Parution : 19/11/2015
ISBN : 9782360541898
160 pages (14,8 x 21 cm)

15.00 €

Basse Fidélité

Philippe Dumez est un chic type. Cet homme discret vient de sortir le meilleur livre de l’année sur la musique.

Olivier Nuc – Le Figaro

« Je me souviens que, parmi la collection de 45-tours qu’une amie m’offre, figure un disque de Nirvana un peu bizarre, genre pochette photocopiée. Quelques années plus tard, je me rends compte que c’est le pressage original du premier single du groupe. » Philippe Dumez est un insatiable écouteur de disques, un écumeur de concerts et un fan par définition. Afin de donner vie à ses souvenirs, il décide de les coucher sur le papier, utilisant la même forme fragmentaire que Georges Perec dans Je me souviens. En résulte une compilation d’instants de vie, des bribes de souvenirs intimes qui parlent pourtant à tous. Le premier vinyle acheté, les concerts marquants, les concerts manqués, l’évolution des formats d’écoute, les bacs d’occasions, la mort des idoles etc. Avec humour, dérision et émotion, cet exercice dresse des ponts entre la mémoire personnelle et collective, démontrant, s’il le faut, que la musique parle à tout un chacun et rassemble unilatéralement ceux qu’elle fait vibrer.

Lire un extrait

Revue de presse

- Basse fidélité Pascal Julou Abus dangereux Avril 2016
- Basse Fidélité Agnès Leglise Rock&Folk Mars 2016
- Basse Fidélité Noé Gaillard daily-books.com 12 février 2016
- Random access memories Thibaut Allemand Magic Novembre 2015
- L'indie-rock mode d'emploi. Stephane Davet Le Monde 18 décembre 2015
- Chronique du livre Basse Fidélité, de Philippe DUMEZ Gérald Petitjean ljspoplife.eklablog.fr 5 Décembre 2015
- Interview Philippe Dumez David Blot Nova Club 21 janvier 2016
- Basse Fidélité Anne-Vanessa Prévost France Culture // Les Bonnes Feuilles 28 décembre 2015
- Basse Fidélité Paskal Larsen Foutraque.com 13 janvier 2016
- Jona Lewie, se souvenir du mec à la cuisine dans les fêtes François Gorin Télérama // Les disques rayés 23 novembre 2015
- Classements, anthologies, chronologies... Notre sélection de livres rock pour listomaniaques Hugo Cassavetti Télérama 22 décembre 2015
- La mélodie du bonheur - Nous sommes tous des Philippe Dumez ! Olivier Nuc Le Figaro 3 décembre 2015
- Sélection fin d'année - mélomaniaque Jérôme Provençal Les Inrockuptibles 25 novembre 2015
- Hourrah Gorey ! - Lecture Richard Gaitet Radio Nova // Nova Book Box 19 novembre 2015

- Basse fidélité
Basse Fidélité est une version enrichie et remodelée de 39 Ans 1/2 pour tous sorti en 2011 chez In My Bed, construit de chroniques commençant par “Je me souviens”. Philippe Dumez raconte ses souvenirs à la première personne, ses instants de vie liés à sa passion pour la musique. Disques, concerts, rencontres, réflexions diverses, tout est relaté dans l’humeur et l’humour avec un regard plus intéressé par le détail, le poil à gratter, la petite tâche qui coule, le bouton mal placé. Philippe Dumez n’a pas découvert cette façon d’écrire avec le livre Je me souviens de Georges Perec, mais en lisant Je me souviens du rock de Gilles Verlant. A noter que Georges Perec s’était inspiré du I Remember de l’écrivain américain Joe Brainard. Avec une belle écriture à la fois légère, pop et érudite, proche du vécu de chacun (pour les fans de musique indé en particulier), les souvenirs de Philippe Dumez nous parlent immédiatement. Passionné jusqu’à l’obsession, il raconte ses achats de vinyles puis de CD, jusqu’à ses ventes intégrales de vinyles, CD et t-shirts, pour faire le vide le temps d’un instant, car le besoin d’empiler reprend vite fait le dessus. A travers ses chroniques, c’est toute la période musicale des années 80, 90 et 2000 qui défile sous nos yeux. Des noms de groupes qu’on avait oublié qui ressurgissent dans notre mémoire, comme si tout s’était passé la veille. On prend un malin plaisir à dévorer ses instants de vie. Ce livre est un bon médicament pour nous rassurer que l’on est pas seul à être boulimique de la musique. Bref, si vous voulez passer du bon temps, ce livre est un bon remède, un anti-déprime.
Pascal Julou
Abus dangereux Avril 2016

