Parution : 21/11/2019
ISBN : 9782361390945
288 pages (14,8 x 21 cm)

21.00 €

Ladies First

une anthologie du rap au féminin

Ladies first offre des arguments pour clasher ceux qui pensent que le rap n’est pas une affaire de femmes.

Charline Lecarpentier – Libération

Constitué en majorité d’acteurs masculins et parfois scandaleusement misogyne, le rap semble avoir un problème avec les femmes. Pourtant, elles sont nombreuses à avoir pris part à cette grande aventure. Remontant aux années soixante-dix, ce livre évoque le destin de quelques pionnières puis retrace l’épopée contrariée des grandes dames du rap, aux États-Unis comme ailleurs, d’une époque où elles peinaient à s’imposer sans protecteur masculin, à celle, actuelle, marquée par une profusion de rappeuses. À travers la présentation de cent œuvres et d’autant de rappeuses, de Cardi B à Lil’ Kim, Lauryn Hill, Missy Elliott, Casey ou Keny Arkana, ce livre rend hommage à la pluralité des styles adoptés par les femmes du rap, et à leurs façons, parfois paradoxales, de soutenir une position féministe.

Revue de presse

- Sylvain Bertot : Ladies first. Une anthologie du rap au féminin. Jean-Marie Jacono ATEM 7 janvier 2022
- De "Let's talk about sex!" à "WAP" : comment la sexualité féminine s'est peu à peu imposée dans le rap et le hip-hop Copélia Mainardi Marianne 16 septembre 2020
- Interview vidéo de Sylvain Bertot rédaction France Culture 18 février 2020
- Ladies first, la femme est l'avenir du rap Sylvain Bonnet Paris-ci la culture 12 février 2020
- Ladies first Alexandre Fuster Sefronia 9 janvier 2020
- Sylvain Bertot - Ladies first Léa Schiavo Litzic 30 décembre 2019
- Interview Sylvain Bertot Ellen Ichters RTS // Pony Music 18 novembre 2019
- Spécial cadeaux Charline Lecarpentier Libération 16 décembre 2019
- Ladies First Léa Schiavo Toute la culture 20 décembre 2019
Ladies First Franck Cochon Clique TV // Get Busy 7 janvier 2020
- Le livre de la semaine Matthieu Conquet France Inter // Et je remets le son 8 décembre 2019
- Cadeaux de Noël : Idées Livres de l’équipe ! Jaloud Wave Radio 3 décembre 2019
- 5 idées cadeaux pour un.e mélomane passionné.e Eve Guiraud À Nous Paris 8 décembre 2019
- L’histoire du rap sous un angle féminin Alexandre Caporal 24 heures 12 décembre 2019
- Voici enfin la preuve que le rap est une affaire de femmes Rebecca Manzoni France Inter // Pop & Co 28 novembre 2019
- Les essentiels de Basique France 2 // Basique 20 novembre 2019
- Les bonnes feuilles en exclusivité - Ladies first Amaury Rauter Goûte Mes Disques 14 novembres 2019

- Sylvain Bertot : Ladies first. Une anthologie du rap au féminin.

“Ladies first (2019) est surtout consacré aux rappeuses des États-Unis. Cet ouvrage a pré-cédé la publication d’un autre livre dédié, lui, au rap féminin français, toujours aux éditions Le Mot et le Reste : Pas là pour plaire ! Portrait de rappeuses, de Bettina Ghio (2020). Cette valorisation du rôle des femmes dans le rap et le hip-hop doit d’abord être soulignée. Dans les travaux français, l’histoire de ces courants musicaux avait peu éclairé jusqu’ici leur place, même si elles étaient mentionnées. Qui sont ces rappeuses ? Quel rôle ont-elles occupé ? Quels thèmes développent-elles dans leurs productions ? Comment réagissent-elles face au sexisme et au machisme des hommes ? Leur musique est-elle différente de celle de leurs ho-mologues masculins ? Ladies first permet de donner des réponses à ces questions.”

