Parution : 14/02/2013
ISBN : 9782360540785
336 pages (148 x 210)

23.00 €

In a Lonely Place

Écrits rock

"Je revois ses débuts au festival des Inrocks en 1992. Un petit oiseau hirsute, garçon manqué en godillots, traversé par une fureur sèche – punk rurale, butée et fermée, retrouvant la rage d’un blues primitif. Ce style, une myriade de rockeuses actuelles, en France comme ailleurs, l’a imité, et ça continue. Depuis, Polly Jean Harvey a effectué plusieurs révolutions. Elle s’est incarnée en une diva malsaine, une prophétesse exaltée ou encore une aliénée éructante, battant la campagne. Cette fois, le voyage est nouveau : on dirait qu’elle a cherché à se dépouiller de toutes ses peaux anciennes. Sans doute est-ce pour cela qu’elle s’est lancée au piano à la sauvage : pour ne plus s’abriter derrière ce qu’elle savait faire."

Enfant, Michka notait précieusement, à l’encre noire et en lettres capitales, sur des fiches, les noms des musiciens des différentes formations de rock qu’il affectionnait. Il était déjà un encyclopédiste du rock en herbe. Le portrait de Jimi Hendrix trônait en bonne et due place au dessus de son lit. Il y eut ensuite ses études, ses premières chroniques et ses livres, des romans et des essais sur la musique.
Aujourd’hui, Michka Assayas est considéré comme l’encyclopédiste en chef du rock et de la pop musique en France. Mais s’il est vrai qu’il possède une connaissance très précise des musiques pop rock, il ne faudrait pas que l’étiquette encyclopédiste cache cet autre aspect de l’homme : Michka Assayas est l’une des plumes les plus affûtées de la presse musicale en France.
Cet ouvrage est une anthologie des meilleures chroniques de Michka Assayas parues depuis le début des années 1980 jusqu’aux années 2000, dans Rock & Folk, Les Inrockuptibles, VSD et Libération. Les chroniques suivent un ordre chronologique et sont regroupées par groupe et par thème, chaque section étant précédée d’une introduction qui la contextualise.
Choisies et rassemblées ici pour la première fois, elles permettent de tracer un pan du rock en France et vu de France. L’ouvrage s’ouvre sur un long article, tel qu’on n’en publie plus aujourd’hui, sur les Beach Boys et l’énigmatique Brian Wilson. Viennent ensuite Joy Division et New Order, U2, tous les irréguliers de la New-Wave… Après l’anthologie des textes de Philippe Paringaux, ce dandy du rock, parue en mars 2012, cet ouvrage de Michka Assayas permet de souligner la richesse de la critique rock à la française.

Revue de presse

- In a Lonely Place - Écrits rock PO alecoute.net 18 aout 2013
- La Matinale Christophe Bourseiller France Musique 4 juillet 2013
- Pleins feux Emmanuel Dosda poly.fr 27 mai 2013
- Rock Collection Jacques Braunstein GQ Magazine.fr 29 avril 2013
- Livres - Musiques François Gorin Télérama 24 avril 2013
- Entre deux chaises : Michka Assayas, invité du mois Xavier Ridon Radio Primitive 18 avril 2013
- Combat rock Sylvain Coatleven Let's Motiv Nord 1er avril 2013
- Sélection Livres Xavier Bonnet Rolling Stones Avril 2013
- Séance tenante Julien Gester Next Libération 27 mars 2013
- In a Lonely Place Hervé Crespi Start Up Avril 2013
- In a Lonely PlaceCulture en vrac Raphaël Brun L'Observateur de Monaco Mars 2013
- In a Lonely PlaceRock collection Stéphane Davet M le magazine du Monde 15 mars 2013
- In a Lonely Place Ali Tération VICE MAG 18 mars 2013
- Movimento : La note et la plume Jeanne-Martine Vachet France Culture 16 mars 2013
- Jean-René Huguenin, le petit prince des lettres Sébastien Le Fol Figaro Le Blog 13 mars 2013
- In a Lonely Place Simon Pérugier L'oreille qui gratte 10 mars 2013
- Ouvert la nuit Alexandre Héraud France Inter 11 mars 2013
- Le RenDez-Vous Laurent Goumarre France Culture 22 février 2013
- Plan B... pour Bonnaud - Les plaisirs méconnus du rock Frédéric Bonnaud Le Mouv' 25 février 2013
- Frère de son Jean-Daniel Beauvallet Les Inrockuptibles 20 février 2013
- Label Pop Vincent Théval France Musique 18 février 2013

