Parution : 16/09/2021
ISBN : 9782361398545
144 pages (11 x 17,6 cm)

8.90 €

Gens de concord

En dépit de son regard critique sur la société des hommes, Thoreau est fondamentalement un humaniste qui ne cesse d’exprimer son désir de rapports humains et sa révérence pour l’humanité.
traduit de l’anglais (états-unis) par Brice Matthieussent
introduction et sélection de Michel Granger
Connu pour avoir vécu, entre 1845 à 1847, dans une cabane, au bord du lac Walden, Thoreau n’est pourtant pas le « philosophe dans les bois » ni l’« ermite de Walden » que l’on présente souvent. La lecture de l’abondant Journal (1837–1861), ainsi que de Walden, rédigé alors qu’il était retourné vivre dans la maison familiale, montre qu’il fut essentiellement un homme du village, conscient de la communauté dans laquelle il s’inclut en disant « nous ». À de nombreuses reprises tout au long de sa vie, Thoreau s’est placé comme éducateur, au service de la régénération, de l’élévation de la pensée, preuve de son dévouement à ses concitoyens auxquels il offrait des sujets de réflexion inédits. Cette sélection vise à montrer une facette inédite de ce grand philosophe dont l’œuvre ne cesse d’influencer la pensée contemporaine.

Revue de presse

- Gens de Concord Mohamed Boussena Journal Ventilo 30 mars 2022
- Gens de Concord Noé Gaillard Daily Passions 27 octobre 2021

- Gens de Concord

[…] Une véritable mosaïque d’idées, que l’on découvre paragraphes par paragraphes, à chacun son rythme.
Le livre nous propose un passage plaisant à Concord, petite ville du Massachusetts non loin du lac de Walden (qui a donné son nom à la plus célèbre des œuvres de Thoreau), que l’on appréhende comme une balade, alternant entre rythme soutenu et moments souples et lents, presque évasifs.
L’ouvrage lui-même oscille entre pensées sur les mœurs du village et passages plus contemplatifs sur la nature environnante : le lac des balades occasionnelles ou de la pêche, la rivière des rats musqués, et le bois, grand contributeur à la vie des lieux.
Cette mosaïque de paragraphes dessine un auteur chaque fois plus complexe, à la fois très humain et clairvoyant, soucieux de (se) représenter la réalité et du recul que cela nécessite. La critique de la société s’avère juste et pointe sans ambages ce qui est digne de mépris, ou au moins d’ironie, pour l’auteur. Mais Thoreau sait aussi rendre justice à ses concitoyens en les décrivant avec beaucoup de poésie, de cet homme aussi volatil qu’une brume matinale à ses compagnons du quotidien dont il souligne la force, en passant par cette femme résiliente à laquelle il rend un hommage sensible.
De la nature, il dessine un portrait kaléidoscopique et très moderne : à la fois sujet et condition d’une vie saine à Concord, elle offre des scènes de vie à ravir aux observateurs. C’est une nature-sujet, qui bondit entre les bois à l’image des rats musqués entre les plantes, qui sait se cacher et se métamorphoser, voire agir avec tendresse.
Chaque paragraphe est une surprise, offrant un regard neuf, et, très vite, Concord ne semble plus si loin. Les mœurs des lieux, le lien entre les habitants et les animaux, la narration de ses paysages… même les histoires du village finissent par nous concerner.
Finalement, Gens de Concord propose autant de paysages et de portraits qu’une méthodologie à l’introspection par une réécriture du regard, qui part des quotidiens pour en déceler les changements subtils et les découvertes d’un monde végétal d’une richesse insoupçonnée qui sait transformer la poussière en or.
Un livre à lire pour se reposer ou réfléchir, une balade philosophique.

Un article à retrouver en intégralité dans le Journal Ventilo

Mohamed Boussena
Journal Ventilo 30 mars 2022

- Gens de Concord

En page intérieure l’information importante : ‘sélection et introduction de Michel Granger’. Les extraits qui composent ce recueil sont tirés de Journal et de Walden du même auteur et traduit par Brice Matthieussent. Et la question qui vient immédiatement à l’esprit est sans doute la suivante : Pourquoi composer un livre avec des extraits de livres disponibles ? La réponse est dans le titre de l’introduction : ‘un humaniste ambivalent’ et dans les titres qui ouvrent les extraits. Mais la vraie réponse est dans le fait que l’on a tendance à classer Thoreau parmi les misanthropes. Ce petit livre est censé lui redonner sa vraie dimension. Et il y parvient, selon moi.

Un petit mot sur la couverture dont la canne à pêche ‘passe’ sur le titre et ajoute du blanc au blanc des lettres tout en équilibrant la photo.

Tout le monde devrait avoir lu Thoreau pour son analyse de la société et son rapport à la nature. Ce livre met en évidence le fait qu’il aime les gens qui ont un rapport non artificiel au monde. Les gens qui vivent la vie au lieu de suivre des us et coutumes. Il observe et écoute et tire les leçons qui s’imposent. C’est aussi un pacifiste convaincu. Même si géographiquement ils sont très éloignés, j’ai trouvé quelque parenté entre lui et Mark Twain… et entre lui et Montaigne… Et je ne peux m’empêcher de vous offrir une citation : « ‘Les hommes triment et se trompent’. Il vise une humanité conformiste moutonnière : ‘La grégarité des hommes est leur caractère le plus méprisable et décourageant. Voyez comme ils se suivent tels des moutons, sans savoir pourquoi.’ Ils se plient aux traditions, ne pensent pas par eux-mêmes. Il faudrait les ‘installer sous une puissante presse pour expulser leurs vieilles idées.’ »(les passages entre ‘…’ sont de Thoreau.)

Encore un livre idéal pour les transports en commun (format et poids) en espérant que les gens s’interrogent sur ce « Concord ».

Une chronique à retrouver sur Daily Passions

Noé Gaillard
Daily Passions 27 octobre 2021
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