Revue de presse
Dans ce court roman, Isabelle Gagnon construit deux personnages, frère et sœur jumeaux, Alix et Paul, écorchés vifs par la mort tragique de leurs parents quand ils étaient enfants (7 ans), aux prises avec une existence qui ne leur fait pas de cadeau et dans laquelle ils ne peuvent pas imaginer Sisyphe heureux : « Toi et moi avons grandi dans le sang. Il ne s’est jamais arrêter de couler dans nos souvenirs ».
Le roman commence à Étretat une semaine après le retour d’Alix du Québec. En marchant au haut des falaises, Alix raconte des tranches de vie de son passé avec Paul, comme si elle lui parlait, mais on sent bien que c’est un monologue. Habile procédé (le contraire d’un flash-back) qui, en deux pages, résume l’essentiel des deux personnages principaux et laisse entrevoir le caractère dramatique de leur destin, comme dans une tragédie grecque. Puis, au chapitre suivant, on se retrouve au Québec : le récit s’étend du mardi au vendredi, presque heure par heure. Pas un mot de trop. Il en résulte une densité certaine qui nous permet de nous rapprocher des personnages, sans nous y attacher pour autant, parce qu’on ne peut pas vraiment les qualifier de sympathiques. En poursuivant un monstre, on risque de devenir soi-même un monstre.
Gagnon ne sombre pas dans la mélancolie. C’est plutôt comme si elle examinait, au microscope, le comportement d’un virus. Avec une précision toute chirurgicale.
Sûrement une écrivaine dont on réentendra parler et qu’on relira avec plaisir.
Une chronique à retrouver sur Bruxelles News
Muriel Gaillard a présenté Du sang sur ses lèvres sur Blues et Polar :
« C’est un livre très agréable à lire où l’on ne se perd pas en détails et descriptions à n’en plus finir. C’est précis, net, direct et bien écrit. On plonge tout de suite dans l’histoire, on lit d’une traite, et la fin est surprenante. Un excellent livre ! »
Un article à retrouver sur Blues et Polar