Parution : 16/06/2016
ISBN : 9782360542109
192 pages (14,8 x 21 cm)

17.00 €

Malicorne

Malicorne a su mettre en lumière et moderniser le répertoire traditionnel francophone.
Les chansons issues du patrimoine francophone ont traversé les siècles jusqu’à la première guerre mondiale, avant de presque disparaître, entraînées par le déclin progressif de la société paysanne qui les portait. À l’aube des années soixante-dix le mouvement folk va, en quelques années, susciter un véritable engouement pour ce répertoire. Le groupe Malicorne est à la fois le point focal de ce renouveau artistique et l’une de ses expressions musicales les plus audacieuses. Il défend une tradition « défolklorisée », magnifiée par une explosion de timbres et de couleurs, anciennes et contemporaines et la sauve par des arrangements très fins et novateurs. Mais si Malicorne prend des libertés avec la forme, il le fait en respectant le fond, l’ambiance de ces chansons populaires, il met en lumière leur poésie bâtie sur des survivances païennes, des fables fantastiques, des thèmes légendaires. On ne peut présenter Malicorne sans évoquer les carrières individuelles de Gabriel Yacoub, Hugues de Courson et Laurent Vercambre, figures tutélaires du groupe, qui, chacune à sa manière, élargit une œuvre collective inachevée en 2016.

Lire un extrait

Revue de presse

- "Malicorne", le livre Trad Mag septembre - octobre 2016
- Entretien : Arnaud Choutet ravive Malicorne Catherine Lozac'h Le Télégramme 17 août 2016
- Arnaud Choutet raconte la musique de Malicorne Bruno Jezequel Ouest-France 14 juillet 2016

- "Malicorne", le livre
Pour la première fois, un livre est consacré au plus mythique des groupes folk français. L’ouvrage, Malicorne (éditions Le Mot et le Reste), est écrit par Arnaud Choutet (auteur de Country Rock et Bretagne, folk, néo-trad et métissages aux éditions Le Mot et le Reste). Illustré de nombreuses photos, il retrace la carrière de Malicorne depuis les débuts en 1973 jusqu’à aujourd’hui. Remettant l’évolution de la formation dans une perspective historique, on comprend mieux pourquoi le succès et plus tard le déclin (et maintenant le retour) ont été en phase avec la vague folk alors à son apogée et les idéaux d’une jeunesse anticonformiste en quête de racines. L’auteur insiste aussi bien justement sur les choix esthétiques de Gabriel Yacoub, Marie Sauvet, Hugues de Courson et Laurent Vercambre : des arrangements vocaux et musicaux novateurs mettant en valeur des textes à la beauté sombre issus d’un patrimoine francophone plus ou moins alors oublié. En deuxième partie, Arnaud Choutet aborde les carrières individuelles des quatre membres fondateurs. Et il relate les étapes de la reformation depuis le concert aux “Francofolies” de La Rochelle en 2010.
Trad Mag septembre - octobre 2016

- Entretien : Arnaud Choutet ravive Malicorne

En cette période de vacances, le Vannetais Arnaud Choutet vient de sortir un ouvrage qui s’accorde à l’air du temps : Malicorne conjugue musique et littérature pour retracer l’histoire de
ce groupe folk essentiel. « Par ses arrangements, ses polyphonies, les chansons de poésie populaire qu’il a fait renaître, le groupe Malicorne a laissé une œuvre exemplaire ”· estime Arnaud Choutet.

  • Après une anthologie du country-rock et une autre de la musique de Bretagne, pourquoi un ouvrage consacré à Malicorne?*
  • Arnaud Choutet :* Déjà quand j’étais adolescent, on trouvait le groupe Malicorne dans les livres de références musicales. C’est ce qui m’a amené à l’écouter. Aujourd’hui dans une médiathèque, quand on est face à des milliers de titres numériques, un livre qui éclaire ses choix peut être très utile ! Et il n’y avait aucun livre sur Malicorne qui est pourtant le gratin du folk français.

En quoi ce groupe est-il important?
Il est la bande-son de la génération de l’après 1968, des mouvements de retour à la nature, de l’écologie naissante. Dans la décennie 1970, Malicorne a vendu des millions de disques. Gabriel Yacoub, après avoir été musicien d’Alan Stivell, cherche des textes dans la musique traditionnelle de toutes les régions françaises pour chanter un folk français. Côté musical, le groupe passe jusqu’à trois mois en studio, expérimente pour des arrangements très travaillés qui existaient peu dans le folk. Malicorne aura d’ailleurs aussi un très grand .succès au Québec. Mais dans les années 1980, Gabriel et Marie, figure féminine et élément important de l’identité du groupe, se séparent. Leur folk contestataire a aussi moins de raisons d’être après les changements politiques. Puis le disco et le punk les ringardisent.

