Parution : 16/08/2012
ISBN : 9782360540563
80 pages (148 x 210)

10.00 €

Carnets des Cornouailles

Le vent soufflait. Nous avancions au milieu des ruines, ne sachant plus si, après tout, ce que nous voyions, effleurant la surface de l’île, s’immergeait ou émergeait de cette masse de granit ensoleillé. Il y avait là un sourire sans contredit possible, le sourire du temps présent quand le vent de la liberté souffle sur la terre satisfaite. Voici trois millions et demi d’années, cet endroit plat, à niveau de mer, n’existait pas. Il a fallu que la terre se soulevât pour qu’apparût un pli, puis se formât un repli sous l’effet du mouvement, de la pression, du tremblement, de la révolution, pour qu’une première galette d’ardoise se retournât sur la vase et qu’une première fissure ouvrît une ravine.
Les Carnets des Cornouailles ont été rédigés au retour d’un séjour en Angleterre. Après un pèlerinage sur la tombe de la philosophe Simone Weil à Ashford, l’auteur a résidé dans le petit village de pêcheurs de Port Isaac juché entre la lande, une crête déchirée et la mer aux reflets gris et vert. Ce paysage rude dont l’écrivain s’imprègne fait naître des rêveries, des amorces d’histoire, des révoltes aussi. À l’inverse du ton plus apaisé des Carnets des Cévennes, on sent poindre ici une agitation, un cri, avec en filigrane des interrogations sur les murs et les frontières qui séparent les hommes.

Revue de presse

- Carnets des Cornouailles L'écho du Pas-de-Calais 130 Décembre 2012
- Désastres, indifférence et honneur Roland Pfefferkorn La Marseillaise 09/08/2012

- Carnets des Cornouailles

Ceux qui connaissent ce comté d’Angleterre s’émeuvent à retrouver entre les lignes les côtes rocheuses, isolées, rudes, accidentées. Les autres peuvent aisément les deviner. L’auteure s’est posée sur la péninsule, à l’écoute du monde, de l’enfance et d’elle-même. Elle observe la douleur « indestructible », s’enfonce dans la pierre du pays, regarde les ombres et les couleurs, et s’énerve contre ceux qui ne décrivent pas les paysages. « Ne plus savoir décrire, c’est ne plus savoir écrire. »

L’écho du Pas-de-Calais

L'écho du Pas-de-Calais 130 Décembre 2012

- Désastres, indifférence et honneur
[...] Il y a un mois la commission indépendante d’investigation sur la catastrophe de Fukushima rendait un verdict éloquent : la catastrophe était bien « causée par l’homme ». Le trimestriel « Sortir du nucléaire » (n°54, été 2012) revient longuement sur la menace que constitue toujours la centrale détruite en raison notamment de la précarité du stockage des combustibles usés. Le livre de Nadine et Thierry Ribault, « Les sanctuaires de l’abîme. Chronique du désastre de Fukushima » ( Éditions de l’encyclopédie des nuisances, 2012) revient sur les évènements qui ont suivi le déclenchement de l’accident. Il détaille les tergiversations du gouvernement japonais et de l’entreprise responsable de la centrale sans oublier « l’empire du mensonge radieux » qui entoure le nucléaire civil et militaire. De Nadine Ribault il faut signaler deux autres très beaux livre publiés en 2012 à Marseille aux éditions Le mot et le reste : « Carnets des Cévennes » et « Carnets des Cornouailles ». Chez elle, les mots viennent des lieux, nature et histoire entremêlées. Ces textes sensibles célèbrent le mouvement, « cavalier inexpérimenté qui saccade le temps » et font entendre chacun à sa manière « ce chant puissant à la vie, celui qui dilate la vie ».
Roland Pfefferkorn
La Marseillaise 09/08/2012
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