Revue de presse
Maintenant que l’on peut enfin repartir en voyage, je vous ai choisi une sélection de villes qui sentent tout bon le rock. Et on va commencer par Berlin, la ville de Bowie, ou de U2 avec ’‘Acthtung Baby’’, ou de la techno, mais aussi de Nick Cave et de tellement d’autres.
Si vous voulez en savoir plus avant de faire vos valises, je vous conseille de lire l’excellent “Berlin Sampler”. On y apprend donc, par exemple, comment on a organisé des soirées swing sous les bombardements alliés. Cet ouvrage remonte donc loin dans l’histoire, et recense donc les musiciens, les médias et les lieux qui ont compté. C’est idéal avant de partir. Et même si vous ne partez pas, c’est d’ailleurs recommandé aussi.
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Théo Lessour a travaillé son sujet, reliant l’évolution de la musique à la grande histoire dont Berlin a été la victime ou le fer de lance selon les époques. L’auteur explique ce qui a fait le succès ou l’échec de certains genres, en s’appuyant sur de nombreuses références d’albums et de citations d’artistes. […]
Dans ce recueil, on découvre qu’une ville froide comme Berlin a pu être traversée par une grande partie des courants musicaux qui ont fait le vingtième siècle. La musique de cabaret, les mélodies sirupeuses des crooners, les opérettes, le swing américain germanisé, le rock industriel, le punk revendicatif, le bruitisme surprenant, la musique concrète, la proto-techno, le rap, l’acid, la house, l’électronica et tant d’autres parfois inclassables.
Mais ce livre ne se contente pas de lister les styles et de les classer chronologiquement. Chacun d’eux est arrivé à un moment précis de l’histoire de Berlin, il a bénéficié d’une situation particulière : république de Weimar, Seconde Guerre mondiale, édification du mur, Fraction Armée Rouge, réunification des deux Allemagnes… Chaque époque a eu un impact sur la capitale, sur ses habitants et les entraîne dans des directions spécifiques. Rébellion, besoin d’entrer dans le moule, de suivre le mouvement, opposition passive, Et la musique fait partie de ces choix. A l’est comme à l’ouest, les réactions sont différentes, de même que l’accueil qui leur est réservé.
La musique, bien qu’elle soit liée à la société et la gestion du pays, de la ville, n’en véhicule pas pour autant un message sociétal, une revendication. Théo Lessour sait nous brosser le portrait de ces tendances qui veulent faire oublier les problèmes, les difficultés d’une période qui visent à provoquer les auditeurs, à les déranger, ou bien encore celles qui ont un réel message politique.
Au-delà de ces sons et de ces notes, l’auteur nous fait aussi écouter les artistes marquants des différentes décennies, parcourir leurs vies et comprendre leurs ambitions.
Théo Lessour nous parle de musique, certes, mais aussi des endroits où on la joue et de ceux qui la produisent et la diffusent : maisons de disques, labels indépendants, stations de radio, bars… Autant de lieux qui ont leur place aussi dans cette ou plutôt dans ces histoires de Berlin.
Berlin Sampler un siècle de musique, du cabaret à la techno est un bon moyen de mieux comprendre plus d’un siècle de musique berlinoise, à travers ses artistes, ses influences, ses combats et ses aspirations.
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Rebelle, avant-gardiste, politique, insulaire, sans tabou, mondiale… aucune scène musicale ne ressemble à Berlin. Habitant mélomane de la capitale allemande, Théo Lessour s’est plongé dans un siècle de créations, du Dadaïste Raoul Hausmann à la techno du Berghain. Fascinante exploration publiée en 400 pages chez l’éditeur Le Mot et le Reste et commentée en musique au micro de Thierry Sartoretti.
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Initialement parue en 2009 chez la petite, précieuse et hélas disparue maison Ollendorff et Desseins, Berlin Sampler est une somme (ici augmentée) retraçant plus d’un siècle de musique à Berlin, de 1904 à nos jours. Kolossal, d’autant que l’auteur n’élude rien : Schönberg, Weill et Brecht, Dietrich, Bowie, Ash Ra Tempel, Einstürzende Neubauten, Brian Eno, Nick Cave, le Berghain… Un vrai catalogue ? Non, et c’est là tout l’intérêt. Divisé en quatre parties, l’essai présente d’abord l’Ernste- Musik (les musiques classique et contemporaine). Puis s’intéresse à l’Unterhaltungsmusik – en gros, la pop au sens large, de la chanson allemande traditionnelle à la pop “à l’américaine”, du cabaret au jazz. Suit l’A-Musik, pour les créations bruitistes, sonores, plutôt que mélodiques. Et enfin, last but not least, la techno, évidemment. L’auteur se penche généreusement sur chaque œuvre et, à l’opposé d’un bête commentaire factuel et sans vie, offre un point de vue personnel, éclairé et étayé, s’appuyant sur le contexte politique, culturel, économique et social. On peut, dès lors, le butiner au hasard, ou le lire d’une traite, comme une véritable histoire. Genau !
Une chronique à retrouver sur LM Magazine
Le livre de Théo Lessour, Berlin Sampler, est conseillé dans Les Essentiels de Basique sur France 2 !