Revue de presse
“Tu as beaucoup écrit sur les musiques en général, y compris sur des choses assez classiques, que ce soit en rock, jazz ou autre. Néanmoins, on sent chez toi une nette préférence pour les choses moins connues, voire underground. Pourquoi ? Quand j’ai commencé à écrire dans la presse spécialisée, dans Les Inrockuptibles ou Jazz Magazine par exemple, les critiques les plus connus, disons les Philippe Carles et Gilles Tordjman pour ne citer qu’eux, s’étaient déjà accaparés les artistes connus. Cela tombait bien, parce que c’était pas du tout ce dont je voulais parler. Du coup, mes collaborations ici et là furent bien accueillies, et en accord avec mes goûts. Adolescent, au lycée, je me passionnais déjà pour Philip Glass, Art Ensemble of Chicago, Yoko Ono, avec une nette préférence pour les réfractaires à tout académisme comme aux virtuosités ostentatoires, souvent des musiciens qui s’auto-produisaient quand ils n’étaient pas hébergés par des labels indépendants. À ceci, il n’y a aucune raison particulière autre que le plaisir de l’écoute : je ne me suis jamais remis de mon immersion dans Metal Machine Music à sa sortie en 1975, l’année de mon Bac ! (rires)”
L’intégralité de l’interview ici
Le journaliste et critique musical Philippe Robert n’est pas un perdreau de l’année. A soixante-trois ans, il est à la tête d’une bibliographie dense et foisonnante qui fait référence dans le monde de la musique aujourd’hui. Spécialiste de l’underground et des musiques de niche, il n’a cessé d’explorer et de fouiller, de fouiner et de digger (comme on dit en anglais) dans tout ce que compte la pléthorique production discographique mondiale, s’attachant à mettre en lumière des disques et des musiciens oubliés.
Son dernier ouvrage, Musiques, traverses & horizons, constitue une sorte de synthèse de ses recherches, une anthologie totale retraçant 100 ans de musique en 400 disques ; une sorte de contre-histoire de la musique, non inféodée aux chiffres de ventes d’albums ou aux prescriptions médiatiques souvent biaisées qui font parfois passer à la postérité. Un contre-pied malin et érudit aux sempiternels classements et collections type « Les 400 disques qu’il faut avoir absolument chez vous », « Les 200 disques qu’il faut avoir écoutés au moins une fois dans sa vie » ou le non moins fameux « Les 100 disques à emmener sur une île déserte » (pour peu que vous ayez une platine et de l’électricité, mais ceci est une autre histoire). […]
Pendant plus de 400 pages, Philippe Robert nous fait partager sa passion pour la musique, pour toutes les musiques, pourvu qu’elles soient sincères et sensibles. Sa conception politique de la musique et de l’art en général, sa vision et son travail font écho à celui que nous réalisons tout au long de l’année à Citizen Jazz en rendant compte des créations et hybridations les plus insensées de musiciens et de musiciennes qui n’aspirent qu’à se rencontrer pour créer ensemble un avenir meilleur. La musique est définitivement politique.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Citizen Jazz
Philippe Robert est un homme critique. Très critique, même. Au point de collectionner 400 disques dans un livre sans borne. Sans borne mais plein de tout l’amour du monde pour la musique. Rencontre avec un digger-passeur.
PointBreak : Pourquoi 400 disques ?
