“Ce n’est pas seulement un roman d’apprentissage, de passage à l’âge adulte, ce n’est pas seulement un Thoreau au féminin et en raccourci ni un texte sur le rapport vivant, c’est aussi une femme qui commence à écrire.”
Marie Richeux — France Culture // Par les temps qui courent
• Finaliste du Prix Hors Concours 2021
• Sélection Prix Récit de l’Ailleurs 2022
Ce qu’en pensent les libraires :
« Ce texte grandiose, comme un appel à ouvrir les yeux, trouve un écho particulier dans la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. »
Rémi, L’Utopie (Paris)
« Faire preuve à -40°C d’autodérision n’est pas la dernière des qualités de l’auteure qui signe un premier roman engagé, amoureux, libre et tellement actuel. »
Solenn, La Colline aux livres (Bergerac)
« C’est l’histoire d’une femme qui ose se mettre à écrire, qui dresse des listes merveilleuses et drôles pour oublier le froid, qui vit et qui aime, mais qui est aussi seule et en colère parfois. C’est beau, c’est fort, c’est juste ! »
Fantine, La Lison (Lille)
« C’est le charme de cet ouvrage, car ce n’est pas l’histoire d’une performance, d’une aventure extrême, c’est avant tout la place d’une femme en forêt, d’un être reconsidérant son monde et ses propres valeurs.»
Fanny, Le Grenier (Dinan)
« Roman aussi court qu’engagé, Encabanée est le récit d’une révélation dont l’apparition de Rio dans le récit va servir de déclencheur. […] Plus de 170 ans après la parution de Walden, l’influence de Thoreau se fait toujours sentir et l’on ne peut que s’en réjouir, ce n’est pas Sylvain Tesson qui viendra nous contredire.»
Yann, Librairie Alpha Bureau (Monistrol-sur-Loire)
« Voilà un livre plein de douceur qu’on a envie de relire à peine refermé tellement c’était bien, ou peut-être parce que c’était trop court. C’est poétique, dépaysant, apaisant, et toutes ces expressions québécoises… j’adore. Un vrai moment de plénitude avec Anouk, une connexion avec ses propres sens et la nature qui fait un bien fou.»
Juliette, Librairie Montbarbon (Bourg-en-Bresse)
« Qu’il est doux de “s’encabaner” dans un livre ! […] Un court texte à la couleur du Québec qui vous surprendra sans nul doute ! »
Stéphanie, Le Furet du Nord (Lille)
« Il ne faut pas trop en savoir pour se plonger librement dans ce récit à la fois initiatique, libre et libérateur. C’est une jeune femme blessée par notre monde qui s’enfuit dans le grand silence, à l’épreuve d’elle-même mais aussi bercée par la poésie. Des jours et des nuits à ses côtés, encabanés nous-mêmes, voici une très belle expérience de saison.»
Cécile, Les Biens-Aimés (Nantes)
« Marre de la civilisation ? D’une société consumériste et épuisante ? […] Au fond des grandes forêts canadiennes, en plein hiver, Anouk partage avec humour son expérience et nous offre un bol d’oxygène. Un petit bout d’horizon et d’aurore boréale pour respirer.»
Julie, L’Embellie (La Bernerie-en-Retz)
“Qui n’a jamais eu l’envie de se retrouver dans une cabane, au fin fond des bois, prendre du temps pour soi, pour observer, s’émerveiller, se re-synchroniser avec le rythme de la Nature, des saisons ? Une sorte de confinement choisi, pour atteindre l’essentiel. Mais loin de l’image idyllique, il faut aussi passer par des sacrifices, du labeur, une frugalité nécessaire. Un récit merveilleux, une pause bienvenue dans le tumulte et le chaos.”
Aurélie, Page et Plume (Limoges)
“C’est un court et merveilleux roman fait d’émotions et de sensations. Passer ces quelques jours dans cette petite cabane entourée de neige et de glace, est une expérience que nous offre l’auteure. On en ressort changé-e, peut être un peu gelé-e, mais indéniablement apaisé-e.”
Muriel, Vivement dimanche (Lyon)
”Into The Wild au féminin. Un roman délicat, aux savoureuses expressions québécoises en prime !”
Azélie, Le Comptoir des lettres (Paris)
“Une femme s’installe dans une cabane coupée de tout et apprend à vivre seule en pleine nature. Jour après jour elle tient son journal, y développant notamment le concept de “féminisme rural”. Un texte brut qui ne manque pas de charme.”
Hélène, Atout Livre (Paris)
“Après Tesson, Thoreau, Fromm… Avec Filteau-Chiba, enfin une femme qui s’encabane! Un très beau récit entre “nature writing”, réflexion féministe et écologique, porté par la poésie de la langue québécoise.”
Sixtine, Mollat (Bordeaux)
“Ce petit livre pourrait se lire comme un conte. Anouk, la narratrice, se retire à Kamouraska (là où l’eau rencontre les roseaux) dans une cabane en plein hiver. Avec une féroce envie de se retirer des trépidations Montréalaises. Elle lit, elle coupe du bois, elle sent cette faune sauvage qui l’épie. Et il y a cette neige abondante rendant les espaces immaculés. Et l’irruption de cet inconnu, venu se cacher… Ce texte est simple et très agréable à lire en ces périodes où on préférerait être encabané près du Saint Laurent que confiné dans nos cités. C’est le genre de livre qui fait du bien.”
Benoît, La Géothèque (Nantes)
Un roman très beau dans lequel se mélangent la puissance de l’écriture et la magie de l’émotion.
Au détour des Mots (Tournon-sur-Rhône)
Au fond de la forêt
Résilier la colère du monde en buvant de la neige
Provoquer l’accident de soi pour mieux désirer l’autre.
Lister ce qui est dérisoire, vitale et renié
Accéder à la poésie du monde en s’accordant la solitude
Encabannée nous offre une respiration.
Juliette, Quai des Brumes (Strasbourg)
“Un livre pour se mettre à l’épreuve […] une jeune auteure québécoise pleine de talent.”
Laura, Sauramps Odyssée (Montpellier)
“Tour à tour drôle et plein de sagesse, Encabanée sonne comme un Walden des temps modernes, et au féminin !”
La Chouette librairie (Lille)
Revue de presse
Olivier Monssens lit un extrait d’ Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba dans son émission sur Radio Caroline, diffusée sur la RTBF.
Lire le récit de Gabrielle Filteau-Chiba en période de confinement est une expérience à la fois étrange et apaisante. Largement inspiré par la vie de l’autrice, Encabanée raconte la semaine qu’Anouk a passée dans son refuge, coincée dans un bout de forêt québécoise du Kamouraska, par moins 40 degrés. « Le froid a pétrifié mon char. Le toit de la cabane est couvert de strates de glace et de neige qui ont tranquillement enseveli le panneau solaire. Les batteries marines sont vides comme mes poches. Plus moyen de recharger le téléphone cellulaire, d’entendre une voix rassurante, ni de permettre à mes proches de me géolocaliser. » Même si Anouk a choisi son isolement – fuir Montréal, ses bruits, sa pollution, s’émanciper des obligations sociales et professionnelles – pour vivre au plus près de la nature, elle n’avait pas imaginé connaître cet épisode extrême où l’activité principale de ses journées consiste à entretenir la flamme de son poêle à bois et espérer ainsi atteindre cinq degrés à l’intérieur de l’habitat. Coupée de tout, Anouk préserve sa santé mentale grâce à l’art : elle lit, dessine, met par écrit ses peurs, ses rêves, ses fantasmes. Jour après jour, elle transforme son encabanement en parcours initiatique au terme duquel elle acquiert le droit de gouverner réellement son existence. Avec ce livre, premier volet d’un triptyque, Gabrielle Filteau-Chiba a transformé son journal intime, composant un texte universel, engagé, où elle défend son féminisme rural et son militantisme écologique dans une langue qui, comme l’héroïne, est libre et affranchie des conventions. (S.D.)