Malicorne reste intéressant malgré ce côté « feu de paille»?
Oui, car l’histoire se poursuit par trois carrières intéressantes qui ont duré. Gabriel Yacoub s’est mis à écrire et a une carrière de chanteur raffiné. Hughes de Courson, également producteur, a lui continué dans la voie du métissage musical avec d’énormes succès comme Lambarena : Bach to Africa H, Mozart l’Égyptien ou O’Stravaganza, Vivaldi l’Irlandais. Laurent Vercambre a, lui, choisi la voix du burlesque pour populariser la musique savante avec le Quatuor, qui a fait sa tournée d’adieux en 2015.

Comment avez-vous choisi de raconter cette aventure Malicorne?
D’abord, j’ai profité du fait que tous les acteurs soient toujours vivants pour les rencontrer ! Eux-mêmes en sont à dresser un bilan de leurs carrières, ils se sont donc volontiers prêtés à l’exercice. Mais ce n’est pas un livre d’entretiens. Plutôt une analyse chronologique et illustrée de leur parcours, en me concentrant sur la musique et sur son contexte. Une magie a opéré pendant une décennie, et pourtant, qui est aujourd’hui capable de fredonner « Marions les roses », « Le prince d’Orange » ou « Noël est arrivé » ? De ce côté-là, chapeau à Tri Yann qui a mieux réussi à transmettre des textes de là tradition populaire. Enfin, je me suis volontairement limité en terme de pages pour que le livre ne coûte pas plus cher qu’un, album… car l’idée est ensuite d’écouter.

Catherine Lozac'h
Le Télégramme 17 août 2016

- Arnaud Choutet raconte la musique de Malicorne

L’auteur vannetais revient sur l’histoire du groupe mythique de la musique folk française des années 1970. Son livre vient de paraître à la maison d’édition Le Mot et le Reste.

Si une image résume les origines musicales de Gabriel Yacoub, futur créateur du groupe Malicorne, c’est celle, en 1965, d’un ado guitare à la main, harmonica aux lèvres, assis sur une voie ferrée contre un wagon de marchandise à l’arrêt. Jeune Parisien, Gabriel Yacoub a 15 ans.

Cette photo parle de folk, de Jack Kerouac, des beatniks, ce mouvement de jeunes Américains en rupture avec la société conservatrice du temps. Et de sa transcription française dans la contestation des années 1960–1970.

« Dylan jouait avec une guitare, chacun pouvait imaginer faire de même », glisse Arnaud Choutet. Le Vannetais vient de publier Malicorne à la maison d’édition Le Mot et le Reste ; il est déjà auteur, chez le même éditeur, de Country rock et Bretagne, folk, néo-trad et métissages.

Gabriel Yacoub persévère. Le jeune homme devient musicien. En 1972, le guitariste joue sur la scène de l’Olympia, avec Alan Stivell. Un concert mémorable qui lance la musique bretonne contemporaine.

Pas de territoires à défendre

Gabriel Yacoub et ses proches ne sont pas bretons et éloignés de l’engagement de Stivell. Mais dans le sillage de l’artiste breton, ils vont explorer la musique d’autres provinces. Leur ambition est de lancer un folk made in France issu, comme l’original américain, de musiques populaires.

« Ils vont puiser dans le répertoire traditionnel, des airs vampirisés par l’école qui en a fait des comptines, explique Arnaud Choutet. Ils voulaient lier cette tradition à la danse, à la fête populaire, l’extraire d’interprétations figées comme celles d’Yves Montand, de Guy Béart. »

Malicorne est créé en 1973 avec Hughes de Courson, Gabriel Yacoub, Marie Yacoub, Laurent Vercambre.

Le groupe réalise des arrangements de bourrées d’Auvergne, mazurkas et autres branles du Poitou. « Parisiens, ils n’avaient pas de terroirs à défendre comme les Bretons, les Occitans, les Corses. Les musiciens s’inspirent d’influences bulgares, sardes… Leur répertoire est souvent revendicatif : chansons de conscrits partis à la guerre, de misère… »

À partir de la fin des années 1970, « le folk va s’éteindre avec l’arrivée du punk, du disco ». Le groupe se disperse. Chacun s’engage sur un parcours singulier.

En 2010, ils acceptent de se retrouver sur scène et passent au festival des Francofolies de La Rochelle. Le groupe se ressoude. Il a repris la route en 2013, avec un nouveau disque au compteur, Les cendres de Jeanne.

Autre œuvre commune, Arnaud Choutet a réuni dans son livre les témoignages de tous les acteurs de l’aventure Malicorne.

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Bruno Jezequel
Ouest-France 14 juillet 2016
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