Parution : 20/01/2022
ISBN : 9782361399375
480 pages (14,8 x 21cm)

23.00 €

Sa Majesté Clodomir

Christian Casoni manie la langue aussi bien qu’il ficelle ses intrigues. On croirait voir Audiard débarquer chez les bourgeois déchus de Chabrol.
Maniabosco a toujours eu le chic pour se foutre dans la merde en la remuant, et d’embarquer avec lui tous ceux qui se frottent de près ou de loin à ses enquêtes qui puent fort la combine. Mais peut-on vraiment reprocher à ce vieux flic peinard d’attirer constamment les problèmes ? C’est certain, quand une ancienne indic pas nette lui a demandé de la rencarder sur des trafiquants d’antiquités, il aurait mieux fait de la boucler, mais « Bosco » est infoutu de refuser quoi que ce soit à une femme. Il était pourtant loin d’imaginer qu’il allait se fourrer au milieu d’une guerre de clans remontant au règne de Clovis et que cette tempête mérovingienne allait brasser les cadavres comme ses potes flics fument des Gitanes : sans compter. Il devra remonter la piste qu’il a ouverte et frayer avec un gang de cambrioleurs, des Sopranos de banlieue, des héritiers royaux pas franchement jouasses, une meurtrière ex-écrivaine et ses deux emmerdeuses de filles qui sont tout pour lui. Pauvre Maniabosco.

les libraires vous en parlent

Sa Majesté Clodomir est une tuerie. Le jackpot littéraire avec dinguerie, histoire, érudition, rois mérovingiens, phrases cultes, personnages bien campés (mention spécial à “Bosco”). Le roman que l’on conseille les yeux fermés.
Pierre, Des Livres et Nous (Périgueux)

Un roman noir qui aurait Les Tontons flingueurs en ligne de mire. C’est drôle, foutraque, ça vous embarque dans des affaires qui remontent à loin, très loin même. Réjouissant.
Le Vrai Lieu (Gradignan)

Sa Majesté Clodomir marie à merveille une intrigue originale, où se mêlent emprise, trafic d’antiquités et de vieilles querelles dynastiques, avec une écriture truculente digne de Jacques Audiard. Un polar littéraire à la fois addictif et extrêmement rafraichissant qui saura ravir ceux qui attachent de l’importance au style, car Christian Casoni en a indéniablement.
Nicolas, Filigranes Corner (Belgique)

Au-delà de ses fantaisies macabres et de ses dialogues parfaitement travaillés, le roman ne souffre d’ aucun temps mort et Christian Casoni tient fermement les rênes de son récit, parvenant à garder le lecteur attentif sans le perdre en cours de route. […] Contemporain mais brillant d’une patine particulière qui pourrait nous ramener dans les années 70, Sa Majesté Clodomir est une réussite et résonne d’une petite musique que l’on n’entendra pas ailleurs dans le paysage noir français.
Yann, Alpha Bureau (Monistrol s/ Loire)

Avec ses dialogues à la Audiard, une intrigue policière – et historique – que Fred Vargas n’aurait pas reniée, et un soupçon de dinguerie, Sa majesté Clodomir fait mouche. Et c’est chaudement recommandé.
Christophe, L’Atelier (Paris XXe)

Revue de presse

- Sa Majesté Clodomir François Perrin Le Vif / L'Express 31 mars
- Sa Majesté Clodomir Les notes 15 mars 2022
- Sa Majesté Clodomir Elise Fischer Lili au fil des pages 26 février 2022
- Sa Majesté Clodomir Thierry Boillot L'Alsace 27 février 2022
- Sa Majesté Clodomir Jocelyne Hubert Fondu au noir 22 février 2022
- Interview de Christian Casoni Yann Leray Aire(s) Libre(s) 12 février 2022
- Sa Majesté Clodomir Jean-Michel Isebe Polarmaniaque janvier 2022
- Sa Majesté Clodomir, roman noir à papa Thomas Messias Slate 18 janvier 2022