Une chronique à retrouver dans la revue Axelle
Très joli et réussi premier roman que celui de Gabrielle Filteau-Chiba. A 22 ans, l’autrice a choisi de vivre dans une cabane, dans les bois de Kamouraska, dans l’Est du Québec, là où la température peut descendre à -40°. De cette (sur)vie dans ce milieu extrême, elle raconte avec poésie et d’exquises expressions québécoises son bonheur d’être dans la nature et sa colère face aux attaques incessantes contre cet environnement à protéger.
Sensible premier roman que celui de Gabrielle Filteau-Chiba. À 22 ans, la jeune femme a vécu dans les bois de Kamouraska, dans l’Est du Québec, là où la température peut descendre à -40°. Là où aller chercher de l’eau, faire ses besoins dehors, oublier de rapporter assez de bois dans sa cabane peuvent se révéler tragiques.
Les engelures font mal comme les peines d’amours, dit l’autrice. Elle raconte la vie d’Anouk qui, lassée par la vie à Montréal, choisit de vivre solitaire dans ces étendues blanches. Celle-ci ponctue son quotidien avec la lecture de ses poètes, fait une rencontre étonnante, fume et boit (un peu).
S’il n’y a plus la trépidation urbaine dans ce milieu blanc, les attaques faites à la nature demeurent comme la course effrénée au pétrole dans les sables bitumineux.
Gabrielle Filteau-Chiba n’est pas une urbaine rêvant dans une nature immaculée. Habile, elle évoque aussi l’environnement et les attaques brutales de ceux qui veulent le défendre, avec une écriture élégante, poétique, ponctuée d’expressions québécoises. Ses listes de choses pour lutter contre le froid sont si belles !
Un article à retrouver sur Ouest France
Sur les ondes de Radio Béton, Ségolène parle du premier roman de Gabrielle Filteau-Chiba, Encabanée !
Lassée par la vie urbaine, une jeune femme trouve refuge dans une forêt. Le temps s’y écoule différemment, les sentiments ne sont plus les mêmes, la vie y a une autre épaisseur. Un court récit à lire à voix haute avec l’accent québécois.
[...]
Ce petit récit ne vaut pas par la solution de cette intrigue, anecdotique, mais par son dépouillement, à l’image de l’entreprise racontée. Il vaut par sa sobriété, et son délicieux vocabulaire, québécois, si singulier qu’il nécessite, à la fin du volume, un petit glossaire.
Depuis quelques mois, les éditions Le Mot et le reste s’intéressent de très près à la littérature québécoise. Eux qui ont assis leur notoriété éditoriale grâce à leurs livres sur la musique aussi passionnants qu’érudits semblent également constituer un catalogue québécois cohérent et fascinant. Dernière parution : Encabanée, de Gabrielle Filteau-Chiba, le très court récit d’une femme tournant le dos à l’agitation humaine de Montréal et s’installant dans une cabane isolée au fond des bois, du côté de Kamouraska.
Voici, en quelque sorte, la profession de foi de l’autrice – Encabanée peut se lire comme son propre journal, romancé, puisque Gabrielle Filteau-Chiba s’est bel et bien isolée plusieurs années dans une cabane au fond des bois qui, de son propre aveu, était tout autant refuge que prison.
Les contraintes, dans cette cabane, en plein hiver, sont nombreuses. La narratrice semblait les avoir sous-estimées, au début de son projet. Dans ces pages, le rapport au froid (qui peut précipiter les hallucinations et la folie) et à la solitude (au point de prier pour l’apparition d’un corps, d’un amant) est décrit de façon délicate et très juste. Agrémenté de listes en tout genre (par exemple, ces « phrases pour ne pas sombrer dans la folie quand tu as froid »), ce journal de bord a parfois des accents comiques, comme si l’autrice cherchait à se rassurer tandis qu’elle doit survivre dans ces conditions extrêmes. Malgré toutes ces difficultés, le choix de vivre ainsi, dans le dénuement et la sobriété, n’est jamais remis en cause par Anouk, la narratrice.
Elle n’a pas de mots assez durs pour ce qu’elle a quitté – la ville, le bruit, la dépossession de son humanité, cette impression de voir sa vie défiler sans pouvoir faire grand chose pour en arrêter la course folle, comme une spectatrice de son propre destin. Nous rêvons tous de suivre Anouk dans son choix. Nous rêvons tous de nous réfugier au plus profond de nous-mêmes, dans une cabane comme la sienne. C’est pourquoi la lecture de ce récit vibre tant en nous. Cette connivence entre l’autrice et son lecteur permet de nous réchauffer – après tout, on peut combattre le froid avec des couvertures de laine, mais on ne peut combattre la bêtise de l’Homme et son absurde besoin de performance comme unique moyen d’exister.
[...]
Résonne alors le roman de Marie-Eve Sévigny Sans terre, paru au Mot et le reste l’an passé (souvenez-vous, je vous en parlais ici), qui évoquait les actions coups de poing en faveur de l’environnement. Résonne également le roman d’Elise Turcotte L’apparition du chevreuil, où il était question de fuir le monde abruti par la haine pour s’installer en marge, loin de tout (j’en parlais ici).
Résonne aussi, surtout, (nommément puisque Anouk le cite à la fin du livre) Thoreau et sa Désobéissance civile, Thoreau et son Walden – eux aussi disponibles aux éditions du Mot et le reste, question de cohérence.
Une chronique à retrouver sur Un denrier livre avant la fin du monde
Cette jeune écrivain québécoise a décidé de quitter la ville pour vivre au milieu des grands espaces naturels du Bas Saint-Laurent, près de la rivière Kamouraska. Son roman s’inspire de son premier hiver
glacial dans une cabane rustique.
L’éditeur marseillais Le Mot et le Reste nous livre régulièrement de vrais bonheurs littéraires. Il en est
ainsi avec Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba. Une belle découverte venue de chez nos cousins québécois. Quel régal, en effet,d e s’encabaner, l’espace de quelques heures, avec la plume de cette jeune écrivain, traductrice de formation, et militante de la cause environnementale.
Lassée de se laisser emporter quotidiennement par le cirque social qu’elle observe à Montréal, Anouk, le personnage du roman, décide de s’installer dans une cabane rustique,sans eau ni électricité, du Kamarouska, cette région du Bas Saint-Laurent, où naissent les bélugas. Par des températures glaciales, accompagnée par quelques poètes, sa Marie-Jeanne et le cri des coyotes, au bout de sa solitude, elle apprendra à se recentrer sur elle-même, à se libérer des rouages du système social pour se
concentrer sur l’essentiel, sur la vie. Un roman qui prend tout son sens alors que la crise sanitaire nous contraint à nous enfermer, pendant que certains choisissent librement de décrocher de ce monde que l’on dit moderne et de se retrouver en pleine harmonie avec la nature. Et quel plaisir de savourer quelques-unes des subtilités et expressions imagées de la langue québécoise.
