Parution : 15/06/2017
ISBN : 9782360542918
336 pages (14,8 x 21)

23.00 €

Musiques savantes Tome III

De John Zorn à la fin du monde, et après… 1990-2015

Le troisième et dernier tome d’une oeuvre essentielle pour décrypter les tendances les plus représentatives de la musique de notre temps.
Aux portes de l’an 2000, la mondialisation balaye les certitudes esthétiques en même temps que les dernières utopies du XXe siècle. C’est la mort des avant-gardes, au profit de parcours artistiques individuels et éclectiques. Au cours des vingt-cinq dernières années, sept tendances majeures se dégagent dans la composition musicale : le métissage planétaire et l’influence des réseaux ; l’héritage de la musique spectrale ; la pérennité de l’écriture et des codages complexes ; la persistance du minimalisme ; la technologie au service de la culture du son ; la transversalité entre savant et populaire, formes, styles et langages artistiques ; l’immuable vague nostalgique aux visages multiples, souvent qualifiés de « néo ». Comme dans les deux tomes précédents, Guillaume Kosmicki guide le lecteur dans la découverte d’un répertoire à la richesse considérable et s’attache à croiser histoire et esthétique afin de décrypter les musiques de cette période encore en cours d’écriture, au travers d’un panel multigénérationnel de compositeurs : de Zorn à Saariaho, de Lachenmann à Björk, d’Aperghis à Benjamin, en passant par Aphex Twin, Mâche, Escaich, Eötvös, Toeplitz, Manoury, Xu Yi et tant d’autres…

Revue de presse

- GUILLAUME KOSMICKI MUSIQUES SAVANTES De John Zorn jusqu’à la fin du monde Franpi Barriaux Citizen Jazz 27 mai
- Découvrir la musique contemporaine Thierry Vagne Musique classique & Co 1 décembre 2017
- Interview Guillaume Kosmicki - Musica 2017 Arnaud Merlin France Musique // Le Concert du soir 25 octobre 2017
- Entretien - 121 minutes jusqu'à la fin du monde Raphaëlle Tchamitchian Hors-Série 30 septembre 2017
- Musiques savantes Tome III Keyboards Recording 1 septembre 2017
- Interview de Guillaume Kosmicki - Au-delà du son avec Eliane Radigue Matthieu Conquet France Culture // Continent Musiques 30 septembre 2017
- Musiques savantes Tome III Laurent Bergnach Anaclase 20 septembre 2017
- Un nouveau livre majeur en 3 volumes, par Guillaume Kosmicki, sur la musique moderne Jean Huber Musique contemporaine 28 août 2017
- Troisième tome de Musiques savantes par Guillaume Kosmicki Michèle Tosi ResMusica 12 août 2017
- 5 bouquins pour l'été Olivier Pernot Trax juillet-août 2017
- Guillaume Kosmicki à Musicalame Sébastien Broquet Le Petit Bulletin 13 juin 2017

- GUILLAUME KOSMICKI MUSIQUES SAVANTES De John Zorn jusqu’à la fin du monde

Terminus, veuillez descendre dans le calme, voici la fin du monde…. Et il reste encore pas mal de chemin à parcourir ! Si le sous-titre du troisième et dernier volume de Musiques savantes, la somme du musicologue Guillaume Kosmicki, est De John Zorn à la Fin du Monde et après… , il n’y a là ni pessimisme, ni résignation : le précédent volume s’arrêtait à la chute du Mur. Celui d’avant à l’aube de l’ère atomique, alors que pourrait-il se passer d’autre qu’un renouveau ? C’est ce qui traverse ce livre, de Charlemagne Palestine à Heiner Goebels ; les trajectoires se croisent et annoncent de nouvelles approches, de nouvelles techniques (l’informatique prend une importance décisive) et in fine de nouvelles grammaires. Tout est décrit avec précision et didactisme, comme on nous attraperait la main dans un paysage de plus en plus complexe, les Trois Sœurs de Péter Eótvós font cohabiter références monteverdiennes et dispositifs sonores de hauts-parleurs, et Georges Aperghis annonce Un avis de tempête où l’électronique joue le rôle des bourrasques.
Et le jazz dans tout ça ?
Il est présent depuis le premier volume, il prenait son essor dans le second, et le voici en force, avec John Zorn ou *Anthony Braxton*…
Mais comme les autres références abordées, il se mutine, se questionne sur sa propre identité, s’installe en incontournable (nombreux sont les compositeurs qui ont approché le jazz ou l’aiment, comme Samuel Sighicelli ou Pascal Dusapin). Il en va de même pour le rock, ou l’électronique que Björk et Aphex Twin incarnent presque naturellement. Des références que nombre de musiciens de Jazz partagent également et qui influencent durablement ceux qui cherchent, se questionnent et se remettent en cause. La période le commande : désinvestissement des mécènes institutionnels, éclatement des formes à l’instar d’un Emmanuel Nunes qui interroge l’électronique dés le début des années 70 et se passionne pour l’improvisation, et globalisation qui fait apparaître dans le livre d’autres pôles que la musique écrites occidentales, vers l’Orient notamment.
Il n’est pas toujours aisé de tirer des bilans historiques d’une période en cours, c’est pour cela que la fin du recueil se transforme en une interview polyphonique d’acteurs contemporains, à commencer par Joëlle Léandre. La richesse de Kosmicki est d’avoir su justement tracer des lignes directrices et des transversales communes à certaines lames de fond qui irriguent la musique créative de cet entre-deux-siècles et dont les noms et les sigles ne sont plus totalement étrangers aux amateurs de jazz et de musiques improvisées. Techniques étendues, IRCAM ou encore compositions instantanées ou aléatoires.
En débutant son livre par le déroulement très pertinent d’une frise temporelle d’événements marquants, politiques et sociétaux qui induisent la période actuelle, Guillaume Kosmicki met fin à une trilogie indispensable. Elle mêle explications pédagogiques et documentation pointue qui éclairera une période où la musique savante semble disparaitre au profit du clinquant et du médiocre, comme le spectre audio déclinant sur la couverture pourrait le laisser songer. Il n’en est rien. Il suffit juste d’allumer la lumière.
Ce troisième tome est un fameux interrupteur.