- Basse Fidélité
Les lecteurs de ces pages en conviendront, notre mémoire joue un rôle immense dans nos histoires personnelles d’amour avec le rock. Les disques qu’écoutaient nos parents, nos premiers albums, les bons ou les mauvais concerts, les morceaux sur lesquels on a dansé comme ceux sur lesquels on a distillé les pires cafards ne s’oublient jamais. Cette fidélité-Ià, déjà célébrée dans le délicieux “High Fidelity” de Nick Hornby, est ici aussi hautement revendiquée et loin, malgré son titre “Basse Fidélité”, d’être à bas bruit. Car Dumez, auteur prolixe et blogueur généreux, enthousiaste amateur, tombant littéralement amoureux de groupes comme d’autres le sont de filles, fan successif et cumulatif de dizaines de musiciens, Dumez, en grand obsessionnel, n’échappe évidemment jamais à sa folie et sa vie toute entière en montre la grande influence. Inspiré par le cher Gilles Verllant, lui-même inspiré du grand Pérec – qui n’en avait même pas eu l’idée le premier, nous apprend-il – il a repris ce célèbre principe du souvenir égrainé, sans contexte, sans stricte chronologie et nous entraîne, au fil des résurgences, visiter les traces profondes de sa riche vie musicale. Anecdotes personnelles s’entremêlent ainsi avec des considérations technico-sentimentales sur la vie des cassettes ou le son pourri des disques de Joy Division, le collectionneur y converse avec le jeune fan qu’il fut quand il révait d’être Philippe Manoeuvre (sic), le père de famille avec l’amateur frustré de demi-bibliothèques Billy, le danseur clopinant sur les dancefloors avec le fouineur aux genoux usés pour avoir trop fouillé dans des bacs de disques bon marché sous les tables des conventions. Le truc bien c’est que la plupart de ces souvenirs-là, dérisoires ou essentiels, sont aussi les nôtres : tout amateur de musique a connu les mêmes interrogations sur le sens de pochettes mystérieuses, les mêmes joies en découvrant un disque rare, les mêmes incertitudes sur l’avenir d’un musicien ou d’un genre et la même stupéfaction devant le succès ou l’insuccès d’un groupe chéri ou détesté. Ajoutez à ce cocktail, l’humour, l’expertise, le style et une putain de bonne mémoire et vous comprendrez aisément pourquoi ce livre est un tel délice de charme et d’ingénue régression et comment cette vie filtrée par le prisme de la musique constitue un subtil roman dont nous sommes tous les héros.
Agnès Leglise
Rock&Folk Mars 2016

- Basse Fidélité

Un vieux slogan de 68 stipule « Il est interdit d’interdire »… On ne peut donc interdire à quelqu’un d’utiliser un mot ou une formule telle que « je me souviens » mais il me semble que l’utiliser à la manière de celle « inaugurée » par Georges Pérec mériterait d’être signalé. Or ici je n’ai trouvé nulle trace d’un quelconque souvenir de Georges Pérec et encore moins de Serge Valletti (qui lui à propos de ses « Je m’en rappelle » n’oubliait pas l’écrivain).

Le principe est simple : dresser le portrait d’une époque, d’un sujet au travers d’une série de « je me souviens » sensés en rendre compte. Philippe Dumez, à travers six chapitres, trace le portrait de sa relation à la musique. Et je suis prêt à parier que beaucoup de lecteurs se souviendront avoir partagé les mêmes émotions. Avant de vous donner quelque exemples, je veux signaler que vous trouverez au moins deux types de « je me souviens », ceux qui concernent directement l’auteur et ceux qui concernent plus directement la musique.