Un premier roman marquant inspiré par l’expérience toute aussi marquante de l’auteur dans une cabane, près de la rivière à truites du Kamouraska, où elle vit depuis avec sa fille et son compagnon, dans une maison en bois, entourée de jardins et de serres.
Gabrielle Filteau-Chiba a fait une entrée remarquée avec son premier roman, Encabanée, inspiré par son propre retour aux sources et à la simplicité volontaire. Anouk, son héroïne, amorce une remise en question sur le monde dans lequel on vit et ressent l’appel puissant de la nature, mais aussi de l’écriture, nous conviant à mesure qu’elle écrit à redécouvrir des incontournables de la littérature québécoise tels qu’Anne Hébert, Émile Nelligan et Louis Hamelin.
Encabanée est un récit éminemment féministe qui nous plonge dans le carnet de survie d’Anouk décoré de magnifiques illustrations de l’autrice, rédigé pendant un hiver glacial dans le Kamouraska où la narratrice s’isole dans un refuge forestier sans électricité. Publié aux éditions Le mot et le reste, Encabanée plaira aux amateurs de nature writing et de Henry David Thoreau, également publié chez le même éditeur.
Dans l’émission Si on parlait de lire, Ronan Manuel a présenté Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba !
Quelquefois, le confinement a du bon. En racontant le séjour d’Anouk, partie en plein hiver «s’encabaner» dans la forêt québécoise, Gabrielle Filteau-Chiba réussit un premier roman écolo-féministe écrit avec poésie et humour. Une belle réussite!
Le 2 janvier, en plein hiver, Anouk, la narratrice de ce court et beau roman «file en douce» de Montréal pour s’installer à Saint-Bruno-de-Kamouraska, «tombée sous le charme de ce nom ancestral – Kamouraska – désignant là où l’eau rencontre les roseaux, là où le golfe salé rétrécit et se mêle aux eaux douces du fleuve, là où naissent les bélugas et paissent les oiseaux migrateurs.»
Elle ne nous en dira guère plus de ses motivations, si ce n’est qu’elle entend fuir un quotidien trop banal et une vie où le superficiel a pris le pas sur l’essentiel. En revanche, elle va nous raconter avec autant de crainte que d’humour, avec autant d’émotion que de poésie sa vie dans et autour de cette cabane perdue dans l’immensité de la forêt. Elle doit d’abord lutter contre le froid intense qui s’est installé avant d’imaginer se consacrer à son programme, lire et écrire. Et se prouver qu’au bout de sa solitude, sa vie va recommencer.
Intrépide ou plutôt inconsciente, elle ne va pas tarder à se rendre compte combien sa situation est précaire. [...]
Et alors qu’un sentiment diffus de peur s’installe, que les questions se bousculent, comment faire seule face à un agresseur alors que la voiture refuse de démarrer, peut-elle se préparer à mourir gelée ? Ou à être dévorée par les coyotes qui rôdent? Presque étonnée de se retrouver en vie au petit matin, elle conjure le sort en dressant des listes, comme celle des «qualités requises pour survivre en forêt», avec ma préférée, la «méditation dans le noir silence sur ce qui t’a poussée à t’encabaner loin de tout».
Peut-être que le fruit de ses réflexions lui permettra de goûter au plaisir de (re)découvrir des œuvres d’Anne Hébert, de Gilles Vigneault et de quelques autres auteurs de chefs-d’œuvre de la littérature québécoise qui garnissent la bibliothèque de sa cabane. Et d’y ajouter son livre? [...]
Après quelques jours, son moral remonte avec l’arrivée inopinée de Shalom, un gros matou «miaulant au pied de la porte comme téléporté en plein désert arctique» et dont la «petite boule de poils ronronnante» réchauffe aussi bien ses orteils que son esprit.
Avec un peu de sirop d’érable, la vie serait presque agréable, n’était cette vilaine blessure qui balafre son visage. Couper le bois est tout un art.
C’est à ce moment qu’une silhouette s’avance. À peine le temps de décrocher le fusil que Rio est déjà là à demander refuge. La «féministe rurale» accueille ce nouveau compagnon avec méfiance, puis avec cette chaleur qui lui manquait tant. [...]
Gabrielle Filteau-Chiba a parfaitement su rendre la quête de cette femme, partie pour se retrouver. Et qui, en s’encabanant, va découvrir non seulement des valeurs, mais aussi une boussole capable de lui ouvrir de nous horizons, sans se départir de son humour: «Incarner la femme au foyer au sein d’une forêt glaciale demeure, pour moi, l’acte le plus féministe que je puisse commettre, car c’est suivre mon instinct de femelle et me dessiner dans la neige et l’encre les étapes de mon affranchissement.»
Quelquefois, le confinement a du bon.
«Ma vie reprend du sens dans ma forêt», dit Anouk. En lisant son témoignage, notre vie aussi reprend du sens.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Ma collection de livres
Cela te tente un aller direct dans les bois? Si ton « Oui » est franc et direct, alors cette histoire est totalement faite pour toi. Tu vas t’enfoncer dans les grands espaces blancs, prendre refuge au sein d’une cabane, faire rougeoyer ton feu et lire l’histoire d’Anouk.
Anouk est cette jeune femme qui n’en peut plus de Montréal, de la sloche sur les grandes artères bouchées, des lumières qui brisent le ciel parfois étoilé, du rythme inutilement brutal de sa vie.Alors elle part Anouk, elle va s’encabanée dans ces bois du Bas-Saint-Laurent, et c’est son journal que tu vas parcourir jour après jour.
[...]
Il y a de la poésie de l’instant, l’engagement de l’héroïne, miroir de l’auteure, elle aussi encabanée dans le Haut-Kamouraska. Avec une plume proche de son essentiel, Gabrielle Filteau-Chiba construit l’histoire d’Anouk, il y a ses listes numérotées, ses coups de griffe à l’encontre de l’humanité, le récit qui, en lui-même, donne des contours à cet univers gelé immaculé.
Et un jour, une rencontre, par n’importe laquelle puisqu’il ne peut en être autrement dans cette région reculée, sauvage mais pas tant que cela, le monde de la destruction n’étant jamais loin.
Encabanée , c’est aussi la question du désir, de la solitude, de la peau, de cette chaleur humaine manquante puis follement attachante. Anouk dit son corps mais aussi sa Marie-Jeanne, Gilles Vigneault et d’autres plumes rattachées à la sienne. C’est le charme de cet ouvrage, car ce n’est pas l’histoire d’une performance, d’une aventure extrême, c’est avant tout la place d’une femme en forêt, d’un être reconsidérant son monde et ses propres valeurs.
Entre les planches de cette cabane, il y a le refuge de la colère, la résistance au froid et ses tourments poétiques, la jouissance de l’instant jouxtant le hurlement des coyotes, le crépitement du feu tandis qu’au loin, un braconnier tue sa proie.
[...]