L’intégralité de l’article ici

Jean-Marie Jacono
ATEM 7 janvier 2022

- De "Let's talk about sex!" à "WAP" : comment la sexualité féminine s'est peu à peu imposée dans le rap et le hip-hop

Provocation grossière ou hymne féministe à la révolution sexuelle ? Le nouveau clip de Cardi B et Megan Thee Stallion, “WAP” – acronyme de “Wet Ass Pussy” – laisse difficilement indifférent. Un buzz qui confirme une tendance : côté femme, rap et hip-hop laissent de plus en plus de place à une sexualité féminine décomplexée.

Elles ont écrasé les charts, explosé les compteurs. Depuis sa sortie le 7 août dernier, la nouvelle production des rappeuses Cardi B et Megan Thee Stallion n’en finit plus de battre des records : 93 millions de téléchargements la semaine de sa sortie – une performance imbattable -, et première collaboration féminine à atteindre la tête du “Billboard Hot 100”, classement hebdomadaire des 100 chansons les plus populaires aux États-Unis, toutes catégories confondues. Bref, c’est un des meilleurs lancements de l’histoire du hip-hop : sur YouTube, le clip comptabilise aujourd’hui plus de 195 millions de vues.

“WAP”, l’acronyme de l’argot “Wet Ass Pussy”, est difficilement traduisible, mais signifie littéralement “chatte cul mouillés”. Avec pareil titre, nul ne pouvait espérer un clip mijauré : mais ces deux icônes de la culture pop ont tout de même déjoué les attentes. Danses lascives, poses “badass”, tenues provocantes, fontaines d’eau en forme de poitrine, félins allants de pair avec des sous-vêtements léopard… C’est tout un imaginaire pornographique célébrant le plaisir sexuel qui est ici convoqué.
Féminisme pop

Le retour de bâton était à prévoir – et il n’a pas manqué. “WAP m’a donné envie de me verser de l’eau bénite dans les oreilles”, a tweeté le candidat républicain à la Chambre des représentants James Bradley. Entre autres exemples, la candidate américaine à la Chambre des représentants Angela Stanton-King et l’ancienne candidate au Congrès DeAnna Lorraine, qui considèrent que le message du clip ramène les femmes dans le passé “de 100 ans”, quand l’éditorialiste Ben Shapiro dénonçait lui aussi une vidéo régressive en matière de droit des femmes.

Provoquer de la sorte, envoyer valser les limites de la décence : un ultime pied de nez des deux artistes à ce puritanisme américain qui n’a pourtant pas empêché d’élire un Président qui s’est souvent illustré par sa vulgarité à l’égard des femmes. En jouant de leur corps et de leur sexualité, elles prolongent et rendent visibles un mouvement de déconstruction des codes et du carcan qui a longtemps pesé – et continue de le faire – sur la moitié de l’humanité.

Suffit-il pour autant de jongler avec les normes du discours patriarcal en vigueur pour s’en affranchir véritablement ? Les dérives d’un “féminisme pop” ont souvent été décriées par les militantes ; ce féminisme de masse – fréquemment associé à l’icône planétaire Beyoncé – est un mélange de culture populaire et de valeur féministe qui essaime via les réseaux sociaux… sans pour autant parvenir à questionner véritablement les codes du regard masculin et l’objectification de la femme. En clamant haut et fort une sexualité libre et indépendante, Cardi B., Nicki Minaj et les autres participent-elles réellement à la libération des femmes ou ne font-elles qu’alimenter une misogynie millénaire ? Une chose est certaine : rap et hip-hop n’ont ni attendu le déhanché de Nicki Minaj, ni le flow de Cardi B pour s’emparer du sujet de la sexualité féminine.
Un héritage conséquent

Rembobinons. Queens, New York, 1990. “Let’s talk about sex !”, prie le groupe de hip-hop féminin “Salt-N-Pepa”. L’année suivante, c’est au tour du duo BWP [Bytches With Problems] de proposer “Teach’Em” (“Apprends-leur”), sorte de tutoriel… à l’art du cunnilingus, alliant conseils pratiques et métaphores : “Part my pussy like the Red Sea / And slide your fat tongue inside of me” (“Sépare ma chatte comme la Mer Rouge / Et glisse ta grosse langue à l’intérieur”). La gente masculine est prévenue : “this lesson here might take all night / So on your knees, motherfu**er, and eat my pussy right”. À bon entendeur.

