Parution : 21/04/2011
ISBN : 9782360540211
152 pages (14,8 x 21 cm)

17.00 €

Captain Beefheart and his magic band(s)

EXTRAIT
On observe surtout, principalement dans ces longs blues tendus, un renforcement de la voix de Don Vliet, qui devient de plus en plus rocailleuse et assurée avec l’entraînement. Cela ne l’empêche pas ici de renforcer son style vocal bien particulier. Alex Snouffer, guitariste du Magic Band des débuts jusqu’à 1968, parle bien de cette voix outrée, forcée : “il a commencé à faire cette imitation de Howlin’ Wolf et j’ai pensé, eh mon pote, c’est pas mal du tout.”

Escroc génial, chef tyrannique, chanteur monstrueux… De nombreuses légendes entourent l’artiste connu sous le nom de Captain Beefheart. Ami de lycée de Frank Zappa, c’est en s’entourant des nombreux musiciens souvent anonymes mais géniaux de son « Magic Band » que Captain Beefheart a créé, de 1967 à 1982 – en à peine quinze ans et une poignée d’albums – une musique complexe, surenchère de polyrythmes et de polytonalités, à base de blues déconstruit. De nombreux musiciens continuent de se réclamer de cet artiste essentiel, décédé en décembre 2010, qui avait quitté soudainement et silencieusement la musique en 1982 pour se consacrer pleinement à la peinture. Ce livre décrit les paradoxes constants dans la création chez Captain Beefheart And His Magic Band(s), entre dérives quasi-sectaires, intégrité visionnaire, échecs commerciaux et musique d’une liberté totale.

Revue de presse

- Captain Beefheart and his magic band(s) Dominique Boulay Paris On The Move
- Captain Beefheart and his magic band(s) le blogothorax 9 janvier 2012
- Livres pour une rentrée studieuse Gilles Borgogno César Novembre 2011
- Captain Beefheart and his magic band(s) Jean-Christophe Mary Paris Capitale & Zikannuaire Octobre 2011
- Captain Beefheart and his magic band(s) Françoise Massacre New Noise mag Septembre 2011
- Des lectures musicales pour l'été Raymond Sérini Nouvelle Vague 20 juillet 2011
- Si Dick Annegarn est une truite, Captain Beefheart s'appelle Leibniz Guy Darol Le Magazine des Livres Juillet-Août 2011
- Captain Beefheart and his magic band(s) Marie Gallic Nabbu Juin 2011
- Mauvais genres François Angelier France Culture 18 juin 2011
- Captain Beefheart and his magic band(s) Polemik Juin 2011
- Captain Beefheart and his magic band(s) Agnès Leglise ROCK'N'FOLK juillet 2011
- Captain Beefheart and his magic band(s) Philippe Renaud Improjazz Mai 2011
- Livres Marc Gourdon Magic Juin 2011
- Spéciale Beefheart Philippe Conan Radio Canal B 23 mai 2011
- Le livre de la semaine Olivier Valerio Easy Rider / radio PFM 8 mai 2011
- Captain Beefheart and his magic band(s) Sylvain Bertot Fake for real Avril 2011

- Captain Beefheart and his magic band(s)

L’auteur, Benoît Delaune, Docteur en Littératures comparées, a publié plusieurs textes théoriques sur les rapports entre littérature, musique concrète et le rock. Dans la collection Formes aux éditions Le mot et le reste, il nous sert aujourd’hui un essai captivant sur le “Capitaine Coeur de Boeuf”. Et pour celui qui n’a pas eu le plaisir de feuilleter l’ouvrage Captain Beefheart de Guy Cosson aux éditions Parallèles (1994) et pour qui la seule entrée possible est le concert mémorable qu’il donna au Bataclan le 15 avril 1972, l’opportunité d’en savoir enfin davantage sur le loustic est une occasion inespérée, à ne rater sous aucun prétexte. Celui que beaucoup avaient découvert chantant “Willie The Pimp” sur l’album Hot Rats de Frank Zappa (1969) a vécu plusieurs vies tout au long d’une vie qui ressemble plus à une combinaison de poupées russes qu’à une banale vie d’employée de laverie automatique.