Florilège et Chapitres pour vous donner une idée (mes choix sont totalement arbitraires)

Les années vinyle : Je me souviens que dans la jungle, le lion est mort ce soir et qu’Henri Salvador chante ça d’un air presque guilleret. Le Salvador, terre de contrastes.

Les années laser : Je me souviens que Bernard Lenoir prend un malin plaisir à matraquer « Kill your television » du groupe anglais Ned’s Atomic Dustbin : la radio, à l’aube des années quatre-vingt-dix, n’a pas baissé les bras.

Le retour inattendu des années vinyle : Je me souviens d’un artiste américain comparant Catherine Ribeiro + Alpes à du Brigitte Fontaine accompagnée par Pink Floyd. J’en achète un par hasard, et je constate qu’il n’a pas complètement tort. Comme quoi les Américains connaissent mieux nos bacs d’occasion que nous.

Les années MP3 : Je me souviens de tous les substituts de new wave sur lesquels je me jette à corps perdu : Junior Boys, Chromatics, Dsire, Superpitcher… J’adore les groupes Canada Dry.

Le retour encore plus inattendu des années laser : Je me souviens du jour de la disparition d’Amy Winehouse comme du jour de la disparition de Jeff Buckley ou de Kurt Cobain. Au XXIe siècle comme au XXe, l’inéluctable a toujours de beaux jours devant lui.

Les années streaming : Je me souviens de Frank Fairfield, le sosie américain du jeune Georges Brassens, qui prend un malin plaisir à dépoussiérer des musiques obsolètes : bluegrass, cajun, musette. Ses disques devraient être édités en 78 tours.

Bonne écoute.

Retrouvez cette chronique sur le site du Daily Books

Noé Gaillard
daily-books.com 12 février 2016

- Random access memories

Une collection de disques en révèle toujours plus sur soi que tous les beaux discours. Partant de ce principe, de nombreux mélomanes se sont racontés à travers leurs étagères. Ces jours-ci deux auteurs en particulier se livrent et content l’histoire de la pop moderne à travers leurs (petites) histoires d’auditeurs.

PHILIPPE DUMEZ est l’auteur de fanzines (Plus Jamais Malade En Auto), de nombreux blogs (citons Les Écumeurs sur Tumblr) et de 39 Ans 1/2 PourTous(2011), recueil de souvenirs contés en quelques lignes, inspiré par le procédé de Georges Perec dans Je Me Souviens(1978). Des concerts, des disques, la désaffection du vinyle et le retour de la cire. Une adolescence. Une vie, en fait.

Sans hiérarchie apparente, Dumez évoque des oeuvres, des chansons, abat des monuments (Bob Dylan par exemple) ou réhabilite des réussites méconnues – on partage sans réserve son avis sur Trans(1982) de Neil Young. D’essence volatile, les souvenirs se mêlent à d’autres, ne se narrent pas toujours de la même façon, et c’est pourquoi Dumez (un pseudonyme au fait) propose une édition révisée de cet ouvrage épuisé et aujourd’hui rebaptisé Basse Fidelité- clin d’oeil évident à Nick Hornby. Où l’on croise Silvain Vanot, Guided By Voices, Pelle Carlberg et… des tote bags.

Thibaut Allemand
Magic Novembre 2015

- L'indie-rock mode d'emploi.

A la croisée de Georges Perec et de Nick Hornby, Basse fidélité de Philippe Dumez égrène des fragments de souvenirs, scandés à chaque paragraphe par un « Je me souviens » emprunté à l’auteur de La Vie mode d’emploi. Il dresse un autoportrait de fan de musique pop, tendance « pervers polymorphe », petit frère français du héros de Haute Fidélité, un des best-sellers du romancier britannique.