Philippe Robert : À dire vrai, ce choix résulte d’une longue réflexion entre l’éditeur et moi. Tout en sachant qu’on aurait pu en choisir 500, élargir le spectre sans perdre en pertinence, au contraire. Néanmoins, être exhaustif en s’appuyant sur si peu d’enregistrements quand il s’agit de traiter quasiment l’entièreté du vingtième siècle, auquel s’ajoute le début du vingt-et-unième jusqu’à aujourd’hui, est un pari impossible à tenir. Faire au mieux était l’objectif a minima : du coup, il s’agissait de ne pas mégoter (rires), voire (cela dit sans forfanterie) de mettre un point final à la surenchère entamée par d’autres discothèques dites idéales ou anti-idéales par leurs auteurs (sourire). […]
Retrouvez l’interview en intégralité dans le numéro papier de PointBreak
A l’heure où la musique se dématérialise et que les éphémères « succès » sont dictés par les impitoyables lois du marché, il est réconfortant de trouver des explorateurs de sons oubliés ou injustement négligés qui savent susciter chez les mélomanes néophytes ou avertis l’envie de les (re)découvrir. Et Philippe Robert qui a le chic, en quelques mots bien choisis, de nous ouvrir un insatiable appétit de découvertes, est sans nul doute un des plus pertinents de ces dénicheurs de « raretés » ! Pour vous en convaincre, il vous suffit de feuilleter « Musiques » (réédition augmentée de « Rock, pop, un itinéraire bis en 140 albums essentiels », paru en 2006 chez le même éditeur), où il nous présente une impressionnante sélection de 400 albums, parus entre 1902 et 2020, qu’il commente avec une ferveur qui n’a d’égale que son insatiable curiosité et son impressionnante érudition. Une alléchante invitation à la découverte de musiques libres, indépendantes et buissonnières, de tous courants musicaux (folk, jazz, blues, rock, musiques expérimentales…), réalisées par des artistes insoumis et indifférents au star system, que vous glanerez avec gourmandise sur les chemins de traverses empruntés par Philippe Robert, bien loin des autoroutes du son ! Cette « bible », nourrie de passionnantes anecdotes et enrichie de multiples pistes d’écoute vers d’autres albums et vers d’autres artistes, est à picorer non loin de votre ordinateur et des sites de streaming, avant de vous précipiter chez votre disquaire pour dénicher les pépites de cette sélection… Qui ne peut que titiller les oreilles curieuses !
Une chronique à retrouver sur À vos marques tapage
L’histoire de la musique moderne s’est, au fil du temps, orientée vers une promesse d’éternité, nombreux sont les spécialistes musicaux qui se sont attardés sur des œuvres unanimement reconnues, par extension la légitimité du rock se résumait uniquement à une culture populaire, à grand renforts de promotions marketing.
En dehors du cercle des artistes Mainstream, il existe une mémoire collective, notamment au travers de l’émergence de labels indépendants, et de l’autoproduction qui ont révélé des disques hors normes, souvent distribués en dehors des réseaux traditionnels.
Philippe Robert est un défricheur de ces terrains inconnus, musicologue et critique musical, la plupart de ses écrits ne se résument pas à une description réductrice et hâtive d’albums « cultes », ses analyses déverrouillent le carcan de l’exercice de la chronique classique. Une érudition mêlant histoire, anecdotes, témoignages et entretiens avec des acteurs de l’underground (les 3 volumes de Agitation Frite) , aux croisements du jazz, de la musique concrète, un récit chronologique que propose Musiques : Traverses et Horizons (Editions Le Mot Et Le Reste) en 400 chroniques transversales. (Entretien avec Philippe Robert dont l’exégèse musicale est conjointement liée à notre amour pour l’art dans toutes ses formes). […]
Découvrez l’interview de Philippe Robert en intégralité sur le site L’oreille à l’envers
Exercice périlleux maintes fois pratiqué, la critique musicale peut s’apparenter parfois à un bis repetita. Avec “Musiques, Traverses et Horizons”, les 400 chroniques livrées par Philippe Robert sont en quelque sorte notre histoire. Une chronologie transversale aux multiples références, explorant avec une rare érudition des courants musicaux confidentiels, des disques essentiels ou sous-estimés. Chaque page de ce livre est en quelque sorte une prescription musicale éveillant la curiosité. La singularité de Philippe Robert est d’aller à l’essentiel, de contextualiser ses analyses, particularités que l’on retrouve dans l’ensemble de ses écrits.
Quel disque a révélé chez toi le chroniqueur et journaliste que tu es devenu ?