D’une manière complètement chaotique, ce Capitaine a réussi à enregistrer une quinzaine d’albums en compagnie d’une ribambelle de zicos dont John French, Ry Cooder, Jeff Cotton ou Art Tripp III. Il en a enregistré quatre avec Frank Zappa, son ami de la première heure…et ennemi de la dernière (?), choisissant de terminer sa route terrestre comme peintre.

L’auteur s’emploie surtout à démystifier tout ce qui a pu se dire et s’écrire sur le personnage fantasque, tantôt tyran sectaire, tantôt simplement visionnaire génial. Sa musique que l’on pourrait d’abord qualifier de “Free Blues Rock à construire” est en réalité une musique très complexe, polyrythmique et polytonale. Définition (et donc musique) qui échappait à un grand nombre d’auditeurs lambdas qui se gaussaient de cet amalgame de sons qu’ils se dépêchaient de qualifier de “n’importe quoi” ou de “chose très bruyante”. Mais rappelons-nous que ce furent exactement les mêmes qualificatifs qui furent affublés aux premiers musiciens et groupes de rock… avant que le monde ne soit finalement emporté par le tsunami du rock. Parions que l’Histoire saura reconnaître en ce Capitaine Beefheart un capitaine qui savait tenir la barre contre vents et marées, et qu’à l’instar des grands marins d’autre fois, il nous a fait découvrir de nouvelles contrées.

Lien vers le blog

Dominique Boulay
Paris On The Move

- Captain Beefheart and his magic band(s)

C’est seulement le 2ème ouvrage en français qui parait sur Captain Beefheart, après celui de Guy Cosson, sorti en 1994 aux Editions Parallèles.

Ce livre n’est pas extraordinaire, car il y a pas mal de redites, plus quelques caricatures et interprétations tirées par les cheveux, notamment celles des chansons de Beefheart, qui tournent un peu trop à l’explication de texte et semblent confirmer que l’auteur ne baigne pas vraiment dans un milieu rock très pointu (garage-rock, punk-rock, ou rock expérimental…) comme il le reconnait d’ailleurs lui-même. En effet, l’explication de texte convient-elle au rock’n’roll ? Je trouve que non (déjà à l’école, pour la poésie et le théâtre, on avait du mal à supporter…).

Mais ça n’empèche qu’il a le mérite de ne pas trop se la péter (c’est déjà un bon point) et de se pencher avec enthousiasme sur le sujet, ce qui est bien appréciable en tant que fan de Beefheart. On y apprend toujours des trucs en passant, et il cherche à proposer un point de vue critique sur l’oeuvre musicale de Don Van Vliet, plutôt qu’une simple hagioraphie/discographie. On est évidemment d’accord sur le fait que les 2 albums de 1974, c’est de la merde, mais il relativise aussi l’intérêt des 2 précédents, Spotlight Kid et Clear Spot, ce qui est plus rare et à quoi je souscris. Après, pour ce qui est de savoir si Beefheart était méchant et tyranique ou pas, il faut bien garder à l’esprit que des gens comme Elton John ou Bob Geldoff étaient sans doute super gentils à vivre, mais pour un résultat assez chiant, non ? Alors les témoignages de gens raisonnablement corrects comme Ry Cooder, il vaut mieux savoir les interpréter – à chacun de le faire soi-même, certes…

Bref ce livre vaut quand même tout à fait le détour, l’essentiel restant bien sûr d’écouter la musique, à commencer par le 1er album, Safe as Milk (1967), puis Trout Mask Replica (1969) et enfin Shinny Beast (1978) et Doc at the Radar Station (1979), pour rester dans l’ordre chronologique. Ensuite, de mon point de vue, le caviar du caviar, ce sont les prises alternatives non conservées lors de la sortie du 2ème album, Strictly Personnal, en 1968. Elles ont un son beaucoup plus roots et intemporel (d’ailleurs cette histoire est bien expliquée dans le bouquin) et serviront de vivier pour alimenter de nombreux futurs albums. On les trouve sur ce disque : I May Be Hungry But I Sure Ain’t Weird : The Alternate Captain Beefheart sorti en 1992 (et que je pus découvrir grâce à l’impayable Incohérent ! ;)

http://www.beefheart.com/datharp/albums/official/hungry.htm

Comme on peut le lire sur cette page (en lien), ce disque n’est plus disponible, mais la plupart des titres sont resortis en bonus des dernières rééditions CD de Safe as Milk et de Mirror Man, donc tout va bien. Rien de tel qu’un bouquin de 150 pages pour vous pousser à vous replonger dans vos étagères à disques !