Ces initiatives sont cependant marginales – et marginalisées par une société américaine très contradictoire, aussi conservatrice dans le puritanisme que consommatrice de porno. Pour Sylvain Bertot, auteur de Ladies First. Une anthologie du rap au féminin (éd. Le Mot et le reste), “la tendance des années 90 est plutôt à la production de textes affranchis de tout caractère sexuel. L’objectif est inverse : se revendiquer l’égale des hommes pour gagner en légitimité”. Plutôt qu’insister sur le ‘sex-appeal’ féminin en revêtant des tenues trop moulantes, mieux vaut jouer la “bonne copine” en baskets et survêt’ : dans ce milieu quasi-exclusivement masculin, afficher un look de “sista”, unisexe et androgyne, est gage de pouvoir via la prétention à l’égalité. Et le pouvoir va avec la médiatisation ; des vedettes comme MC Lyte ou Queen Latifah l’illustrent bien.
L’avènement de la “Queen Bitch”

En 1996, c’est pourtant en bikini léopard échancré que Lil Kim s’affiche pour la promotion de son premier album studio, “Hard Core”. Elle et son acolyte Foxy Brown imposent la figure de la rappeuse sexy, une revendication alors plutôt avant-gardiste. Au lieu de subir les projections masculines sur leurs corps, elles décident de les contrôler : en reprenant ces codes à leur avantage, elles inversent la tendance. L’homme-sujet du regard devient objet, la posture de femme faible nécessitant amour et protection est balayée. Place à la révolution du plaisir, qui doit être libre, puissante, décomplexée.

Si elles ne sont pas les premières à revendiquer leur sexualité comme moyen d’affirmation de soi, elles parviennent à sortir cette tendance du cercle confidentiel. Ce modèle choque et continue de choquer ; demeure qu’il “s’impose dans la ‘norme rap’ et modifie la réception médiatique” analyse Sylvain Bertot. “Ces superstars assument avec fierté un héritage afro-américain puissant, une culture traditionnelle et musicale forte. Épaulées par des rappeurs connus, elles ont très vite un succès conséquent, et bousculent le paysage commercial”.

Lil Kim et Foxy Brown deviennent les cheffes de file d’une nouvelle idéologie féministe qui érige le corps comme outil dominant et lieu de pouvoir. Une tradition vouée à essaimer, comme l’explique Eloïse Bouton, journaliste indépendante, plus connue sous le pseudonyme de “Madame Rap”, du nom du média qu’elle a fondé. “Ce détournement des codes et standards masculins représente une avancée essentielle par rapport à la décennie précédente. Mais leur notoriété souffre encore d’un manque de relais et de diffusion, qui se double de la barrière de la langue une fois en France, où l’anglais s’écoute et se comprend bien moins qu’aujourd’hui”.

[…]

Lisez l’article intégral sur Marianne.net

Copélia Mainardi
Marianne 16 septembre 2020

- Interview vidéo de Sylvain Bertot

Sylvain Bertot est interviewé par France Culture pour un sujet sur l’histoire oubliée de “la mère du hip hop”.
La vidéo est à retrouver sur la chaîne youtube de France Cutlure

rédaction
France Culture 18 février 2020

- Ladies first, la femme est l'avenir du rap

Le rap domine, les femmes s’invitent dans la danse

Le rap a conquis le monde : ceci est un fait. Un article récent du monde a démontré qu’il représentait désormais le courant principal de la musique française, permettant ainsi à de nombreux interprètes d’émerger, tel Orelsan. Et il en est de même aux Etats-Unis. L’amateur de rock et de soul le regrette mais encore une fois, c’est la réalité commerciale. Le livre de Sylvain Bertot, déjà auteur de Rap, hip hop (Le mot et le reste, 2013) se propose de revenir sur le rap au féminin, les rappeuses. A priori, cela paraît étonnant tant le genre s’est bâti sur des figures testoronées, telles 2Pac. Pourtant, on va le voir, elles existent.