Longtemps rédacteur de fanzines singuliers. critique rock occasionnel et toujours blogueur impénitent (Les écumeurs). Dumez avait « auto-produit » une première version de ce livre, 39 ans 1/2 pour tous (aujourd’hui retravaillée) augmenté de chapitres bonus et distribué à une plus large échelle par un éditeur, Le Mot et le reste, au catalogue aussi précieux (Girl in a Band de Kim Gordon, Wild Tales de Graham Nash, Music Sounds Better With You de Raphaêl Malkln… ) que ceux des labels discographiques lndépendants vénérés par ce mélomaniaque.

Entremêlant biographie, obsessions et coups de coeur musicaux, Dumez fait ressurgir détails et mélodies du quotidien arrachés inconsciemment de l’oubli ou semblait les avoir condamnés leur insignifiance. Loin des jugements sentencieux des professionnels de la critique, ces réminiscences dessinent avec une subjectivité assumée et une drôlerie, la bande-son d’une vie et d’une esthétique (celle de l’indie-rock des années post-punk). Tout en donnant envie de réécouter- ou de découvrir – Guided by Voices, Trisomie 21 ou The Chameleons, ces bouffées nostalgiques évoquent une génération pour qui cette musique n’est plus synonyme d’émancipation collective, mais de repli intime et de petits tas de secrets.

Stephane Davet
Le Monde 18 décembre 2015

- Chronique du livre Basse Fidélité, de Philippe DUMEZ

Basse Fidélité, de Philippe DUMEZ, est assurément un des meilleurs livres de l’année 2015, et probablement un des meilleurs livres sur la musique. Ici, pas d’érudition plombante, pas de technicité assommante. Non. Juste l’essentiel : des souvenirs, plus ou moins précis, plus ou moins flous, de moments musicaux et des fragments d’intime emmêlés, rédigés à la première personne, à la façon de Pérec dans « Je me souviens ».

Ce livre parle à tous les fans de musique en général et de pop indé en particulier, en soulignant avec humour, autodérision, et aussi beaucoup d’émotion, le lien obsessionnel avec un style de musique, un groupe ou un artiste (Dominique A et Daniel Johnston entre autres), et en faisant ressentir de manière très juste les caractères magique et quasi sacré des concerts.

Parmi les fans de pop indé, les quadras, comme moi, auront l’impression de lire un peu de leur propre histoire : les souvenirs d’enfance liés à Chantal Goya ou à Dave, l’éducation musicale faite par Bernard Lenoir à la radio ou par Les Inrockuptibles en version mensuelle, les questions métaphysiques sur l’achat d’une première paire de Creepers à plus de 40 ans, la quête sans fin et probablement vaine de nouvelles étagères pouvant supporter la collection de disques à l’expansion incontrôlée et probablement incontrôlable.

« Basse Fidélité » est aussi un hommage au temps long, aujourd’hui si démodé par internet et les plateformes de streaming : l’attente de la sortie d’un album, presque aussi importante que la première écoute ; la recherche d’un album ou d’une chanson, écoutés il y a longtemps, et dont on ne connaît parfois pas le titre ni le nom de l’artiste ; le suivi fidèle d’un groupe pendant plusieurs années, avec des phases d’enthousiasme et d’autres de lassitude. Un temps long et une attente qui nous permettent de graver, même de façon imparfaite, des sillons dans notre mémoire, de fabriquer et de patiner des souvenirs. A l’opposé de la haute fidélité numérique et de l’immédiateté d’internet qui nous condamnent à la saturation, à la paresse, au bruit de fond perpétuel, et finalement à l’oubli.
Extraits :

« Je me souviens de la sortie de ‘Haute Fidélité’ de Nick Hornby. Ce n’est pas un grand roman, mais c’est par contre un grand message adressé à tous les fans de musique tendance « pervers polymorphes » dont je fais partie : vous n’êtes plus seuls. »

« Je me souviens de Daniel Johnston, accompagné par un groupe composé de fans, rendant enfin justice à son répertoire lors d’un concert qui ne ressemble pas pour une fois à un supplice. Il m’aura fallu quinze ans pour voir un bon concert de Daniel Johnston, mais je pourrai dire : j’y étais. »

« Je me souviens des Black Sessions, concerts organisés dans le cadre de l’émission de Bernard Lenoir sur France Inter qui ont l’avantage de tenir pile sur une face de cassette audio de quatre-vingt-dix minutes. »