Les premiers disques achetés, dans les années 1970, outre des 45-tours des Doors, Creedence Clearwater Revival et Led Zeppelin, ces trois-là le même jour au Prisunic de Juan-les-Pins, ce sont surtout Yoko Ono et King Crimson avant l’adolescence, puis du free jazz et des musiques expérimentales au lycée, d’emblée Albert Ayler et Archie Shepp. Pour tout dire, à l’époque, je ne me retrouvais qu’assez peu dans la presse spécialisée, que pourtant je dévorais. Dans les années 1971–1978, seuls Paul Alessandrini dans Rock & Folk, Philippe Carles dans Jazz Magazine, Jean-Pierre Lentin dans Actuel, Daniel Caux dans L’Art vivant, Laurent Goddet dans Jazz Hot, Méchamment Rock dans Charlie-Hebdo, Hervé Picart dans Best et Pascal Bussy dans Atem représentaient des influences pour moi. Tous étaient des journalistes que les musiques progressives et d’avant-garde n’effrayaient pas. Alors qu’à l’inverse, le journalisme gonzo ne m’intéressait pas vraiment (je classe Yves Adrien et Philippe Garnier à part). Explorer les traverses excitait ma curiosité. Et très vite j’ai fait le lien entre Lou Reed et La Monte Young : j’ai acheté « Metal Machine Music » à sa sortie et ne m’en suis jamais remis (rires). Ce sont mes disques de free jazz, un certain rock expérimental, plus ces journalistes que je viens d’évoquer qui m’ont motivé à écrire. Sauf que l’envie ne s’est malheureusement concrétisée que sur le tard, dans les années 1990, à un moment où les fanzines pullulaient. […]
Une interview à retrouver en intégralité sur Nouvelle Vague
Au commencement était le son, ceux qui ne l’ont pas encore compris pourront toujours se pencher sur ce florilège de disques essentiels qui a le mérite de ne pas ressasser le top 100 habituel mais de nous faire cheminer dans des paysages d’air, de vibrations et d’intonations puissantes et décalées.
Traverses et horizons est un recueil d’archives qui compile l’évolution musicale du siècle dernier, une anthologie totale de 400 albums pour 100 ans de musique. S’écartant de tous les classement habituels, Philippe Robert œuvre en musicologue pointilleux qui aurait pour panneaux directionnels le folk, le jazz, le blues, le rock et les musiques expérimentales.
De 1902 à 2020, on a la chance d’y recroiser des albums puissants jalousement gardés en mémoire ou dans nos étagères de vinyles tel que le militant et essentiel We Insist ! Freedom Now Suite, de Max Roach, le fondamental Moanin’ in the Moonlight de Howlin’ Wolf, le mur et à point Sister Lovers de Big Star, le bruitiste The Ascension du saint père Glenn Branca ou encore l’initiatique From the Hip du bien nommé Section 25 (dont j’ai encore la K7 dans mon walkman d’alors) pour ne citer que ceux-là.
Avec la ferveur de l’adolescent qui écoute des trucs jamais entendus, des sons qui changeront sa vie pour toujours, des paroles qui entreront en résonance et lui ouvriront tous les chemins des possibles, fussent-ils de travers, Traverses et Horizons est comme une recherche du son perdu dans un monde en perpétuelle mutation. Philippe Robert œuvre avec l’érudition du routard qui a tout entendu et avec l’œil oblique du chercheur de nouveauté, son livre se parcourt d’une main alerte, une autre sur sa plateforme d’écoute favorite en ayant pris soin de se dégager du temps, denrée qui se raréfie comme les métaux précieux, et d’avoir ajusté son meilleur casque. Bon voyage akashique !
Une chronique à retrouver sur Section 26
En 2006, Philippe Robert sortait Rock, Pop un itinéraire bis en 140 albums essentiels. Une sorte de bible parallèle des « musiques de l’ombre » qui se voit en 2021 rééditée et multipliée avec un spectre très large allant des années 1950 à 2020, décliné en 400 albums de tous genres, qu’on pourrait qualifier de musiques indépendantes et de traverses pour auditeur érudit.