- In a Lonely Place - Écrits rock

Cela pourrait être le sujet philo du jour : faire la critique d’un livre écrit par un critique à partir de certaines de ses critiques. Et l’on pourrait aboutir à des conclusions hautement spirituelles comme «_ la boucle est bouclée_ » ou « c’est le serpent qui se mord la queue » ou encore « le nœud gordien qui se dégage ici amène immanquablement à s’interroger sur le sens même de la critique raisonnée et la part de subjectivité qu’elle implique ». Redevenons un peu sérieux après cette petite déconnade, mais ce sera pour mieux s’envoler après, promis. Car il y a dans In A Lonely Place – Ecrits rock une sacrée matière à évasion, et ce n’est pas Michka Assayas, son auteur, qui devrait démentir.

S’il est aujourd’hui reconnu du grand public pour avoir livré cette somme incroyable qu’est Le Dictionnaire du Rock, M. Assayas a bien entendu fait ses classes en tant que critique, mais pas tout à fait à n’importe quel moment, et c’est un élément important pour comprendre son livre. Michka Assayas signe ses premiers articles à partir de 1979, c’est-à-dire à cette époque charnière où les figures tutélaires et les codes alors en vigueur dans le monde du rock volent en éclat.

Il prend en pleine figure une mini-révolution qui s’appelle Joy Division, mais sera également amené à devenir l’un des grands défenseurs – et, par la suite, l’un des proches – de U2, considéré à l’époque comme « la version heavy metal de Echo & The Bunnymen ». Faisant fi des clichés et du qu’en dira-t-on, Michka Assayas n’aura de cesse, dans les articles ici assemblés, de livrer ses coups de cœur avec une désarmante honnêteté, sans le masque d’ironie que la plupart de ses confrères ont toujours adopté – et gardent encore. Michka Assayas est un grand enfant dont les yeux sont remplis d’étoiles dès qu’il découvre des musiciens sincères, dont la musique ne s’embarrasse jamais de détails superflus mais au contraire se présente dans sa plus simple vérité.

On retrouve donc au rang de ses grandes amours Joy Division et son extension New Order, U2, T Rex, les Beach Boys et plus particulièrement l’immense Brian Wilson, Roxy Music, Elvis Costello, XTC, les Specials, Roy Orbison, Willy DeVille, The Smiths, Young Marble Giants et bien d’autres. Et comme on n’est pas chez les Bisounours et qu’il n’exècre rien tant que les comportements moutonniers de ses confrères français, il lance aussi quelques petites piques amusantes : contre la new-wave en général et les Cure en particulier, Bowie, le Madness des gros tubes FM, les esprits coincés, l’esprit _Actuel_…

Et puis à peine quelques années après avoir commencé, M. Assayas rend son tablier de critique rock. Des raisons personnelles vite éludées. Avait-il peur de se faire broyer, de tomber dans le cynisme ? De ne plus regarder la musique avec l’innocence qu’il avait su conserver jusque-là ? Avec le lancement des Inrocks au tout début des années 90, il bénéficie alors d’un édito qui lui permet de continuer d’écrire sur la musique mais d’aborder également d’autres thèmes – la littérature, la société, les médias, l’aveuglement de ses contemporains… C’est probablement la partie la plus inégale du livre, car même s’il est passionnant de se replonger dans le contexte de ces années-là (chute du Mur de Berlin et du Rideau de fer, derniers feux du mitterrandisme pharaonique, « quête de sens » et autres formules à l’emporte-pièce), on ne sent plus chez Michka Assayas le même plaisir dans la manipulation des mots, juste l’envie – parfois plus que compréhensible – d’en découdre avec la fatuité de notre société. La posture n’était pas mauvaise, mais le discours un peu moins fluide. La meilleure preuve en est son retour aux critiques de musique quelques années plus tard, par l’entremise du magazine VSD. Et notre Michka de reprendre son envol, et nous notre plaisir, en parlant des Fleet Foxes, de Ray Lamontagne, de Johnny Cash, de Rory Gallagher et d’autres.

