Parution : 20/03/2014
ISBN : 9782360541225
224 pages (148 x 210)

21.00 €

Dictionnaire de littérature à l’usage des snobs

Le terme de snob est plutôt à prendre ici dans un sens de secte élective qui préfèrera toujours placer au sommet de son panthéon personnel un auteur méconnu mais jugé, pour des raisons qui n’appartiennent qu’à lui, mille fois plus important qu’une sommité universelle des lettres au palmarès suffisamment éloquent pour s’attirer une indifférence teintée de mépris.

Comment définir si un écrivain est snob ou non? Quelle particularité d’ordre littéraire, historique ou social le rend unique aux yeux des snobs littéraires? Les élus de ce recueil d’écrivains, d’artistes, de cinéastes, de lieux possèdent en commun le don d’éveiller les passions dans les salons, de questionner le lien entre talent et célébrité. Les règles ne sont pas les mêmes de ce côté-ci de la littérature et il ne fait pas forcément bon être reconnu. Les idoles de l’ombre trouvent plus facilement grâce aux yeux des snobs intransigeants fort peu enclins à partager leurs découvertes. Philippe Garnier y côtoie donc Gabriel Joseph de La Vergue, comte de Guilleragues pendant que les Algonquins et H.L. Mencken trouvent leur place aux côtés de l’ermite François Augieras.
L’objectivité n’est pas une qualité requise pour entrer dans l’univers des snobs littéraires mais on ne saurait douter du talent de tous les auteurs présents ni remettre en cause le prestige qui entoure les associations et lieux cultes cités. Cet ouvrage regorge de perles littéraires qu’il ne faudrait pas simplement lire dans le but de pouvoir enfin disserter en société sur les poèmes des Crosby ou le Locus Solus de Raymond Roussel, mais bel et bien parce que le talent les habite. Il ne s’agit pas ici de pontifier sur d’illustres inconnus mais de construire une sélection littéraire intrigante et passionnante, parsemée d’anecdotes et d’observations hilarantes.

Revue de presse

- Le Dictionnaire de littérature pour les snobs Maxence Grugier Première

- Le Dictionnaire de littérature pour les snobs

Parution ce mois, d’une version actualisée, revue et corrigée du fameux Dictionnaire de littérature pour les snobs de Fabrice Gaignault éditée à l’époque en moindre tirage et resté lettres mortes, de fait, pour beaucoup de lecteurs. Petit précis de littérature pour initiés – ou pour ceux qui aimeraient le devenir – le “Dico de littérature snob” enchantera ceux qui cherchent de nouvelles pistes excentriques et souhaitent enrichir à la fois leur bibliothèque, et leur culture. D’une manière très snob, bien évidemment.

Quel rapport entre le critique, essayiste et poète français Michel Bulteau et le Club des Longues Moustaches ? Entre un géant boxeur neveu d’Oscar Wilde (Arthur Cravan) et le mouvement Dada ? Entre l’inénarrable critique rock fin de siècle Yves Adrien et l’étrange Joséphin Péladan ? Entre la mythique City Lights Bookstore (librairie Beat de San-Francisco réunissant les œuvres de William Burroughs, Gregory Corso, Allen Ginsberg plus tous les autres) et l’Outlaw Liberation Army ? Entre Ian Fleming, créateur de l’agent 007 et Jean-Jacques Schuhl ? Qui sont Sebastien Horsley et Sunsiaré de Larcöne ?

Simple ! Tous sont de près ou de loin affiliés à des mouvements littéraires obscurs et/ou confidentiels pour le commun des lecteurs, mais font office de véritables cultes pour l’amateur de littérature snobs. Le parti pris du snobisme dans le domaine des lettres, comme le signal très bien Fabrice Gaignault dans sa préface,“c’est choisir plutôt le délirant poète beat John Giorno que ce balourd de Jacques Kerouac, l’amusant Louise de Vilmorin à son dernier amant le vibrionnant André Malraux”, prendre le parti pris de l’obscur chéri par quelques-uns plutôt que le pseudo “branché” adoré par l’ensemble.

C’est aussi faire preuve de curiosité, d’originalité et de radicalisme. Défendre, avec bien souvent un maximum de mauvaise foi, l’inconnu génial et donc logiquement incompris aux yeux du snob, au détriment du général. De fait, nous sommes tous snob en littérature à partir du moment où nous préférons, disons, William Burroughs, à Marc Levy. Et dans un monde où plus personne ne lit, la lecture en elle-même, est souvent le comble du snobisme. Reste qu’à l’heure où sort Obsession, dernier recueil de nouvelles de l’ultra-dandy contemporain Jean-Jacques Schuhl (dont le fabuleusement précieux Ingrid Caven fut pourtant récompensé en par le Prix Goncourt en 2000) et sommet de littérature snob, la lecture de ce dictionnaire est plus que jamais d’actualité !

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Maxence Grugier
Première
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