Pour accéder à l’article cliquez ici

Franpi Barriaux
Citizen Jazz 27 mai

- Découvrir la musique contemporaine

Cet ouvrage – le 3e d’une série – est en trois parties :

Une longue introduction – aussi dense qu’alerte – qui met en regard les évolutions culturelles, sociologiques, politiques et scientifiques avec celles des musiques savantes.
Un bel effort de synthèse au travers de sept tendances : le métissage planétaire et l’influence des réseaux ; l’héritage de la musique spectrale ; la pérennité de l’écriture et des codages complexes ; la persistance du minimalisme ; la technologie au service de la culture du son ; la transversalité entre savant et populaire, formes, styles et langages artistiques ; l’immuable vague nostalgique aux visages multiples, souvent qualifiés de « néo ».
43 fiches monographiques de compositeurs différents, par ordre chronologique de composition de l’œuvre choisie, avec dans chacune un résumé biographique, la présentation d’une œuvre éditée en CD et une proposition d’écoutes complémentaires, très pertinentes
(ainsi en regard de Manoury propose-t-il Stockhausen, Boulez et Harvey et pour Hersant : Fauré, Greif, Florentz, Bacri, Dutilleux ou Matchuel).
Enfin un dialogue entre sept personnalités, de Benoît Duteurtre à Joëlle Léandre…
La sélection des compositeurs a le mérite de ne pas être franco-française et de faire appel à des musiques diverses (Björk…). On peut être surpris de la présence de certains et surtout de l’absence de nombreux autres d’esthétiques pourtant affirmées (Campo, Hurel…), mais c’est le lot de toute sélection contrainte en volume.

Rappelons l’ouvrage fondamental de Jean-Noël von der Weid, La musique du XXe siècle, qui s’arrête donc en 2000.

(Thierry Vagne a listé, par ordre alphabétique, les 43 composit.eurs.rices retenu.s.es par l’auteur et a étoffé cette liste de liens audio et vidéo.)

Lire la chronique sur le blog de Thierry Vagne

Thierry Vagne
Musique classique & Co 1 décembre 2017

- Interview Guillaume Kosmicki - Musica 2017

Musica 2017 : le quatuor Danel interprète le Quatuor n°16 en fa Maj. de Beethoven. Henri Demarquette interprète la Sonate pour violoncelle seul de Ligeti. Ensemble, ils interprètent le Quintette pour deux violons, alto et deux violoncelles de Bruno Mantovani.

Après-concert : Interview de Guillaume Kosmicki pour la sortie du troisième tome de ses Musiques savantes.

Écouter l’émission sur le site de France Musique

Arnaud Merlin
France Musique // Le Concert du soir 25 octobre 2017

- Entretien - 121 minutes jusqu'à la fin du monde

La journaliste Raphaëlle Tchamitchian reçoit Guillaume Kosmicki pour un entretien vidéo consacré aux trois tomes des Musiques savantes.

Ça fait des années que, dans mes articles pour la presse musicale, j’écris que les styles sont dorénavant obsolètes, que les frontières entre les genres n’ont plus lieu d’être et que les musiciens se nourrissent de toutes les influences qui sont à leur portée indifféremment de leur provenance. Autour de moi, c’est un fait acquis pour tout le monde. Pourtant, on ne cesse de (se) le répéter, et ce depuis au moins 10 ans, ce qui prouve que ça ne doit pas être si évident que ça. En effet, l’institution semble à la traîne — beaucoup de musiciens doivent se battre pour exister parce qu’ils ne cochent pas les bonnes cases, ou parce qu’ils en cochent trop à la fois — et, parfois, ce sont les artistes eux-mêmes qui s’enferment dans des chapelles (le jazz en est un exemple particulièrement friand).

En proposant un élargissement de la définition des “musiques savantes”, le musicologue Guillaume Kosmicki ajoute sa pierre à l’édifice. Comme il l’explique longuement dans l’entretien, de la définition originale il ne retient qu’une partie, afin de pouvoir intégrer dans le tiroir des musiques d’art, à coté de Debussy, Steve Reich et John Cage, des artistes aussi divers que Pink Floyd, John Coltrane, Björk ou John Zorn. Certains ont pu le lui reprocher, ici nous le saluons. Et si la musique écrite domine son ouvrage, nous avons volontairement choisi d’évoquer aussi quelques artistes dits de “musique populaire” issus de sa sélection, pour contribuer encore un peu plus à faire tomber ces maudites barrières. Notre (longue) discussion dessine ainsi une vue d’ensemble de la musique occidentale du XXe siècle, forcément incomplète, mais, je l’espère, stimulante.

*Rendez-vous sur Hors-Série pour voir l’entretien avec G. Kosmicki

Raphaëlle Tchamitchian
Hors-Série 30 septembre 2017

- Musiques savantes Tome III
Après avoir abordé les périodes 1882–1962, puis 1963–1989, voici le troisième tome de la saga, soit 1990 à 2015, écrit par le journaliste Guillaume Kosmicki autour des musiques inclassables, celles de l’expérimentation et de l’intellect, et titré pour plus de facilité Musiques savantes. Musicologue, Guillaume ne peut s’en cacher, et c’est avec passion et anecdotes qu’en 50 pages l’auteur démarre par un panorama complet des bouleversements sociologiques et technologiques apparus depuis 25 ans. Le reste de l’ouvrage va se consacrer à la mise en avant d’un artiste, d’un album et plus globalement d’un parcours. Le grand écart improbable devient alors évident, faisant se côtoyer Steve Reich, Aphex Twin, John Zorn, Bjork ou encore Georges Aperghis, Pascal Dusapin… Index, bibliographie, lexique complètent cet ouvrage désormais référence.
Keyboards Recording 1 septembre 2017

- Interview de Guillaume Kosmicki - Au-delà du son avec Eliane Radigue

Rencontre inédite avec la compositrice Eliane Radigue: portrait d’une indépendante, à la démarche inclassable et radicale, à l’instar des musiques savantes inventoriées par le musicologue Guillaume Kosmicki.