Rappeuses, mode d’emploi

Eh oui, des femmes font du rap et pratiquement depuis le début, contribuant à subvertir un genre musical macho et misogyne. Dès les années 80, on trouve ainsi le groupe Salt’n Pepa (souvenons-nous de Let’s talk about sex) Queen Latifah ou Roxanne Shanté. Sylvain Bertot place dans les années 90 la figure de Lauryn Hill mais cette chanteuse est autant influencée par la soul et le jazz que le rap : un cas donc limite. Il faut dire que le RnB attire plus facilement les artistes féminines. Faire sa place dans le rap nécessite aussi d’avoir les codes quitte à les subvertir. Des femmes comme Lil Kim vont donc proposer des morceaux faisant l’éloge du sexe et invitant les hommes à maîtriser l’art du cunilingus (Not tonight) : une réponse à Snoop Doggy dog et à ses clips récupérant l’image du porno ? Sans doute. En tout cas, nos rappeuses n’ont pas peur, pensons par exemple à Missy Elliot. Et c’est tant mieux !

Pour conclure

Aujourd’hui, les charts sont occupés par des rappeuses comme Nicki Minaj. Commercialement, ça marche fort et les textes semblent plaire à la jeunesse. On se permettra des réserves quant à la musique. Les rappeuses des années 90 et 2000 samplaient des chansons soul ou rock, voire avaient recours à des musiciens doués. L’amateur ici estime que le compte n’y est pas… l’intérêt de cet ouvrage fruit d’une érudition sans faille est de corriger en tout l’image du rap et de souligner d’artistes féminines (et féministes). A découvrir.

Lisez la chronique en ligne

Sylvain Bonnet
Paris-ci la culture 12 février 2020

- Ladies first

Note : 9/10

A l’heure où le hip-hop s’affranchit de son image sulfureuse et devient la nouvelle musique populaire, les filles n’ont jamais été aussi nombreuses à participer à son aventure. Certes, il y a toujours eu des rappeuses célèbres – Foxy Brown, Missy Elliott – mais elles demeuraient une exception dans un milieu régi par un machisme ambiant et une forte dose de testostérone. Il a fallu attendre le succès de Nicki Minaj à la fin de la décennie 2000 pour qu’une brèche s’ouvre, permettant à toute une génération, aussi hétéroclite que possible, de se faire une place dans le rap contemporain.

C’est cette histoire qui est narrée par Sylvain Bertot dans la première partie de “Ladies first”, des débuts du mouvement (l’auteur rappelle qu’une femme, Sylvia Robinson, est à l’origine de “Rapper’s delight”, premier hit hip-hop en 1979) à la consécration récente de Cardi B. De manière synthétique et documentée, il dresse un portrait nuancé de son sujet, et ouvre des pistes de réflexion sur les rôle tenus et les messages défendus par les femmes au sein du hip-hop. Il met l’accent sur la pluralité de ce “rap féminin” qui n’est pas nécessairement plus sage et moins violent que celui des mecs. En fait, le rap féminin n’est pas une réalité distincte du reste du mouvement : il suit souvent les mêmes tendances et les mêmes thématiques, mais en l’adoptant au tempérament et aux aspirations de ses actrices.

[…]

Les ambiguïtés du hip-hop se retrouvent aussi sur son versant féminin. Sylvain Bertot met en exergue le fait que l’image de prédatrice sexuelle qu’ont très tôt affichée les premières bad bitches Lil Kim et Foxy Brown a contribué à l’émancipation des rappeuses, et que le rap provocant et pornographique de Cupcakke est avant tout féministe. Le rap a en fait toujours été intrinsèquement lié aux évolutions des mentalités dans la société, comme le rock à son époque ; c’est donc en toute logique que les filles se retrouvent en force aujourd’hui pour démontrer que le rap n’est pas un genre réservé aux mâles. “Ladies first” en rend compte avec brio et clarté.