Le livre se conclut sur un grand papier sur le tout premier groupe qui lui a dessillé les yeux, les Beatles… évidemment, serait-on presque tenté d’ajouter – article paru à l’occasion de la sortie en grande pompe de la compil 1. Des souvenirs apparaissent en rafale, la découverte du groupe et des disques – en commençant par Rubber Soul, son coup de foudre quasiment immédiat, sa vie avec les Fab Four qui déterminera alors son destin. Oui, à ce moment où Michka Assayas redevient un enfant, tout s’éclaire et l’on revient quelques années plus tard, en 1979, à ses premiers écrits déjà bien maîtrisés et à cette époque politiquement dure mais musicalement fascinante. Michka Assayas est certes l’un des grands critiques à avoir émergé cette année-là, mais il réussit à émouvoir parce qu’il est aussi le chaînon manquant entre nos parents baby-boomers et nous, enfants des années 80. Un peu comme un très grand frère qui nous aurait laissé son journal de bord, et c’est nous qui le lisons avec des yeux d’enfant.

Un dernier conseil : ne lisez pas ce livre trop loin d’une platine ou bourrez votre baladeur des albums évoqués, le voyage en « Assayassie » vaut le coup.

PO
alecoute.net 18 aout 2013

- La Matinale

Michka Assayas était l’invité de Christophe Bourseiller pour parler de son ouvrage In a Lonely Place et des rôles qu’il a joué dans le monde de la culture.

Podcast disponible ICI

Christophe Bourseiller
France Musique 4 juillet 2013

- Pleins feux

*Critiques emportées, chroniques au long cours ou interviews fleuves : Michka Assayas a exhumé ses écrits rock pour les rassembler dans une compil ardente : In a Lonely Place.

Le blouson en cuir usé, les lunettes de soleil vissées sur le nez, même au beau milieu de la nuit, et l’attitude destroy-autodestructrice… Très peu pour lui. Définitivement, Assayas n’est pas Pacadis : il confie, dès le prologue de ce recueil de textes – parus pour l’essentiel dans Rock & Folk, Les Inrocks, mais aussi dans Libé ou même VSD, des eighties aux années 2000 –, un échec cuisant lors de sa “première et dernière tentative rock’n’roll”. Peut-on écrire sur le rock avec une tête d’universitaire ne buvant que du petit-lait ? Et comment, surtout si on y va “au lance-flammes”.

Tout au long de ces 330 et quelques pages brûlantes écrites à la première personne, l’auteur du Dictionnaire du rock dégaine, célébrant les Beach Boys, “cinq boy-scouts chantant à tue-tête” qui le fascinent, Joy Division, livrant “un combat contre le monde qui croule”, New Order et son “electro-disco” synthétique, simple et transparente, le “glamourous” Bryan Ferry ou encore la bande à Bono (nobody’s perfect…).

Au fil des pages d’In a Lonely Place, Assayas fait part de son engagement pour l’excentricité contrôlée” des punkettes de Raincoats comme pour… – “attachez vos ceintures”, prévient-il dans sa chronique de 1983 – la pop pailletée d’Abba, groupe “indéfendable” qu’il réhabilite avec malice.

Emmanuel Dosda
poly.fr 27 mai 2013

- Rock Collection

GQ révise son histoire de la musique en compagnie du dandy punk Alain Pacadis, du rock-critic Simon Reynolds et de quelques ouvrages pop bien sentis.

La sélection à retrouver ICI

Jacques Braunstein
GQ Magazine.fr 29 avril 2013

- Livres - Musiques

Écrits new wave. Les Mémoires anecdotiques du bassiste de Joy Division et les meilleures chroniques d’un critique rock à la fibre d’écrivain.