Musicologue et conférencier, spécialiste des musiques électroniques (auteur de Musiques électroniques: des avants gardes aux dancefloors, aux éditions Le mot et le reste Guillaume Kosmicki a consacré ses recherches à la notion de musiques savantes au travers trois tomes dont le dernier s’intitule Musiques savantes, de John Zorn à la fin du monde et après (1990–2015) aux éditions Le mot et le reste. Entretien avec un spécialiste pour qui “Il n’y a pas de musiques inutiles”.

En seconde partie, plongée dans l’œuvre d’Eliane Radigue, rencontrée chez elle à Paris, à l’occasion de son dernier album Occam ocean 1 (paru sur le label Shiiin).
Pionnière de la musique électro-acoustique, elle a fait ses premiers pas avec Pierre Schaeffer au Studio d’Essai et évolué aux côtés de Pierre Henry. Elle s’est ensuite démarquée pour créer sa propre musique, aux variations infimes et minimalistes, avec son propre matériel, le synthétiseur ARP 2500, son instrument de prédilection avec lequel elle a pu tout expérimenter, tout au long d’une carrière qui débuta dans les années 1960, jalonnée de rencontres, depuis les Nouveaux Réalistes jusqu’à Xavier Veilhan, à la Biennale de Venise 2017.

Réécouter l’émission sur le site de France Culture

Matthieu Conquet
France Culture // Continent Musiques 30 septembre 2017

- Musiques savantes Tome III

En évoquant le mur de Berlin et la fin de la guerre froide dans le titre des précédents ouvrages de sa trilogie [lire nos critiques du volume 1 et du volume 2], Guillaume Kosmicki affichait clairement qu’il analyserait la musique du XXe siècle à l’aune d’événements géopolitiques essentiels. Comment expliquer autrement la fuite vers l’Ouest de musiciens hostiles au bolchévisme, au nazisme, au communisme ? Comment justifier sinon l’envie de défricher de jeunes créateurs que la Seconde Guerre mondiale a rapprochés d’autant plus qu’on aurait voulu qu’ils se détestent ?

Pour la période 1990–2015, le musicologue annonce d’emblée « des cendres, des illusions, des espoirs ». Les États-Unis raflant la mise après l’effondrement de l’URSS, un monde sans transcendance voit le jour, où triomphe l’individualisme. Pourtant, la résistance s’organise sur tous les continents, favorisée par l’essor d’internet et des réseaux sociaux (Nation arc-en-ciel, Printemps arabe, altermondialisme, etc.). Culturellement, le mécénat privé pallie la démission des gouvernements, alors même que des pays autrefois fermés, comme la Chine, se passionnent pour l’art occidental.

En Europe, le sérialisme agonise, avec la tradition des manifestes et chefs de file. La musique cherche sa voie dans l’héritage moderne (Adès, Dusapin, Eötvös, Mantovani, Pintscher, Rihm), spectral (Benjamin, Fedele, Jarrell, Saariaho) ou romantique, dans le pire des cas (Escaich, Hersant) ; elle prolonge le minimalisme (Mulhy, Reich, Aphex Twin), fouille les extrêmes (Cendo, Furrer, Lachenmann, Sciarrino) et explore une transversalité savant/populaire (Neuwirth, Romitelli) – quand ils renoncent à l’abrutissement des masses, le jazz (Braxton, Zorn) et la pop (Björk) peuvent être un pont en sens inverse.

Ainsi que dans les deux premiers volumes, Guillaume Kosmicki présente une œuvre gravée – à l’exception de celle de Poppe, disponible grâce à un concert filmé – et résume de façon toujours remarquable la carrière et l’esthétique de son auteur. Sensible aux musiques électroniques auxquelles il a consacré un livre en 2009 [lire notre critique de l’ouvrage], il choisit des pièces mixtes signées Aperghis, Goebbels, Mâche, Manoury, Matalon, Moultaka, Sighicelli, Toeplitz, Xu et Zanési. Aux noms mentionnés plus haut s’ajoutent ceux d’Haddad, Hosokawa, Huber, Kyburz, Nunes, Palestine, Posadas et Stroppa.

En dix pages, l’auteur conclut son travail par une réflexion sur l’avenir, complétée par des entretiens réalisés entre 2012 et 2014, comme garde-fou pour ne pas s’égarer en chemin. Responsables d’institutions (Madlener, Marcel-Berlioz, Zanési), organisateurs (Duteurtre, Köhler) et musiciens (Harrington, Léandre, Morlet) livrent leurs pensées concernant le besoin de nouveauté et celui d’une diffusion le plus efficace possible, entre crainte et optimisme. « Il y aura toujours des gens qui se questionnent, dit la célèbre contrebassiste, qui réveillent, qui provoquent, qui révèlent d’autres manières de voir, d’entendre… ». Envers et contre tout, oui.