« Je ne me souviens pas du premier fichier mp3 que j’ai téléchargé. Contrairement à mon premier 45-tours, ça fait longtemps que je l’ai perdu. »

Un dernier point pour finir cette chronique : bravo et merci aux éditions Le Mot Et Le Reste (http://lemotetlereste.com/mr) qui, en 2015, ont encore sorti de magnifiques livres sur la musique pop : « Le Renoncement de Howard Devoto » de Benjamin Fogel, « Indie Pop 1979 – 1997 » de Jean-Marie POTTIER, et bien sûr « Basse Fidélité » de Philippe DUMEZ ».

On vous conseille aussi d’aller faire un tour sur le blog de Philippe DUMEZ, « Les Écumeurs » (http://lesecumeurs.tumblr.com/), galerie de portraits de passionnés de musique et de concerts.

Retrouvez cette chronique sur le site de Little john’s Pop Life

Gérald Petitjean
ljspoplife.eklablog.fr 5 Décembre 2015

- Interview Philippe Dumez

Ce jeudi, David Blot se plongeait dans les souvenirs du collectionneur, journaliste, photographe et écrivain Philippe Dumez, auteur de Basse fidélité publié aux éditions Le Mot et le Reste. Dans ce livre, cet écumeur de concerts revient sur les souvenirs de sa vie de “fan” et couche sur papier les mille et une anecdotes de sa vie :

“Je me souviens du soir où Bernard Lenoir prend l’antenne en diffusant le morceau d’un complet inconnu : « Va t’en » de Dominique A. Il est obligé de le rediffuser à la fin de l’heure devant le raz-de-marée provoqué.”

Jean Rouzaud se chargeait d’introduire ce moment de délicieuse nostalgie.

Réécoutez le Nova Club

David Blot
Nova Club 21 janvier 2016

- Basse Fidélité

Chaque jour, un auteur lit les premières pages de son dernier livre. Aujourd’hui, il s’agit de Philippe Dumez qui lit les premières pages de son livre.

“Parfois, un marché secret se conclut entre l’auteur et le lecteur dès le premier paragraphe, à l’insu des personnages qui ignorent que l’auteur et son lecteur échangent un clin d’oeil amusé derrière leur dos”.
Amos Oz, L’Histoire commence (éditions Calmann-Levy)

Réécouter l’émission sur le site de France Culture

Anne-Vanessa Prévost
France Culture // Les Bonnes Feuilles 28 décembre 2015

- Basse Fidélité

Basse Fidélité est une version enrichie et remodelée de_ 39 ans ½ pour tous_ sorti en 2011 chez In My Bed (1). Comme j’ai chroniqué ce livre ici , je vous laisse découvrir qui est l’auteur Philippe Dumez.

Basse Fidélité est construit de chroniques qui commencent par « Je me souviens ». Philippe Dumez raconte ses souvenirs à la première personne, ses instants de vie liés à sa passion pour la musique. Disques, concerts, rencontres, réflexions diverses, tout est relaté dans l’humeur et l’humour avec un regard plus intéressé par le détail, le poil à gratter, la petite tache qui coule, le bouton mal placé. Les chroniques sont réparties en 6 chapitres : Les années vinyle, Les années laser, Le retour inattendu des années vinyle, Les années MP3, Le retour encore plus inattendu des années laser et Les années streaming.

Philippe Dumez n’a pas découvert cette façon d’écrire ces chroniques en lisant le livre Je me souviens de Georges Perec, mais en lisant Je me souviens du rock de Gilles Verlant (chronique page 127). À noter que Georges Perec c’était inspiré du livre I Remember de l’écrivain américain Joe Brainard.

