Revue de presse
“Aucun autre groupe n’aura autant connu un destin faisant pléonasme avec son essence. Marquis de Sade réputé pour son esthétique et ses thèmes sombres (la mort, comme inspiration majeure parmi d’autres sujets primesautiers), séparé précocement après deux albums fondateurs, revitalisé quarante ans plus tard pour le frisson de fans transis, a donc vu, au moment de sa résurrection, ses deux membres emblématiques choisir le suicide comme porte de sortie, à quelques années d’intervalle. Un groupe qui laissa dans son sillage une sacrée vague : Marc Seberg, Senso, Octobre, Étienne Daho, Arnold Turboust, Les Nus, Republik,... Un geste désormais narré, avec acuité et précision, par Philippe Gonin dans “Marquis de Sade 1977–2019” (Éditions Le mot et le reste). Un livre qui livre d’intéressantes informations sur la création de ce rock fuligineux (l’auteur est aussi guitariste), mais surtout qui donne la parole à tous les intéressés : Franck Darcel et Philippe Pascal, de leur vivant, pour des souvenirs exclusifs, mais aussi la quasi-totalité des intervenants de ce parcours épique, les (divers) ex-Marquis de Sade, Étienne Daho, Pascal Obispo, les ex-Marc Seberg (Pierre Corneau, Pascale Le Berre), Patrick Vidd (Les Garçons et Octobre), Christian Dargelos (MDS et Les Nus), Arnold Turboust, les producteurs John Leddy, Nick Patrick…
L’histoire racontée par ses acteurs. On en retrouve certains sur le concomitant album hommage à Philippe Pascal. “De quelle couleur est la passion”, avec Denis Bortek, Dominique A, Étienne Daho, Alan Stivell, Blaine Reininger. Marquis de Sade fait désormais partie de l’Histoire, celle des années 80, où une telle proposition originale pouvait naître.”
”🎙️ Dans cet épisode du Volume sur 11, Philippe Gonin, musicologue et auteur d’un ouvrage de référence sur Marquis de Sade, raconte la trajectoire fulgurante d’un groupe devenu culte.
De Dantzig Twist à Rue de Siam, des tensions créatives aux destins tragiques de Philippe Pascal et Frank Darcel, on plonge dans l’histoire d’un groupe sans équivalent.
Dans cet épisode, nous évoquons aussi les filiations évidentes ou souterraines : Marc Seberg, Octobre, Étienne Daho avec cette idée persistante que si Marquis de Sade reste un groupe sans héritiers directs il a laissé une empreinte indélébile.
Un épisode dense, sensible et éclairant sur un mythe qui continue de hanter la musique française.”
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“Philippe Gonin, musicologue et spécialiste de la pop et du rock, éclaire son travail de chercheur, son approche des albums cultes et les liens entre musique et société. Une rencontre au Salon international du disque de Rezé.”
”À l’origine, il y a un livre écrit par Philippe Gonin sur Marquis de Sade — non pas le célèbre écrivain, mais le groupe rennais qui a marqué toute une génération et inspiré de nombreuses vocations. Un ouvrage plus que recommandable pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de ce groupe provocateur et emblématique.
Parmi les rencontres marquantes de Philippe Gonin avec les musiciens de Marquis de Sade, une se distingue : celle avec Sergeï Papail. Ce dernier, bassiste du groupe pendant une brève période (entre 1978 et 1979), avait reçu de Frank Darcel (leader et compositeur de Marquis de Sade) une cassette audio à son arrivée. Cette K7, Sergeï Papail l’a fait écouter à Philippe Gonin, et c’est de cette découverte qu’est né le projet « Sade Songs ».
L’idée ? Mettre en scène le livre de Philippe Gonin, mais aussi rendre hommage à Marquis de Sade. ”
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“Moins connu que le sulfureux écrivain auquel il a emprunté son nom, Marquis de Sade n’en fut pas moins un groupe emblématique du début des années 1980. Influencé par le Velvet Underground, Television, le postpunk, voire le freejazz, emporté par le chant fiévreux de Philippe Pascal, cette formation rennaise sort deux albums, Danzig Twist et Rue de Siam avant de se séparer. Entretemps, les musiciens auront posé sur la couverture du magazine Actuel, avec leur mère et la légende suivante : « Les jeunes gens modernes aiment leur maman ». Dans
un ouvrage fouillé, nourri de nombreux entretiens, Philippe Gonin retrace l’histoire du groupe et les trajectoires de ses membres après la séparation, jusqu’aux retrouvailles en 2017. Il a pu s’entretenir dans les années 2010, avec Philippe Pascal et Frank Darcel (guitare), aujourd’hui décédés.
“Philippe Gonin publie, aux éditions Le Mot et le Reste, un livre fouillé et documenté sur un groupe breton ayant non seulement marqué une époque mais aussi ouvert de nombreuses voies. [...] On lira ici, le récit détaillé et sans jugement des divergences et des retrouvailles du guitariste et du chanteur. Mais aussi celui des débuts d’Étienne Daho et de Pascal Obispo, de la gestation des disques d’Octobre, de Marc Seberg ou de Marquis. L’ensemble composant un document indispensable pour qui s’intéresse à un moment charnière du rock français et à ses acteurs.”
“Philippe Gonin revient sur cette histoire dans un livre passionnant, qui vient de sortir chez les toujours impeccables Le Mot et le Reste. Ayant réalisé au cours des années de nombreux entretiens passionnants avec Pascal et Darcel, Gonin décide de les utiliser, après la mort de ce dernier, comme base de ce livre. Avec une trame chronologique, leur histoire est racontée par le biais de nombreuses interviews des autres membres du groupe, mais également des acteurs de la scène rennaise qui ont travaillé avec eux, et été leurs amis (Daho, Obispo, Dominique A..). Le livre s’avale d’une traite, et nous pouvons suivre le parcours de ce groupe unique du rock hexagonal, qui laissera une trace inversement proportionnelle à sa durée de vie.”
“L’auteur a recueilli de nombreux entretiens souvent inédits des acteurs et actrices de l’histoire – dont ceux des regrettés Philippe Pascal et Frank Darcel – qui enrichissent et vivifient sa narration et ses analyses. Dans sa quête d’exhaustivité, Philippe Gonin explore méthodiquement aussi bien les enregistrements ou les pochettes que les textes, le style des compositions, les concerts ou les rares vidéos. Les fanatiques et les apprentis y découvriront ainsi les arcanes de ces groupes, leurs réussites comme leurs failles, et parfois les clefs de telle ou telle chanson. Même si le mystère demeure, glissé là entre les gestes de Philippe Pascal et les boucles de guitares de Frank Darcel. Jusqu’à leurs disparitions, pour tous les deux énigmatiques.”