Par une coïncidence plus que par la volonté de leur éditeur commun, In a Lonely Place, recueil d’écrits rock de Michka Assayas, voisine chez les libraires avec Unknown Pleasures, second volume de Mémoires signé Peter Hook. Celui-ci fut le bassiste de New Order et avant cela de Joy Division, dont il continue aujourd’hui d’entretenir la légende — ou de l’exploiter sans vergogne, selon les sources. À qui cherche un revers plus trivial au mythe parfois encombrant, Hook fournit son content d’anecdotes.

Le livre d’Assayas porte un titre emprunté lui aussi à Joy Division. Son entrée en rock critique a suivi la fin de ce groupe, après le suicide du chanteur, Ian Curtis. C’était en 1980, année new wave. À Belfast débutait U2, sous le regard d’un jeune journaliste alors loin d’imaginer qu’il serait plus tard le biographe de Bono. L’attachement à ces deux totems, ici lyrique, là romantique, résume assez bien la dualité du critique : enthousiasme et regret, ombre et clarté. Mais aussi l’écriture de Michka Assayas est marquée dès l’origine par un doute essentiel : parler du rock lui est vital, et pourtant cela ne va pas de soi. Au creux de ce balancement, qui certains jours se mue en sentiment d’imposture, peu naître un écrivain. Dans ses essais ou ses romans s’est développée une fibre proprement littéraire. Mais l’exhumation de chroniques passées ne nous jettera pas forcément sur les disques écoqués pour vérifier que l’avis du moment “tient encore la route”, on a ici la preuve qu’en rapportant le plus fidèlement possible ses obsessions musicales, le critique (rock ou non) peut lui-même faire vibrer son lecteur. En cela, il en remontre à plus d’un auteur de fiction.

François Gorin
Télérama 24 avril 2013

- Entre deux chaises : Michka Assayas, invité du mois

Pour Michka Assayas, la musique est presque un sacerdoce. Enfermé dans le cloître de l’Encyclopédie du rock, Michka a écrit. Pour les Inrockuptibles, Rock & Folk, VSD. Pour lui. Pour les autres. Au début des années 80, souvent seul, Michka a dû affronter l’incompréhension de ses goûts. Le punk, la new wave. En chœur avec les artistes qui le passionnent, Michka clame que « non, l’avenir ne sera pas meilleur que le passé« . Déjà, la crise de ces années allait leur donner raison. Et le critique rock allait lui aussi avoir raison. Joy Division, New Order, XTC, Dexys Midnight Runners, The Smiths, U2 allaient devenir des classiques – ou presque.

In A Lonely Place reprend les écrits rock de Michka Assayas. Chez le très bon éditeur Le Mot et le Reste, ses chroniques sont enfin mises en valeur. Elle prennent une saveur particulière. Elles ont un goût. Elles ont du goût. Pour ceux – comme moi – qui n’avaient rien lu de cette « époque », qui ne connait que vaguement sa musique, sa politique, In A Lonely Place est un témoignage précieux. Celui d’un gars mal dans sa peau, mauvais dragueur qui veut montrer qu’il a raison au moins sur une chose : la musique qu’il écoute vaut le coup d’être écouter.

C’est aussi un voyage que de lire In A Lonely Place. Dans le temps certes, mais aussi à la découverte des âmes perdues, des oubliés, des ringards, des ridicules. Syd Barrett, Brian Wilson, Roy Orbison, Rory Gallagher, Abba. Et puis, en dehors de la musique, il y a la littérature : Céline et Châteaubriant.

Michka Assayas va au-devant de ceux que la critique a laissé sur le bord de la route, ceux que la critique a enfermé seuls dans une pièce.

Nous avons rencontré Michka Assayas. Retrouvez ici l’entretien pour Entre deux chaises en quatre parties.