Musiques indépendantes, comme aveu ironique de ce que seraient les autres : dépendantes, soumises aux diktats du marché, de la rentabilité rapide et obsolète, à la consommation éphémère et à la qualité parfois malmenée, souvent douteuse et toujours en phase avec les attentes du consommateur peu scrupuleux. Mais justement, le voyage parle ailleurs. […]
Le guide, faisant la part belle aux artistes « qui ne font jamais les couvertures des magazines mainstream » développait une chronique pour chacun des albums « essentiels » d’un artiste choisi, agrémenté d’une discographie fouillée du nominé ainsi que d’une indispensable et malicieuse notule intitulée « Également conseillés » qui ouvrait de façon subjective des liens avec d’autres univers ou influences et d’autres références voisines du catalogue ainsi sélectionné. Le moins qu’on puisse faire depuis les internénets. […]
Comme les actuels dirigeants n’ont absolument rien compris à la culture vivante et qu’ils asphyxient les créateurs en leur imposant des obligations auxquelles, eux-mêmes ne se soumettent pas – et en attendant de pouvoir assister à des concerts debout – on vous conseille de lire ce gargantuesque opus qui va vite vous faire oublier les affligeantes programmations de la fibre, qu’il s’agisse de radio ou de télé.… Allumez votre ordi, partez à la découverte d’un autre monde qui dit exactement ce qu’il a à dire. Mais en musique, sans filtre et avec beaucoup de surprises à la clé. Rester vivant, c’est rester curieux. Let’s go !
Retrouvez l’article en intégralité
[…] Il en va de même pour l’ouvrage de Philippe Robert, Musiques : sur quel site Internet trouver une liste de quatre cents disques ayant tous pour vertu de rendre poreuses les limites entre les genres musicaux tout en restant, pour la majorité d’entre eux, audibles, c’est-à-dire composés de mélodies et d’harmonies et non de simples agressions bruitistes ?
Cette liste, imparfaite, incomplète, sujette à caution (par une forme étrange de snobisme, Robert parvient à éviter la mention de tout disque du Velvet Underground, sauf à considérer l’infernal Metal Machine Music de Lou Reed comme une suite extrême donnée à White Light/White Heat), est proposée dans Musiques, Traverses & horizons en 400 disques – que l’on peut d’abord qualifier de beau livre, puisque toutes les pochettes sont reproduites en couleurs dans une mise en page sobre et claire. […]
Qu’à cela ne tienne, car le voyage proposé par cet ancien journaliste, chronologique (c’est le plus évident lorsque l’on parle de disques qui ont parfois explosé les limites des genres musicaux), est une véritable incitation à l’ouverture des oreilles, puisque l’année 1977, pour ne prendre qu’un seul exemple, permet d’organiser la confrontation entre Richard Hell et Junior Murvin, entre le punk rock et le reggae roots – c’est un peu comme l’ordre alphabétique dans une discothèque, qui fait se rencontrer des artistes a priori antagonistes. Ceci n’est qu’un exemple, mais incite à souligner une grande qualité des choix de Robert : nombre d’entre eux, on les sait transgressifs, et ils sont pourtant accessibles à toutes les oreilles, d’où la surprise ressentie en croisant par exemple Odyssey & Oracle des Zombies (j’ai toujours cru que c’était juste un excellent album pop, et je l’adore toujours tel quel…).
Autre qualité de Musiques : une écriture moins journalistique et plus nerveuse, plus revendiquée subjective que celle de Rock’n’roll. Robert publie un livre, certes, mais on a surtout l’impression qu’il convie le lecteur à visiter sa discothèque, avec le désir irrépressible de partager telle ou telle merveille – d’ailleurs, Robert a aussi publié des disques, ce qui en dit long sur le désir en question. Ce désir, on le connaît, et Robert en fait part avec style, trouvant les mots pour traduire l’émotion ressentie à l’écoute d’un disque. En toute subjectivité, et puisque l’album Laughing Stock de Talk Talk (1991) est un de ces disques de traverse qu’on a aussi cherché à partager in illo tempore, citons les mots par lesquels Robert invite à l’écouter : « D’entrée, après dix-huit secondes de silence, Talk Talk propose de réapprendre à écouter, au fil d’un album dans lequel l’espace occupe une place centrale. Symboliquement, Laughing Stock naît du silence qu’il apprivoise à force de nuances : six pièces s’installent dans la durée, s’étirent au ralenti à partir de presque rien, histoire de mettre en forme l’indicible, sans aucune note inutile ». Robert décrit, certes, mais il essaye surtout d’éveiller chez le lecteur le désir d’écouter – et y parvient souvent. C’est cela, écrire bellement sur la musique.