Voici indéniablement une auteure à suivre, car oui, Encabanée est le début d’une sacrée plume.
Coup au 💙 engagé, engageant.
Retrouvez la chronique de Fanny sur Aires Libres
Qui n’a jamais songé à s’éloigner pour quelque temps du monde, de la société de consommation souvent individualiste et matérialiste, afin de se retrouver en tête-à-tête avec l’immensité et avec soi-même ?
Comme le dit Sylvain Tesson dans son livre, Dans les forêts de Sibérie, « L’ermite nie la vocation de la civilisation, en constitue la critique vivante ».
Il y a parfois une tentative de se reconnecter à l’essentiel, de se retirer de l’enfer urbain où l’on ne prend jamais le temps de s’arrêter et de savourer l’instant présent.
En découvrant page après page ce récit particulièrement vivant que la narratrice d’ Encabanée déroule à la manière d’un journal de bord quasi-quotidien, on ne peut s’empêcher de penser à cet extrait de Walden :
« Je m’en allais dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte, vivre intensément et sucer toute la moelle de la vie, mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, pour ne pas découvrir, à l’heure de ma mort, que je n’avais pas vécu ».
Et c’est bien dans la lignée de Thoreau que s’inscrit la démarche d’Anouk, l’héroïne, qui choisit de quitter sa vie citadine de Montréal pour une cabane dans une forêt au Kamouraska. Elle savoure le bonheur de vivre une existence sobre mais découvre non sans difficulté les tâches nécessaires à la survie au quotidien dans un environnement sauvage (couper du bois, s’approvisionner en eau). Après avoir affronté sa peur de la nuit, le froid et la solitude, elle parvient à se recentrer sur elle-même, sur ses combats de jadis pour la défense de la planète et la cause féministe, sur les raisons qui l’ont poussée à fuir les liens sociaux parfois décevants et superficiels, le règne de l’artifice et de l’apparence.
Cette nouvelle vie lui apporte des moments d’émerveillement devant la beauté de la nature, quelques épreuves, et surtout une expérience inattendue qui prouve que même dans le cœur d’une rebelle en exil, la chaleur des liens interhumains n’est jamais très loin.
Une chronique à retrouver sur La Cause Littéraire
Drôle d’aventure que celle d’Anouk quittant le confort de Montréal pour une cahute mal isolée blottie au fond des bois de Kamouraska. Le récit d’une quête de soi, et un premier roman qui veut rappeler à lui les grands écrivains canadiens.
Publié au Canada en 2018 et diffusé en France en ce début d’année 2021 chez Le mot et le reste, Encabanée raconte la solitude de l’humain dans la nature. Gabrielle Filteau-Chiba elle-même fait l’expérience de cette solitude en 2013, dans ces bois de Kamouraska, qu’elle n’a plus jamais quittés ; son roman s’inspire en partie de cette expérience.
Chaque chapitre suit les neuf jours consécutifs qu’elle a passé seule dans la nature. Entrecoupés de listes numérotées, ces dernières ne permettent pas de dater précisément l’arrivée d’Anouk dans sa cabane. La veille du premier jour documenté ? Une semaine avant ? En tout cas, l’arrivée doit être récente car l’héroïne semble encore en pleine période d’acclimatation. Autre ponctuation du roman, la multitude de références à différents auteurs ou artistes canadiens, lesquels accompagnent Anouk dans sa retraite. Thoreau, bien sûr, le père du nature writing canadien ou encore Anne Hébert et son Kamouraska, à qui elle dédicace son roman.
Retourner à l’essentiel
« Chaque kilomètre qui m’éloigne de Montréal est un pas de plus dans le pèlerinage vers la seule cathédrale qui m’inspire la foi, une profonde forêt qui abrite toutes mes confessions ». Dès la première page, Gabrielle Filteau-Chiba, par l’utilisation du champ lexical de la religion place l’expérience de son héroïne dans le domaine du mystique. Il ne s’agit pas d’un simple caprice, ou bien d’une semaine de vacances avec l’optique d’un retour au confort. Ici, Anouk fait le choix radical de la solitude.
Dans sa cabane, elle n’a pas d’autre objectif que la survie : ne pas mourir de froid pendant la nuit, ne pas se laisser surprendre par une nature qui ne pardonne pas la paresse. Elle vit au jour le jour, et se laisse parfois, le soir, bercer par des fantasmes. Elle a fui la routine, le métro-boulot-dodo, le consumérisme constant et les injonctions de la société moderne. Poussée par une impulsion qu’elle ne s’explique pas : « Je comprendrais pourquoi je suis ici lorsque j’aurai tout lu. »
Les grands combats
Dans Encabanée, Gabrielle Filteau-Chiba semble aborder un peu tous les grands sujets du moment : le féminisme, l’impact de notre société de consommation sur la planète et l’activisme écologique. Ce dernier apparaît dans le sixième chapitre à travers une écriture de l’exaltation intéressante. C’est l’élément perturbateur de la solitude de l’héroïne. Sorte d’épiphanie, l’activisme incarne l’éveil qu’Anouk est venu chercher dans les bois de Kamouraska. Elle insiste sur l’importance de faire tout notre possible, à notre échelle, pour lutter contre le réchauffement climatique. Il n’y a pas de petite action. Ce sujet, avec celui de la création, clôt le roman. Un peu rapidement peut-être, mais encore une fois, il s’agit d’un éveil.
Le féminisme occupe également une place importante dans les pensées d’Anouk. Plus particulièrement l’idéal du féminisme rural qui incite les femmes à cultiver la terre dans le respect de traditions ancestrales. Cette aspiration entre évidemment en résonance avec le besoin de retour à la nature de l’héroïne.
En 2019, dans Mon année de repos et de détente de l’Américaine Ottessa Moshfegh, se retrouve également cette urgence ressentie par l’héroïne de fuir la société. Chez Moshfegh, le personnage principal (sans nom), s’assomme de médicaments pendant un an. Autre similarité, l’idée que l’héroïne principale se sert de sa beauté pour évoluer plus facilement en société. Anouk, comme l’héroïne d’Ottessa Moshfegh, ont conscience que leur beauté ouvre toutes les portes. Gabrielle Filteau-Chiba manie ce paramètre avec plus de délicatesse que l’autrice américaine et surtout le supprime, dès le début de l’intrigue, en balafrant Anouk. Mais la question de la beauté et de l’idéal esthétique permet une remise en question du personnage dans une perspective féministe intéressante.
Une chronique à retrouver sur Maze
À LA RECHERCHE D’UNE CABANE PERDUE
Paru il y a trois ans au Québec, ce premier roman nous arrive enfin via l’excellente maison marseillaise « Le mot et le reste ». Familière des textes de Henry D. Thoreau, cette dernière ne pouvait qu’être sensible à Encabanée, chronique par Gabrielle Filteau-Chiba de son confinement solitaire dans une cabane isolée des forêts du Kamouraska. Exilée volontaire dans cette région du Bas-Saint-Laurent, sans eau ni électricité, Anouk (alter ego de l’autrice) y a acquis une forêt « au prix d’un appartement en ville » pour habiter son « rêve de toujours : vivre de ma plume au fond des bois ». Elle tient en cent pages la chronique anarcho-comique de son séjour. Coupe du bois par – 40 degrés, approvisionnement en eau, peur des coyotes, combat avec une rivière gelée… la trentenaire se coltine une nature vénérée mais pas toujours accorte.