Retrouvez la chronique sur le site Anaclase

Laurent Bergnach
Anaclase 20 septembre 2017

- Un nouveau livre majeur en 3 volumes, par Guillaume Kosmicki, sur la musique moderne

Un triple livre sur la musique moderne et contemporaine, c’est une aubaine tellement rare que l’on est tenté de fermer les yeux et de recommander l’initiative (de surcroît avec un petit éditeur aventureux).
Le premier volume paru il y a déjà presque 5 ans paraissait attractif mais comme il concernait essentiellement la période d’avant celle couverte par le présent site web, j’ai préféré attendre de connaître le projet complet et je remercie son auteur Guillaume Kosmicki de l’avoir compris et d’avoir été patient.
Voici les titres des 3 volumes dans l’ordre anti-chronologique :

Musiques savantes Tome III, de John Zorn à la fin du monde, et après… 1990–2015 (parution : 15/06/2017, 336 pages, 23 €)
Musiques savantes Tome II, de Ligeti à la fin de Guerre Froide 1963–1989 (parution : 20/11/2014, 400 pages, 23 €)
Musiques savantes Tome I, de Debussy au mur de Berlin 1882–1962 (parution : 18/10/2012, 432 pages, 23 €)

Disons-le d’emblée, notamment pour les gens pressés qui ne liront pas la suite, l’achat des 3 volumes (ou seulement du 3ème volume qui vient de sortir, si vous possédez les 2 premiers) peut être engagé les yeux fermés, et en tout cas, cet achat pour soi ou en cadeau (pour faire découvrir cette musique de notre temps, notre musique, la musique de nos créateurs) est ici vivement recommandé.
Après une courte interview de son auteur (réalisée fin Juin), les fondements de ce soutien objectif seront détaillés et argumentés (en relief et en creux), mais, auparavant, voici 4 séries de raisons express pour emporter votre décision :
- l’auteur a un sens remarquable de la bonne vulgarisation didactique (rendre accessible un sujet difficile au plus grand nombre, tout en restant exact et solide)
– la sélection de compositeurs et de pièces emblématiques est certes engagée-assumée et personnelle, mais à large spectre, consensuelle, réaliste, et sans biais-partialité majeurs (d’ailleurs, pour élargir le champs des possibles, à la fin de chaque compositeur-pièce choisi, sont listées d’autres pistes d’écoute possible, d’autres approches transverses, souvent attractives)
la sélection est astucieusement complétée par des chapitres de respiration consacrés aux mouvements socio-politiques, culturels ou esthétiques des arts de la période considérée, ou à la grande et petite Histoire (des dimensions qui influencent fortement l’inspiration des compositeurs et des artistes en général)
– l’auteur ne fait clairement pas partie du microcosme parisianiste car son style est vivant et direct (pas ampoulé, pas allusif au second degré, pas hermétique-savant), sans détour, sans aplomb vertical-doctoral, sans pédantisme et sans jargon, maniant agréablement l’anecdote pimpante, le détail coloré et les faits réalistes, ou les explications claires (il y a quand même un glossaire en fin de volume)

Voici, maintenant, les réponses à 3 questions posées à Guillaume Kosmicki (le 28 Juin 2017) :

MCI : «Comment êtes-vous venu à la musique ?»
G.K. : «Je n’ai pas un parcours classique, car je ne suis pas issu d’une famille de musiciens (mes parents nous ont offert l’opportunité de nous intéresser à de nombreuses activités, sport, peinture, musique etc. Pour ma part, j’ai commencé avec passion l’étude du violon à 6 ans et plus tard la guitare en autodidacte) ; ensuite c’est un Bac option C, et très tôt un objectif musicologie (ethnomusicologie, anthropologie, sociologie de la musique, sémiologie, herméneutique musicale) à l’Université d’Aix-en-Provence (même si aujourd’hui je suis un Breton d’adoption, solidement ancré dans le Morbihan) ; enfin, mes recherches universitaires ont porté sur la techno, l’électro, les Free Parties et les Raves ; au final, ma carrière professionnelle correspond à mes choix de jeunesse, car je donne essentiellement des conférences en freelance dans les conservatoires, les universités (Aix-en-Provence, Metz, Paris VIII), les médiathèques, pour des associations d’amateurs d’arts, des festivals, des salles de concert etc. et puis je continue ma pratique musicale en amateur (dans un orchestre de chambre, à Vannes et pour la musique de scène dans une troupe de théâtre à Pontivy), et bien sûr j’ai aussi un site Internet personnel, ICI»

MCI : «comment en êtes-vous venu à écrire ce triple volume dédié à la musique moderne-contemporaine ?»
G.K. : «certainement, par passion, par expérience transversale et par raison professionnelle ; ma première chance est d’avoir été contacté par le même éditeur pour écrire un premier livre sur les musiques électroniques (intitulé Musiques électroniques : Des avant-gardes aux dance floors, 2009) ; il m’a ensuite interrogé sur l’opportunité d’un autre livre développant le sujet des musiques savantes du XXe siècle, déjà abordé dans le précédent ouvrage… et c’était parti ; ensuite, par passion, la musique c’est ma vie, professionnelle et personnelle (mes conférences m’aident beaucoup à affiner ma communication auprès de publics très variés et me servent à définir la bonne formulation en terme de vulgarisation didactique dans mes écrits) ; et enfin, écrire un livre est pour moi apporter modestement ma contribution à l’édifice de la connaissance, un regard, un point de vue, un angle différent ; il ne s’agit pas de remâcher banalement ce qui a déjà été dit ; il faut pour cela convaincre son éditeur, les médias mais surtout ses lecteurs (en même temps, mes livres servent de compléments durables aux participants à mes conférences)»

MCI : «comment en êtes-vous arrivé à ces choix de sélection compositeur-pièce à écouter (en nombre limité sur les 3 volumes) ?»
G.K. : «tout d’abord je voudrais dire qu’au départ il ne devait y avoir qu’un seul livre (un seul volume) et puis comme ma sélection s’enrichissait de plus en plus, j’ai écrit, j’ai écrit tant et plus, et il y a eu 2 livres au programme, puis 3 ! (et je veux saluer ici la souplesse infinie de mon éditeur face à ma prolixité) ; et au sein de ce projet, mon objectif était de parler sans les survoler des musiques des 25 dernières années (après 1990), encore très peu abordées (le volume 3) ; ensuite, j’ai travaillé sur une base limité de compositeurs incontournables par leur personnalité, par leurs choix visionnaires (très peu de compositeurs sont cités plus d’une fois… Varèse, bien sûr, Webern, Ligeti, Boulez, Chostakovitch), avant d’élargir avec éclectisme et sans a priori (et en rapport avec les repères historiques) ; enfin, je me suis fixé des règles dans mes choix de sélection compositeur-pièce, à savoir la volonté de ne pas être uniquement Franco-Français, ni trop Allemand, Italien ou Américain), et aussi la nécessité d’un équilibre au niveau des genres choisis (depuis l’opéra jusqu’aux oeuvres pour instrument soliste en passant par l’électroacoustique et la musique mixte), afin de disposer d’un panel large, et enfin du pré-requis que tous les choix soient disponibles à l’écoute en CD (il n’y a qu’une exception, et elle est dans la tendance actuelle, le choix de la pièce d’Enno Poppe est seulement disponible à l’écoute sur Internet)»

