Parution : 16/06/2011
ISBN : 9782360540242
336 pages (14,8 x 21)

24.00 €

Presse parallèle

La contre-culture en France dans les années 1970

La presse parallèle se veut libre; on la dit sauvage, alternative, révolutionnaire... Elle est un appel à l’émancipation, une invitation à la révolte, l’incarnation d’une différence. S’opposant aux injustices et aux conventions, la presse parallèle propose le changement. Elle est l’outil privilégié de la contestation, l’incarnation de la contre-culture qui a vu le jour, en France, dans le sillage de Mai 1968. A la fois support et média des luttes, cette presse underground fédère les énergies des marges. Elle donne à entendre une parole libérée qui se répand dans tous les domaines de la société et génère autant de mouvements d’émancipation et de remise en cause dans le système dominant.

En s’appuyant sur des titres emblématiques, ce livre dresse le portrait d’une génération qui a conquis sa liberté à la force des idées et des mots. Il dépeint une décennie soixante-dix pleine d’effervescence qui a vu jaillir le mouvement écologiste, la libération des femmes, la revendication des droits homosexuels, le mouvement communautaire, les réflexions en matière de santé, d’éducation, de justice, et de rapport à l’autre et à la différence.

Revue de presse

- Presse parallèle Frédéric Thomas Dissidences Janvier 2012
- L'Invité du jour - émission MATADOR Chrystelle André RSR - Couleur trois 26 décembre 2011
- Nos anti-prix littéraires malotrus Noël Gaudin Sine Mensuel 2 décembre 2011
- Contre culture Sylvain Boulouque L'OURS Septembre/Octobre 2011
- La sève des 70'S Emilien Bernard OWNI Octobre 2011
- Les années 1970, âge d’or de la presse parallèle ? LEMI Article 11 27 septembre 2011
- Presse parallèle Thierry L'AMINOT Etudes Jean-Jacques Rousseau n°18 Été 2011
- Presse parallèle Olivier Bailly Evene Août 2011
- Easy Rider n°1117 Olivier Valerio Radio PFM 24 juillet 2011

- Presse parallèle
Après leur ouvrage sur la saga du magazine Actuel (voir le compte-rendu de lecture sur ce site), la maison d’édition Le mot et le reste continue son travail original d’exploration culturelle des années 70 en France. Agrémenté de nombreuses illustrations de couvertures et d’un cahier en couleur d’une quinzaine de pages, reprenant quelques titres parmi les plus emblématiques, ce livre retrace de manière plaisante l’effervescence post 68 au niveau de la presse. Tout en reconnaissant l’influence anglo-saxonne, Steven Jezo-Vannier n’en défend pas moins une spécificité française, « une tradition contestataire underground » propre à la France (page 21). Pour ce faire, il dégage une généalogie qui, centrée autour de Mai 68, n’en déborde pas moins ce contexte historique. Ainsi, il revient par exemple sur le journal Futur, créé en 1952, qui constitue une « première expression d’une forme d’affirmation homosexuelle et de résistance à l’homophobie » (page 201), et s’intéresse aux renouveaux de la contre-culture, présents dans le punk, les free party, l’alter mondialisme, … (pages 298–299). De même, il évoque la particularité du contexte français marqué par la Guerre d’Algérie. Sa démonstration d’une originalité contre-culturelle met en évidence une passionnante cartographie, qui dessine les contours d’une mouvance qui passe par quelques librairies parisiennes – dont les plus connues sont Parallèles et Alternative (page 113) –, un ensemble assez lâche de communautés rurales, souvent éphémères, des événements chargés (concerts, manifestations, etc.) et le bouillonnement de journaux parallèles, dont le nombre est estimé par l’auteur dans une fourchette de trois à cinq cent entre 1971 et 1973 (page 23). L’auteur passe d’ailleurs en série le parcours de nombre de ces journaux : des plus connus – Libération, L’idiot international, Tout, Rock & Folk, etc. – aux plus discrets – Crève salope, Le parapluie, etc. Cet angle d’approche est encore enrichi par le portrait d’autant de « passeurs », qui ont joué un rôle important, comme Jean-Jacques Lebel, Alain Dister, Guy Hocquenghem ou le très prolifique Robert Crumb. De plus, le livre donne à voir toute une dialectique d’échanges, d’allers-retours et un réseau étroit, matérialisés entre autre par la création d’un Syndicat de la presse underground (page 114), « la rencontre des combats pacifistes et écologistes », le « mouvement antinucléaire » (pages 155 et 160) et les luttes féministes (pages 177 et suivantes). Certaines pages invitent à des réflexions intéressantes ; plus particulièrement celles autour des Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP) et sur la bande dessinée. Propriété du groupe Hachette, les NMPP jouissent d’une situation de quasi-monopole dans la diffusion des journaux en kiosque, imposant ainsi « son rythme de diffusion, ses tarifs et ses choix de distribution » (page 100). Ce pesant contrôle sera remis en question par une partie seulement de la presse alternative, mais sans jamais réussir à le renverser ou, plus modestement, à le contourner durablement. Se posent dès lors les limites et contradictions d’une presse alternative, dont la distribution, aux mains des NMPP, dépend des rapports marchands « traditionnels ». C’est très certainement par la bande dessinée que s’illustre le mieux la contre-culture en France, au point où l’auteur affirme que c’est par la voie de la contre-culture que la bande dessinée acquerra ses lettres de noblesse (page 269) avec des journaux comme L’écho des savanes, Fluide glacial, Métal hurlant. Signe des temps et d’une lecture rétrospective de Mai 68, ce livre, essentiellement descriptif, tend à s’inscrire dans la conception de la contre-culture comme correcteur de la question politique. Et ce dès les premières pages. La contre-culture serait la véritable révolution, « la plus grande réussite du mouvement post-68 », à la fois prolongement et dépassement de la contestation soixante-huitarde, « émancipé du carcan idéologique de Mai 68 » (pages 9–14). Même s’il réinscrit souvent la dynamique de la presse alternative dans le contexte historique et social, dans un réseau politique, ce livre tend malgré tout à figer la question politique, à évacuer la dialectique contradictoire entre le militantisme politique de ces années et les foyers contre-culturels. En opposant une révolution politique – qualifiée de conventionnelle, traditionnelle et étroite – à une action culturelle alternative, mobile, jeune et effervescente, on en arrive à inscrire la contre-culture dans une perspective « post politique », qui fausse la perspective et évacue les contradictions de la contre-culture, et ses liens autrement complexes avec l’engagement politique.
Frédéric Thomas
Dissidences Janvier 2012