Première partie : Dans les années 80, « pleins de gens gémissaient, mais la musique a été la matrice de la musique des années 90. »

Deuxième partie : « Le rock n’est pas une musique d’équipe. »

Troisième partie : « En parlant de Céline, j’ai été victime du début du politiquement correct. »

Quatrième partie : « Mon rapport à la musique, aujourd’hui, est d’en fabriquer. »

LIEN VERS L’ARTICLE ET LES PODCASTS DES ENTRETIENS

Xavier Ridon
Radio Primitive 18 avril 2013

- Combat rock

Enfant, Michka Assayas consignait sur de petites fiches toutes les informations disponibles sur ses musiciens préférés. Ça vous pose un homme. Et explique sans doute la publication de son projet pharaonique, Le Dictionnaire du Rock (2001). Entre-temps, Michka Assayas fut critique-rock, à Rock & Folk et aux Inrockuptibles notamment. Un livre compilant certains de ses articles vient de paraître. L’occasion parfaite pour revenir sur le métier de critique et cerner trente ans de changements dans le rock, de Joy Division à aujourd’hui.

Pourquoi ce livre ?
C’est une commande de l’éditeur, Yves Jolivet, qui souhaitait conserver une trace de ces textes, et la mémoire de toutes ces années (début 1980 – 2000). C’est l’intérêt de la presse, ce ne sont pas des textes individualistes, ce ne sont pas des romans, mais de simples commandes. Je n’avais pas l’intention d’élever un monument à ma propre gloire.

Comment êtes vous entrés à Rock & Folk ? À quoi ressemblait ce journal à l’époque ?
À un fanzine ! J’écrivais quelques articles dans mon coin, et mon frère m’a encouragé. C’est ainsi que je suis d’abord entré au Monde de la musique, et c’est grâce à ce journal que j’ai fait un premier reportage à Londres en 1980. J’ai pris mon courage à deux mains, suis allé rue Chaptal, ai poussé la porte et, arrivé au bout d’un long couloir, vu des gars dans une toute petite pièce. « J’ai des textes, je voulais vous les donner, dites moi si ça vous intéresse ». Et Paringaux m’a regardé avec un sourire en coin en disant, « Oui, oui, laissez ça là.. », ce qui voulait dire « un de plus, un de moins ». Et à ma grande stupéfaction, ils étaient intéressés. Je me souviens avoir fait un bond par dessus la table basse, une voie s’ouvrait à moi. J’avais l’impression d’être sauvé, parce que d’une certaine façon, j’avais du talent pour faire des études, mais j’ai tout saboté, en n’allant pas en cours.

Ces articles ont-ils une résonance particulière aujourd’hui ?
Je ne suis sans doute pas le mieux placé pour le dire, mais je ne vais pas faire de coquetterie. À l’époque j’étais super sérieux, déterminé à défendre la musique que je “représentais” et qui me semblait révolutionnaire. Mais je rencontrais des gens qui avaient interviewé Jimi Hendrix… Pour eux, j’étais vraiment un petit merdeux à lunettes.

Votre écriture est très classique.
Oui, je me suis toujours efforcé d’écrire d’une manière classique. Je nourrissais une passion pour certains groupes, je sentais que quelque chose de révolutionnaire en musique était en train de se passer, et en même temps, je ne voulais pas que ce soit branchouille, ou rock’n’roll, je voulais pas faire semblant d’être autre que je ne l’étais. Je voulais être à l’image de cette musique, presque « blanc ». Et mettre en avant ce qui méritait d’être mis en avant, de la manière la plus transparente qui soit. J’avais l’impression d’être dans une posture d’illégitimité, trop jeune, pas rock’n’roll, etc.

Se sentir illégitime car trop jeune, c’est une rupture avec l’esprit de 68…
Oui. C’est le côté punk du truc : transformer toutes ces insuffisances en revendications. On n’est pas flamboyants, on se prend pas pour des génies comme la génération qui a fait 68, on ne va pas bouleverser la société, et on est insuffisants. Je transformais tout ça en provocation : « Oui, je suis chiant, et je vous emmerde. Et la musique que j’écoute, vous la jugez peut-être chiante, mais elle a une force que vous captez pas encore. Et vous verrez, c’est moi qui ai raison. ». Et aujourd’hui, je ne vais pas clamer « Oh ce que j’ai écrit, comme c’est vrai, comme c’est juste, comme c’est fantastique ». Mais j’ai parfois eu raison. Les groupes dont je parle intéressent parfois un public bien plus important qu’à l’époque, Joy Division est un classique maintenant, tous les gamins savent ce que c’est, à l’époque on avait l’impression que c’était un truc super ésotérique dont parlaient des gens qui faisaient semblant d’être super initiés, alors que moi je militais pour que les mecs qui écoutent Dire Straits ou je ne sais quoi d’autre écoutent aussi Joy Division, et s’ouvrent les oreilles. Mais c’était pas facile.