Voici, maintenant, une analyse critique (en relief et en creux) des 3 volumes, après lecture attentive, renouvelée :

Tout d’abord, sur les choix fondamentaux.
Commençons par une incongruité-incohérence majeure entre le titre même des livres et le contenu détaillé des choix : les 3 volumes sont titrés «Musiques savantes» et l’on s’attend à des choix et des analyses exclusivement sur la musique dite classique pendant la période des 20ème et 21ème siècles ; or, même si les écarts sont à la marge (autour de 10%), il n’en est rien car inclure des compositeurs comme Louis Armstrong, Duke Ellington, Thelonious Monk, John Coltrane, Miles Davis, Cathy Berberian, The Beatles (mais pas The Rolling Stones !), Archie Shepp, Pink Floyd, Björk fait tiquer le lecteur car ils appartiennent à la Pop ou au Jazz ou à l’Impro, donc à des musiques populaires, non savantes (sans dénigrement), même si ces compositeurs, plus souvent mélodistes et arrangeurs accomplis, sont tout à fait respectables et qu’ils ont même innové à leur manière (je pense ici à Thelonious Monk pour les rythmes asynchrones, à Miles Davis pour les libertés de timbres et de rythmes et pour les contructions-coordinations vertigineuses dans l’improvisation) [note : l’auteur m’a alors demandé comment je définierais les musiques non savantes… et j’ai répondu que historiquement au moins les musiques non savantes, quelles qu’elles soient, s’éteignaient avec leur temps, ou peu après] ; également, malgré la fièvre qu’ils ont apporté aux hits-parade en leur temps, les choix de Gordon Mumma, Morton Subotnick, Meredith Monk, John Zorn, Charlemagne Palestine, Nico Muhly, Kasper Toeplitz paraissent excessifs, eu égard à leur notoriété en Europe et à leur musique que je jugerai mais c’est personnel assez peu composée et bien moins savante et inspirée que des compositeurs qui semblent avoir été injustement oubliés (cf. plus loin).

Ensuite, sur la construction de chaque volume, il faut noter un choix fondé de commencer, pour expliquer la destinée de la musique moderne, en remontant assez loin dans le temps, en substance Wagner (chromatisme), Franck (improvisations) et le dernier Liszt (atonalité), il faut noter une variété de bonne aloi dans la construction de chaque volume (dans le volume 1, c’est surtout l’introduction historico-esthétique qui est longue, suivie de courtes respirations qui sont priviliégiées entre les sélections, dans le volume 2, à l’image de cette période assez indécise sur le plan historique et musical, c’est plutôt 2 intros assez longues avant les sélections et des explications sur les expérimentations musicales proliférantes, dans le volume 3, à l’image d’un monde plus stable et plus trivial, il y a une longue introduction (due à la diversité des esthétiques musicales), avant un important post-sriptum et des interviews de personnalités musicales qui apportent une vision extérieure, voire transversale, une autre perspective à l’ensemble) ; le volume 1, c’est une extraordinaire profusion stylistique (compensée par le retour au passé avec le néoclassicisme) ; le volume 2, c’est les théories extrêmes et les expériences les plus radicales, parallèlement au progressisme issu de la période précédente ; le volume 3, c’est le parcours individuel avec synthétisme multiples (métissage planétaire, influence des réseaux, post-spectraux, généralisation de l’informatique au service de la culture du son, persistance du minimalisme, transversalité entre formes artistiques et vague nostalgique souvent préfixée de «néo»).

Enfin, sur les sélections principales compositeur-pièce à écouter (au total, 168, chacune avec 3 à 6 pages d’analyse, sans compter les pistes supplémentaires ; commençons par souligner la diversité esthétique (rien de majeur oublié) et de nationalité (bien sûr il y a un biais inévitable en faveur des compositeurs Français sur le présent site web MCI, aussi ! car en concert sur le vif ou à la radio, on écoute en France en priorité des compositeurs Français vivants, et la distribution des disques en France suit la même démarche) ; dans le détail, dans le 1er volume, peu de commentaires (le temps a déjà marqué sa trace) sauf pour s’étonner, comme point de couture entre les siècles, de la présence de Fauré (regard vers le passé ?) et de Puccini (également passéiste, mais selon l’auteur, il s’agit ici de saluer les livrets anticipateurs du cinéma et la musique prémonitrice des B.O.F.), puis dans les 2ème et 3èmes volumes, de la présence de la rock-star Frank Zappa (certes adoubé par Boulez) et du jazzman Anthony Braxton, qui ont tous deux émargé à la musique contemporaine, mais qui objectivement sont des compositeurs (en terme de technique compositionnelle) de deuxième choix (voire un brin amateurs) ; et à l’inverse de l’absence de Luigi Russolo et des premiers micro-tonaux (ou, plus tard, de Ivan Wyschnegradsky), puis pour la période de la guerre, de l’oubli des compositeurs dégénérés (selon les Nazis) et qui ont péri avec la Shoah (par exemple, Ullmann) ; d’ailleurs de manière générale, et c’est une tendance générale aujourd’hui, on peut parler, pour les compositeurs correspondant aux années 1960–75, véritablement de «génération oubliée» (post-sérielle, anti-sérielle, et autour), avec les oublis discutables de (par ordre alphabétique) Gilbert Amy, de Friedrich Cerha, de Nguyen-Thien Dao, de James Dillon, de Roberto Gerhard, d’Alberto Ginastera, de Karel Goeyvaerts, d’André Jolivet, de Xavier Montsalvatge, de Luis de Pablo, d’Henri Pousseur, d’Eliane Radigue, de Horatiu Radulescu, de Valentyn Silvestrov, de Mathias Spahlinger, de Michael Tippett, de Claude Vivier, etc. (mais il fallait faire des choix et le temps leur donnera peut-être raison, et il oubliera certains de ceux sélectionnés à leur place) ; enfin, et plus important, côté injustice, il manque cruellement des compositeurs qui ont innové magistralement et dont la personnalité musicale est forte (et la musique prégnante, objectivement) : Galina Ustvolskaya (radicale), Conlon Nancarrow (rythmes superposés, qui ont tant influencé Ligeti, dernière manière), le regretté Christophe Bertrand (rythmes en spirale), Michaël Levinas (1er spectralisme, puis résonance et polyrythmies complexes), Thierry Pécou (sons et couleurs exotiques, avec rythmes asynchrones), Rebecca Saunders (résonance en fuite), Hans Abrahamsen (dissonances imbriquées), Georg Friedrich Haas (microtonalité pulsée), sans oublier les 2 compères saturateurs Yann Robin et Franck Bedrossian (de Raphaël Cendo, seul sélectionné, hélas), et pourquoi pas les 3 professeurs Français de composition du CNSMDP, figures de prou de la modernité actuelle (Frédéric Durieux, Yan Maresz, Gérard Pesson), notamment en informatique musicale.