C’est du Sylvain Tesson en moins poseur, Filteau-Chiba revendiquant l’usage d’une langue bardée d’accents et d’expressions populaires québécoises qui sont, même là-bas, proscrites des bancs de l’université. Un glossaire est disponible à la fin de l’ouvrage pour ces maudits Français qui ignorent le sens de « bibitte » (bestiole) ou « prendre son trou » (se replier sur soi). Si sa rébellion contre la société agace par ses atours convenus, l’autrice nous cueille par son naturel et sa vitalité. Qu’elle clame son besoin de sexe (pas rassasié par le sirop d’érable) ou son art de pisser à l’orée du bois pour éloigner les ours noirs, Filteau-Chiba fait montre d’une lucidité caustique réjouissante. « Je comprendrai pourquoi je suis ici lorsque j’aurai tout lu », écrit-elle. Une profession de foi qui donne illico envie d’aller se claquemurer dans la Vanoise.
La sélection est à retrouver dans Marianne
« Jusqu’à ce jour, je n’ai pas trouvé ma place dans ce monde sans queue ni tête ».
Dans ce premier roman, Gabrielle Filteau-Chiba esquisse en une petite centaine de pages l’échappée belle, d’Anouk, son alter ego. Fatiguée de notre société de consommation et du monde tel qu’il tourne, la jeune femme largue les amarres et trouve refuge dans une cabane au fond des bois du Kamouraska, au Québec. Intransigeante avec ce monde qui l’a vue naître mais dans lequel elle ne se reconnaît plus, Anouk tente de renouer avec l’essentiel et de se débarrasser du superflu. Se chauffer, rentrer du bois, pelleter la neige qui s’accumule autour de son abri, casser la glace à la rivière pour en ramener de l’eau, tel est son nouveau programme. Et le luxe d’avoir du temps pour lire et penser.
Mais cette solitude souhaitée peut s’avérer pesante et la jeune femme ressent rapidement un manque, physique, charnel, la présence d’un homme. Alors, pour penser à autre chose, elle fait de longues listes, de questions existentielles ou de choses à ne pas oublier pour son prochain séjour, des qualités requises pour survivre en forêt… La visite d’un chat, tout d’abord, puis d’un homme quelques jours plus tard, vont venir bousculer son quotidien.
Avec le personnage de Riopelle (vite surnommé Rio), c’est le fracas du monde extérieur et de ses luttes qui s’invite dans la cabane, le retour à cette réalité qu’Anouk avait voulu fuir. Mais c’est également l’occasion pour elle de faire le tri dans ses pensées, ses préoccupations, de redéfinir les principes sur lesquels elle souhaite bâtir son existence.
Roman aussi court qu’engagé, Encabanée est le récit d’une révélation dont l’apparition de Rio dans le récit va servir de déclencheur. Prenant conscience de combats qui, jusque-là, se déroulaient sans elle, Anouk et, à travers elle, Gabrielle Filteau-Chiba, trouve un sens à sa vie, une force et une motivation qui lui faisaient défaut jusque-là, étouffées par les contraintes et les futilités de notre société consumériste. Plus de 170 ans après la parution de Walden, l’influence de Thoreau se fait toujours sentir et l’on ne peut que s’en réjouir, ce n’est pas Sylvain Tesson qui viendra nous contredire. Si le message peut sembler basique, il n’en est pas moins le bienvenu par les temps qui courent.
Une chronique à retrouver sur Addict Culture
A l’occasion de la parution en France d’ Encabanée , l’autrice Gabrielle Filteau-Chiba a bien voulu prendre le temps de délier sa pensée de romancière des bois et des bêtes et d’en dire davantage sur ses passions et de la joie de vivre « en cabane ».
LR&LP : Encabanée est l’histoire presque autobiographique d’une femme qui quitte son appartement confortable de Montréal pour partir en forêt et plonger en elle-même. Le livre relate dix jours de cette expérience, mais vous y avez passé beaucoup plus de temps, pouvez-vous raconter la genèse de cette « fuite verte » ?
En 2012, c’était l’année des manifestations étudiantes au Québec, le « Printemps Érable », je travaillais comme traductrice dans une super boîte et avais décidé de prendre une semaine de vacances dans le Bas-Saint-Laurent.
Des amis louaient une maison à Kamouraska, j’ai planté ma tente dans leur cour et l’opération séduction a été si efficace avec la plage, les chutes cachées en forêt, les joyaux de la nature, que finalement, je suis restée cinq semaines.
Les humains étaient aussi beaux que la nature, une communauté alternative se tissait, j’ai trouvé que je me verrais ici et j’ai cherché des maisons ou des terrains à vendre. Et j’ai trouvé une cabane, avec un jardin juste à côté d’une rivière poissonneuse avec des pommiers qui donnaient déjà pas mal de fruits… Pour l’autonomie et le futur, c’était génial !
L’interview est à retrouver en intégralité sur La Relève et La Peste ou sur Mediapart
Aujourd’hui on soutient le festival de la BD d’Angoulême qui commence en partie le week-end prochain, nous recevons une grande comédienne qui publie un livre confidence sur sa mère, figure culte du cinéma et on part en forêt sous la neige, au Canada.
La comédienne Sarah Biasini publie un livre touchant sur la maternité. Elle raconte son histoire personnelle liée à sa maman, Romy Schneider, disparue prématurément. Un récit qui explore le lien entre une mère et sa fille : “La beauté du ciel” publié aux Editions Stock.
C’est le Grand Prix d’Angoulême 2020. Emmanuel Guibert est déjà sur place pour une exposition, en marge du Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême qui va décerner prochainement le Prix 2021. Il publie un petit bijou graphique qui imagine la rencontre entre un balayeur et un smartphone et vous allez l’entendre le sujet va bien plus loin et nous concerne tous ! : “Le smartphone et le balayeur” publié aux Editions Les Arènes BD.
Nous irons aussi dans une forêt canadienne sous la neige avec la québécoise Gabrielle Filteau-Chiba qui publie chez un éditeur Québécois et un éditeur français. Elle porte un regard singulier sur la nature qui va forcément vous ressourcer ! : « Encabanée » publié aux Editions Le Mot et le reste.
Une émission à réécouter sur France Inter
St Bruno de Kamouraska, une cabane , une rivière, une forêt ; comme une liste des indispensables à la survie émotionnelle. Tout ceci, tellement loin de Montréal et de ses lumières, de sa pollution, de son agitation et des attraits fantasmés voici ou nous emmènent Gabrielle Filteau-Chiba avec son roman « Encabanée ». Dans son livre l’auteur nous parle d’Elle qui effectue les gestes simples du quotidien, simples mais essentiels à la survie dans cet hiver glacial : allumer le feu, l’entretenir, éloigner les dangers, s’alimenter, se chauffer et garder la raison.
Elle, elle écrit aussi un journal de bord pour ne pas sombrer dans une folie de solitude et de froid et Elle lit pour s’abreuver de la connaissance des autres (d’ailleurs ce roman m’a donné envie de lire Anne Hebert).
Elle est aussi à la recherche des origines, les origines de la Terre Mère, de la femme des origines délestée de tous les attributs et concessions de notre monde occidental moderne. Elle sans inutile sérieux se définit comme « féministe rurale ».