Sylvain Bertot est le rédacteur de “Fake for real”, l’un des meilleurs blogs francophones sur le rap, et il a écrit trois autres livres au “Mot et le reste”, dont l’indispensable “Rap, hip-hop” (2012)

La chronique intégrale est en ligne sur Sefronia

Alexandre Fuster
Sefronia 9 janvier 2020

- Sylvain Bertot - Ladies first

Comme son nom l’indique, Ladies First est une anthologie du rap, vu par le prisme de ses actrices féminines. Celles-ci sont une minorité, mais ne sont pas en reste face à leurs homologues masculins dont elles reprennent parfois les thèmes, comme pour mieux exploiter leur féminité. Sylvain Bertot nous plonge dans ce combat féministe avec le verbe haut et un bouquin passionnant !

Deux parties distinctes.

Ce livre se décompose en deux grosses parties, plus un glossaire pas du tout facultatif (surtout si comme nous, vous n’êtes pas un spécialiste de toutes les subtilités du rap). Ces deux grosses parties sont les suivantes : un historique relatant, avec précision, la place initiale occupée par les femmes dans l’industrie rap, qu’elle soit balbutiante ou plus installée comme cela peut-être le cas aujourd’hui, plus une sélection de 100 disques phares de ces dames.

La première partie pose les bases, situe les choses dans leur contexte. Si les hommes furent vite sur le devant de la scène, comme dans à peu près tous les styles d’art, ne nous voilons pas la face, certaines femmes étaient déjà présentes au commencement du rap et des block party. Peut-être étaient-elles mêmes les moteurs des tous premiers groupes connus et reconnus. Mais à ces moments-là, leur place était reconnue, même lorsqu’elles se trouvaient en arrière-plan de ces messieurs, pour peu à peu s’effacer, bon gré mal gré.

Pourtant, elles étaient toujours là, souvent tapies dans l’ombre des grands MCs, souvent également chaperonnées, coaché, ou cadenassé par ceux-ci. Mais petit à petit, elles parviennent à s’affranchir de ce côté écrasant en reprenant « voix » au chapitre. Elles reprennent peu ou prou les mêmes codes, qu’ils soient gangsta, arty, pornographique ou bien plus légers, avant de se détourner progressivement de ces thèmes, ou du moins pour exprimer plus fortement leur féminité à leur engagement féministe. Peu à peu, en déjouant l’imagerie sexiste des hommes, rarement autre chose que dévalorisantes, elles s’érigent en patronne et gagnent ainsi en respect et crédibilité.
100 œuvres au féminin.

[…]

Ce côté très rigoureux de Sylvain Bertot (spécialiste ès rap ayant déjà sorti deux livres aux mêmes éditions, à savoir Mixtapes, Rap indépendant et Rap, Hip-hop, et qui plus est est animateur du blog Fake for real) est tout sauf plombant. Au contraire, il s’avère absolument passionnant, captivant car recelant un nombre fou de détails cruciaux, d’arguments incontournables de tout ce qui fait l’histoire d’un style musical fort comme peut l’être le rap. Il s’inscrit aussi dans une démarche non pas féministe mais de réhabilitation de la place des femmes dans ce courant musical.

Ladies First

Nous nous en doutions, mais il faut le redire : les femmes ont également été spoliées de leur place et de leur mérite. Cela était (et est) hélas tristement banal mais quand nous lisons ce bouquin, nous nous disons que certains aspect du rap aurait eu à y gagner en laissant plus de place aux femmes (comme à peu près tous les autres styles musicaux cela dit).

Captivant, bien écrit, argumenté et replaçant tout dans son contexte, sans être pro féministe, ni condescendant, Ladies First, une anthologie du rap au féminin est un livre incontournable pour mieux appréhender l’univers du rap. Le ton y est juste, sans excès, relate avec exactitude les faits et nous embarque dans le combat de ces femmes qui ont dû batailler dur pour enfin être visibles. Gageons qu’il ne s’agisse là que d’un départ et que le rap trouvera également ses lettres de noblesse grâce à la gent féminine (ce qui est déjà en partie le cas avec des artistes comme Missy Elliott, Cardi B et bien d’autres)!