BLOGOTHORAX

le blogothorax 9 janvier 2012

- Livres pour une rentrée studieuse
Les éditions le Mot et le Reste continuent dans l’excellence en matière d’écrits Rock avec une nouvelle livraison d’ouvrages qui vient de sortir. Quatre livres, quatre thèmes, qui font mouche : les grands Live du rock, un Beefheart pour faire connaissance avec ce musicien haut en couleurs, un Parcours blues et un Post-punk, no wave, indus & noise, chronologie et chassés-croisés. Philippe Thieyre qui écrit, entre autres, chez Rock’n’Folk, se fend d’un Parcours blues en 150 albums. Après cette saine lecture (et l’écoute concomitante) vous parlerez comme un natif du delta du Mississippi et ni Muddy Waters ni Pee Wee Crayton n’auront de secret pour vous. Si les termes Post-punk, No Wave, Indus & Noise sont obscurs pour vous, plongez-vous dans l’ouvrage du même nom : vous y croiserez Tuxedo Moon, Public Image ou les Young Marble Giant. Et d’autres, plus obscurs, sous la plume alerte de Philippe Robert, auteur de nombreux ouvrages chez le même éditeur. La scène étant l’essence du rock, un collectif d’auteurs (E. Chirache, C. Delbrouck, Y. Jolivet et G. Ruffat) revisite, par écrit, les grands albums Live du rock. A vos platines pour les écouter avec de nouvelles oreilles. Enfin, un petit opuscule sans concessions de Benoît Delaune : Captain Beefheart And His Magic Band(s) qui démystifie Captain Beefheart, ne négligeant pas les zones d’ombres du personnage. On est loin de l’hagiographie.
Gilles Borgogno
César Novembre 2011

- Captain Beefheart and his magic band(s)
« Captain Beefheart » où le parcours du groupe qui a apporté une large contribution au courrant rock psychédélique des 60s et 70’s. Durant une bonne décennie très exactement de 1967 à 1982, Don « Van » Vliet, plus connu sous le pseudonyme de Captain Beefheart, va dynamiter les canons de la musique rock, déconstruire cette musique populaire tout juste naissante, tout en lui insufflant une bonne dose de blues et de free jazz. Des cheveux longs aux fringues hippies et barbes crasseuses, de l’esprit communautaire aux affiches hallucinogènes, Captain Beefheart invente aussi l’imagerie du mouvement hippie. Sans oublier les fameuses séances d’acid test et de télépathie qui font partie de la vie quotidienne. On redécouvre le génial compositeur comme un ethnologue musicien, une sorte de pirate des sons qui expérimente les genres les plus baroques, créant son propre langage musicale. Ses expérimentations, ses combinaisons inspirées ouvrent les portes de la perception sensorielle. Chez Beefheat, tous les sens sont mis à contribution. Cascades de notes à gogo, solos de guitares sophistiqués, tout crisse, grince et dérape vers les territoires de l’étrange surprenant l’auditeur au fil des phrases musicales. Tout cela, Benoît Delaune le raconte de l’intérieur, album après album. Vous suivez l’aventure d’un groupe qui exerça une influence sur cette jeunesse américaine en quête de spiritualité et de vie libertaire. Côté anecdote, l’auteur nous apprend que Don Vliet ajoute la particule « Van » a son patronyme « sans doute en hommage à Vincent Van Gogh », que durant l’intense préparation de son album culte « Trout Mask Replica », le capitaine cœur de bœuf rencontrera le déséquilibré, Charles Manson. Benoît Delaune évoque aussi les différents changements de personnels mais revient aussi très largement sur l’influence musicale très importante du copain de Lycée, Franck Zappa. Un ouvrage très précis qui dresse un portrait fidèle de l’histoire du groupe.