Et dans cette immense solitude glaciale qu’elle s’est choisie, elle est aussi très humainement en manque de l’autre, du toucher, du regard de l’autre. Elle vit une expérience de survie incroyable de sensations parfois à la limite de la folie en allant chercher au plus profond de son être l’énergie de continuer vers le dépouillement de toute chose inutile.
[...]
Ce roman nous parle d’une femme qui décide de tout larguer pour retrouver un sens à sa vie en allant chercher au plus froid de l’hiver dans une simple cabane isolée dans une forêt l’essence même de sa vie. Elle y fait de belles rencontres tant avec elle-même qu’avec un homme fort de ses convictions.
Le livre est court mais dense, il nous donne envie de revenir à l’essentiel, de nous dépouiller de toute chose futile et inutile qui nous empêche d’être à l’écoute de nous même, tellement nous sommes le nez dans le guidon.
Une très belle lecture.
”Une chronique à retrouver sur le blog Lea Touch Book“https://leatouchbook.blogspot.com/2021/01/encabanee-gabrielle-filteau-chiba.html
Si vous avez appris à aimer lire avec Croc-Blanc et Belliou la fumée de Jack London ou avec H.D. Thoreau (même éditeur), ce petit livre est pour vous. Vous remarquerez en couverture la présence de l’animal (plus un coyote qu’un loup sans doute), la présence de l’humain se manifeste elle par l’existence de la cabane et de la clôture. Attention ! Il ne s’agit pas d’un simple récit de plus à propos d’un retour à la nature. Commencez par lire le glossaire en fin de volume pour ne pas avoir à interrompre votre lecture, pour comprendre par exemple les mots « bibitte » et « mardi ». L’auteure est Québécoise et utilise les mots de sa langue dont certains ont changé de sens.
S’il me fallait qualifier ce livre d’un mot je dirais qu’il est né d’un refus. Gabrielle refuse de continuer à vivre selon le modèle de société qui est le nôtre. Et celui qu’elle rencontre a transformé son refus en action collective. Gabrielle se retrouve seule avec son chat dans un hiver de forêt dans une région du Québec et à proximité d’une voie ferrée sur laquelle circulent des trains porteurs de pétrole lourd. Gabrielle réapprend à vivre, c’est-à-dire : couper du bois pour le feu, remplir d’eau ou de neige les citernes nécessaires, pelleter la neige pour assurer les chemins, marquer son territoire. Elle se blesse au visage et ne peut traiter sa blessure qu’à la gomme de pin… Elle écrit et dessine, et s’apprivoise. Et survient Rio (pour Riopelle) qui a attaqué la voie ferrée.
C’est fort bien écrit, je veux dire que ce n’est ni un brûlot politique ni un tract. C’est une histoire de personne comme vous et moi dont les choix impliquent une autre vision du monde et de soi (et vice versa). Elle ne force pas notre adhésion, mais je la trouve très convaincante.
Bonne lecture de transport en commun pour donner envie.
Une chronique à retrouver sur Daily Passions
Cela te tente un aller direct dans les bois ? Si ton « Oui » est franc et direct, alors cette histoire est totalement faite pour toi. Tu vas t’enfoncer dans les grands espaces blancs, prendre refuge au sein d’une cabane, faire rougeoyer ton feu et lire l’histoire d’Anouk.
Anouk est cette jeune femme qui n’en peut plus de Montréal, de la sloche sur les grandes artères bouchées, des lumières qui brisent le ciel parfois étoilé, du rythme inutilement brutal de sa vie.Alors elle part Anouk, elle va s’encabanée dans ces bois du Bas-Saint-Laurent, et c’est son journal que tu vas parcourir jour après jour.
« La grange est remplie de vieux outils rouillés que je trie. Égoïne, chignole, hache – charpentières de l’Apocalypse ou planches de Salut – armes fantasques de palissade serpente de ronces que j’érigerais autour de mon cœur affolé, de mon corps meurtri et de ma terre, trop belle pour être protégée de la nature humaine. »
Il y a de la poésie de l’instant, l’engagement de l’héroïne, miroir de l’auteure, elle aussi encabanée dans le Haut-Kamouraska. Avec une plume proche de son essentiel, Gabrielle Filteau-Chiba construit l’histoire d’Anouk, il y a ses listes numérotées, ses coups de griffe à l’encontre de l’humanité, le récit qui, en lui-même, donne des contours à cet univers gelé immaculé.
Et un jour, une rencontre, par n’importe laquelle puisqu’il ne peut en être autrement dans cette région reculée, sauvage mais pas tant que cela, le monde de la destruction n’étant jamais loin.« Encabanée », c’est aussi la question du désir, de la solitude, de la peau, de cette chaleur humaine manquante puis follement attachante. Anouk dit son corps mais aussi sa Marie-Jeanne, Gilles Vigneault et d’autres plumes rattachées à la sienne.
C’est le charme de cet ouvrage, car ce n’est pas l’histoire d’une performance, d’une aventure extrême, c’est avant tout la place d’une femme en forêt, d’un être reconsidérant son monde et ses propres valeurs.
Entre les planches de cette cabane, il y a le refuge de la colère, la résistance au froid et ses tourments poétiques, la jouissance de l’instant jouxtant le hurlement des coyotes, le crépitement du feu tandis qu’au loin, un braconnier tue sa proie.
« Que toutes les courbes de ma route avaient comme unique dessein de me mener ici pour survivre à un hiver froid, mais couronné d’étoiles et de perles de sagesse, je ne saurais le dire avec certitude. Destin ou non, les couleurs de cette nuit blanche ont réveillé en moi une palette d’espérance, bien plus que tous les amants du monde. »
Coup au cœur engagé.
Une chronique à retrouver sur Les libraires masqués du Grenier
Inspirée par son choix de vie dans son chalet au cœur des bois, près de la rivière Kamouraska à Saint-Bruno au Québec, Gabrielle Filteau-Chiba en a fait un roman, dont le lien est l’écologie, la défense de la nature, de notre Terre-mère.
On songe immédiatement à Henry David Thoreau, à son livre « Walden ou la vie dans les sous-bois », mais aussi à l’expérience de Sylvain Tesson, sa vie d’ermite dans les forêts de Sibérie. Anouk, l’héroïne de ce petit roman intitulé « L’Encabanée », tente quant à elle l’expérience de son « féminisme rural », dit-elle. Ayant fait provision de nourriture, d’alcools, de livres, donc de l’essentiel pour survivre aux grands froids et à la solitude, et soumise aux tâches physiques, elle se confie le soir à son journal de bord, toujours dans ce souci légitime de laisser une trace, à la lumière des bougies et du poêle à bois. A l’écart des vitres et des murs du chalet, non loin du fleuve glacé, elle n’a que des coyotes pour voisins. Elle a voulu fuir la ville et tout le système de ses contemporains qui leur grille les ailes. Elle refuse cette vie matérielle (un titre dans l’œuvre de Marguerite Duras), et toutes ses formes de pollutions. Sa vénération au silence et à la présence des arbres et du végétal la porte au-delà de ses espérances. Sauf qu’en contradiction son féminisme pourtant haut clamé, est parfois saturé et légèrement trahi lorsque son esprit vagabonde et tangue vers le manque d’un homme certains soirs [...]
