Parution : 21/11/2006
ISBN : 9782915378344
346 pages (21 x 14,8 cm)

23.00 €

Horizons et Frontières de l’esprit

Comprendre le multiculturalisme

L’esprit de chaque individu reste plus ou moins enfermé, au cours d’une vie qui ne peut jamais le faire accéder complètement à cette vision universelle tant vantée et recherchée. Nos représentations mentales sont toutes connotées de références propres à une langue, une culture, un groupe, une époque et, sans que nous en soyons toujours conscients, nous inclinent à certains partis pris qui nous lient à d’autres ayant subi des influences analogues. Quelle que soit notre volonté de liberté, d’indépendance d’esprit, d’objectivité et d’impartialité, nous nous comportons en chaque occasion comme le produit d’un milieu, ou d’une série de milieux qui ont plus ou moins circonscrit notre pensée, l’ont coulée dans le moule de leurs territoires. L’esprit humain, lié ainsi à des environnements géographiques, sociaux, sociétaux, politiques, et idéologiques variés, ne peut être saisi et apprécié que dans le cadre d’une écologie, d’une science du milieu, qui explique sa multiplicité.
À l’aube du XXIe siècle, chacun de nous est, plus que jamais, citoyen du monde. Mais, reste, aussi, citoyen de son pays, de sa cité première. Contradiction ? Parfois… mais cette contradiction est la loi même de la vie, qui nous fait appartenir à des groupes emboîtés et superposés constituant un même ensemble commun. Famille, quartier ou village, région, nation, continent, planète : différentes échelles s’imposent simultanément à notre champ de vision, comme d’action. Comment notre conscience ne serait-elle pas écartelée ? Pour nous sécuriser, des murs nous enferment, des œillères nous protègent. Et de très contraignantes frontières mentales enserrent notre esprit.
La famille enferme, le lignage, le clan, la tribu, l’ethnie, la nation enferment ; une langue enferme, telle culture, telle civilisation enferment ; l’État enferme, avec sa police, son armée, ses frontières, son passeport, son école, sa presse, sa radio, sa télévision, tous au service de sa seule gloire, celle de la patrie ; et les structures sociales sont conçues pour enfermer, protéger, solidariser : caste, classe, corporation, profession ; les religions enferment, par leurs symboles et leurs textes sacrés, leurs rites et fraternités particulières ; et, finalement, même chaque discipline scientifique – géographie, écologie, économie, histoire, etc. – enferme le discours et le cerveau des individus dans un jargon, une problématique et une méthodologie propres, et concentre leur activité sur un champ délimité, un territoire coupé de l’universel, mais par là même, sécurisant. Car toutes ces murailles dessinent l’espace clos du familier, du connu, de l’utile. La question est alors, pour chacun, de pouvoir aussi sauter ou percer ces murailles, pour accéder, quand même, à l’autre, à l’étranger, à l’universel.
Les divers enfermements dessinant ces territoires physiques et mentaux, au départ, protègent l’individu, l’aident à se situer, à se former, à se renforcer dans des mondes à son échelle, à sa portée directe. Mais, les autres territoires, les territoires des autres, sont là, au-delà des barrières rassurantes qui devront toutes pouvoir être successivement dépassées en esprit. Car la vie des individus, des groupes se nourrit d’échanges, d’interactions, et doit pouvoir tenir compte d’un élargissement éventuel à la totalité du monde. Mais, sur les chemins de cette ouverture nécessaire, de cette perception toujours plus grande et riche, certaines frontières sont plus difficiles à franchir. Celles de la langue d’abord, et aussi celles des cultures que chaque langue véhicule. Puis celles de toutes les communautés vivantes dotées de leurs usages, auxquels on est ou non initié, et qui sont unies par les intérêts communs que les solidarités soutiennent. Et puis l’ampleur même de l’espace fait que les limites de certains territoires, géographiques, par exemple, peuvent n’être jamais atteintes par tel individu, pas plus en esprit que du regard ou par présence physique. Enfin, des frontières sont gardées. Par des interdits formels et des institutions dont le pouvoir peut contraindre le corps et l’esprit à ne pas les transgresser. C’est le cas éminemment de l’État qui a pu se donner le droit souverain d’enfermer totalement les individus, les groupes et leur esprit même, en voulant les soumettre tous à ses ordres et leur imposer sa vision du monde et une allégeance totale.
Cet ouvrage synthétise les réflexions portées par l’auteur sur les systèmes d’enfermement de l’individu : langues, ethnies, cultures, institutions, territoires organisés, auquel il oppose le multiculturalisme, le respect de la différence et le fédéralisme. Permettre aux grandes civilisations de mieux se connaître et de coopérer dans une estime réciproque est une évidence. Accorder une place convenable aux cultures et sociétés minoritaires afin que celles-ci puissent exister et conserver leur personnalité en est une autre, tout aussi nécessaire.

Revue de presse

- Horizons et Frontières de l’esprit Inter CDI Janvier 2007

- Horizons et Frontières de l’esprit
Permettre aux grandes civilisations de mieux se connaître et de coopérer dans une estime réciproque est une évidence. Accorder une plus grande place aux cultures et sociétés minoritaires afin que celles-ci puissent exister et conserver leur personnalité en est une autre, tout aussi nécessaire.
Inter CDI Janvier 2007
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