement vers une mise à jour de votre propre itinéraire bis, une exploration que vous pourrez poursuivre grâce à l’impressionnante bibliographie en fin d’ouvrage !

“A une époque, je souhaitais plus que tout me retrouver sur la grande route. Une fois dessus, je n’ai plus eu qu’une hâte : me jeter dans le fossé” Neil Young

Sonhors.free.fr octobre 2006

- Rock, pop

Dans sa préface à Rock, Pop, un itinéraire bis en 140 albums essentiels, Gilles Tordjman nous rappelle que dès les origines du Rock, la rébellion aura autant été une force créatrice qu’un puissant concept commercial. Le show-biz aura ainsi élevé au rang d’icône des musiciens turbulents, mais s’adaptant rapidement aux lois du marketing. Beaucoup d’artistes sont restés en marge du système, préservant leur originalité, sans forcément en faire un combat quotidien. Certains de ceux-là auront même gagné une notoriété artistique respectable, voire une influence souterraine mais inestimable. À travers Rock, Pop, un itinéraire bis et sa sélection commentée de 140 albums, Philippe Robert se consacre à ces outsiders, ces recalés, ces indifférents au star-system, pour, en filigrane, faire apparaître “une autre histoire du rock, celle des chemins de traverse”. La démarche paraît trop subjective pour tenir lieu d’histoire au sens académique. Philippe Robert a d’ailleurs fait le choix d’un classement alphabétique plutôt que chronologique. Il s’agit plus ici du compendium d’un passionné de musique qui entrouvre sa caverne d’Ali Baba. L’expression “trésors cachés” revient d’ailleurs plusieurs fois dans ses lignes.

La première démarche face à ce type d’anthologie est de tester la perspicacité de l’auteur sur quelques albums clés. Pas l’ombre d’un doute pour Rock Bottom de Robert Wyatt, Neu! 2 de Neu!, Loveless de My Bloody Valentine ou encore Astral Weeks de Van Morrison, Philippe Robert offre à chaque fois un condensé de ce qu’il est judicieux de savoir sur les albums et décrit avec justesse leur contenu insaisissable. Les lecteurs assidus de Mouvement, Vibrations, Jazz Magazine et des Inrockuptibles le savent déjà, la plume de Philippe Robert livre de très bons conseils. Se donnant à peine plus d’une page pour chaque album la deuxième étant au 2/3 occupée par la pochette de l’album (malheureusement pas en couleur), Philippe Robert va à l’essentiel. Il offre ainsi une sélection cohérente qui fait la part belle au folk maladif et au psychédélisme contaminé. Mais cette “histoire bis” paraît bien blanche. Pour ne prendre qu’un seul exemple, Inspiration Information de Shuggie Otis avait sa place dans cette sélection. Philippe Robert a choisi de ne pas y intégrer les musiques noires (Soul, Funk, Reggae, Rap…). Il l’indique lui-même dans son introduction, ces musiques méritent un ouvrage à elles seules. L’argument est valable mais il a la fâcheuse tendance à entretenir une attitude séparatiste. On ne peut pas prétendre à une histoire des marges en faisant l’impasse sur des styles musicaux qui ont longtemps été écartés de l’histoire officielle.

On ne reprendra pas ici la liste complète des 140 albums sélectionnés et commentés. Prenons en un sur dix pour en donner une idée objective : A Certain Ratio To Each… (1981) ; Devendra Banhart Nino Rojo (2004) ; William S. Burroughs Dead City Radio (1990) ; Creedance Clearwater Revival Bayou Country (1969) ; Fairport Convention Liege & Lief (1969) ; Guru Guru UFO (1970) ; Jan Dukes de Grey Mice and Rats In The Loft (1970) ; Montage Montage (1969) ; The Nits Giant Normal Dwarf (1990) ; The Pentangle Basket of Light (1969) ; Sagittarius Present Tense (1968) ; Soft Machine Third (1970) ; Talk Talk Laughing Stock (1991) ; Townes Van Zandt Townes Van Zandt (1969) ; The Zombies Odessey And Oracle (1968). La sélection de Philippe Robert comporte une forte proportion d’albums publiés dans les années 1965/79 (102 exactement), un grand trou noir dans les années 80 et une petite trentaine d’albums de 1990 à 2005. Quelques grands classiques “underground”, beaucoup d’illustres inconnus (qu’il nous tarde déjà de découvrir) et quelques nouveaux venus qui font l’histoire immédiate des marges de la musique (Banhart, Cocorosie, la grande revenante Vashiti Bunyan…). Chaque album est agrémenté des petites rubriques “A écouter aussi” et “Egalement conseillés” qui indiquent d’autres pistes. L’importante bibliographie (quatre pages, plus de 90 références) attise la curiosité et pourrait elle-même être affublée du titre de “Rock, Pop, 90 livres essentiels” !

Philippe Robert apporte de nombreuses balises à ceux qui ont déjà parcouru eux-mêmes une portion du chemin qu’il propose d’arpenter. Les esthètes ont maintenant à disposition une carte au(x) trésor(s) pour continuer à explorer un territoire imaginaire et mouvant.

P.S. : Une chronique rédigée en écoutant en boucle Pearls Before Swine One Nation Underground / Balaklava (ESP, 1968 – Rééd. 2005), qui fait partie des 140 essentiels de Philippe Robert : “le folk médiéval et gothique venait d’être inventé”.

Éric Deshayes
Néosphères.free.fr octobre 2006
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