Est-ce que sa bonne étoile aura finalement guidé un amant transit de froid jusqu’à sa porte ?
Toujours est-il que l’auteure a, par ailleurs, et sans cause à effet, très judicieusement glissé dans cette fiction son rappel à la protection de la nature en faisant la lumière sur la lutte des écologistes québécois contre l’industrie pétrolière qui pollue leurs eaux, et qui, de ce fait, contrarie l’espèce des bélugas qui naissent là, dans le fleuve Kamouraska…
Un roman engagé écrit dans l’esprit de la langue québécoise, selon des tournures typiques, qu’un glossaire sympathique et prévenant traduit à la fin de l’ouvrage pour le plaisir du lecteur dépaysé.
Une chronique de l’émission Couleur Papier sur Triage FM
Gabrielle Filteau-Chiba était l’invitée de Marie Richeux dans son émission Par les temps qui courent sur France Culture afin de discuter de son premier roman Encabanée et de son expérience de ses jours passés seule dans le bois du Kamouraska.
Une émission à réécouter sur France Culture
Lasse de sa vie professionnelle et d’une une société qu’elle juge superficielle, Anouk décide de quitter Montréal et de s’« encabaner » dans un refuge au Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent. C’est dans cette cabane, coupée du monde et confrontée à un hiver très rude, qu’elle va tenter de trouver un nouveau sens à sa vie, en effectuant un retour aux sources dans la nature. Jusqu’au jour où un homme frappe à sa porte, lui demandant de le cacher quelques jours.
Ce court récit propose un voyage à la fois réel et intérieur. Sous forme de carnet de bord, la narratrice, dont le livre est en partie tiré de sa propre expérience, offre un récit poétique où nature et introspection sont omniprésentes : il s’agit de retrouver le sens de la vie dans une société soumise à l’immédiateté et au consumérisme. Mais au-delà d’un simple plaidoyer pour une quête de sens, l’ouvrage se fait porte-voix d’un combat écologique militant et engagé. La force de l’auteure est de faire prendre conscience de notre impact sur la planète, renvoyant chacun à la liberté de trouver son rôle et sa place dans la protection de la nature. (E.M et A.-M.D)
Une chronique à retrouver dans Les notes
Quatre autrices et un auteur réfléchissent à la façon dont la vie les confronte, ou confronte leurs personnages, à la solitude.
En ce début d’année civile, une nouvelle fournée d’ouvrages de grande qualité débarque sur les étalages des librairies. Ces cinq artistes dont c’est le premier ou le deuxième livre tirent incontestablement leur épingle du jeu.
«Encabanée», voyager en soi-même
Le plus court roman de cette sélection (une centaine de pages), décrit la vie de solitude choisie par Anouk. Dans une cabane rustique située au fond des bois du Kamouraska, cette jeune femme québécoise renoue avec elle-même, se délectant d’une vie de dénuement à laquelle elle aspirait depuis longtemps.
Encabanée nous est présenté comme le journal d’Anouk, double fictionnel de l’autrice Gabrielle Fiteau-Chiba, qui vit cette existence ascétique avec intensité, alternant phases d’allégresse et vraies périodes de doute. Du Sylvain Tesson sans le vernis réactionnaire, en quelque sorte. Car même lorsqu’elle se remémorre certains instants de son ancienne vie, la narratrice sait rester humble et lucide.
Dans son dernier acte, Encabanée injecte un surcroît de tension en modifiant soudainement la donne. Loin de dénaturer l’ensemble, ce rebondissement dont on ne révèlera rien vient au contraire approfondir la réflexion de l’écrivaine sur les bienfaits de la solitude et sur la dimension très politique de la quête de son héroïne.
Extrait
«J’ai lu quelque part que l’eau salée soigne toutes les peines de l’âme: la mer, la sueur et les larmes. J’ai mis toutes les chances de mon côté en partant pour le Bas-Saint-Laurent avec une pelle, une hache et mon dégoût de la société. Reste à voir qui rira le dernier. Si le froid me laisse du lousse1. Si le printemps existe toujours. Parfois je crains que l’hiver ne se soit installé pour de bon.»
Découvrez l’article et les autres romans de la sélection sur Slate
Ceux qui me suivent le savent, j’aime faire découvrir des auteurs en dehors des autoroutes de l’édition. La maison Le Mot et le reste, basée à Marseille, fait partie de ces éditeurs indépendants que je suis pour la qualité, la diversité et l’originalité de ses parutions. Je vais commencer cette année 2021 par ce premier roman de Gabrielle Filteau-Chiba, Encabanée, paru initialement au Québec aux éditions XYZ.
Encabanée est un de ces termes imagés typiquement québécois que l’on retrouve tout le long de ce roman et qui donnent une touche particulière aux lecteurs français, nous permettant presque d’entendre le savoureux accent de Gabrielle Filteau-Chiba. Son écriture fluide et subtile nous embarque dans ce huis clos avec l’hiver de la forêt canadienne, un journal intime entre les éléments et l’auteure en quête de retour sur elle-même. Pas facile de quitter le confort de la ville pour aller affronter le froid, la solitude et la nature sauvage sur fond de cris de coyotes. Tout est réduit au minimum vital pour mieux réapprendre les valeurs et révéler les vrais besoins. C’est le moyen pour Anouk, le personnage central, de tout remettre à plat et de passer à la phase suivante de sa vie.
Reste une visite inattendue qui va bouleverser cette solitude.
L’auteure, concernée de près par l’environnement et la défense de la nature a vécu cet isolement dans son chalet sur une terre près de la rivière Kamouraska à Saint-Bruno, sans électricité et sans eau courante. On ne peut inventer les morsures du froid, le besoin vital de feu, de nourriture, d’eau et de sommeil.
« Je me suis imaginé des choses qui ne sont peut-être pas arrivées. Dans un délire d’avoir froid et de ne pas dormir. Tes peurs prennent plus de place. Tu ne sais plus s’il y a quatre ou quarante coyotes dehors », dit Gabrielle Filteau-Chiba. (Source : Le Journal de Québec)
Ce journal intime, censé n’être lu que par son auteur, s’adresse à tout le monde, disséminant ici et là un effet miroir, une question, un regard sur notre société, l’environnement, etc. Pas de leçon, juste l’expérience de cette femme qui tente de quitter la ville, sans y être réellement préparée.
[...]
La chronique est à lire en intégralité sur le blog de Dominique Lin
et aussi sur France Bleu Vaucluse
Anouk, jeune femme lassée de la ville et du mode de vie qu’on y adopte – « l’eau embouteillée, la propagande sur écran, la méfiance entre voisins, l’oubli collectif de nos ancêtres et de nos combats, l’esclavage d’une vie à crédit et les divans dans lesquels on s’incruste » –, quitte Montréal pour une cabane au Kamouraska.