En résumé, certainement, un must-achat de 3 livres incontournables (bravos à l’auteur !) par leur didactisme, par leur prosélitisme Grand-Public, par l’audience très large visée… les mélomanes du répertoire, les curieux de la Musique Contemporaine (comme pour ce site web MCI !) et tous les autres qui aiment découvrir des musiques, notamment celles des compositeurs des années 2000, accessibles à tous, à partir, pourquoi pas, du Rock, du Jazz, de l’impro, de la Pop, de l’Électro populaire (etc.)… et pour terminer en guise de conclusion temporaire, un souhait un peu fou, celui de voir publier dans un futur indéterminé (l’auteur a le temps devant lui, il n’a que 43 ans) un 4ème volume (au moins !) qui éclairera les nouvelles tendances, les nouveaux compositeurs émergents de demain (encore inconnus) et même d’aujourd’hui qu’il n’a pas sélectionnés (ils sont nombreux), et qui réparera les quelques oublis-injustices majeurs soulignés ici !

Addendum : Guillaume Kosmicki a aimablement accepté d’inclure, en exclusivité pour les lecteurs de cet édito, la liste des compositeurs-pièces sélectionnés dans ce triptyque, avec l’année de composition (pas l’année de création, comme dans MCI) ; le lecteur attentif la comparera, sur le présent site web, à la SÉLECTION de pièces-compositeurs (pas l’inverse, comme dans les 3 livres) et au XXL-SCOPE de MCI, et constatera énormément de points communs et quelques différences (complémentarités) dont il fera son miel…
Franz Liszt, “La Lugubre Gondole” (1882) | César Franck, “Choral n°3” (1890) | Gabriel Fauré, “Prison” (1894) | Scott Joplin, “Ragtimes” (1899–1909) | Giacomo Puccini, “Tosca” (1900) | Claude Debussy, “Pelléas et Mélisande” (1902) | Leos Janacek, “Jenufa” (1903) | Anton Webern, “Langsamer Satz” (1905) | Claude Debussy, “Images, Livres 1 et 2” (1905–1907) | Richard Strauss, “Salomé” (1905) | Gustav Mahler, “Symphonie n°8” (1906) | Maurice Ravel, “Gaspard de la nuit” (1908) | Béla Bartók, “Quatuors à cordes” (1909–1939) | Alexandre Scriabine, “Prométhée ou Le Poème du feu” (1910) | Arnold Schoenberg, “Pierrot lunaire” (1912) | Henry Cowell, “Piano Music” (1912–1930) | Igor Stravinski, “Le Sacre du printemps” (1913) | Charles Ives, “Concord Sonata” (1915) | Erik Satie, “Parade” (1917) | Darius Milhaud, “Le Bœuf sur le toit” (1919) | Jean Cocteau et le Groupe des Six, “Les Mariés de la Tour Eiffel” (1921) | Paul Hindemith, “Kammermusik” (1921–1927) | Alban Berg, “Wozzeck” (1922) | Manuel De Falla, “Le Retable de Maître Pierre” (1923) | Arthur Honegger, “Mouvements symphoniques 1–3” (1923–1932) | George Antheil, “Ballet mécanique” (1925) | Alexandre Mossolov, “Zavod (Les Fonderies d’acier)” (1926) | Igor Stravinski, “Oedipus Rex” (1927) | Louis Armstrong, “West End Blues” (1928) | Kurt Weill, “L’Opéra de Quat’sous” (1928) | Maurice Ravel, “Boléro” (1928) | Heitor Villa-Lobos, “Bachianas Brasileiras 1–9” (1930–1945) | Edgar Varèse, “Ionisation” (1931) | Arnold Schoenberg, “Moïse et Aron” (1932) | Dimitri Chostakovitch, “Lady Macbeth de Mzensk” (1932) | Edgar Varèse, “Ecuatorial” (1934) | Paul Hindemith, “Matis der Maler” (1935) | George Gershwin, “Porgy and Bess” (1935) | Alban Berg, “Concerto à la mémoire d’un ange” (1935) | Béla Bartók, “Musique pour cordes, percussion et célesta” (1936) | Samuel Barber, “Quatuor à cordes” (1936, revisé 1943) | Anton Webern, “Quatuor à cordes op. 28” (1938) | Sergueï Prokofiev, “Alexandre Nevski” (1938) | John Cage, “Imaginary Landscapes 1–5” (1939–1952) | Duke Ellington, “Ko-ko” (1940) | Luigi Dallapiccola, “Canti di prigionia” (1941) | Dimitri Chostakovitch, “Symphonie n°7 «Leningrad»” (1941) | Harry Partch, “Bartsow” (1941, revisé 1968) | Ernst Krenek, “Lamentatio Jeremiae Prophetiae” (1942) | Aaron Copland, “Fanfare for the Common Man” (1942) | Sergueï Prokofiev, “Sonate pour piano n°7” (1942) | Thelonious Monk, ”‘Round Midnight” (1944) | Benjamin Britten, “Peter Grimes” (1945) | Pierre Schaeffer, “Cinq études de bruits” (1948) | Olivier Messiaen, “Turangalîla-Symphonie” (1948) | John Cage, “Sonatas and Interludes for Prepared Piano” (1948) | Pierre Schaeffer et Pierre Henry, “Symphonie pour un homme seul” (1950) | Karlheinz Stockhausen, “Kreuzspiel” (1951) | Jean Barraqué, “Sonate pour piano” (1952) | Bruno Maderna, “Musica su due dimensioni” (1952) | Iannis Xenakis, “Metastasis” (1954) | Pierre Boulez, “Le Marteau sans maître” (1954) | Edgard Varèse, “Déserts” (1954) | Leonard Bernstein, “West Side Story” (1957) | Miles Davis, “Ascenseur pour l’échafaud” (1957) | Francis Poulenc, “La Voix