- L'Invité du jour - émission MATADOR

Steven Jezo-Vannier était l’invité du jour de Chrystelle André dans son émission culturelle (tous les jours, du lundi au vendredi, de 9h à 12h).
“Dans les seventies, en France, la presse underground explose dans le sillage de mai 68.
Interview de Steven Jezo-Vannier, auteur de “Presse parallèle” chez l’éditeur marseillais Le Mot et le Reste. Sauvage, alternatif, révolutionnaire!

ECOUTER L’EMISSION

Chrystelle André
RSR - Couleur trois 26 décembre 2011

- Nos anti-prix littéraires malotrus

Prix Arthur Cravan
Presse parallèle, de Steven Jezo-Vannier, Le Mot et le reste. Par le frigousseur du formidable San Francisco, l’utopie libertaire des sixties (Le Mot et le reste aussi), la radiographie festive de « la contre-culture en France dans les années 1970 » appelant à l’émancipation, à la mutinerie, à l’explosion des différences, à la fédération des énergies des marges. Parmi les super-héros de l’aventure : Hara-Kiri, L’Idiot international, Le torchon brûle, La Gueule ouverte, Le Sauvage, Le Parapluie, Zinc, Tout et, bien sûr, L’Enragé de Siné qui ouvrit le feu : « Nous ne sommes ni étudiants ni ouvriers ni paysans mais nous tenons à apporter notre pavé à toutes leurs barricades. »

Consulter la liste complète des anti-prix : SINE MENSUEL

Noël Gaudin
Sine Mensuel 2 décembre 2011

- Contre culture

Spécialiste de la contre-culture outre atlantique, l’auteur a publié un ouvrage sur San Francisco comme symbole de la rupture culturelle aux Etats-Unis. Il s’attaque aujourd’hui à son homologue française. Il présente un panorama général de la presse française publiée dans la foulée de mai 1968, proposant donc sous une forme de catalogue les différents journaux ayant participé de cette volonté de rupture avec les normes établies. En tant que catalogue, l’ouvrage est intéressant par les monographies présentées, les généalogies rappelées et les découpages effectués. Si parfois la construction historique ne convient pas parfaitement et bien que l’empathie affichée entache quelque peu la lecture, il n’en demeure pas moins que Steven Jezo-Vannier a construit un outil utile pour appréhender les différentes évolutions de cette presse underground.