L’INTERVIEW EN INTÉGRALITÉ ICI

Sylvain Coatleven
Let's Motiv Nord 1er avril 2013

- Sélection Livres
Le principe de ces écrits rock, compilation d’articles, chroniques ou billets étalés sur plusieurs années, est toujours à double tranchant. Certes, il permet de suivre les obsessions et lubies de leur auteur, mais avec le risque de voir certaines vérités d’alors se “manger” le mur du temps qui a passé. Des marottes, Michka Assayas n’en a pas manqué tout au long de ces années où sa plume faisait le bonheur de la presse rock et hebdomadaire : Joy Division, U2, Smiths… Mais si quelques-uns de ses “énervements” d’antan peuvent parfois prêter à sourire a posteriori, l’énergie et la sincérité toutes personnelles qu’il s’est toujours plu à insuffler quand il parlait de rock (et de moult sujets par la suite – Châteaubriand, Céline…) n’ont, elles, pas pris une ride. C’est le premier enseignement de ces écrits rock. Et loin d’être le seul.
Xavier Bonnet
Rolling Stones Avril 2013

- Séance tenante

Séance tenante Michka Assayas. Né en 1958, il est le frère du cinéaste Olivier Assayas. Journaliste, écrivain et scénariste, il est responsable de l’imposant Dictionnaire du rock (Bouquins) et vient de publier le recueil In a Lonely Place, écrits rock (Le mot et le reste).

L’interview sur le site de Next

Julien Gester
Next Libération 27 mars 2013

- In a Lonely Place
On l’attendait depuis longtemps : un recueil des articles et chroniques que Michka Assayas a publiés pendant une vingtaine d’années, de Rock @ Folk aux Inrocks en passant par VSD ainsi que certaines considérations quant à son statut de “critique rock”. Pour tout une génération de lecteur ayant grandi avec Rock & Folk vers 1979/1980, Michka Assayas représente clairement l’inverse d’un Philippe Manoeuvre : pas de flamboyance, ni d’exaltation, pas de “vie en rock”, qui clairement ne se considérait pas comme légitime : “en fait, je me trouvais trop bourgeois, trop clean pour être rock & roll” écrit-il en préambule de son livre. Pourtant il trouve à Rock & Folk son sujet : personne ne veut parler de ces petits groupes anglais au son gris du moment qu’on appelle faute de mieux new wave. C’est donc lui qui se coltine les Young Marble Giants, Psychedelic Furs, Gang of Four entre autres… Et puis, un jour de 1981 c’est l’épiphanie : les deux albums de Joy Division sont enfin distribués en France. Il en livre chronique d’anthologie qui se termine par : “cette musique change l’air de la pièce où vous l’écoutez…”, ce qui n’est pas rien. Dès lors il se fait passeur. Son style concis, cette écriture sèche en noir et blanc, convient parfaitement à cette musique : les Smiths, bien sûr, mais aussi Everything But The Girl, Go-Betweens, Factory records… Une esthétique qui influence quelques étudiants de Tours : Les Inrockuptibles sont nés et tout naturellement lui demande d’en être, sinon le parrain, du moins la caution. Puis Michka Assayas sera écarté des Inrocks. Qu’importe, lui qui ne veut plus écrire sur la musique va coordonner le fameux Dictionnaire du Rock, un travail d’au moins une décennie qui le laisse exsangue mais lui permet de devenir à ses dépend un M. Rock, appelé lorsqu’il s’agit de faire de brillantes conférences. In a Lonely Place (l’un des derniers titres écrits par Joy Division, l’un des premiers enregistrés par New Order) nous entraîne dans ces fameuses années quatre-vingt que tout le monde trouve aujourd’hui géniales, mais qu’Assayas a détruites dans ses fameuses tribunes de la fin des 80’s. Enfin, il nous dévoile une info surprenante : sa longue amitié avec Bono de U2, dont il a signé un livre d’entretiens passionnant.
Hervé Crespi
Start Up Avril 2013