"ZIKANNUAIRE":http://www.zikannuaire.com/report//dossiers/dossiers.php?val=3424_benoit+delaune+-+captain+beefheart+and+his+magic+bands
Jean-Christophe Mary
Paris Capitale & Zikannuaire Octobre 2011

- Captain Beefheart and his magic band(s)
Le 17 décembre dernier, la mort de Don Van Vliet, mieux connu sous le nom de Captain Beefheart, nous rappelait combien le désert de la littérature Beefheartienne était aride, et notamment en France où le seul ouvrage digne de ce nom (Captain Beefheart de Guy Cosson, éd. Parallèles, 1994) est déjà épuisé depuis plusieurs années. Alors l’annonce d’un nouveau livre sur le sujet fut comme d’apercevoir une oasis que l’on n’atteindrait jamais. (...)
Françoise Massacre
New Noise mag Septembre 2011

- Des lectures musicales pour l'été
Note : 4
Quelques nouveautés bienvenues chez l’excellent éditeur provençal Le Mot et Le Reste. Jérôme Solal consacre un ouvrage concis à Antony Hegarty, chanteur d’Antony & the Johnsons, auteur d’une poignée d’albums envoûtants, sobrement intitulé La Voix d’Antony. Benoît Delaune s’attarde lui, à décrypter l’œuvre du Captain Beefheart and His Magic Band(s), quelques mois après la mort du musicien et peintre, ami de Franck Zappa. Enfin, l’éditeur propose l’intégrale des textes d’un chanteur, l’enthousiasmant Dick Annegarn, agrémentée de quelques très belles photos de cet inlassable baroudeur. Trois beaux ouvrages pour découvrir ou redécouvrir trois artistes inclassables, libres, indispensables...
Raymond Sérini
Nouvelle Vague 20 juillet 2011

- Si Dick Annegarn est une truite, Captain Beefheart s'appelle Leibniz

(...)
Ceux qui révisent régulièrement leurs mavericks s’attardent avec satisfaction sur Don Vliet alias Captain Beefheart. Avec lui, on est certain que la ” musique est du bruit qui pense ” (Victor Hugo) et que le blues n’a pas émis son dernier souffle. Surtout nous sommes confrontés à une œuvre inclassable (blues déconstruit ?) délivrée par un artiste tortueux (et torturé), mélange de mauvaise foi et de fulgurances haute tension. Il fallait qu’un biographe s’y penche, un herméneute si possible. Benoît Delaune, docteur en littératures comparées, était le mieux placé pour évaluer l’œuvre à l’aune de ses paradoxes. Non seulement il en analyse le mouvement, la spécificité et encore la portée, mais il montre que la mécanique des lyrics est à rapprocher des écrits d’Antonin Artaud, de Louis Wolson et de Lewis Carroll. Captain Beefheart dans tous ses états, y compris la colère, est désormais intelligible. Magistral.

Guy Darol
Le Magazine des Livres Juillet-Août 2011

- Captain Beefheart and his magic band(s)

Est-ce parce qu’il s’est retiré du monde de la musique pour se consacrer à la peinture qu’aucun ouvrage français n’est consacré à Captain Beefheart ? Ou parce que Frank Zappa lui a fait trop d’ombre ? Benoît Delaune répare cette injustice et ne se prive pas de quelques bonnes piques : si la musique de Zappa a bien marché à l’époque, elle sonne aujourd’hui vieillotte, quand celle de Catpain Beefheart n’a pas pris une ride !

En 2005, Ondi Timoner offrait une carrière à l’imbuvable Anton Newcombe grâce au documentaire Dig ! opposant les galères de son groupe, le Brian Jonestown Massacre, au succès de ses meilleurs ennemis, les Dandy Warhols. La saga de Frank Zappa et Captain Beefheart n’est pas différente.