Une chronique à retrouver sur La Cause Littéraire
Il y a quinze ans, Philippe Robert publiait chez le même éditeur un Itinéraire bis en cent quarante albums essentiels de la pop et du rock ; suivi l’année d’après de Musiques expérimentales : une anthologie transversale d’enregistrements emblématiques. Ce nouveau et copieux volume fait converger les deux démarches et recense quatre cents albums au culte plus ou moins vivace, « une longue dérive » plutôt qu’une discothèque idéale de plus. De Jean Dubuffet à Sunn O))), on croise des classiques et des obscurs, avec principalement deux lignes de force, l’une bruitiste (avant-gardiste ou industrielle), l’autre folk (tirant parfois sur le jazz). Loin des grosses machines, on chemine ici dans la marge au sens large.
Une chronique à retrouver dans la sélection de fin d’année de Télérama
Journaliste spécialisé curieux de tout, Philippe Robert propose une discothèque idéale d’un autre genre, s’écartant volontairement de tous les classements habituels. 400 disques couvrant un siècle entier de création sont ainsi soigneusement expliqués, remontant aux origines du folk, du jazz, du blues, du rock ou des musiques expérimentales.
Certains artistes totalement oubliés ressurgissent comme l’avant-gardiste Harry Partch, la chanteuse free-jazz Patty Waters ou le précurseur électronique Philippe Besombes. D’autres sont plus connus comme Sun Ra, Moondog, Buffy Sainte-Marie, Yoko Ono ou Nick Drake. Mais à l’arrivée, cette somme de sons venus d’ailleurs est totalement inattendue. Une mine d’or pour les amateurs d’horizons inédits.
Une chronique à retrouver dans l’Alsace
Revisitez l’Histoire de la Musique Moderne et du Rock
En 2006, l’éditeur Le Mot Et Le Reste publie Un itinéraire bis en 140 albums essentiels. Quinze ans plus tard et un bon nombre de livres lié au sujet, Philippe Robert rassemble, dans un excellent ouvrage, ces années de recherches musicales avec un beau pavé de 450 pages recommandables pour un livre cadeau à tous les amateurs de musiques diverses et originales, orientées forcément du côté rock, mais pas que…
Ça pèse lourd et ça invite à (re)découvrir un certain nombre de groupes ou d’artistes. L’auteur pousse le bouchon très loin en puisant jusqu’au origines de la musique du XXème siècle. C’est dire qu’il y a de quoi revisiter l’indispensable à écouter, même si tout cela reste subjectif, forcément.
Le livre décolle de 1902 jusqu’à 2020, autant dire qu’il fait le tour du sujet à sa façon. On y croise Van Morrison, Gram Parsons, Joni Mitchell jusqu’à My Cat Is An Alien, tout près de nous.
L’ouvrage se rapproche obligatoirement du livre de Patrick Foulhoux, Hache Tendre Et Gueule De Bois, chroniqué récemment sur ce site, qui partent tous les deux à la recherche de groupes oubliés mais qui ont constitué l’essentiel de ce que nous aimons écouter aujourd’hui.
Faites-vous offrir les deux ouvrages, vous aurez une version originale et authentique de la musique contemporaine depuis un bon siècle et celui du rock depuis plus de soixante ans.
Une chronique à retrouver sur Cultures co
400 disques, 434 pages, autant de raisons d’aller voir ailleurs si on n’y serait pas. 400 disques et autant d’itinéraires, possiblement marginaux, toujours culte, à parcourir de travers, à grandes enjambées ou même en moonwalk. En parfait habitué du cosmos, des frictions et des battements secrets du monde, Philippe Robert livre une somme. Pas une démonstration de savoir, pas un compendium pour digère aventureux, mais un livre de conseils. Musiques, traverses & horizons. Le genre de truc que tout ami devrait prodiguer à ses petits potes, curieux d’en savoir plus sur ce que faire de la musique veut dire, ce que graver du son dans la cire implique. Free jazz, Free Folk, folk maudit, expé la plus crue et plages ascensionnelles. Robert place l’alpha à 1902, Philippe l’omega à 2020, histoire de poser quelques bornes subjectives. Carla Bley, Jon Hassell, John Zorn, Harry Pussy, Eliane Radigue, s’il fallait extrait aléatoirement des noms de cette liste savoureuse comme une petite madeleine sortie du four. S’il a le poids d’un bible, ce bouquin en a la joie et les récits aussi. La langue prise diablement dans les 400 disques compilés haut la main.