La chronique intégrale est à retrouver sur Litzic

Léa Schiavo
Litzic 30 décembre 2019

- Interview Sylvain Bertot
Ellen Ichters interview Sylvain Bertot à l’occasion de la sortie de son livre Ladies First. Un belle interview à réécouter ICI
Ellen Ichters
RTS // Pony Music 18 novembre 2019

- Spécial cadeaux
Ladies first offre des arguments pour clasher ceux qui pensent que le rap n’est pas une affaire de femmes. Depuis la première block party organisée en 1973 par Cindy Campbell, sœur de DJ Kool Herc, jusqu’au succès de Lizzo, cette anthologie en 100 albums et mixtapes recense celles qui ont repris le crachoir monopolisé par des hommes, y compris sur le terrain miné du gangsta rap, dont une grande partie de la verve est réservée au mépris des femmes. Quoi de plus féministe finalement, que d’exercer autant que les hommes son droit d’être insolente, vénère, vulgaire, et de revendiquer son plaisir? Jugé à tort cause perdue à la testostérone, le rap a permis d’avancer sur le terrain du plaisir féminin, de Missy Elliott l’inspirante à l’ancienne strip-teaseuse Cardi B jusqu’aux figures du rap féminin hexagonal Diam’s, Keny Arkana ou Chilla, première à inscrire #balancetonporc dans le rap français.
Charline Lecarpentier
Libération 16 décembre 2019

- Ladies First

Aujourd’hui, bien que minoritaires, les femmes sont bel et bien présentes dans le milieu du rap. Mais ce n’est pas sans avoir franchi bon nombre d’obstacles liés à leur genre. Avec « Ladies First – Une anthologie du rap au féminin », publié aux éditions Le mot et le reste en novembre dernier, Sylvain Bertot recense les figures féminines qui ont fait le Hip-hop et montre aux sceptiques que le rap n’est pas qu’une affaire d’hommes.

A la tête d’une maison de disque, à la programmation d’une radio ou grande chaîne de télévision, derrière le micro ou au management, elles sont nombreuses à avoir accompagné les débuts du hip-hop, que ce soit sur le devant de la scène ou en coulisses.
Mais quand le rap s’installe progressivement sur les ondes et les écrans, les stars qui le représente sont avant tout des hommes. Petit à petit, parce que minoritaires, les femmes sont invisibilisées et ce, au moment même où le hip-hop, qui ne devait être qu’une mode passagère, prend de l’ampleur en tant que phénomène artistique.
Sylvain Bertot, auteur spécialisé dans le rap, explore les raisons sociologiques et artistiques qui ont mis les femmes au second plan. Premières causes de discrimination : les contextes de création et représentation. La concurrence masculine y est féroce. Difficile de prendre d’assaut un open-mic ou une session studio lorsqu’en tant que femme, on est cantonnée aux tâches domestiques et familiales. C’est encore une réalité mais qui tend, heureusement, à s’estomper.
Cette misogynie se constate jusque dans les textes, dans lesquels on retrouve la dichotomie de la vierge et la putain, poncif habituel. Les violences envers les femmes sont un thème récurrent et font d’ailleurs écho à des faits divers bien réels de violences domestiques ou sexuelles, perpétrées par les rappeurs. Certains textes sont crus, décomplexés, construisant un imaginaire qui collera longtemps à l’idée que l’on se fait du Hip-hop.
Dans cette réalité, certaines tirent leur épingle du jeu et Sylvain Bertot les met en lumière avec cette anthologie. Par leur verve, leurs textes et leurs identités propres, elles se réapproprient des codes initialement établis par les hommes et réussissent à faire du rap un courant musical sans genre. Missy Elliott, Mary J Blige, Eve, et plus récemment Princess Nokia ou Cardi B, elles ont toutes, dans un style différent, revendiqué avec succès leur filiation au Hip-hop. Le pouvoir est désormais bien partagé et la place des femmes dans le Hip-hop, incontestable.
A l’heure où on interroge la sous-représentation des femmes dans l’industrie de la musique et le sexisme dans le milieu des musiques actuelles – un manifeste, le F.E.M.M, Femmes Engagées des Métiers de la Musique signé par de nombreuses artistes et professionnelles de la musique a été publié cette année -, il est bon de rappeler que les femmes ont-elles aussi œuvré pour la visibilité du Hip-hop. Cette sous-représentation n’est d’ailleurs pas que le fait du rap. Dans d’autres courants, les femmes sont une part plus faible des créateurs et diffuseurs. L’ascendance misogyne du rap est indiscutable mais ce sexisme n’est pas représentatif de toutes ses créations. Aujourd’hui, les mentalités, la société et même le genre en lui-même évoluent et décloisonnent une vision trop genrée de cette musique.