Les deux musiciens se rencontrent au lycée de Glendale en 1956 et partagent la même passion pour le blues et les séries Z. C’est même Zappa qui donne son blase à Don Vliet dans son opéra-rock Lost Episodes. Sur le disque, le personnage est introduit sans chichis: « Je suis un chef de bande. Non seulement je peux boire un max, mais en plus, je joue de vingt-trois instruments, alors que je ne sais même pas lire la musique. » Si la présentation est assez proche de ce que deviendra Captain Beefheart à la tête de son Magic Band, l’origine profonde de ce nom de scène est un peu moins glorieuse. Il s’agirait d’une blague scabreuse que l’oncle du jeune Don Vliet aimait faire lorsqu’il urinait à grand bruit, porte ouverte, en comparant son outil à un cœur de bœuf (« Beefheart »)… 
Cette anecdote ridicule est à l’image de la carrière de Captain Beefheart : elle ne comptera jamais de réussite totale. Captain Beefheart And His Magic Band est au départ un trio de guitaristes.

Ce n’est que par la suite que Don Vliet se joint à eux et prend la seule place à laquelle un non-musicien peut prétendre : celle de chanteur. Il s’appliquera ensuite à virer méthodiquement un à un les membres du trio originel pour demeurer seul maître à bord. Mais la véritable « stratégie de l’échec » qu’il met alors en place l’empêche d’accéder à une reconnaissance méritée. Même son chef d’œuvre de 1969, Trout Mask Replica, est sabordé par un enregistrement bâclé en six petites heures dans le studio Z de… Zappa. Cependant, c’est de ces prises de risques insensées et de la tyrannie du capitaine que naît la créativité du Magic Band. Quant à l’ennemi Zappa, il servira bien souvent de secours financier.
 C’est sur ce paradoxe beefheartien que Benoît Delaune construit sa biographie. Beefheart est certes odieux mais nombre de ses morceaux sont divins… Espérons que ce livre créera un « effet Dig ! » même si Don Vliet, décédé en décembre 2010, ne connaîtra jamais la consécration de son vivant, contrairement à Zappa. Si toutefois le captain est témoin de son accession au panthéon des musiciens les plus audacieux du XXe siècle, les crêpages de moustaches pourront peut-être enfin cesser au paradis des rockers.

NABBU

Marie Gallic
Nabbu Juin 2011

- Mauvais genres

L’émission Mauvais genre du 18 juin 2011 a été largement consacrée au Captain Beefheart.

Animateur du Magic Band, ami de jeunesse et collaborateur de Frank Zappa, mort en décembre 2010, Captain Beefheart alias Don Vliet fut une des figures les plus singulières de la musique américaine contemporaine. Benoît Delaune, notre invité de ce soir, consacre à ce véritable “chapelier fou” du rock U.S, un essai paru aux éditions “Les mots et le reste”.

A podcaster !

Mauvais genres

François Angelier
France Culture 18 juin 2011

- Captain Beefheart and his magic band(s)

En bon prof de fac, Delaune creuse son sujet avec application et on y découvre un Don Van Vliet qui s’est lentement accaparé son groupe en le phagocytant par exclusion des membres fondateurs. L’histoire narrée n’est pas au mérite du chanteur-poète-peintre que fut Beefheart, un moment proche de Manson (hum !), super manipulateur d’un groupe totalement dévoué à ses désirs/délires. On y apprend tout de l’évolution et de la musique en regard des passages des divers membres jusqu’au à la dissolution de 1982. Remarquablement documenté, on peut regretter l’approche directive qui fait plus appel à Deleuze et Guattari qu’à la culture pop. Mais le sujet est cerné, l’histoire dite – et la musique, toujours aussi étrange et belle, demeure. Lick My Decalls Off, Baby !

Polemik

Polemik Juin 2011

- Captain Beefheart and his magic band(s)