humaine” (1958) | Olivier Messiaen, “Catalogue d’oiseaux” (1958) | Luciano Berio, “Sequenza I-XIV” (1958–2002) | Giacinto Scelsi, “Quattro pezzi su una nota” (1959) | Krzysztof Penderecki, “Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima” (1960) | Hans Werner Henze, “Elegie für junge Liebende” (1961) | György Ligeti, “Aventures” (1962) | Benjamin Britten, “War Requiem” (1962) | Bernd Aloïs Zimmermann, “Die Soldaten” (1963, 1965) | Terry Riley, “In C” (1964) | Luigi Nono, “La Fabbrica illuminata” (1964) | Betsy Jolas, “Quatuor II” (1964) | John Coltrane, “A Love Supreme” (1964) | La Monte Young, “Well-Tuned Piano” (1964–20??) | Cathy Berberian, “Stripsody” (1966) | The Beatles, “Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band” (1967) | Gordon Mumma, “Hornpipe” (1967) | Morton Subotnick, “Silver Apples of the Moon” (1967) | Archie Shepp, “The Magic of Ju-Ju” (1967) | Maurice Ohana, “Syllabaire pour Phèdre” (1967) | André Boucourechliev, “Archipel I à IV, Anarchipel” (1967–1970) | Iannis Xenakis, “Polytopes” (1967–1978) | Karlheinz Stockhausen, “Stimmung” (1968) | György Ligeti, “Continuum” (1968) | Pierre Henry, “L’Apocalypse de Jean” (1968) | Luciano Berio, “Sinfonia” (1968–1969) | Frank Zappa, “Uncle Meat” (1969) | François Bayle, “Jeîta ou Murmure des eaux” (1970) | Pink Floyd – Ron Geesin, “Atom Heart Mother” (1970) | Mauricio Kagel, “Acustica” (1970) | George Crumb, “Black Angels” (1970) | Henri Dutilleux, “Tout un monde lointain…” (1970) | Luc Ferrari, “Presque rien n°1 à 4” (1970–1998) | Toru Takemitsu, “In an Autumn Garden” (1973, “1979) | Gérard Grisey, “Les Espaces acoustiques” (1974–1985) | Bernard Parmegiani, “De Natura Sonorum” (1975) | Steve Reich, “Music for Eighteen Musicians” (1976) | Philip Glass et Bob Wilson, “Einstein on the Beach” (1976) | Henryk Gorecki, “Symphonie n°3” (1976) | Alfred Schnittke, “Concerto grosso n°1” (1977) | Arvo Pärt, “Tabula rasa” (1977) | John Chowning, “Stria” (1977) | Meredith Monk, “Dolmen Music” (1979) | Olivier Greif, “Sonate de requiem” (1979, révisé 1992) | György Kurtág, “Messages de feu Demoiselle R.V. Troussova” (1980) | Sofia Goubaïdoulina, “Offertorium” (1980) | Pierre Boulez, “Repons” (1981–1984) | Jonathan Harvey, “Bhakti” (1982) | Tristan Murail, “Désintégrations” (1982) | Witold Lutoslawski, “Symphonie n°3” (1983) | Morton Feldman, “String Quartet II” (1983) | Michel Redolfi, “Sonic Waters #2” (1983–1989) | Jean-Claude Risset, “Sud” (1985) | Magnus Lindberg, “Kraft” (1985) | György Ligeti, ”Études pour piano” (1985–2001) | Brian Ferneyhough, “String Quartet n°3” (1987) | John Adams, “Nixon in China” (1987) | John Tavener, “The Protecting Veil” (1988) | John Zorn, “Naked City” (1990) | Thierry Escaich, “Esquisses 1–4” (1990–1993) | François-Bernard Mâche, “Kengir” (1991) | Marco Stroppa, “Miniature estrose” (1991–2001) | Hanspeter Kyburz, “Cells” (1994) | Philippe Manoury, “En écho” (1994) | Michael Jarrell, “Cassandre” (1994) | Kaija Saariaho, “Château de l’âme” (1995) | Wolfgang Rihm, “Jagden und Formen” (1995–2001) | Christian Zanési, “Arkheion” (1995–1996) | Péter Eötvös, “Trois Sœurs” (1997) | Thomas Adès, “Asyla” (1997) | Xu Yi, “Le Plein du Vide” (1997) | Pascal Dusapin, “Dona eis” (1997) | Charlemagne Palestine, “Schlongo!!!daLUVdrone” (1998) | Fausto Romitelli, “Professor Bad Trip, Lessons I-III” (1998–2000) | Olga Neuwirth, “Clinamen – Nodus” (1999) | Bruno Mantovani, “La Morte Meditata” (1999) | Helmut Lachenmann, “Quatuor à cordes n°3 Grido” (2001) | Toshio Hosokawa, “Re-turning” (2001) | Aphex Twin, “Drukqs” (2001) | Steve Reich – Beryl Korot, “Three Tales” (2002) | Emmanuel Nunes, “Improvisation II – Portrait” (2003) | Georges Aperghis, “Avis de tempête” (2004) | Klaus Huber, ”...à l’âme de descendre de sa monture et aller sur ses pieds de soie…” (2004) | Björk, “Medulla” (2004) | Martin Matalon, “Traces I-VII” (2004–2008) | Nico Muhly, “Bright Mass with Canons” (2005) | Samuel Sighicelli, “Marée noire” (2005) | Saed Haddad, “Les Deux Visages de l’Orient” (2006) | Raphaël Cendo, “Décombres” (2006) | Heiner Goebbels, “Stifters Dinge” (2007) | Beat Furrer, “Concerto pour piano” (2007) | Ivan Fedele, “En archè” (2008) | Alberto Posadas, “Liturgia Fractal” (2008) | Matthias Pintscher, “sonic eclipse” (2010) | Zad Moultaka, “Zajal” (2010) | Anthony Braxton, “Composition n°272” (2011) | Salvatore Sciarrino, “Cantiere del poema” (2011) | Kasper T. Toeplitz, “Inoculate?” (2011) | Philippe Hersant, “Instants limites” (2012) | George Benjamin, “Written on Skin” (2012) | Enno Poppe, “Filz” (2014)