La chronique en ligne

Léa Schiavo
Toute la culture 20 décembre 2019

Ladies First

Franck Cochon et son équipe ont invité David Dufresne pour la 4ème émission de la saison 2 de Get Busy. Le livre de Sylvain Bertot vous est chaudement recommandé au moment des conseils livres et CD.

Pour réécouter la chronique, c’est ici

Franck Cochon
Clique TV // Get Busy 7 janvier 2020

- Le livre de la semaine

Le LIVRE de la semaine est une anthologie du Rap au féminin : “Ladies First” signé Sylvain Bertot aux éditions Le Mot et le Reste, pour rappeler le rôle des femmes dans l’histoire du rap international. Remontant aux années soixante-dix, ce livre évoque le destin de quelques pionnières puis retrace l’épopée contrariée des grandes dames du rap, aux États-Unis comme ailleurs, d’une époque où elles peinaient à s’imposer sans protecteur masculin, à celle, actuelle, marquée par une profusion de rappeuses. L’auteur s’intéresse surtout aux Américaines, de Salt’n Pepa à Cardi B en passant par Lil Kim et Lauryn Hill… Sylvain Bertot nous en parle.

Réécoutez la chronique de Matthieu Conquet en podcast

Matthieu Conquet
France Inter // Et je remets le son 8 décembre 2019

- Cadeaux de Noël : Idées Livres de l’équipe !

Une anthologie du rap féminin qui rend hommage à celles qui se sont imposées dans un milieu plutôt misogyne. À travers la présentation de 100 œuvres des années 70 à nos jours, Sylvain Bertot retrace la pluralité des styles et des messages de ces héroïnes du rap international. Un nouveau titre de cette maison d’édition phénoménale à ne pas manquer ! Leurs livres, tous plus bons les uns que les autres, m’accompagnent souvent pour préparer mes émissions et la playlist.

Découvrez tous les coups de cœur de l’équipe de Wave Radio

Jaloud
Wave Radio 3 décembre 2019

- 5 idées cadeaux pour un.e mélomane passionné.e

Noël arrive à grands pas et on sait ce qui arrive lorsqu’on tarde à s’occuper des cadeaux : on se retrouve à errer hagard dans les rayons de la Fnac le 23 décembre en compagnie de la moitié de la ville. Pas de panique, on vous a fait une petite sélection pour contenter vos amie.s, ou du moins les plus mélomanes.

Pour votre frère engagé : un livre nécessaire sur le rap

À l’image d’une infinité d’autre domaines, le milieu du rap reste très masculin, quand il n’est pas clairement misogyne. Partant de ce triste constat, Sylvain Bertot a décidé de rendre hommage à celles qui n’hésitent pas à prendre le mic et à jouer du flow. De Casey à Lauryn Hill en passant par Cardi B et Keny Arkana, son livre passionnant retrace les destins remarquables des grandes rappeuses d’hier à aujourd’hui, tous styles et toutes revendications féministes confondues.