- Sa Majesté Clodomir
“Je t’assure, Georges, tu seras mieux assis, parce que là, on attaque une histoire de Mérovingiens assez saugrenue.” Quand un personnage secondaire prend de telles pincettes avant de présenter à un autre le sac de nœuds de l’intrigue en cours, impliquant deux familles rivales depuis des siècles et une belle galerie d’hurluberlus hauts en couleur, on peut sans crainte parler de polar foisonnant. Pour son amerrissage en littérature, le journaliste rock et sexagénaire Christian Casoni a opté pour un efficace mélange de noir et de burlesque, d’old school et de sanglant, dans une aventure où l’on ne compte pas moins de deux massacres, sans compter les exécutions sommaires. Son vieux flic réac à la manœuvre, Maniabosco, fan de Jane Birkin et de c’était mieux avant, emprunte autant à Dard qu’à Audiard (père) pour naviguer en ces eaux bien troubles, en quête absurde, comme tout le monde, de “deux vieilles ferrailles rouillées” — reliques absurdes, inexorablement associées à des bains de sang. Si l’intrigue se déguste, malgré sa complexité, comme petit-lait, c’est sans doute, ici, grâce à un double procédé diablement efficace : des effets d’annonce savamment distillés, couplés à l’adoption du point de vue interne des victimes en leurs derniers instants. Sous son apparente nonchalance, une mécanique précise, et un véritable art du portrait.
François Perrin
Le Vif / L'Express 31 mars

- Sa Majesté Clodomir

Ce roman policier de Christian Casoni est une sorte de pastiche de série noire. On y trouve des personnages travaillés, des dialogues savoureux, autour d’une intrigue originale sur fond de rivalité et de vengeance ancestrale d’héritiers royaux (la faide). L’auteur utilise les ressorts du comique, s’appuyant sur une galerie de personnages secondaires truculents, autour d’un héros à la personnalité bien calibrée, véritable parodie de genre. Le récit bien articulé compte nombre de rebondissements dans une atmosphère atypique alliant suspense et humour. Mais le foisonnement de personnages peut mener à la confusion ; le répertoire à la fin du livre s’avère indispensable. Un roman se distinguant des polars classiques, qui peut attirer des lecteurs non familiers du genre.

Une chronique à retrouver sur Les notes

Les notes 15 mars 2022

- Sa Majesté Clodomir

C’est un polar contemporain que nous offre Christian Casoni qui a exercé différents métiers avant de signer ce premier roman. Un polar, dont on pense que, peut-être, il va nous emporter plus ou moins à l’époque médiévale… Certes, il y a quelques antiquités qui apparaissent, mais ce sont des voyous d’aujourd’hui. Deux clans (mais hors du commun) s’affrontent et de la plus belle façon qui soit… Les morts ne manquent pas. Dès le début, ils gisent dans un pavillon après un cambriolage qui n’a pas manqué de piquant et d’hémoglobine.

Qui sont ces voleurs prêts à tout ? Qui sont ceux qui enquêtent ? Les clans nous montrent des gens très comme il faut, issus de la noblesse (ça existe encore ?) face à la mafia calabraise. Et ceux qui enquêtent ? Maniabosco, qui rêvait de tranquillité, ne s’attendait pas à ce qu’une telle histoire lui tombe sur la tête. C’est un flic qui a tout vu ou presque. Il a l’expérience, mais à son âge, faut-il tout recommencer ? L’enquête à laquelle il ne peut échapper n’a rien de simple. Et comment se remonter le moral ? En se souvenant de quelques histoires d’amours, de trahisons, de réconciliations ? Il n’a pas eu vraiment de chance dans ce domaine, et malgré sa bonne volonté, a connu quelques filles plus ou moins enquiquineuses… qui reviennent des années après lui pourrir la vie en le gênant dans ses enquêtes.

L’histoire, très équilibrée et surprenante, est bien écrite, drôle, fait référence à Gainsbourg et à sa Jane qu’Adèle une copine du héros maquillait. Il faut aussi se méfier des écrivaines, certaines savent jouer de la gâchette ou de tout autre objet donnant la mort. Une ambiance à la fois chabrolienne avec les tournures drôles et fleuries d’Audiard. Jouissif !