Lisez l’article sur le site Musique Contemporaine

Jean Huber
Musique contemporaine 28 août 2017

- Troisième tome de Musiques savantes par Guillaume Kosmicki

Suite et fin d’un projet d’envergure en trois volumes mené avec autorité par Guillaume Kosmicki (Tome 1 et Tome 2), qui aura couvert quelques 130 années de « Musiques savantes », en allant de Claude Debussy à John Zorn. Fidèle à sa méthode d’approche, l’auteur aborde dans ce tome ultime la frange des vingt-cinq dernières années qui butent sur 2015.

« Des cendres, des illusions, des espoirs » : voilà le titre donné à la première partie de cet ouvrage. En une cinquantaine de pages plutôt denses, l’auteur tente de brosser avec un bel esprit de synthèse, un « état des lieux » à l’échelle mondiale, de la chute de la mur de Berlin à nos jours, tant géopolitique qu’esthétique. Dans cet itinéraire croisé, l’événementiel est mis en résonance avec le monde des idées, « l’esprit du temps » appelant ses « réponses artistiques » dans l’univers des musiques savantes auxquelles, rappelons-le, l’auteur inclut le jazz. Comme dans les précédents volumes, Guillaume Kosmicki sélectionne une œuvre pour 43 compositeurs différents, disponible à l’écoute et ancrée dans la période considérée. La présentation est strictement chronologique, de John Zorn (Naked City, 1990) à Enno Poppe (Filz, 2014), chaque personnalité donnant lieu à une biographie, un aperçu esthétique de son travail et une lecture attentive de la partition, accessible au plus grand nombre. Un glossaire pour le vocabulaire spécialisé est proposé en fin de volume pour compléter la lecture. Intéressante également, au terme de chaque présentation, une rubrique « À écouter aussi » propose d’élargir l’univers du compositeur par d’autres écoutes liant l’héritage au répertoire d’aujourd’hui : les Dichterliebe de Robert Schumann avec La morte meditata de Bruno Mantovani, Avoaha de Maurice Ohana avec Zajal de Zad Moultaka ou encore TV Cello de Nam June Paik et Charlotte Moorman avec Three Tales de Steve Reich et Beryl Korot. Le panorama est riche, éclectique et forcément subjectif, mais toujours percutant.

La nouveauté de ce troisième volume réside dans une postface passionnante présentée sous forme d’entretiens avec sept personnalités du monde de la musique, interprètes, penseurs, compositeurs et directeurs d’institution. L’expression – en l’occurrence pleinement assumée par l’auteur – de « musiques savantes » est mise en question. Politique, nouvelles technologies, mondialisation, pessimisme et optimisme… autant de « tendances » du XXIe siècle y sont également débattues au fil d’un propos argumenté et pimenté par le verbe haut de Joëlle Léandre. « On résiste » dit-elle in fine, s’accordant avec le plaidoyer éclairé de l’auteur qui, dans une conclusion régénérante, invite à « balayer le consensuel au profit d’un esprit d’aventure et de découverte » !

Lire la chronique sur le site de ResMusica

Michèle Tosi
ResMusica 12 août 2017

- 5 bouquins pour l'été
Le musicologue Guillaume Kosmicki continue l’exploration des musiques savantes avec ce troisième volume consacré à la période la plus récente. Il balaie les tendances actuelles majeures, dont le métissage planétaire, la persistance du minimalisme, la technologie au service de la culture du son ou la transversalité entre savant et populaire. Plusieurs albums, bien connus des lecteurs de Trax, sont décryptés comme Drukqs d’Aphex Twin et Medúlla de Björk, au milieu de disques plus obscurs signés John Zorn, Charlemagne Palestine ou Christian Zanési.
Olivier Pernot
Trax juillet-août 2017

- Guillaume Kosmicki à Musicalame

Le livre débute par John Zorn et son mythique Naked City. Et parcourt au fil des pages 25 ans de musiques de traverses, incendiaires, innovantes, compliquées… savantes, dit l’auteur, Guillaume Kosmicki, qui clôture ainsi une trilogie consacrée, donc, aux Musiques Savantes. De la musique spectrale à la toujours très riche scène minimale, des pas de côté de Björk à Xu Yi ou Aphex Twin, c’est une somme essentielle qui se dessine là pour les férus d’archéologie discographique. Guillaume Kosmicki, musicologue, présentera son ouvrage à la librairie Musicalame le jeudi 15 juin à 19h30.

Lire la chronique sur le site du Petit Bulletin

Sébastien Broquet
Le Petit Bulletin 13 juin 2017
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