- In a Lonely PlaceCulture en vrac
Essentiel. Le journaliste Michka Assayas,55 ans, nous livre ce mois-ci un livre à ne pas rater. Un livre essentiel qui regroupe ses textes sur le rock. Si le frère d’Olivier Assayas a débuté sa carrière chez Rock & Folk au début des années 1980, il a aussi écrit pour Libération, VSD ou Les Inrockuptibles. Ami avec Bono, le chanteur de U2 avec qui il a écrit un livre de conversations en 2005, Michka Assayas est aussi un fan de Joy Division qu’il a suivi à la fin des années 1970. L’auteur du Dictionnaire du rock (Robert Laffont, 2002) commence son livre par les Beach Boys pour évoquer ensuite Joy Division, New Order, U2… Un régal.
Raphaël Brun
L'Observateur de Monaco Mars 2013

- In a Lonely PlaceRock collection

Enfant d’une génération coincée entre la mort des idéaux hippie et le cynisme clinquant des années 1980, l’écrivain Michka Assayas s’est révélé dans son rejet des clichés de la rébellion rock comme dans son refus de la branchitude.
Anthologie des enthousiasmes et coups de gueule qui marquèrent ses chroniques dans le mensuel Rock & Folk, au début des années 1980, puis à Libération ou aux Inrockuptibles, In a Lonely Place, Écrits rock témoigne plus d’une ferveur en quête de vérité intime que de révélation collective. Sa façon de militer pour des artistes – Joy Division, New Order, XTC, Elvis Costello, The Smiths – alors dédaignés en France, de tisser une étonnante proximité avec U2 (il a signe un livre de conversations intitulé Bono par Bono) a été déterminante pour beaucoup de lecteurs, happés par sa profondeur et une intensité proche de la littérature.

Lien vers l’article

Stéphane Davet
M le magazine du Monde 15 mars 2013

- In a Lonely Place
Les trois quarts des bouquins qui compilent les articles signés par d’émérites critiques rock sont, il faut bien le dire, assez chiants. Sans doute parce que les critiques rock sont eux-mêmes assez chiants. Mais également parce qu’ils se branlent sur ce qu’ils écrivent, noyant leur copie sous des litres de leur propre semence à la recherche de la punchline qui pourra faire figurer leurs mots souillés de foutre sur un flyer parce qu’ils se sont mis à confondre critique et blurb ; au final, ces publicitaires cherchent le slogan et en oublient parfois qu’ils ne sont pas obligés de faire passer le dernier groupe un tant soit peu correct pour les génies du siècle avec force métaphores filées, comparaisons saugrenues, adjectifs en surnombre et vannes pas drôles. N’est pas Lester Bangs qui veut. Autrement dit, ces mecs sont lourds, enfin, pas tous, d’accord, mais une grande partie. Bon, voilà, je viens d’enfoncer une porte ouverte. Sachez seulement que Michka Assayas est le contraire de tout ça et qu’il a écrit des supers articles.
Ali Tération
VICE MAG 18 mars 2013

- Movimento : La note et la plume
Michka était l’invité de Jeanne-Martine Vachet pour questionner la valeur artistique de la critique musicale. // Podacast ICI
Jeanne-Martine Vachet
France Culture 16 mars 2013

- Jean-René Huguenin, le petit prince des lettres

Sébastien Le Fol cite In a Lonely Place dans son billet sur Jean-René Huguenin :

Dans sa préface au recueil de ses excellentes critiques rock qu’il publie aux éditions Le Mot et le reste, Michka Assayas, né en 1958, raconte le choc que fut pour lui la découverte du Journal de Huguenin : “Il exposait avec une acuité et une simplicité dont j’aurais été bien incapable son sentiment de solitude dans une période sèche et cynique et ses efforts pour ne pas sombrer dans le découragement et l’apathie. Huguenin a été pour moi comme un autre frère, posthume.”

