Parution : 20/09/2012
ISBN : 9782360540686
80 pages (148 x 210)

10.00 €

Teintes d’automne

suivi de La Succession des arbres en forêt

Ah ! si nous pouvions mûrir avec autant de perfection, racine et branche, flamboyant au cœur de notre déchéance, comme le raisin d’Amérique ! J’avoue que leur contemplation me remplit d’allégresse. J’en ai taillé une branche pour me servir de canne, car j’ai plaisir à la manier et m’appuyer dessus. J’adore écraser les grains entre mes doigts et voir leur jus me tacher la main. Marcher parmi les futailles de vin violet, droites et branchues, qui gardent et diffusent un éclat pareil à la pourpre du couchant, savourer chacune du regard au lieu de compter des barriques sur un quai du port de Londres, quel privilège !
Introduction et notes de Michel Granger
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicole Mallet

Le poète naturaliste et philosophe américain Henry D. Thoreau, arpenteur infatigable de la nature, a collecté sa vie durant des observations sur les bois et les forêts. Peu avant sa mort, il rassemble ses notes et en extrait un très beau texte, Teintes d’automne, emblématique de ce genre littéraire dont il est considéré comme le père fondateur : le nature writing.
La Succession des arbres en forêt est quant à lui le texte d’une conférence que Thoreau a prononcée en 1860 devant une société d’agriculture. Évoquant la dissémination des graines d’arbres, il montre comment la compréhension de l’économie de la nature permet de la protéger tout en en tirant des ressources. Car Thoreau le poète, l’humaniste, le résistant, est aussi considéré comme un des pères de l’écologie.

Revue de presse

- Thoreau et les saisons L'écologiste Janvier/Mars 2013
- Teintes d'automne Noé Gaillard Murmures 4 décembre 2012

- Thoreau et les saisons

Deux ans vécus en autarcie dans la forêt : voilà l’expérience narrée par Thoreau dans Walden. Mais Thoreau a également beaucoup écrit par ailleurs. Michel Granger, qui a rédigé la préface de deux beaux textes très bien traduits par Nicole Mallet, rappelle qu’il est ainsi considéré comme le fondateur du courant très développé en Amérique du nature writing, de l’”écriture nature”. Teintes d’automne est un “herbier littéraire” et un éloge de l’embrasement automnal des forêts de la Nouvelle Angleterre. Admirant la palette des couleurs des arbres en automne, Thoreau se demande : “Je ne comprends pas pourquoi (...) nos feuilles ne pourraient pas rivaliser avec les pierres précieuses pour attribuer des noms aux couleurs!” (p.44) Dans Succession des arbres en forêt il livre une belle réflexion sur les semences : “Mon jardin est un coffre aux trésors inépuisable (...) j’ai grande foi dans une graine!” (pp.78–79). Le même éditeur a réédité Marcher & une promenade en hiver, l’ouvrage de celui qui déclare vouloir se faire “l’avocat de la nature”. Des livres édités de façon soignée, à lire sans hésiter!

L’écologiste

L'écologiste Janvier/Mars 2013

- Teintes d'automne

Vous aurez sans doute un tapis de feuilles mortes devant les yeux quand vous ouvrirez ce livre, les branches des arbres seront nues et leur noir se détachera sur le gris du ciel ; peut-être quelques retardataires, jaunes ou rouges, marqueront une volonté de résistance. Si vous vous êtes promenés avec Jean-Jacques du côté d’Ermenonville, ou non, vos rêveries vous guideront pour ce petit livre.

Teintes d’automne est selon la quatrième de couverture “emblématique de ce genre littéraire dont il (Thoreau) est considéré comme le fondateur : le nature writing.” “Une écriture qui rassemble les visions du naturaliste et du poète” nous précise Michel Granger dans son introduction. Et c’est bien ce qui se passe. Nous entrons en nature en suivant les balises de celui qui en connaît les éléments et nous ressentons les sensations de celui qui s’abandonne à ce qu’il voit, entend, perçoit. Thoreau nous fait partager ses connaissances et ses sensations. On a dit que Thoreau avait inventé le mot “écologie”, ce n’est pas certain en tout cas son rapport à la nature relève du respect le plus grand et de la conscience du rôle important de l’homme. Dans la deuxième partie, une conférence faite devant des agriculteurs, il met en évidence le rôle des graines. Bien sûr, aujourd’hui ce type de discours peut paraître dépassé aux yeux de certains défenseurs des OGM, il n’empêche, voir et présenter la nature autrement que sous ses aspects directement utilitaire et rentable peut aider à sauver ce qui est sauvable. A certains endroits de la lecture on se surprend à rédiger mentalement des courts résumés de ce que Thoreau raconte et cela pourrait donner quelque chose dans le genre des Haïkus qui traitent de la nature (je rappelle : le Haïku est un poème de trois vers de 5–7 et 5 syllabes), ceux qui tentent de dire la sérénité d’un rapport à la nature/monde.

A lire et à méditer…

Murmures

Noé Gaillard
Murmures 4 décembre 2012
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