Avec une belle écriture à la fois légère, pop et érudite, proche du vécu de chacun (pour les fans de musique indé en particulier), les souvenirs de Philippe Dumez nous parlent immédiatement. Passionné jusqu’à l’obsession, il raconte ses achats de vinyles puis de CD, jusqu’à ses ventes intégrales de vinyles, CD et t-shirts, pour faire le vide le temps d’un instant, car le besoin d’empiler reprend vite fait le dessus. À travers ses chroniques, c’est toute la période musicale des années 80, 90 et 2000 qui défilent sous nos yeux. Des noms de groupes qu’on avait oublié qui ressurgissent dans notre mémoire, comme si tout c’était passé la veille. On prend un malin plaisir à dévorer ses instants de vie. Fan de musique depuis notre adolescence, on se sent moins seul, moins malade, face à notre passion dévorante avec des achats convulsifs de disques (notamment pendant les soldes) et dans le besoin d’écumer des concerts plusieurs jours par semaine. Ce livre est un bon médicament pour nous rassurer que l’on est pas seul à être boulimique de la musique. Bref, si vous voulez passer du bon temps, ce livre est un bon remède, un anti-déprime.

(1) La démarche de cette réévaluation est précisée à la fin du livre : « Je me souviens, cinq ans après la sortie de 39 ans et ½ pour tous, avoir ressenti le besoin de retailler dans ce livre exactement comme j’ai retaillé dans ma collection de disques : en enlevant le trop et en rajoutant le mieux. Cette édition remastérisée selon des normes à même de séduire les les plus exigeants fait donc figure d’édition définitive. Définitive, bien entendu, jusqu’à la prochaine. »

Lire la chronique sur le site Foutraque

Paskal Larsen
Foutraque.com 13 janvier 2016

- Jona Lewie, se souvenir du mec à la cuisine dans les fêtes

Je me souviens de n’avoir jamais lu le livre de Georges Perec portant ce titre. Je me souviens qu’un soir à la télé, j’ai vu un extrait du spectacle où Sami Frey pédalait sur un vélo fixe en récitant le texte de Perec. Je me souviens d’avoir trouvé ça ridicule. Je me souviens d’avoir lu jusqu’au bout un petit ouvrage autoproduit sur le même principe que celui de Perec. Il s’appelait 39 ans 1/2 pour tous et le fait que j’en connaisse l’auteur n’était pas la seule raison de cette performance. Philippe Dumez a profité de la formule pour faire au moins deux choses intéressantes : se décrire dans des situations peu flatteuses, ce qui n’est pas le cas de tous les romanciers autofictionnels ; assumer toutes ses fautes de goût, ce que s’interdisent les critiques professionnels. Je me souviens d’avoir pensé en le lisant que la critique rock aurait toujours dû rester un truc d’amateurs – éclairés, ça va de soi –, puis je suis retourné au turbin. Ces jours-ci paraît en librairie Basse Fidélité, par Philippe Dumez. C’est 39 ans 1/2 pour tous sous un nouvel habit, remixé, augmenté, chapitré même. Je ne me souviens pas assez de ma lecture de l’ancien pour savoir si le nouveau lui est radicalement supérieur. Bien peu de ses lecteurs se souviendront, je crois, que l’auteur a confondu Sting avec Mark Knopfler à la page 26. Je ne comprendrai jamais sa passion pour The Chameleons, mais je lui suis au moins reconnaissant de m’avoir incité à réécouter une chanson de Jona Lewie que j’ai toujours trouvé fort sympathique : “You’ll Always Find Me In The Kitchen At Parties”. Le titre en est long mais l’argument plutôt simple. Il s’agit d’un type qui n’a pas de chance avec les filles et se retrouve à la cuisine dans les soirées, jusqu’au jour où il en rencontre une avec qui il bavarde, rigole, et danse in a new way. Alors il sort de la cuisine. Jona Lewie était un peu le Dean Martin du pub-rock, il est devenu l’excentrique anglais de la pop vaguement new wave.

à suivre

Lire le billet sur le blog de François Gorin

François Gorin
Télérama // Les disques rayés 23 novembre 2015

- Classements, anthologies, chronologies... Notre sélection de livres rock pour listomaniaques

Les livres musicaux se déclinent souvent sous forme de listes forcément plus subjectives qu’objectives. Sélection parmi les dernières parutions.