Retrouvez l’intégralité du billet ICI

Sébastien Le Fol
Figaro Le Blog 13 mars 2013

- In a Lonely Place

J’ai débuté cet après midi le In a Lonely Place de Michka Assayas. Ce livre est un recueil de quelques-uns de ses écrits rock de 1980 à 2000 pour Rock & Folk, Les Inrockuptibles, VSD ou Libération.

Comme toujours avec Michka Assayas ce livre est un must. C’est plus de la littérature que de simples chroniques, quelle magnifique plume, qui fera rougir tous ceux qui s’essayent à la chronique musicale (à commencer par moi).

Lire la suite de la chronique

Simon Pérugier
L'oreille qui gratte 10 mars 2013

- Ouvert la nuit

Michka Assayas sera l’invité d’Alexandre Héraud dans son émission Ouvert la nuit à partir de 21H.
// Le podcast disponible ICI

Alexandre Héraud
France Inter 11 mars 2013

- Le RenDez-Vous
Michka Assayas est l’invité de Laurent Goumarre sur France Culture pour un entretien croisé. // Le podcast en écoute ICI
Laurent Goumarre
France Culture 22 février 2013

- Plan B... pour Bonnaud - Les plaisirs méconnus du rock

In a Lonely Place, écrits rock, un livre de Michka Assayas, publié aux excellentes éditions le Mot et le Reste.”

Michka Assayas est invité chez Bonnaud sur Le Mouv’ est décrypte à sa façon la musique qui a marqué ses débuts. // Le podcast en écoute ICI.

Frédéric Bonnaud
Le Mouv' 25 février 2013

- Frère de son

LE JOURNALISTE MICHKA ASSAYAS COMPILE SES ÉCRITS SUR LE ROCK. FONDAMENTAL!
C’est une perversion terrible de la mémoire, qui s’encombre de mille références de disques ou noms de producteurs. Un grand malheur qui, par milliers de brontobytes, sature le cerveau de chansons connues par cœur, cataloguées, archivées. En lisant le formidable ouvrage de Michka Assayas In a Lonely Place, écrits rock, on se rend compte que cette manie de l’archivage dans la mémoire sensible s’est, plus qu’on ne l’imaginait, également tendue aux écrits rock. On pourrait ainsi, et c’est stupéfiant en les relisant aujourd’hui compilés, réciter de tête certains textes d’Assayas. On suivait bien sûr depuis longtemps la presse rock quand il a déboulé à Rock & Folk au début des années 80 : de Philippe Garnier à Nick Kent, de François Gorin à Yves Adrien, on avait déjà soigneusement rangé ces plumes sur un piédestal, au-dessus souvent des musiciens dont ils parlaient. Leur écriture était tellement référencée, cultivée et flamboyante qu’on n’imaginait pas une seule seconde en faire un jour son métier : ils vivaient clairement dans un autre monde. Puis arriva Michka Assayas, qui parlait exactement, en temps réel, des groupes que l’on aimait dans son coin, des Young Marble Giants à Joy Division, des Dexys Midnight Runners aux Smiths. Il en parlait surtout avec ce mélange de drôlerie, de potacherie, d’irrespect, d’excentricité, d’intimité qui en faisait un ami, un confident. Tout ce qu’on n’arrivait pas à exprimer sur la musique, il le formulait en quelques phrases définitives, lapidaires. Il donnait forme à ce qu’on détestait, ampleur à ce qu’on aimait. Sans lui, ceux qui ont démarré Les Inrocks n’auraient sans doute jamais osé se lancer : il a été un révélateur, un décodeur (et un déconneur). On ne va pas lui faire prendre cet air embarrassé qui lui va si bien : on lui dit juste merci

LES INROCKUPTIBLES

Jean-Daniel Beauvallet
Les Inrockuptibles 20 février 2013

- Label Pop

“Je pense que le rythme normal d’assimilation de la musique n’est pas celui de la consommation”.

Michka Assayas était l’invité de Vincent Théval dans Label Pop et se livre sur son expérience de chroniqueur et sa passion pour la musique. // Le podcast est disponible ICI

Vincent Théval
France Musique 18 février 2013
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