Une chronique à retrouver en intégralité sur le blog Lili au fil des pages

Elise Fischer
Lili au fil des pages 26 février 2022

- Sa Majesté Clodomir

Flic débonnaire mais entêté et curieusement accro au répertoire de Jane Birkin, Maniabosco aurait pu laisser courir cette affaire aux des-sous obscurs. Oui, mais… Pour commencer, un cambriolage tourne mal chez un antiquaire où les malfrats s’éliminent entre eux. Roseline, une connaissance venue d’un passé trouble, oriente Bosco vers son ami Bec qu’on retrouve derechef assassiné dans son tabac de quartier. En fait, tout provient d’une querelle entretenue depuis le VIe siècle par deux familles, les Mannaquère et les Rodan, aux souches mérovingiennes issues des rois Clotaire et Clodomir. Dans leur entourage, personne ne semble devoir faire de vieux os. Bosco cherche à enrayer l’hécatombe mais l’apocalypse n’est pas loin.
Personnages hauts en couleur, nobles références, dialogues folk’n’roll, intrigue labyrinthique, humour fracassant : Christian Casoni signe un polar d’une haute méticulosité burlesque. Digne d’un festin pour tout insatiable liseur.

Une chronique à retrouver dans L’Alsace

Thierry Boillot
L'Alsace 27 février 2022

- Sa Majesté Clodomir

La référence mérovingienne du titre sur fond de tapisserie démodée et de détails connotant vaguement une vieille noblesse d’épée semblent annoncer un polar historique médiéval. Mais l’épigraphe initiale indique une autre direction : un extrait du prologue de la loi salique (Vive le Christ qui aime les Francs, qu’Il protège leur royaume, qu’Il éclaire leurs chefs de la lumière de Sa grâce) est immédiatement suivi d’un aphorisme emprunté à Jane Birkin (Avant d’ouvrir le gaz elle pense à son canari). Le ton est donné. Avec Sa Majesté Clodomir de Christian Casoni nous sommes bien dans un polar contemporain, non dénué d’humour.

L’intrigue présentée par l’éditeur a pour ressort principal un trafic d’antiquités dans lequel s’affrontent violemment deux clans, dont les querelles remontent au Haut Moyen âge. On s’attend à un joyeux pastiche d’Ellis Peters. Erreur ! Si le style est plein d’humour, l’intrigue est très sérieusement documentée et le voyage dans le temps et les terres australes parfaitement plausibles. Commencée dans un pavillon de banlieue par la découverte des cadavres de ses occupants après un cambriolage – fait-divers somme toute banal – l’histoire prend une ampleur inattendue. Les cadavres s’accumulent à un rythme soutenu. La vieille noblesse d’épée côtoie des petits délinquants, emploie des tueurs professionnels et traite avec la mafia calabraise.

Côté police, la composition et l’évolution des effectifs est tout aussi étonnante. À sa tête, chargé de l’enquête sur les premiers meurtres, le commandant Victor Maniabosco, “Bosco” pour les intimes. Ce monomaniaque n’écoute que les chansons de Birkin et aime à citer Gainsbourg (Son Zip et son Zippo fendu de A jusqu’à Zoo). C’est lui le “héros” du roman, pas un flic “atypique” comme il y en a tant, un personnage dont l’épaisseur romanesque surprend (on verrait bien Depardieu dans le rôle). La plus grande qualité de ce premier (!) roman se trouve sans doute dans ce soin apporté aux personnages, tous les personnages, le troisième couteau comme le chef de clan. L’ancien professeur d’histoire, “érudit en dynastie mérovingienne” comme le descendant du roi Clodomir. On attend avec impatience le prochain roman de Christian Casoni, conteur et styliste remarquable.

Une chronique à retrouver sur Fondu au noir

Jocelyne Hubert
Fondu au noir 22 février 2022

- Interview de Christian Casoni

On avait rencontré Christian Casoni en juin 2020 pour discuter de Juke – 110 portraits de bluesmen. Il est de retour aujourd’hui avec tout autre chose et il nous semblait judicieux de le soumettre à la question avec, à nouveau, l’aide précieuse du complice Didier Hubert (aka Raoul Méjols sur les réseaux sociaux).

– Nous avons fait connaissance il y a deux ans, lors de la sortie de Juke, 110 portraits de bluesmen (Le Mot et Le Reste) qui avait donné lieu à un premier entretien. Vous voilà de retour aujourd’hui avec ce que je serais tenté de qualifier de «polar mérovingien». Vous êtes un spécialiste du grand écart ?