Une chronique à retrouver dans la newsletter PointBreak.fr
L’objet se présente sous la forme d’une brique épaisse (un gros trois centimètres)… Le contenu échappe aux poncifs courants de fins d’années : « les 100 meilleurs albums de chansons picardes de tous les temps », « la discothèque idéale du gaffophone » ou encore « les dix plus belles déculottées du PSG… ». Quand bien même quelqu’un aurait le souhait d’en écrire les lignes, rien de tout cela ici…
Premier constat de l’auteur : un disque qui ne connaît aucun succès à sa sortie n’est pas nécessairement un mauvais disque. On ajoutera que l’inverse est encore plus vrai…
Des disques qui gagnent à être (mieux) connus, il en existe sans doute quelques milliers, voire plus. Sans doute beaucoup plus que les quatre-cents références retenues ici. On a tous en tête l’exemple du premier album du Velvet Underground (qui ne figure pas dans ce livre), devenu un album culte longtemps après : ceux qui l’ont acheté à sa sortie sont rares, mais ils ont tous créé un groupe de rock…
Philippe Robert évite de nous écraser sous le poids d’une culture de caste qui, avouons-le, nous aurait rapidement découragés. Au contraire, on aime lire ses commentaires éclairés, on s’étonne de ne pas avoir creusé les sillons d’un disque plus tôt, on voyage dans le temps et les styles (représentés en grand nombre, du classique contemporain en passant par le rock, le jazz ou la musique folk).
Et pour éviter toute forme de pure élitisme, il clôture chaque chronique en conseillant d’autres écoutes associées (une sorte de séance de rattrapage pour situer l’artiste) ce qui ouvre en grand le spectre de la découverte. A lire en prenant des notes et en se réservant des plages d’écoutes sur Spotify…
Une chronique à retrouver sur JazzMania
Le journaliste Philippe Robert n’en est pas à son coup d’essai: après Rock, pop, un itinéraire bis en 140 albums essentiels, il propose une anthologie totale, parcourant 100 ans de musique en 400 albums. Un ouvrage précieux qui montre comment l’histoire musicale du XXe s’est construite. Ça se lit comme un recueil de nouvelles: d’une traite ou en picorant çà et là, selon son humeur, les histoires et les albums qui ont jalonné notre propre histoire.
Une chronique à retrouver sur le site lavenir.net
La maison d’édition marseillaise Le Mot et le Reste, créée en 1996 et tournée majoritairement vers l’édition musicale de grande qualité, a publié le premier ouvrage de Philippe ROBERT en 2006 intitulé Rock, Pop un itinéraire bis en 140 albums essentiels. Cet ouvrage, sorte de bible parallèle des « musiques de l’ombre », se voit en 2021 rééditée et augmentée considérablement avec, pour cet auteur protéiforme et exigeant, un spectre très large allant des années 1950 à 2020 décliné en 400 albums de tous genres, qu’on pourrait qualifier de musiques indépendantes et de traverses pour auditeur érudit. […]
On aurait pu, on aurait dû… ; mais la critique étant facile, on dira simplement et avec honnêteté bravo le chroniqueur, chapeau l’homme aux multiples casquettes, bravo de ce savoir encyclopédique jamais ennuyeux, de ce goût protéiforme rare, rigoureux, érudit et convaincu (convainquant), de ce besoin de se relire et de revisiter quinze ans après cette anthologie en forme d’itinéraire bis, (ou de sentier secret), en marge de l’histoire « officielle » et pompeuse du rock. Un signe enfin : peu de chroniques de 2006 sont passées à la trappe, ce qui fait que cette nouvelle édition nous permet de découvrir ou de satisfaire notre besoin de curiosité et de complétude auprès des 260 nouvelles entrées.