C’est marrant les trucs, hein mais plus ça va et plus, on aurait comme qui dirait l’impression que ça ne va pas. Oh ! on parle de rock là, pas de la température qui monte des deux côtés de la Méditerranée, de la french revolution qui n’arrive pas ou des politiques qui tripotent, mais réellement de nos lectures autour du rock qui, au fil et à mesure (binaire), démontrent chaque jour un peu plus comment cette histoire-là ne s’est bâtie que sur une bande de mecs ultra typés, barrés, en un mot : singuliers et nous questionne du coup, en ces temps où le rock ne se révolutionne plus guère et où, concomitamment, les extravagances les plus folles sont tolérées voire formatées—hein Lady Gaga—mais bon Dieu que sont les véritables excentriques devenus ? Et, subsidiairement, le rock peut-il s’en passer et comment leur survivra-t-il ?
Captain Beefheart fut un de ceux-là et l’on se doute vite, à la lecture de la bio que lui consacre Benoît Delaune, qu’un mec qui choisit comme nom de scène le petit surnom que son tonton donnait à popaul, ce dont accessoirement, on ne veut même pas essayer d’imaginer pourquoi un cœur de bœuf et pourquoi ce choix, ce mec-là donc ne va pas se fondre dans le psychédélisme de la fin des sixties sans y laisser des traces assez profondes pour atteindre le statut enviable de petite légende que son rimbaldien silence de 1982 à sa disparition en 2010 a bien sûr totalement magnifié.
Visionnaire ou dingue, génial ou carambouilleur, ça se discute encore et rien de ses ratages comme de ses succès ne permet de trancher avec certitude dans un non-sens ou dans l’autre : ses délires de patriarche sectaire avec son groupe de musicos sadisés, ses collaborations cahoteuses avec son pote Zappa comme son extrême inventivité se mêlent à des tactiques d’échecs systématiques qui auraient assurément régalé n’importe quel psy freudien de base, prix sans doute d’une originalité et d’une liberté débridées qui s’entendent encore clairement aujourd’hui dans ses meilleurs disques.

Agnès Leglise
ROCK'N'FOLK juillet 2011

- Captain Beefheart and his magic band(s)
Ce court livre (150 pages y compris la discographie) arrive quelques mois après la disparition du Capitaine Cœur de Bœuf (17 décembre 2010). L’auteur s’est attaché à reconstruire la carrière de Don Van Vliet disque après disque en s’appuyant sur trois sources différentes : le livre de Mike Barnes " Captain Beefheart, the Biography " (Omnibus Press, 2004), le texte de John French (" Drumbo ") dans le livret du coffret Grow Fins, publié sur Revenant en 1999 et surtout le livre autobiographique de ce même John French " Beefheart : through the eyes of Magic " (Proper Music Publishing, 2010). L’auteur insiste surtout sur les trois premiers disques du Capitaine, jusqu’au chef-d’oeuvre absolu que constitue Trout Mask Replica (d’ailleurs, la pochette ne représente pas une truite mais une carpe...) mais il n’épargne pas le caractère absolument imbuvable de Don Van Vliet et décortique ses relations de travail avec un nombre incalculable de musiciens qui se sont succédés dans ce groupe qui n’en fut finalement pas un, plutôt la démonstration d’un égo surdimensionné écrasant quelques personnages placides. Quand on pense que ces mêmes musiciens ont enregistré les parties musicales de ce double album et que Beefheart a " balancé " ses éructations et mots sans même écouter les bandes, on ne peut qu’être admiratif du travail réalisé par Drumbo pour la reconstitution du puzzle !
Sans doute ce livre présente ici une version beaucoup moins idyllique de cet ami / ennemi de Zappa, comme l’auteur le cite parfois, sans doute aussi plus proche de la réalité ; mais le génie ne se nourrit-il pas de conflits permanents et d’injustices flagrantes ?
Seul reproche : les trop nombreuses répétitions qui, au lieu d’affiner la compréhension complexe du personnage, finissent parfois par lasser.
Philippe Renaud
Improjazz Mai 2011