L’amateur de rock, en particulier, est friand de listes : playlists thématiques, anthologies exhaustives de l’œuvre pléthorique de certains artistes, classements conventionnels ou subjectifs en tous genres (les 100 meilleurs ci ou meilleurs ça), recueils commémoratifs institutionnels ou individualistes… Dans la marée d’ouvrages consacrés à la musique populaire (un vertigineux phénomène d’édition qui conduit la majorité des publications vers les solderies ou le pilon), en voici cinq, parus récemment, qui pourraient combler l’inévitable listomaniaque qui sommeille en vous ou sévit dans votre entourage.

[…]

Le plus savoureusement nombriliste

Le système de Pérec peut paraître convenu ou usé mais, même s’il est loin d’être le premier à l’avoir repris, le maniaco affectif Philippe Dumez en a depuis longtemps fait un exercice bien à lui que les habitués à ses confidentielles auto-fictions connaissent bien : les confessions d’un obsessionnel gravement atteint par le virus de la collectionnite et de la quête sans fin de mesurer l’émotion que lui procurerait le moindre artiste pop, rock ou autre existant ou ayant existé. Mince programme que le garçon devenu homme mûr (quoique) a recensé dans une suite de courts textes, sur le mode consacré du souvenir aussi fugace qu’indélébile, les innombrables émois associés à la musique qui ont jalonné sa vie, du jour de sa naissance (le même que Jean Ferrat ou Régine, la même année que la fin du Velvet Underground), jusqu’à sa découverte tardive, à 44 ans (aujourd’hui, donc) du premier album de Dylan qui le séduit (la BO quasi instrumentale de Pat Garrett…). Entre les deux, des centaines d’instantanés, ponctués par l’évolution des supports et des modes de consommation (vinyle, cassette, CD, MP3, re-vinyl…), liés à des disques, des concerts, des rencontres, des déceptions ou des révélations qui, à un moment ou à un autre, feront sens, rejoindront une expérience ou une émotion partagées par le lecteur, pour peu qu’il soit aussi contaminé par le sujet que l’auteur.

Voir la sélection sur le site de Télérama

Hugo Cassavetti
Télérama 22 décembre 2015

- La mélodie du bonheur - Nous sommes tous des Philippe Dumez !

Philippe Dumez est un chic type. Cet homme discret vient de sortir le meilleur livre de l’année sur la musique. Pourtant, ce passionné n’a pas besoin de se draper des oripeaux du spécialiste pour nous captiver dès la première ligne de son savoureux Basse fidélité. Pas de liste des meilleurs disques à écouter lorsque vous aurez le temps, foin de trésors cachés connus comme des secrets de Polichinelle dans sa prose. L’auteur n’est pas un encyclopédiste, même pas un wikipédiste ni encore un spécialiste, puisqu’il ne parle ici que de lui-même. De lui et, par extension, de nous. Chacune de ses évocations de boulimique de musique fait mouche. Cet ouvrage modeste et érudit, construit à la façon d’un inventaire à la Perec, illustre l’adage selon lequel on n’est jamais aussi universel que lorsqu’on parle de soi.

[…]

L’article d’Olivier Nuc en intégralité

Olivier Nuc
Le Figaro 3 décembre 2015

- Sélection fin d'année - mélomaniaque
Façon Perec (Georges, pas Marie-José) et puzzle 5000 pièces, le légendaire scripte (fanzine et blogueur) Philippe Dumez glane, ordonne et déroule le film de a vie qui s’avère être un disque (ou un MP3, ou un concert, ou un vieux t-shirt de groupe)! Vitaux ou dérisoires, tendres et drôles, ses souvenirs de quadra mélomaniaque (on en partage un certain nombre) dessinent un autoportrait à la fois intime et épique. Indi(e)sensible.
Jérôme Provençal
Les Inrockuptibles 25 novembre 2015

- Hourrah Gorey ! - Lecture

Richard Gaitet lit un extrait de l’ouvrage à l’antenne et en musique à 2h19.

Écoutez l’émission sur le site de Radio Nova

Richard Gaitet
Radio Nova // Nova Book Box 19 novembre 2015
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