C’est donc un ouvrage indispensable, pour notre plus grand bonheur et notre entière confiance dans les talents de fouille et d’archéologie de Philippe ROBERT qui restent intacts pour dénicher, guider et faire le miel des artistes décalés qui passeraient dans les radars et les filets de sa vigilance éclairée afin de nous laisser entrevoir dans cette toile savamment tissée de « nouveaux horizons » à venir.
Une chronique à lire en intégralité sur Rythmes croisés
Je tiens à tirer un coup de chapeau à Philippe Robert pour la pertinence, le choix des 400 albums qu’il a chroniqué dans ce livre. Il y a évidemment des classiques incontournables, mais il y a surtout pleins d’albums d’artistes/groupes qui sont peu, ou pas connus et d’autres à réévaluer. Ces choix musicaux concernent les styles folk, rock, blues, soul, funk, jazz, free, expérimental, indé, after punk. […]
Les magazines (Rock & Folk, Les Inrockuptibles, Magic, Rolling Stone) publient de temps à autres leurs Hors-Série de disques incontournables, disques de l’année. Le Mot et le Reste a également publié de nombreux livres sur les disques de chevets, dont certains sont écrit par Philippe Robert. Ainsi, un livre de plus sur le sujet, c’est juste un peu casse gueule, ce qu’a évité Philippe Robert. Déjà, il a une belle plume. Il arrive à décrire un album en nous donnant envie de l’écouter. Il joue le rôle de passeur à la perfection, tout comme Nicolas Ungemuth avec sa rubrique Rééditions dans le mensuel Rock & Folk. Le style d’écriture de Philippe Robert est à la foi fluide et érudit et surtout pas redondant. Moi qui écris dans les fanzines depuis 1991, je n’ai pas réussi à avoir son élégance de style. C’est pour ça qu’à ce jour je n’ai publié aucun livre. Mais je m’égare …
La sélection permet de découvrir des albums qui ont été publié à leur époque, soit en petit tirage, soit pas sortie au bon moment et ainsi passé sous les radars des critiques. […] Des cas d’école de ce type, il y en a une ribambelle à découvrir sous la plume affutée de Philippe Robert. Bonnes découvertes et bonne lecture !
Une chronique à retrouver en intégralité sur le blog de Paskal Larsen
Grand passeur aux goûts obliques et joueurs, Philippe Robert revient en librairie avec une divine surprise de près de 500 pages. Avec Musiques – Traverses & Horizons qui parait chez Le Mot Et Le Reste, cet érudit venu de la caverne des introuvables nous conte une fabuleuse histoire du XXe siècle en 400 disques où Moondog croise Oneohtrix Point Never, John Cale ou Colette Magny.
MAXIMILIEN ŒDIPE PURPLE : Dans l’introduction tu émets l’idée d’un chemin de traverse vu comme une « insoumission aux normes standardisées par l’industrie ». Critique musical ayant fait sécession dans le sud de la France, as-tu ressenti un moment de rupture dans ton parcours ?!
PHILIPPE ROBERT Si rupture il y a, elle s’est incarnée dès les premiers disques achetés, Yoko Ono et King Crimson avant l’adolescence, puis le free jazz et les musiques expérimentales au lycée. Du coup, je ne me retrouvais qu’assez peu dans la presse spécialisée, que pourtant je dévorais. Dans les années 1971–1978, Paul Alessandrini dans Rock & Folk, Philippe Carles dans Jazz Magazine, Daniel Caux dans L’Art vivant, Pascal Bussy dans Atem, sont des influences pour moi. Le journalisme gonzo ne m’intéressait pas vraiment, et je classe Yves Adrien et Philippe Garnier à part. Explorer les traverses excitait ma curiosité. Très rapidement, j’ai fait le lien entre Lou Reed et La Monte Young : j’ai d’ailleurs acheté Metal Machine Music à sa sortie et ne m’en suis jamais remis. (rires) Quant à résider dans le Sud, c’était l’indépendance de pensée assurée ! […]
L’interview est à lire en intégralité dans Double Magazine