- Livres

S’appuyant en très grande partie sur Beefheart : Through The Eyes Of Magic (2010), les mémoires révélatrices de John “Drumbo” French, le seul multi instrumentiste qui soit parvenu pendant une dizaine d’années à endurer le caractère très particulier de Don Van Vliet, alias Captain Beefheart, Benoît Delaune (docteur ès lettres et musicien lui-même) s’applique à démêler le paradoxe Beefheart, en s’attardant bien sûr sur les 79 minutes de l’incunable Trout Mask Replica (1969) : des conditions dantesques de son enregistrement—six mois de répétitions tyranniques à l’écart du monde, dans une bicoque où il y a plus de psychotropes à consommer que de nourriture—à sa saisie en studio en 6 heures chrono ! Un disque de blues abstrait, peu accessible, qui, à l’instar de The Velvet Underground & Nico (1967), avant de devenir un “classique” dont une noria de créateurs se sont réclamés (en dresser la liste prendrait des plombes), n’eut absolument aucun succès à sa sortie. En sus de précisions purement techniques que les musiciens apprécieront à leur juste valeur et du suivi des nombreux changements de personnel (le plus souvent abrupts et inamicaux) et de contrats d’édition (itou!) qui ont émaillé la carrière du Magc Band, l’auteur en parcourt la discographie bancale, en exprimant des opinions qui ont le mérite d’être personnelles. Car la majeure partie des fans de Zappa (d’autant plus outre Manche et Atlantique) ne considèrent pas Beefheart comme le faire-valoir du premier, voire un sous-produit (sic). Ils chérissent depuis des lustres la poésie obsessionnellement animalière et surréaliste de ce personnage imprévisible—imaginez un croisement entre la truculence du Père Ubu d’Alfred Jarry et la folie douce du Chapelier fou de Lewis Carroll, doté du sens de la provocation de Salvador Dali—comme un très grand artiste à part entière. Passionnant et passionné, ce bouquin vient réparer, d’une certaine manière, l’incompréhensible silence avec lequel l’ensemble des télévisions de l’Hexagone—hertziennes et numériques, dont certaines “historiquement musicales—ont traité l’annonce de son décès.

MAGIC

Marc Gourdon
Magic Juin 2011

- Spéciale Beefheart

Une émission spéciale Beefheart avec la participation de Benoît Delaune, auteur du seul livre disponible à ce jour en France sur le Captain Beefheart.
A réécouter d’urgence !
Canal B

Philippe Conan
Radio Canal B 23 mai 2011

- Le livre de la semaine

Captain Beefheart and his magic band(s) figure dans la sélection livre d’Easy Rider.

Pour écouter l’émission et visionner la sélection :

Easy rider

Olivier Valerio
Easy Rider / radio PFM 8 mai 2011

- Captain Beefheart and his magic band(s)

Voici un livre qui tombe bien. Parce que, tout d’abord, Captain Beefheart vient tout juste de casser sa pipe, fin 2010. Parce que son aura, son prestige et sa cote ne faiblissent décidément pas, près de trente ans après qu’il a stoppé net sa carrière de musicien. Et puis aussi, parce que la documentation en français à son sujet reste maigre, que le seul livre qui lui ait été consacré dans notre langue, le Captain Beefheart de Guy Cosson, est aujourd’hui complètement épuisé, comme le précise l’auteur de cette nouvelle biographie.

Benoît Delaune, docteur en littératures comparées, a donc choisi de s’atteler à son tour à la tâche, ce qui n’est pas une mince affaire, vu le mélange de mythes, de rumeurs, d’intox et de partis-pris passionnés qui entoure le personnage, vu aussi la documentation pas toujours fiable qui existe à son sujet, en anglais essentiellement. Don Van Vliet alias Captain Beefheart laisse tellement peu indifférent, il clive tant, il y a le concernant si peu d’espace entre le rejet absolu et l’admiration béate, qu’il est ardu de faire la part des choses et de tenir un propos posé et factuel sur le bonhomme.

L’auteur, même s’il fait manifestement partie des idolâtres, y parvient cependant. Il adresse toutes les polémiques avec sérieux et recul. Captain Beefheart est-il un personnage secondaire de la galaxie Frank Zappa ? Non, pas du tout. Le son de Trout Mask Replica est-il un croisement entre le delta blues et le free jazz, selon la formule du même Zappa ? Non, c’est plus complexe que cela. Sa musique est-elle le produit de son seul génie, ou de ce Magic Band en mutation constante qui l’accompagne pendant toute sa carrière. Les deux, mon général, mais le Captain est à la barre pour de bon, il en est le moteur. (...)

Pour consulter l’intégralité de l’article :
Fake for real

Sylvain Bertot
Fake for real Avril 2011
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