L’OURS – L’Office universitaire de recherche socialiste

Sylvain Boulouque
L'OURS Septembre/Octobre 2011

- La sève des 70'S

Les sixties & seventies, âge d’or d’une presse hexagonale libre, intelligente et méchamment irrévérencieuse blablabla, Actuel blablabla, vaches sacrées blablabla, ce journal est un pavé… Yep, c’est lu et relu, battu et rebattu. Pourtant, derrière le poncif se cache une réalité souvent méconnue. Et à trop ramener la période à quelques figures tutélaires un tantinet momifiées (Hara-Kiri et Choron, L’Enragé et Siné, Actuel et Bizot), on passe à côté des composantes essentielles dudit âge d’or : diversité, vitalité et virulence généralisées.

Dans un paysage médiatique contemporain largement dominé (en matière de presse papier, en tout cas) par un journalisme de révérence, mou et fade comme une endive, il est toujours utile (et un peu triste) de rappeler qu’un autre rapport à la presse a existé, que cette dernière était massivement distribuée (en comparaison des journaux dissidents contemporains) et que cette réappropriation de la parole n’était pas uniquement le fait de quelques locomotives isolées mais l’expression d’une époque (plus) enflammée.

C’est là tout l’intérêt du très récent livre de Steven Jezo-Vannier, Presse parallèle, la contre-culture en France dans les années 1970, publié aux éditions Le Mot et le reste1, qui livre un panorama détaillé et vivant des différents acteurs de l’explosion d’une presse libre en France. Tout, Le Parapluie, Zinc, Le Torchon brûle, La Gueule ouverte, Le Petit Mickey qui n’a pas peur des gros, Interaction, Sauvage… une myriade de titres, en grande partie éphémères, ouverts à des thématiques diverses (féminisme, écologie politique, bande-dessinée, rock, sexualité), mais se retrouvant dans une même pratique de la presse : libre, urgente et débridée.

(reprise de l’interview d’article XI)

Pour lire l’intégralité de l’article : OWNI

Emilien Bernard
OWNI Octobre 2011

- Les années 1970, âge d’or de la presse parallèle ?

INTERVIEW FLEUVE DE STEVEN JEZO-VANNIER DANS ARTICLE 11, REJOUISSANT TITRE PARALLELE. EXTRAITS :

Soyons francs : il est à la fois réjouissant et un peu déprimant de se pencher sur l’histoire de la presse alternative dans les années 1970. C’est que le paysage médiatique actuel semble – en comparaison – terriblement morne. Retour sur une époque où les kiosques étaient explosifs – avec Steven Jezo-Vannier, auteur de Presse Parallèle, la contre-culture en France dans les années 1970.
Les sixties & seventies, âge d’or d’une presse hexagonale libre, intelligente et méchamment irrévérencieuse blablabla Actuel blablabla vaches sacrées blablabla ce journal est un pavé... Yep, c’est lu et relu, battu et rebattu. Pourtant, derrière le poncif se cache une réalité souvent méconnue. Et à trop ramener la période à quelques figures tutélaires un tantinet momifiées (Hara-Kiri et Choron, L’Enragé et Siné, Actuel et Bizot), on passe à côté des composantes essentielles dudit âge d’or : diversité, vitalité et virulence généralisées. Dans un paysage médiatique contemporain largement dominé (en matière de presse papier, en tout cas) par un journalisme de révérence, mou et fade comme une endive, il est toujours utile (et un peu triste) de rappeler qu’un autre rapport à la presse a existé, que cette dernière était massivement distribuée (en comparaison des journaux dissidents contemporains) et que cette réappropriation de la parole n’était pas uniquement le fait de quelques locomotives isolées mais l’expression d’une époque (plus) enflammée.
C’est là tout l’intérêt du très récent livre de Steven Jezo-Vannier, Presse parallèle, la contre-culture en France dans les années 1970, publié aux éditions Le Mot et le reste [1], qui livre un panorama détaillé et vivant des différents acteurs de l’explosion d’une presse libre en France. Tout, Le Parapluie, Zinc, Le Torchon brûle, La Gueule ouverte, Le Petit Mickey qui n’a pas peur des gros, Interaction, Sauvage… une myriade de titres, en grande partie éphémères, ouverts à des thématiques diverses (féminisme, écologie politique, bande-dessinée, rock, sexualité), mais se retrouvant dans une même pratique de la presse : libre, urgente et débridée [2].