La chronique en ligne

Eve Guiraud
À Nous Paris 8 décembre 2019

- L’histoire du rap sous un angle féminin

Retour à la fin des années 70 dans les ruelles du Bronx, à New York. Le rap émerge dans les quartiers populaires afro-américains. En 1979, le single «Rapper’s Delight» est le premier véritable tube de hip-hop. On y entend les rappeurs de The Sugar Hill Gang poser leur flow sur le sample du non moins célèbre «Good Times» de Chic.

Ce que beaucoup ignorent, c’est que ce titre a vu le jour grâce à une femme: la chanteuse et productrice new-yorkaise Sylvia Robinson. Elle est la première grande dame du rap a avoir participé à la popularisation du genre en créant le label Sugar Hill Records avec son mari, Joe Robinson.

Dans son livre Ladies First – Une anthologie du rap au féminin, le journaliste Sylvain Bertot redonne aux femmes leurs lettres de noblesse dans un style musical qui les a souvent reléguées au second plan. S’il s’intéresse principalement aux figures américaines, puisque c’est le creuset du genre, à leur rôle primordial dans l’industrie du rap et à leur évolution au fil des décennies, le livre n’oublie pas l’autre coté de l’Atlantique.

À travers la présentation de 100 œuvres et d’autant de rappeuses, les francophones Diam’s, Keny Arkana ou plus récemment Chilla se retrouvent ainsi au milieu de Sha-Rock, Queen Latifah, Lauryn Hill, Nicki Minaj ou Cardi B. En terminant par Lizzo, l’artiste la plus nommée aux Grammy Awards 2020, Ladies First montre que les rappeuses dominent aujourd’hui le marché du disque, au même titre que leurs homologues masculins ou que les stars féminines de la pop.

Lire la chronique sur le site de 24 heures

Alexandre Caporal
24 heures 12 décembre 2019

- Voici enfin la preuve que le rap est une affaire de femmes

À l’occasion de la parution de l’ouvrage Ladies First – Une anthologie du rap au féminin de Sylvain Bertot, Pop N’ Co se penche ce jeudi sur le rôle (souvent méconnu et pourtant) primordial des femmes dans le rap et le hip-hop. Démonstration en quatre chansons.

Réécouter la chronique en podcast

Rebecca Manzoni
France Inter // Pop & Co 28 novembre 2019

- Les essentiels de Basique

“Basique, l’essentiel de la musique” a sélectionné le livre de Sylvain Bertot dans sa liste de conseils.

Revoir la sélection de Basique sur France 2

France 2 // Basique 20 novembre 2019

- Les bonnes feuilles en exclusivité - Ladies first

Les éditions Le Mot et le Reste nous font l’honneur de vous offrir en avant-première quelques pages du prochain livre de Sylvain Bertot, Ladies First – Une anthologie du rap au féminin, à paraître ce 21 novembre. L’analyse ciselée du journaliste, dont nous avions déjà chroniqué l’excellent Mixtapes, se consacre cette fois à l’implication des femmes dans la culture hip-hop.
Remontant aux années 80, son ouvrage évoque ainsi le destin de quelques pionnières avant de retracer l’épopée contrariée des grandes dames du rap, aux États-Unis comme ailleurs, d’une époque où elles peinaient à s’imposer sans protecteur masculin, à celle, actuelle, marquée par une profusion de rappeuses. À travers la présentation de cent œuvres et d’autant de rappeuses, de Cardi B à Lil’ Kim, Lauryn Hill, Missy Elliott, Casey ou Keny Arkana, ce livre rend hommage à la pluralité des styles adoptés par les femmes du rap, et à leurs façons, parfois paradoxales, de soutenir une position féministe.
On vous laisse donc sur ces premières pages, ainsi qu’un avant goût d’une des 100 chroniques avec celle du Hot, Cool and Vicious de Salt-N-Pepa, dont les visages ont également été mis à l’honneur par la couverture du très récent volume 4 de la bande dessinée Hip Hop Family Tree. Une coïncidence de bon ton.

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Amaury Rauter
Goûte Mes Disques 14 novembres 2019
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