Là, sur les rives du fleuve Saint-Laurent, alors que sa voiture se recouvre bientôt de neige, Anouk fait l’expérience de la vie solitaire au cœur de la nature. Le journal qu’elle tient les premiers jours de cette nouvelle existence ne cache pas les difficultés qui sont les siennes, le froid qui s’insinue partout, les coyotes qui rôdent, les mauvais gestes qui causent des blessures et le corps qui crie ses manques. Mais le chemin vers le « féminisme rural » dans lequel s’est engagée la narratrice regorge aussi de beauté : l’aurore et ses pastels, lire, écrire et dessiner jusqu’à ce que la nuit tombe. Et, aussi isolée que soit la cabane, on peut tout de même y adopter un chat, y rencontrer un homme aussi inspirant que mystérieux…
Dans ce court récit écrit sous forme de vrai-faux journal, Gabrielle Filteau-Chiba décrit sans faux-semblants la beauté et la dureté de cette région sauvage, mais ce manifeste en faveur de la Nature ne serait certainement pas le même sans l’attachement au Québec et notamment à sa langue qui transparaît à chaque page : « Le vent porte l’odeur musquée des feuilles mortes sous la neige, et j’attends un printemps précoce comme on espère le Québec libre. »
En effet, non contente de se placer sous le patronage du Karoumaska d’Anne Hébert, grande femme de lettres francophone, l’auteure parsème son récit de citations et de références à la littérature québécoise. Pour le lecteur français, les mots québécois qui émaillent le récit donnent ainsi une certaine poésie à cette belle chronique d’une renaissance : « C’est ici, au bout de ma solitude et d’un rang désert, que ma vie recommence. »
Une chronique à retrouver sur Encres vagabondes
Inspiré du rude hiver qu’elle a passé dans sa cabane du Bas-du-Fleuve en 2013, Encabanée, le premier roman de Gabrielle Filteau-Chiba est une pause nécessaire en ces temps où le monde s’emballe mais également un cri de colère face à une société qui a oublié ses racines.
En 2012, Gabrielle Filteau-Chiba, traductrice de métier, habite Montréal. Elle a 25 ans, un emploi qu’elle aime bien, mais éprouve une sorte de malaise par rapport au cirque social et aliénant de la grande ville. Pour changer d’air, elle rend visite à des amis qui louent une maison dans les terres derrière Kamouraska. Elle y reste cinq semaines, décide d’acheter un terrain avec une petite cabane dessus. Elle retourne à Montréal, le temps de vendre tout ce qu’elle possède et la voilà, à l’hiver 2013, prête à passer l’hiver dans sa cabane.
A la manière d’un Sylvain Tesson ou Henry David Thoreau, elle nous fait ressentir à travers une dizaine d’évocations ses peurs et ses petites joies, ses réflexions profondes par rapport à un environnement hostile mais tellement fragile. Car Encabanée n’est pas un roman de survie mais plutôt une ode à la beauté et un appel à la défense des régions sauvages du Québec. Un appel qui résonne encore plus à l’heure actuelle où de plus en plus de gens réalisent la vacuité de la société moderne et la nécessite de se reconnecter à quelque chose de plus profond et authentique.
Bien entendu, comme dans toute cette littérature de cabane, le lecteur réalisera que la vie sauvage est loin d’être aussi romantique qu’elle n’y paraît au premier abord et que se frotter aux éléments peut vous décourager avant de trouver la foi. Néanmoins, il y a quelque chose d’attirant dans cet isolement et ce renoncement à la société de consommation.
Encabanée ne vous poussera peut-être pas à partir dans la seconde dans les grandes étendues sauvages, mais déclenchera chez certains lecteurs un processus de réflexion par rapport à leur propre existence et leur lien avec la société actuelle. Un ouvrage à acquérir pour ceux qui se sentent à l’étroit dans notre société moderne.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Le Suricate Magazine
Isabelle Kortian a reçu Gabrielle Filteau-Chiba autour de son récit Encabanée.
EN PLATEAU (VIRTUEL) :
Gabrielle Filteau-Chiba, romancière québécoise et militante de la cause environnementale, publie Encabanée, son premier roman, aux éditions Le mot et le reste.
CONTEXTE :
Traductrice de formation, Gabrielle Filteau-Chiba a quitté le confort d’une vie citadine à Montréal, sa ville natale au Québec, pour vivre durant trois ans dans les conditions les plus rudimentaires d’une cabane sans eau et sans électricité, perdue dans les forêts du Kamouraska. Encabanée, son premier roman (et premier volet d’un triptyque), est né de cette expérience extrême qui l’a marquée et profondément transformée.
Est-ce la peur de « s’encanailler », de s’embourgeoiser, qui conduit la narratrice à s’encabaner et affronter solitude et coyotes dans les nuits glacées du Bas-Saint-Laurent ? La peur de se laisser vaincre par l’usure du temps, les compromis et les démissions, l’apathie et le cynisme, pousse-t-elle l’ex-étudiante engagée et jeune femme promise à une brillante carrière, à larguer les amarres et vivre sans filet ? Caprice bobo ou décision irréversible ? Coup de tête ? Coup de foudre pour le Kamouraska.
« Fini, la facilité de se démerder en ville, grâce à ta belle gueule », déclare Anouk en se constituant prisonnière de l’hiver, sans grande préparation. Avec comme seule compagnie, celle d’un journal de bord soumis aux aléas de l’encre gelée de sa plume, et celle des souris, ses colocataires.
Comment fait-on pour survivre quand l’eau de la rivière est gelée, qu’il fait moins 40 à l’extérieur et qu’il faut sortir chercher du bois ? Le froid qui vous empêche de dormir. La peur de s’endormir et mourir de froid, car le feu s’est éteint dans la cheminée. La neige pour tout horizon.
L’épreuve du froid comme métaphore. Oui et non. Un baptême du feu. Douter mais ne pas renoncer. Assumer ses rêves et ses illusions. Ses erreurs. Faire l’expérience de ses propres limites. Oser aller au bout de soi-même. Entrer dans le vif du sujet, être et non pas paraître. En quoi vaincre la frilosité libère, est facteur d’émancipation ? En passer par là pour trouver et puiser en soi les ressources inconnues, la force et le courage. La sève et le sel de la vie. La cabane comme une boîte de Pandore. Renaître. Attendre le printemps. Comme une aurore boréale.
Pour Gabrielle Filteau-Chiba, l’écriture n’est pas un exercice futile. Elle passe par une difficile mise à nu de soi-même dans lequel subsiste l’essentiel, délesté du superflu. Il faut éprouver que l’on est soi-même vivant pour prendre réellement conscience de ce qu’est la vie, que les autres sont des vivants, que la nature est vivante et mérite notre respect et notre bienveillance. Engagée dans la lutte environnementale, la romancière québécoise écrit comme elle vit, en harmonie, en osmose avec la nature, dont elle se sent un élément. Sa prose poétique rend hommage aux générations qui nous précèdent, aux Amérindiens, aux premières nations, à la solidarité qui unit tous les vivants. Avec vigueur et fraîcheur, elle porte l’aube d’un monde nouveau. Son récit est celui d’une conversion, la sortie de l’adulescence et l’entrée dans l’âge adulte, celui de l’éco-responsabilité. Planter un arbre, lutter contre la déforestation, en manifestant pacifiquement, en dessinant, en écrivant, sont chaque fois une merveilleuse façon de cultiver l’espoir, de remporter de petites victoires qui, s’ajoutant les unes aux autres, font sens.
Les petites rivières font les grands fleuves.
L’interview est à écouter dans l’émission Le monde en questions sur la radio Cause Commune