ART. 11 : Derrière les titres emblématiques (Hara-Kiri, Actuel, L’Enragé), légendaires, on découvre dans votre ouvrage une foule de canards plus méconnus : Tout, Politicon, Le Parapluie, Geranonymo… Avec également une presse dissidente locale très active [3] et un nombre de fanzines impressionnant. Pourquoi une telle effervescence ? Et pourquoi n’a-t-elle pas tenu la distance ?

Il y a effectivement à cette époque énormément de titres, la plupart bien moins connus que Tout ou Le Parapluie [4] : quelques petites centaines de journaux, témoignages d’une effervescence rare, elle-même reflétant la diversité des voix libérées durant ces années. La fin des années soixante est marquée par le combat pour l’existence en tant qu’individualité propre, chacun affirmant son unicité. II y a évidemment une jeunesse unie et cohérente qui aspire à gagner en liberté et surtout en reconnaissance, mais cette jeunesse est tout sauf uniforme, elle revendique haut et fort son hétérogénéité. Le mouvement underground qui fait naître la presse parallèle affirme la pluralité de ses composantes. Chacun souhaite y faire entendre sa différence, sa sensibilité, et utilise la presse libre pour le faire, d’où la multiplicité des titres.

Avant le premier choc pétrolier, réaliser un journal est facile et peu onéreux : les modes de fabrication en série se sont extraordinairement démocratisés, et le prix du papier et des encres reste faible. D’ailleurs, lorsque la crise de 1973 entraîne une flambée des coûts de la matière première, plus d’un journal cesse de paraître.
Mais le fait que la presse parallèle ne soit pas parvenue à s’inscrire dans la durée résulte d’une combinaison de facteurs : à la hausse des prix, il faut ajouter que la plupart des titres ne sont pas rentables et ne cherchent pas nécessairement à l’être ; sur le plan financier, les journaux underground étaient voués à une existence cyclique. La quantité de titres est impressionnante sur toute la période, mais la plupart sont extrêmement éphémères et se limitent à une ou deux parutions. Des journaux meurent à un endroit, d’autres naissent ailleurs. Autre raison de poids : tous les jeunes qui font vivre cette presse sont tôt ou tard contraints d’effectuer leur service militaire, qui les éloigne du front de la contestation et de l’activité culturelle pendant un an (à partir de 1970). Enfin, et je pense que c’est là la raison majeure : les acteurs de la presse parallèle n’ont pas pour objectif de durer, à de rares exceptions près (en l’occurrence, Actuel et Hara-Kiri/Charlie, qui y sont parvenus grâce au professionnalisme). Une majorité souhaite simplement dire ce qu’elle a à dire, vivre une expérience avant de passer à autre chose. Le Parapluie s’est arrêté alors qu’il était parvenu à s’installer et s’affirmer à la proue du mouvement, avec une relative stabilité financière. Pour ses fondateurs, le tour de la question avait été fait.

Il faut bien comprendre également qu’une large partie des artisans de la presse parallèle cherchent à s’investir hors des sentiers battus. Cinq ans après 1968, la presse parallèle n’a plus rien de nouveau, elle ne représente plus un enjeu pour la liberté, elle fait partie des acquis. Elle est donc moins vivace.

(...)