Je conteste la qualification de « polar mérovingien », mais vous la nuancez vous-même un peu plus bas. Clodomir est un polar tout court, qui met en scène des descendants de rois mérovingiens. Les rois mérovingiens sont fascinants, car sujets à de terribles dénigrements depuis les Carolingiens. Ceux de la dynastie suivante ont fait de ces roitelets des personnages de comédie italienne. Avant qu’on ne commence à creuser le sujet et à dissiper certains préjugés les concernant, les Mérovingiens c’est un peu Affreux, Sales et Méchants. C’est un bon départ ! Comme je vous le disais il y a deux ans, je ne procède que par lubies. Le blues en est une, les Mérovingiens en étaient une autre. Et je fais tellement de grands écarts dans mes lubies que je porte des couches-culottes. […]

Découvrez l’intégralité de l’entretien sur Aire(s) Libre(s)

Yann Leray
Aire(s) Libre(s) 12 février 2022

- Sa Majesté Clodomir

Ebouriffant, c’est le qualificatif qui me viendrait le premier à l’esprit pour qualifier ce déroutant premier opus. En premier lieu, son point fort est évidemment sa très grande originalité , sa thématique désarçonnante, en second lieu la richesse de sa langue, de son vocabulaire! C’est une vengeance qui traverse les siècles, à ce niveau, elle ne se mange plus froid mais largement avariée, voire dessicée. Rendez vous compte, c’est comme si le royaume des Francs surgissait du fin fond des âges au milieu de votre salon, leurs chef de tribus, Clotaire, Childéric et donc….......Clodomir. C’est leur très ,très, très lointains descendants qui s’affrontent, les Rodan, les Mannaquère, autour de la possession de reliques réduites à l’état quasiment de poussière, bouffées par la rouille. Et toute cette bêtise claironnante va se solder par une ribambelle de morts violentes, sanglantes. Au milieu de ce barnum, Victor Maniabosco, un flic atypique, fort difficile à déstabiliser mais là quand même…...et Roseline, son amie ex/meurtrière en série, sans compter une foultitude de personnages tous plus picaresques les uns que les autres, et vous comprendrez qu’à la lecture de ce scénario, l’ennui ne pourra être de mise! Cet ouvrage incroyablement foutraque peut d’ores et déjà recevoir sans conteste la palme de “l’atypicité” 2022. “Dans la poitrine de ce mec bat un oeuf dur.” “Mingo s’arrangeait de son emploi de majordome comme un gorille dressé à l’aquarelle.” “Il ombre déjà sa platitude de grandes alvéoles et de cavités, et commence à dessiner de gigantesques colonnes d’intestins.”

Une chronique à retrouver sur Polarmaniaque

Jean-Michel Isebe
Polarmaniaque janvier 2022

- Sa Majesté Clodomir, roman noir à papa

Le titre sentait bon la langue française fleurie, quelque chose de l’ordre de Frédéric Dard. Ça n’est pas tout à fait à cela que ressemble le résultat, et c’est tant mieux: le livre de Christian Casoni, primo-romancier né en 1958, a un style qui n’appartient sans doute qu’à lui. Partant du principe que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, l’auteur (qui semble avoir eu mille vies) prend pour héros un commandant de police vieillissant nommé Maniabosco, qui n’a pas son pareil pour s’attirer des ennuis.
Moins intéressé par son intrigue pourtant salée que par ses personnages, Casoni borde un simili polar rond en bouche, se plaçant dans le sillage d’auteurs comme Jean-Bernard Pouy sans jamais perdre de sa singularité. C’est le genre de livre dans lequel on peut croiser des phrases comme «Elle l’appelle d’un rade et commence à l’assaisonner», et se sentir parfaitement chez soi. Comme dans des chaussons.
Bien que se déroulant de nos jours, l’intrigue –pas toujours limpide, mais qu’importe– remonte jusqu’à l’an de grâce 523, qui marqua le début de la guerre entre les Francs et les Burgondes. C’est bel et bien à une guerre des clans datant d’il y a seize siècles que Casoni et Maniabosco tentent de mettre fin, ce qui n’est qu’un élément de l’écheveau touffu et plaisant qu’est Sa majesté Clodomir.

Un article à retrouver sur Slate

Thomas Messias
Slate 18 janvier 2022
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