Pour lire l’intégralité de l’article : ARTICLE 11

LEMI
Article 11 27 septembre 2011

- Presse parallèle
Pour qui a conservé comme moi ses collections d’Actuel, de Zinc, Geronymo, Le Parapluie, de Sexpol ou de Tout, ce livre est une mine d’or. Il relate en effet l’histoire de cette presse des années 70 que l’on trouvait certes dans les kiosques et qui était diffusée par les NMPP, mais qui véhiculait le souffle d’une nouvelle vie et le refus d’un monde étroit, celui des adultes responsables et respectueux des valeurs du travail, de l’engagement ou autres garde-fous destinés à faire marcher la jeunesse au pas et dans les couloirs qu’ils souhaitaient pour elle. Tout y est, y compris les procédés d’impression comme la ronéo, la sérigraphie ou l’offset qui permirent à des individus ou à de petits groupes d’exprimer ce qu’ils avaient à dire. Une ronéo permettait de sortir des pages assez lisibles quand on savait s’en servir et on pouvait illustrer d’autres pages avec de belles sérigraphies, des linogravures ou d’autres procédés pour peu qu’on ait quelques relations et moyens. Je le sais, car j’ai tiré alors deux revues par des procédés bien artisanaux qui feraient sourire de dédain la jeunesse qui dispose d’ordinateur et qui a pris le relais aujourd’hui avec des revues comme Guerre au paradis ou Oiseau-Tempête. R. n’était pas absent de cette presse, puisqu’il est désigné comme le premier hippy dans un numéro d’Actuel intitulé “Colossale chronologie” et on le retrouve encore à la fin des années 70 dans Façade qui annonce le revirement amorcé par le mouvement punk. Un index des titres de périodiques aurait peut-être permis de circuler plus à son aise dans ce livre, mais le classement autour de grands périodiques comme ceux déjà nommés, mais aussi Le Torchon brûle, La Gueule ouverte et Le Fléau social rend l’approche aisée et donne presque un certain ordre dans les diverses tendances qui se croisaient alors (sexualité, musique, féminisme, écologie ou révolution) et qui constituaient une nouvelle culture, toujours ignorée de l’université, mais qui a eu certainement autant sinon plus d’échos que maints philosophes dont la pensée n’a jamais eu la puissance de rêve d’une chanson de Dylan, d’un livre de Kerouac ou d’un poème de Ginsberg et qu’on y étudie besogneusement.
Thierry L'AMINOT
Etudes Jean-Jacques Rousseau n°18 Été 2011

- Presse parallèle

On se souvient de la une de Hara-Kiri hebdo lorsque le général de Gaulle meurt le 9 novembre 1970 : “Bal tragique à Colombey – 1 mort” titre alors le journal satirique. Ce crime de lèse-général vaudra à la publication du professeur Choron d’être interdite à la vente aux mineurs. Qu’importe ! Charlie hebdo lui succèdera. C’est l’un des rares rescapés d’une free press à la française sous de Gaulle et Pompidou dont Steven Jezo-Vannier retrace l’histoire avec rigueur et érudition.

Sous de Gaulle, le ministère de l’information contrôle la totalité de l’audiovisuel public. Mais dans cette “société rigide fondée sur l’ordre et la discipline”, tout le monde ne se tait pas. En 1958, l’Internationale Situationniste tirent la première suivie par des publications d’obédiences diverses : Clarté, Action, Vive la révolution. Malgré des points communs, la contre-culture française n’est pas l’américaine. La lutte contre la guerre d’Algérie et pour l’avortement la façonnent. Puis mai 68 libère les énergies et donne un coup de vieux aux idéologies dans un pays où les moins de vingt ans représentent un tiers de la population.

Précurseurs, Actuel et Rock et Folk sont vite suivis par Libération, L’Idiot International, L’Enragé, Tout !, Le Parapluie. Les femmes et les homosexuels s’émancipent avec Le Torchon brûle, L’Antinorm, Le Fléau social, la pop et le rock ont droit de cité avec Best, Le Pop, Extra, la BD voit naître Zinc, Fluide Glacial, L’Echo des savanes, l’écologie trouve dans La Gueule ouverte son premier organe. Tous participent de ce mouvement underground que Steven Jezo-Vannier analyse sans nostalgie, mais qui avertit : “La contre-culture des années 70 a bravé les interdits; aujourd’hui, il est temps de résister contre leur retour.”

Evene

Olivier Bailly
Evene Août 2011

- Easy Rider n°1117

Entre plusieurs morceaux de rock et une actu BD, Sex Pistols, l’aventure intérieure et Presse parallèle étaient les 2 livres de la semaine de l’émission Easy Rider.

Extrait : “Et puis un excellent bouquin aussi pour vous sur les plages cet été : Presse Parallèle de Steven Jezo-Vannier, qui avait déjà signé un San Francisco, l’utopie libertaire des sixties, également chez le mot et le reste. Alors ça raconte quoi ? ça raconte la contre-culture en France, dans les années 1970, la naissance de la presse parallèle sur les cendres de Mai 68, des titres les plus connus (Hara-Kiri, Libé...) aux moins connus (Le Sauvage…). On parle d’Actuel, bien sûr, et nous sommes, à radio PFM, un peu les enfants d’Actuel. C’est très, très bien fait (...).

Pour écouter l’intégralité de l’émission :

EASY RIDER

Olivier Valerio
Radio PFM 24 juillet 2011
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